mardi 14 septembre 2010

Le dogme de la mixité à l'école remis en cause

Les effets contestables de la cohabitation filles-garçons sont mis en avant par des travaux de sociologues. La mixité fut rendue obligatoire en France, depuis la loi Habyde 1975, faisant d'elle un élément aussi important pour la « République » que la laïcité. Mais, selon le Figaro, ce dogme idéologique est remis en question.

La sociologue Marie Duru-Bellat, auteur d'ouvrages vantés par l'ensemble des tenants du progressisme scolaire a publié cet été dans la revue de l'OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques) un article intitulé « Ce que la mixité fait aux élèves ». Un pavé dans la mare. Toute remise en cause semble pourtant intolérable aux tenants du système actuel.

Mais les études semblent le prouver : les filles obtiennent de meilleurs résultats à l'école, toutes catégories sociales confondues. Certains s'inquiètent de l'effet potentiellement délétère de la mixité scolaire sur les garçons.

Depuis 2008, la mixité n'est plus obligatoire en France. Mais nombreux sont ceux qui l'ignorent encore. Les écoles non mixtes ont fait l'objet, dans les années 2000, d'expériences aux États-Unis, au Canada, en Allemagne, ou en Grande-Bretagne. Aux États-Unis, les résultats ont été jugés très positifs pour les filles issues des minorités. En Allemagne, où il s'agissait de développer des enseignements non mixtes, en sciences physiques ou en informatique, les résultats étaient très positifs pour les filles. En France, seul le privé hors contrat développe des classes non mixtes. Dans l'enseignement catholique sous contrat, la non-mixité est peu à peu devenue rare. Claude Berruer, secrétaire général adjoint de l'enseignement catholique, ne semble, hélas, pas convaincu :
« il faut avoir conscience que la mixité ne contribue pas forcément à une égale dignité garçon-fille. Mais un retour en arrière ne serait pas la solution. Bien sûr, nous avons des familles, notamment musulmanes, qui expriment des réserves et mettent le doigt sur des façons de vivre la mixité qui ne respectent pas la pudeur. On se désole du machisme, mais il faut réfléchir sur ce qu'on donne à voir du rapport au corps dans nos sociétés. »




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Des écoles sans commission scolaire en Alberta

Le Journal de Montréal a publié lundi matin 13 septembre une série d'articles sur les écoles autonomes en Alberta. 

Quelques extraits :

Les écoles publiques autonomes de l'Alberta font rêver les directeurs d'école du Québec, qui y voient eux aussi l'occasion de remettre en question la pertinence des commissions scolaires.

« C'est l'école de rêve, car elle est exclusivement au service de l'élève. Ici, au Québec, l'école publique sert les élèves, mais elle est au service des commissions scolaires », déplore la présidente de la Fédération québécoise des directions d'établissements d'enseignement, Chantal Longpré.

Mme Longpré estime que le modèle des écoles autonomes albertaines « fait la démonstration que l'école publique peut exister sans commission scolaire. » 

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Financées à 100 % par les contribuables albertains, ces institutions sont gérées comme des écoles privées.

Elles reçoivent une subvention annuelle d'environ 6 000 $ par élève, la même qui est versée pour les enfants fréquentant les écoles publiques dites « traditionnelles. » Mais, dans ces établissements, pas un sou ne va dans les commissions scolaires, une structure dont l'administration a coûté 575 millions de $ aux Québécois, l'an dernier.

[...]

Les directeurs de ces écoles autonomes embauchent et sélectionnent eux-mêmes chacun de leurs employés, du prof au concierge, en passant par le chauffeur d'autobus et la secrétaire. Ce sont eux qui déterminent les priorités de leur école et les services dont leurs élèves ont besoin. 

[...]

John Picard, un ex-directeur du Québec qui dirige une autre de ces écoles à charte, abonde dans le même sens. «Si tu as plus de budget et de ressources dans une école plutôt que dans un bureau du centre-ville, tu en as plus pour ton argent», lance-t-il.  

[...]

Ce sont eux aussi qui, avec leur équipe, s'assurent du déneigement de la cour d'école ou de la tonte du gazon, notamment. Et contrairement à ce que soutiennent les commissions scolaires lorsque leur pertinence est remise en question, ces tâches logistiques ne sont «pas compliquées du tout», affirme John Picard.

Les résultats des élèves inscrits dans ces écoles autonomes sont tout simplement spectaculaires. Selon les plus récentes données disponibles, 91  % d'entre eux réussissent les examens du Ministère.

C'est 15 points au-dessus de la moyenne des autres écoles, un écart qui croît un peu plus chaque année.

[...]

Le gouvernement albertain n'a prévu en autoriser que quinze, jusqu'à nouvel ordre.

« Nous avons prouvé [que les écoles publiques pourraient exister sans commission scolaire], estime Dale Erickson. Mais s'il fallait que ça arrive, toute la bureaucratie deviendrait hystérique. »

« Le changement est menaçant pour bien des gens », ajoute John Picard.

« Ma première expérience comme directrice d'école était dans une grosse commission scolaire. J'avais demandé aux parents s'ils trouvaient que nous avions une bonne bibliothèque, de bonnes ressources, de bons programmes en fonction des subventions que nous étions censés recevoir. Et leur réponse avait été négative. Nous avions essayé d'être innovateurs, mais notre initiative avait été mal reçue dans la grosse bureaucratie. »
Judy Gray, directrice d'un pavillon de l'école à charte Foundations for the Future Academy. Auparavant, elle avait été enseignante, directrice et fonctionnaire dans une commission scolaire.


