dimanche 10 décembre 2023

Histoire — Le privilège blanc

Josie (6 ans), Bertha (6 ans) et Sophie (10 ans), écailleuses d’huîtres à la conserverie Maggioni, à Port-Royal, Caroline du Sud, en 1912.

Le travail commençait à 4 heures du matin et elles gagnaient toutes les trois entre 9 et 15 dollars par semaine.

Sophie faisait six pots d’huîtres par jour et sa mère, qui travaillait aussi avec elle, disait : « Elle ne va pas à l’école, elle travaille tout le temps. Elle travaille tout le temps ».    

Grâce à ces photos, Lewis Hine a documenté les dures conditions de travail de milliers d’enfants, qui étaient envoyés travailler dès qu’ils savaient marcher et étaient payés en fonction du nombre de seaux d’huîtres qu’ils écaillaient chaque jour.    

M. Hines a écrit au sujet d’une des photographies : « Tous les enfants, à l’exception des plus petits bébés, travaillent. Ils commencent à travailler à 3 h 30 du matin et sont censés travailler jusqu’à 17 h ». Il a parcouru environ 50 000 miles par an, photographiant des enfants de Chicago à la Floride qui travaillaient dans les champs, des mines de charbon et des usines.    

Annie Card (plus tard épouse Lavigne) dans une filature du Vermont à l'âge de 12 ans en 1910.

Parmi les milliers d’immigrants canadiens-français qui peinent dans les usines de la Nouvelle-Angleterre, on trouve des enfants. Le sociologue et photographe Lewis Hine documente leurs conditions de travail. Il note à l’oreille leurs noms. Ici «Jo Bodeon», Joseph Beaudoin, photographié à la Chace Cotton Mill de Burlington, au Vermont, en 1909.