mardi 27 juin 2023

Le génie du christianisme

Recension de l’ouvrage Ces Idées chrétiennes qui ont bouleversé l’histoire de Jean-François Chemain, diplômé de l’IEP de Paris, agrégé et docteur en histoire, docteur en histoire du droit.

L’une des questions sur lesquelles on nous a demandé de nous pencher était ce qui expliquait le succès, en fait la prééminence de l’Occident dans le monde entier. Nous avons étudié tout ce que nous pouvions des points de vue historique, politique, économique et culturel (…), nous nous sommes rendu compte que le cœur de votre culture, c’est votre religion : le christianisme. C’est pour cette raison que l’Occident est aussi puissant. » : ainsi témoignait un membre de l’Académie chinoise des sciences (cité par David Aikman dans Jesus in Beijing). C’est une évidence, reconnue par le monde entier, que seul l’Occident s’évertue à nier : celle d’une marque chrétienne qui a donné forme, âme, force et durée à notre civilisation.

C’est cette empreinte chrétienne que Jean-François Chemain, professeur d’histoire dans des établissements supérieurs catho­liques, entreprend de démêler dans son livre, Ces idées chrétiennes qui ont bouleversé le monde. Des sermons de saint Augustin à ceux de Bossuet, des harangues de Savonarole aux sonnets de Louise de La Vallière, cette synthèse érudite expose de façon lumineuse et vivante les grandes idées qui charpentent la cathédrale européenne depuis la bataille du pont Milvius (312), date de la conversion de Constantin, jusqu’à nos jours.

Jean-François Chemain bouscule les poncifs véhiculés par la légende noire qu’ont fabriquée les ennemis de l’Église : non, celle-ci n’a pas justifié l’esclavage, elle n’a pas asservi les femmes, elle n’a pas entravé la science, bien au contraire ! C’est dans les pays de marque chrétienne qu’a été abolie la servitude, rendue possible l’émancipation féminine et sont nées les plus grandes révolutions scientifiques qui ont donné lieu au monde moderne…

Bien sûr, il y a toujours eu des écarts entre l’idéal et la pratique. Les Européens ont fait la guerre, commis des massacres, asservi leur prochain. « Que des chrétiens aient commis des horreurs, c’est incontestable. Qu’ils les aient commises en tant que chrétiens, et au nom du christianisme, c’est à nuancer fortement », écrit l’auteur. Car toujours l’Église, malgré ses contradictions, tenait le flambeau d’une morale circonvenant le pouvoir politique à des obligations supérieures. D’Ambroise de Milan tançant Théodose à la pénitence de Canossa, les exemples sont nombreux d’un pouvoir spirituel imposant sa limite à l’hubris des puissants.

Jean-François Chemain insiste sur cette séparation entre le pouvoir politique et l’autorité religieuse, qu’il prend soin de ne pas appeler « laïcité », le terme aujourd’hui galvaudé n’ayant rien à voir avec la distinction établie par saint Augustin entre les deux cités, forgeant l’architecture spirituelle de l’Europe. L’auteur fait un détour intéressant par la Russie, sorte de contre-exemple où des siècles de césaropapisme, où autorité spirituelle et politique n’ont jamais été séparées, ont forgé un tout autre modèle civilisationnel.

La simonie est un danger, mais le spirituel détaché de tout enracinement n’en est-il pas un autre ? « L’Évangile sans l’Église est un poison », écrivait Joseph de Maistre. Sans aller jusque-là, on ne peut que souscrire au constat de Chesterton sur ces « vertus chrétiennes devenues folles » qui emplissent la modernité. Jean-François Chemain n’élude pas le sujet et aborde dans les derniers chapitres de son livre la « mauvaise conscience et le sentiment de culpabilité » qui habitent notre continent, trace évidente d’une mentalité chrétienne qu’aucune autre civilisation ne partage (ni les pays musulmans, ni les pays asiatiques ne se repentent jamais pour la litanie de massacres qui émaillent leur histoire). De même pour l’ouverture migratoire inconditionnelle, propre de notre civilisation.

