vendredi 4 mars 2011

Canada — se préoccuper plus du niveau record d'immigration

Le Centre pour une réforme des politiques d’immigration – CRPI s'inquiète vivement du niveau record d'immigration. Le 13 février, le ministre de l'Immigration Jason Kenney a annoncé que le Canada a reçu plus de 280 000 résidents permanents l'an dernier — un niveau jamais vu depuis plus de 50 ans et atteint qu'une seule fois au cours du siècle passé. En outre, en 2010, nous avons accepté plus de 182 000 travailleurs étrangers temporaires et 96 000 étudiants étrangers, dont la majorité va probablement essayer de rester en permanence.

Pourtant, sur le total de 558 000 nouveaux arrivants, seuls 48 815 étaient des travailleurs qualifiés selon les critères fédéraux. C'est sans doute la raison majeure pour que la performance économique des immigrants récents soit de loin inférieure à celle des immigrants antérieurs ou de ceux nés au Canada. Une étude qui sera publiée prochainement par deux membres du conseil consultatif du CRPI, Herbert Grubel et Patrick Grady, va montrer que le coût pour les contribuables canadiens de la faiblesse des revenus, du taux de chômage plus élevé et du taux de pauvreté plus élevé chez les immigrants récents dépasse largement les 15 milliards $ par an.

Il est clair que l'immigration de masse augmente la taille globale de la population, mais sans améliorer le niveau de vie des Canadiens en général. Les effets négatifs de l'immigration de masse sur la qualité de vie de ceux qui vivent dans les grandes villes sont particulièrement lourds en raison de pressions sur les services de soins de santé, les établissements d'enseignement, l'environnement et l'augmentation de la congestion. Un des plus grands experts au Canada sur l'immigration et le marché du travail, le professeur émérite Alan G. Green de l'Université Queen's, a fait remarquer que la politique actuelle d'utiliser les immigrants pour résoudre les problèmes économiques n'est plus valable, que nous avons suffisamment d'établissements d'enseignement pour répondre aux besoins du Canada en travailleurs qualifiés et que l'importation de ces personnes constitue un substitut pour l'éducation des travailleurs domestiques.

Malgré tout cela, le Canada continue à accepter le plus grand nombre d'immigrants légaux par habitant au monde – mais sans véritable justification pour ce faire. Jason Kenney a fait preuve de responsabilité en tentant de régler certains des problèmes de trafic de personnes et ceux reliés au programme en vertu duquel les parents et grands-parents peuvent être amenés au Canada. Il est maintenant temps pour lui de porter son attention sur les niveaux trop élevés d'immigration et de travailleurs étrangers temporaires.

Bien que la plupart des Canadiens soient bien disposés envers les nouveaux arrivants, ils sont de plus en plus préoccupés par leur nombre croissant, en particulier dans les grandes villes, et les coûts et problèmes d'intégration que cela occasionne. Tant que les Canadiens n'exigeront pas que le gouvernement réduise l'apport à des niveaux beaucoup plus modestes, ils ne devraient pas s'attendre à ce que la situation change.




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Québec — taux de natalité baisse, coûts de la politique dite familiale augmentent sans cesse

Le nombre des naissances a diminué en 2010 par rapport à 2009. Alors qu'en 2009 88 600 enfants avaient vu le jour au Québec, 88 300 y sont nés en 2010.

La population du Québec en 2010 étant estimée à 7 907 375, le taux de natalité en 2010 devrait être de 11,16 ‰ (c'est-à-dire 11,16 naissances par 1000 habitants) alors qu'il était de 11,3 ‰ en 2009. Cette diminution s'explique non seulement par cette faible baisse des naissances, mais aussi par l'augmentation de la population due principalement à l'immigration et, dans une moindre mesure, à l'accroissement naturel de la population. Pour une cinquième année de suite, le nombre de décès a augmenté au Québec pour atteindre 58 400 en 2010, alors qu'en 2009 le chiffre était de 57  200.


À titre de comparaisons, en 2009, les taux de natalité étaient de 7,64 ‰ pour le Japon, 14,00 ‰ pour la Chine, 12,57 ‰ pour la France, 13,83 ‰ pour les États-Unis, 27,62 ‰ pour le Pakistan et 42,63 ‰ pour le Congo Kinshasa d'après le CIA World Factbook.

Cette baisse de la natalité confirme l'essoufflement déjà observé l'année passée de ce que les médias ont nommé — à tort — le « mini-baby-boom ».