« Bien sûr qu'on pourrait imaginer un système d'éducation qui compterait seulement des écoles autonomes... Toutefois, je suis aussi un partisan du système actuel des commissions scolaires, car elles sont des administrations locales. »
Jonathan Denis, ministre dans le gouvernement conservateur albertain

Commentaire

L'idée semble très intéressante, trois questions cependant : (1) Est-ce que les parents de ces écoles ont un pouvoir quelconque de décision ? (2) Est-ce que ces écoles doivent fidèlement suivre le programme établi par le ministère de l'éducation local, de quelle liberté pédagogique disposent-elles ? (3) Qu'en est-il de l'embauche du personnel enseignant ?

Réaction de la Fédération québécoise des directeurs d'établissement d'enseignement

Un modèle de réussite canadien : Une école que le Québec devrait s'offrir


« Notre fédération se fait le défenseur d'une école autonome et responsable comme constituant le meilleur moyen d'augmenter, de façon significative, la qualité de l'enseignement au Québec. »
Chantal Longpré, présidente de la FQDE

Source

Réaction de la Fédération des comités de parents du Québec

Écoles autonomes albertaines - Un modèle qui n'en est pas un


QUÉBEC, le 13 sept. /CNW Telbec/ - La Fédération des comités de parents du Québec (FCPQ) suggère aux parents de faire preuve de prudence à la lecture des articles publiés dans le Journal de Montréal et Québec, vantant les mérites des écoles «à charte», autonomes, que l'on retrouve en Alberta.


[...]


En visitant les sites Internet de ces écoles albertaines, on découvre notamment qu'il y a une école réservée aux filles [quelle horreur !], une école qui se concentre sur les sciences, une autre sur les arts, une autre sur la musique, une école spéciale pour les enfants dont l'anglais est la deuxième langue, une autre qui se consacre aux décrocheurs de 14 à 19 ans, plusieurs écoles réservées aux élèves doués, ainsi qu'une école qui dispense de l'enseignement traditionnel, sans aucun service particulier, individuel ou spécialisé. On y compte même une école, Valhalla School Foundation, en milieu rural, avec des classes à niveaux multiples, dont près de la moitié du budget provient des dons locaux ou de prêts.


« À l'évidence, il n'est ici nullement question d'écoles régulières de quartier mais bien de cas isolés. À un point tel que, malgré le fait que ce type d'école existe en Alberta depuis 1994, le modèle n'a pas été repris pour l'étendre à la grandeur de la province. Est-ce vraiment un remède miracle alors que seules 13 écoles de ce type existent sur plus de 2000? Ce n'est donc pas un modèle de réseau public mais une infime minorité, des cas d'exceptions. Est-ce le fruit du hasard ?, s'interroge François Paquet, président de la FCPQ. Il n'est donc aucunement question d'écoles régulières, telles que nous les connaissons au Québec. Comment appliquer ce modèle à l'ensemble du réseau régulier ? » En réaction aux propos de la FQDE, parus dans les journaux, monsieur Paquet se demande : « Que souhaite au juste la FQDE ? Faire la promotion des écoles particulières et spécialisées ? ».

Où est le problème ? Est-ce que la diversité n'est pas vantée par la FCPQ, fédération de parents (qui la contrôle au fait ?) en faveur du cours ECR ? Pourquoi cette souplesse et cette diversité dérangent-elles la FCPQ ?



Réaction de la Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ)

Selon le Journal de Montréal du mardi 14 septembre, la présidente de la Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ), Josée Bouchard, était en furie, lundi, après avoir pris connaissance du reportage du Journal sur les écoles à charte albertaines, un réseau de 13 établissements autonomes financés à 100 % par les contribuables.

Elle s'en est prise à la porte-parole des directeurs d'école, Chantal Longpré, en l'accusant de « faire de la politique. »

« Je l'invite à mettre sa face sur des poteaux dans quatre ans, si elle veut faire de la politique, peste Josée Bouchard. Elle contribue de façon magistrale à la dévalorisation de notre système d'éducation. »

« C'est un leurre pour la population, lance Josée Bouchard. Si le gouvernement albertain trouvait que ces écoles-là sont une panacée, ne croyez-vous pas qu'il aurait complètement changé le système d'éducation ? Ça fait 16 ans que ces écoles existent, et il n'y en a que 13 », fait-elle valoir. Mme Bouchard ajoute que ces écoles autonomes ne sont fréquentées que par une infime minorité des élèves.

Une loi limite actuellement à quinze le nombre de ces établissements. La première a ouvert en 1995 et la dernière, en 2008.

Interrogée par le Journal de Montréal, Mme Bouchard juge « effrayante » l'idée que les écoles publiques puissent se passer des commissions scolaires. « On a un système scolaire démocratique, au Québec, qui fait en sorte qu'on se retrouve avec des services d'éducation équitables », plaide-t-elle, en soulignant l'apport des commissions scolaires dans le « développement régional. »

  • Dans un communiqué de presse, la FCSQ affirme que les écoles autonomes existent seulement à Calgary. C'est faux. Trois se trouvent à Edmonton, une à Medicine Hat et trois autres, en milieu rural.

  • Le communiqué précise qu'une telle école ne peut exister sans « l'aval » d'une commission scolaire. C'est faux. En cas de refus, un groupe souhaitant créer une institution autonome peut se tourner vers le ministère de l'Éducation pour obtenir sa charte.

  • La FCSQ laisse entendre que, si les directeurs des écoles autonomes albertaines ont plus de temps que leurs homologues québécois, c'est parce qu'ils font « moins de reddition de comptes. » C'est faux. Les états financiers de leurs écoles sont publics et ils doivent remettre annuellement l'équivalent d'un cahier de rapports et de statistiques au Ministère.




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