L’application du christianisme conduit-elle à son effacement ? C’était la thèse formulée par Marcel Gauchet dans Le Désenchantement du monde. C’est un défi permanent que lance le christianisme à la chrétienté, nous rappelle Jean-François Chemain : « Être en cohérence avec son origine (…) au péril même de sa survie en tant que civi­lisation chrétienne et donc terre de liberté. » La question n’a pas fini de hanter l’Europe : « Celui qui veut sauver sa vie la perdra », ce commandement vaut-il pour une civilisation ? Ce livre nous plonge dans ce vertigineux dilemme.

Source : Figaro Histoire

Ces idées chrétiennes qui ont bouleversé le monde 
de Jean-François Chemain,
publié le 10 mai 2023,
aux éditions Artège,
à Paris,
280 pages,
ISBN-13 : 979-1033614036

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Un journaliste israélien se fait passer pour un prêtre - et se fait cracher dessus à Jérusalem

Le reportage réalisé dans la vieille ville de Jérusalem par la chaîne israélienne Canal 13 intervient dans un contexte de recrudescence des crimes de haine contre les chrétiens dans le pays.
 

Le journaliste de Canal 13, Yossi Eli, s’est déguisé en prêtre pour son reportage sur les violences contre les chrétiens à Jérusalem.


Un journaliste israélien a été la cible de moqueries et de crachats, y compris de la part d’un enfant et d’un soldat, alors qu’il passait une journée habillé en prêtre à Jérusalem pour enquêter sur la montée en flèche des crimes haineux contre les chrétiens dans la ville.

Vêtu d’une bure brun foncé, Yossi Eli, de Canal 13, a essuyé des crachats cinq minutes à peine après être parti avec un ecclésiastique franciscain, le père Alberto.

Un peu plus tard, un homme s’est moqué d’eux en hébreu en leur disant : « Pardonnez-moi, mon père, car j’ai péché ». Un enfant de 8 ans leur a ensuite craché dessus, de même qu’un soldat lors du passage d’un groupe de soldats.

Ce n’est pas la première fois que des soldats sont surpris en train d’insulter et offenser des chrétiens à Jérusalem. En novembre, des soldats de la brigade d’infanterie de Givati ont craché sur l’archevêque arménien lors d’une procession. Ils ont ensuite fait l’objet de mesures disciplinaires de la part de l’armée.

Le reportage de Canal 13 intervient alors que les attaques contre les chrétiens de Jérusalem — allant du vandalisme sur les tombes aux agressions physiques — se multiplient et que la police hésite à en traquer les auteurs.

Dans sa première interview à la télévision israélienne, le Custode de la Terre Sainte du Vatican, le père Francesco Patton, a critiqué les politiciens israéliens, affirmant que la vague d’attaques a commencé « lorsque le langage politique est devenu plus violent ».

Le père Patton a mentionné la profanation d’un cimetière luthérien, le vandalisme d’une salle de prière maronite et l’inscription « mort aux chrétiens » sur des propriétés arméniennes, le tout en l’espace de quelques semaines. Il a également souligné « la responsabilité des dirigeants, de ceux qui ont le pouvoir ».

Le Canal 13 a évoqué plusieurs incidents récents, notamment la profanation de 33 tombes dans le cimetière protestant du Mont Sion. Deux adolescents ont été inculpés.

Canal 13 s’est également entretenu avec le père Gurion, un ecclésiastique arménien, qui a été agressé par un groupe de Juifs dans la vieille ville, avant d’être arrêté par la police. Arrivé en Israël en 1996, le père Gurion a déclaré qu’il y a toujours eu des crimes de haine, mais que la situation s’est détériorée.

En l’absence de sanction, « ils estiment que tout est permis », ajoute-t-il, ajoutant que des personnes ont uriné sur des lieux saints et se sont même filmées en train de le faire.

Source : Haaretz
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Allemagne : le nombre d'immigrants a battu un record en 2022

Des bénévoles distribuent de l'aide et des informations aux réfugiés ukrainiens à leur arrivée à un bureau d'accueil et d'information dans la gare principale de Stuttgart, dans le sud de l'Allemagne, en mars 2022.


En dépit d’une démographie en perte de vitesse, l’Allemagne a vu sa population s’accroitre en 2022. Une augmentation qui s’explique en partie par le nombre record de migrants arrivés sur le territoire, l’année dernière.
 
