dimanche 8 septembre 2024

La réglementation anti-blanche expliquerait pourquoi Starlink ne dessert pas l'Afrique du Sud alors que ses voisins sont connectés

Starlink est un fournisseur d'accès à Internet par une constellation de satellites en basse altitude de la société SpaceX.

 
Récemment, Starlink a commencé a offrir ses services en Afrique australe, notamment à Madagascar, au Mozambique, en Eswati, au Botswana et au Zimbabwe. Alors que Starlink devrait être disponible l'année prochaine en Angola, en Namibie et au Congo (RDC), aucune date n'est prévue pour l'inauguration dans la patrie du patron de Starlink, Elon Musk, à savoir l'Afrique du Sud.
 
À l'origine de ce retard ? La discrimination anti-blanche de l'Afrique du Sud serait probablement en cause, selon MyBroadBand un site sud-africain spécialisé.
 
L'incertitude liée aux nouvelles réglementations sur « l'émancipation économique des Noirs » (BEE) et aux exigences en matière de propriété des « entreprises historiquement désavantagées » dans le secteur des télécommunications pourrait être à l'origine de la réticence de Starlink à se lancer en Afrique du Sud.

En bleu clair les zones desservies par Starlink, en bleu foncé celles qui ne le sont pas.

Le service Internet par satellite en orbite basse, rapide et non plafonné, a été décrit comme une révolution pour ceux qui utilisent son offre d'itinérance en Afrique du Sud, en particulier dans les zones rurales qui n'avaient auparavant qu'un accès limité, voire inexistant, à l'Internet.

Lorsque Starlink a démarré la phase de précommandes au niveau mondial en février 2021, la date de lancement en Afrique du Sud était estimée à 2022.

Deux mois plus tard, l'Independent Communications Authority of South Africa (Icasa) a indiqué à MyBroadband que Starlink devrait se conformer à la nouvelle réglementation controversée sur la propriété par des Noirs, qui était encore à l'état de projet à l'époque.

Cette réglementation exigeait que les titulaires de licences de télécommunications aient un minimum de 30 % de parts détenues par des Noirs. En outre, les détenteurs de licences devraient avoir le statut BBBEE de niveau 4.

Ces règles s'ajouteraient à une règle de la loi sur les communications électroniques datant de plusieurs années, selon laquelle les titulaires de licences devaient être détenus à 30 % par des groupes historiquement défavorisés (HDG), notamment les Noirs, les femmes, les personnes handicapées et les jeunes.


« Un titulaire de licence individuelle doit se conformer à la fois à l'exigence d 'équité envers les Noirs et à l' exigence d'équité envers les groupes historiquement désavantagés », a déclaré l'Icasa.

Toutefois, dans le règlement final, l'Icasa avait suspendu la nouvelle règle des 30 % de Noirs dans l'attente de l'annonce d'une prochaine date d'entrée en vigueur et de « mesures réglementaires et législatives ».

Il s'agissait notamment de confirmer auprès du ministère du commerce, de l'industrie et de la concurrence que les règles étaient conformes à la loi sud-africaine sur la BEE à base élargie (Broad-based BEE Act).

Bien que l'Icasa ait déclaré qu'elle annoncerait une future date d'entrée en vigueur de la réglementation, elle est restée silencieuse à ce sujet pendant plus de trois ans, laissant les opérateurs de réseaux et les fournisseurs d'accès à Internet (FAI) dans l'incertitude.

Les nouvelles règles ont été fortement critiquées par les acteurs et les experts du secteur des télécommunications, qui ont prévenu qu'elles auraient un impact désastreux.

Société écran et part de gâteau pour des intermédiaires noirs bien introduits

Un dirigeant de fournisseur d'accès à Internet a déclaré qu'il était totalement opposé à BEE parce qu'il conduisait à l'ajout d'hommes de paille et de sociétés écrans qui gonfleraient les prix pour les clients.

À la suite de ces événements, Starlink a retardé d'un an, en novembre 2021, l'échéance de son lancement en Afrique du Sud.

En septembre 2022, Starlink a actualisé le calendrier de lancement en le qualifiant d' « inconnu », ce qui est toujours le cas aujourd'hui.

Entre-temps, quatre des voisins de l'Afrique du Sud ont déjà lancé ou approuvé Starlink.

Starlink a également été lancé ou dispose d'un calendrier de lancement dans plusieurs pays africains où les règles de propriété locale sont strictes, notamment au Kenya.

Starlink muet sur les détails


Starlink n'a pas explicitement confirmé si les règles BEE ou HDG sont la raison pour laquelle elle a retardé la fenêtre de lancement du service, malgré les nombreuses questions posées par MyBroadband au cours des dernières années.

Toutefois, Phillip van Essen, responsable des ventes aux entreprises de Starlink, a déclaré à Mining Weekly que la société donnait la priorité aux déploiements dans les pays où il était facile de faire des affaires et d'obtenir des approbations réglementaires.

« Nous respectons le fait que chaque pays a son propre processus... et nous avons une équipe dédiée qui se concentre sur les efforts de réglementation dans le monde entier, y compris en Afrique du Sud », a déclaré M. Van Essen en mai 2023.

« Nous espérons pouvoir résoudre les problèmes et commencer à offrir des services ici bientôt, ainsi que dans d'autres pays africains.

Indépendamment de la mise en œuvre de la règle de la propriété noire, l'exigence existante en matière de HDG constitue déjà un obstacle.

La société mère de Starlink, SpaceX, possède une structure de propriété complexe qui comprend son principal actionnaire - le fondateur et PDG Elon Musk - ainsi qu'une myriade de grandes sociétés d'investissement et d'entreprises technologiques.