Le graphique ci-dessous permet de mieux apprécier l'évolution de la natalité québécoise et de mettre en perspective le prétendu « baby-boom » que nous vivrions selon certains chroniqueurs. Le « baby-boom » de l'après-guerre pendant lequel le nombre d'enfants par femme était d'environ quatre enfants y est indiqué par la mention « pic de natalité ».

Évolution de la natalité au Québec de 1900 à 2010

Le taux de natalité n'est pas la meilleure mesure de la vitalité démographique puisque l'espérance de vie influe sur ce taux : une population nombreuse de femmes âgées qui n'a plus d'enfants déprime le taux de natalité. L'indice synthétique de fécondité est une meilleure mesure puisqu'il permet d'établir le nombre moyen d'enfants par femme. Ces chiffres ne seront pas disponibles avant quelques mois.

Investissements croissants dont le rendement diminue ?

La croissance démographique du Québec semble donc s'essouffler alors que des sommes considérables et sans cesse croissantes sont investies dans sa politique « familiale » non universelle qui consiste principalement à encourager les mères à retourner au travail par le biais de garderies fortement subventionnées (7 $ par jour payés par les parents, 44,91  $/enfant par jour de subventions dans les CPE) et des aides directes aux familles pauvres ou monoparentales. Il ne s'agit pas à proprement parler de mesures natalistes universelles. En 2009, les services éducatifs à l’enfance représentaient une aide d’un peu plus de 2,4 milliards de dollars, à laquelle il fallait ajouter le crédit d’impôt remboursable pour frais de garde qui permettait de verser 194 millions de dollars aux familles utilisant la garde à tarif régulier.

Entre 2003 et 2009, l’aide financière accordée aux familles par le gouvernement du Québec a augmenté de plus de 58 %. Cette aide financière comprend l'aide à la garde des enfants (2,6 milliards [source, page 33]), le régime québécois d’assurance parentale (1,2 milliard), l'allocation de soutien aux enfants plus généreuse pour les familles monoparentales ou pauvres (2,2 milliards) et la prime au travail (255 millions). Pendant cette période, le taux de natalité a augmenté de 14,8 % et le taux de fécondité de 16,7 %.


Rappelons que le programme d'allocation universelle à la naissance avait coûté de 1989 à 1996 1,406 milliard de dollars pour toute cette période soit environ 240 millions de nos dollars de 2011 par an. La fécondité était alors passée de 1,415 enfant par femme en 1988 à 1,611 en 1996, soit une augmentation moyenne de 13,8 %. L'abolition par le Parti québécois de ce programme en 1997 et l'instauration des garderies dites à 5 $ a été suivie d'un abaissement de la fécondité ; l'indice synthétique de fécondité avait alors atteint en 2002 1,475 enfant par femme. Il faut noter que l'économie n'a enregistré aucun recul pendant toute la période de 1997 à 2008, celle-ci ne peut donc expliquer la baisse de la natalité de 1997 à 2002.

Emprunter pour payer les garderies, frais des ententes de la fin 2010

Le gouvernement québécois a emprunté 219 millions $ en 2009 (dernière année disponible pour les chiffres du vérificateur général) pour financer les services de garde à l’enfance et leurs immobilisations. Ces emprunts augmentent de façon constante depuis 2006.

En outre, le régime de retraite des employés des CPE et des garderies privées conventionnées accusait un déficit de 66,7 millions $ au 31 décembre 2009. Il s’agit d’une promesse de paiements futurs que le gouvernement devra un jour honorer. Soit en puisant dans les poches de contribuables, soit en haussant le tarif des garderies.

Pire : ces chiffres n’incluent pas les coûts de l’entente collective des quelque 10 000 éducatrices en milieu familial nouvellement syndiquées par la CSN et la CSQ à la fin 2010. Selon les estimations, cette convention collective coûtera au bas mot 200 à 300 millions $ supplémentaires à l’État, dès 2011.

Perte de libertés

Rappelons enfin que la « politique familiale » étatiste du Québec s'accompagne d'une perte de liberté et de choix des parents. C'est ainsi qu'on interdit désormais tout acte religieux ou explication d'un fait religieux dans les garderies subventionnées, alors que si les parents recevaient directement des allocations de garderie (ou étaient moins imposés) égales aux subventions perçues par les garderies ils pourraient plus facilement choisir des garderies religieuses ou non, selon leur préférence.





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