Un million quatre cent soixante-deux mille. Jamais depuis la guerre l’Allemagne n’avait enregistré une immigration nette aussi importante. Elle a dépassé en 2022 le record de 2015 lorsque des centaines de milliers d'immigrants, notamment syriens, avaient été accueillis. L’immigration nette, les arrivées moins les départs, avait été quatre fois moins importante en 2021.

En conséquence, la population globale a atteint le chiffre inégalé de 84 millions d’habitants en 2022, relate RFI. Ce nouveau record s’explique avant tout par l’arrivée de plus d’un million de réfugiés ukrainiens.

La démographie de l’Allemagne est en constante augmentation ces dernières années, et ce, alors que le nombre de décès reste supérieur à celui des naissances.

L’Allemagne adopte un système migratoire à points

Le 23 juin dernier, une nouvelle loi a été votée par la coalition de gauche au pouvoir composée des sociaux-démocrates, des Verts et des libéraux. Ce texte visant à faciliter la naturalisation des étrangers, introduira entre autres, un système à points pour gérer la venue de migrants qualifiés non européens. Dans les faits, douze critères seront pris en compte, tels que la qualification les connaissances linguistiques ou encore l’âge des migrants.

Face aux chefs d’entreprise locaux qui disent manquer de main-d’œuvre, Olaf Scholz enjoint l’Allemagne à s’ouvrir davantage au monde pour accueillir les « bras » faisant défaut. La ministre de l’Intérieur Nancy Faeser s’est par ailleurs félicitée d’avoir mis en place « les règles d’immigration les plus modernes au monde ».

D’ici 2035, 20 millions de personnes auront plus de 67 ans Allemagne, selon l’Office fédéral de la Statistique. Des chiffres qui inquiètent le gouvernement, alors même que dans les quinze prochaines années, treize millions de travailleurs devraient partir à la retraite.

« L’Europe à droite toute »


Coûts de l'immigration : collèges seront ouverts de 8h à 18h dans les banlieues immigrées

Dans l’objectif de lutter « contre l’inégalité scolaire », Emmanuel Macron (ci-dessous) a annoncé l’instauration progressive du collège de 8 h à 18 h dans les zones d’éducation prioritaire, à Marseille pour commencer. Zone d’éducation prioritaire est souvent un euphémisme désignant les banlieues immigrées. 
 
En visite à Marseille pour trois jours, le président de la République française a indiqué sa volonté de lutter contre « l’inégalité scolaire ». C’est pour cette raison qu’il a annoncé, lors d’un échange avec plusieurs centaines de Marseillais, l’instauration progressive du « collège de 8 h à 18 h ». « L’inégalité scolaire se crée dans ces temps où l’enfant a été renvoyé chez lui », a estimé le chef de l’État relayé par BFMTV lundi 26 juin.

La cité phocéenne sera aux « avant-postes », en étant la première à tester ces horaires. L’initiative devrait ensuite être généralisée dans toute la France. L’Élysée a précisé que les plages horaires seront de 9 h à 18 h « minimum » et que l’ensemble des collèges en Réseaux d’éducation prioritaires (Rep) et Rep+ sera concerné. Le but de cette démarche est de « ne pas laisser décrocher les jeunes en sixième », a expliqué Emmanuel Macron.

L’école maternelle sera également accessible dès l’âge de 2 ans : « Dans les quartiers sensibles, on va développer l’accueil en milieu scolaire dès deux ans pour ceux qui le souhaitent. » D’ici 2027, la mesure devrait être étendue aux 300 quartiers les plus sensibles de l’Hexagone. Le Président a aussi parlé d’avoir « moins d’élèves par classe en moyenne section en maternelle » dans ces zones, relaie BFMTV.
Des aménagements prévus dans les lycées

Emmanuel Macron a évoqué le lycée, assurant que des mesures seraient prises dès la rentrée prochaine afin d’éviter « que l’année scolaire se finisse si tôt sur certaines épreuves ». Il a poursuivi : « J’ai demandé des aménagements pour qu’à partir de la rentrée prochaine le nouveau bac corresponde plus à nos besoins. » 
 
Au sujet de Parcoursup, le chef de l’État a enfin indiqué que des améliorations étaient à prévoir pour que les « parents d’élèves et jeunes aient beaucoup plus de retours sur leurs dossiers ».