L'établissement des données démographiques de ces actionnaires n'est pas exigé aux États-Unis et constituerait probablement un exercice long, potentiellement compliqué et invasif qui l'emporterait sur les avantages immédiats d'un lancement en Afrique du Sud.

En règle générale, les entreprises internationales qui souhaitent proposer leurs produits et services en Afrique du Sud s'associent à une entité locale qui remplit déjà les conditions requises.

Starlink a tenu à servir ses clients directement plutôt que de faire appel à des revendeurs, car cela lui permet de mieux contrôler les prix et le service à la clientèle.

Compromis avec un généreux donateur du régime zimbabwéen

Il semble toutefois que la société ait accepté ce compromis au Zimbabwe.

L'approbation de Starlink dans ce pays est intervenue à la suite d'un accord prévoyant que le service serait fourni par l'intermédiaire d'une société privée locale, IMC Communications.
 
Plusieurs publications zimbabwéennes ont rapporté qu'IMC Communications appartenait au controversé Wicknell Chivayo, un bienfaiteur du parti au pouvoir au Zimbabwe, le ZANU-PF.

M. Chivayo est bien connu au Zimbabwe pour son style de vie somptueux et ses relations avec des personnalités influentes de la politique zimbabwéenne ; il a été accusé d'être impliqué dans plusieurs montages gouvernementaux douteux.

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Histoire — 8 septembre 1760, capitulation de Montréal

Quelques mois après la chute de Québec aux mains des Anglais, le chevalier de Lévis remporte le 28 avril 1760 une spectaculaire victoire à Sainte-Foy, près de Québec.
 

 
Au cours de l’été 1760, trois armées britanniques convergent vers l’île de Montréal de trois directions. Ils remontent le fleuve Saint‑Laurent à partir de Québec, descendent du lac Ontario et avancent sur la rivière Richelieu. En août, les Sept Nations du Canada — les alliés indiens de la France — négocient le Traité d’Oswegatchie avec les Britanniques. Ce traité assurait la neutralité des Sept Nations contre la promesse qu'elles pourraient conserver leurs terres et le libre exercice de la religion catholique.
 
Les miliciens canadiens commencent à rentrer à la maison, car James Murray fait brûler les fermes de ceux qui continuent à se battre. Ce qui reste de l’armée française, menée par François-Gaston de Lévis suite à la mort de Louis-Joseph de Montcalm, se retrouve à Montréal.
 
Lévis ne peut empêcher Montréal, dernière ville française du Canada, d'être à son tour assiégée par ces trois  armées ennemies totalisant 11.000 hommes.

En septembre 1760, la situation est donc désespérée pour les forces françaises en Amérique du Nord. Néanmoins, François-Gaston de Lévis souhaite poursuivre le combat pour défendre l’honneur de l’armée française.


Il sollicite du gouverneur de Vaudreuil la permission de tenter une sortie avec ses 2.400 hommes, pour l'honneur. Mais le gouverneur juge toute résistance inutile, attendant seulement des assiégeants qu'ils garantissent l'intégrité physique des habitants et leur droit de pratiquer la religion catholique (à son retour en France, cette capitulation sans gloire lui vaudra d'être enfermé à la Bastille).

Les 55 articles sont presque tous accordés par Amherst, sauf ceux qui font référence aux Acadiens et à leur déportation. Les demandes françaises comportaient un large éventail de garantie quant à la protection des habitants de la Nouvelle France: les Français, les Canadiens (Québécois), les Acadiens et les Sauvages (Amérindiens). Vaudreuil demande que tous les habitants se voient reconnaître les mêmes droits et privilèges que les autres sujets de la couronne britannique. C’est la fin de la Nouvelle-France en Amérique. Le début de la résistance.
 
Mais comme les Anglais refusent par ailleurs aux défenseurs de la ville les honneurs de la guerre. Cela signifie dans les faits que les huit bataillons des troupes de Terre et les deux de la Marine ne pourront plus servir d'ici la fin du conflit, y compris en Europe. Amherst demeure intraitable sur ce point.  Devant ce refus britannique, le chevalier de Lévis ordonne à ses troupes de « brûler leurs drapeaux pour se soustraire à la dure condition de les remettre aux ennemis » dans la nuit qui précède la reddition.  

Les articles de capitulation de Montréal ont été négociés entre le Gouverneur-Général de la Nouvelle-France, Pierre de Cavagnal, Marquis de Vaudreuil et le Major-Général Jeffrey Amherst au nom des couronnes française et britannique. La signature du document rédigé en français a lieu le 8 septembre 1760 sur le Chemin Côte-Des-Neiges. Puis, à l'île Sainte-Hélène, devant la ville de Montréal, François de Lévis, commandant militaire, rend les armes. 

Conséquences

Suite à la capitulation de Montréal, un régime militaire britannique est instauré pour remplacer l’administration coloniale française en attendant la signature d’un traité de paix définitif (voir Traité de Paris de 1763).

Entre 1760 et 1763, plus de 4 000 colons retournent en France. Grâce aux demandes françaises lors des négociations, le droit privé de propriété et le droit civil selon la  Coutume de Paris sont garantis, de même que la liberté de pratiquer le catholicisme. L’article 40 garantit aux alliés autochtones de la France le droit à leurs biens et aux missionnaires. Les historiens seront toujours reconnaissants à Pierre-Rigaud de Vaudreuil    d’avoir aussi demandé la protection des archives de l’administration française.
 
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