dimanche 25 septembre 2016

L'histoire scolaire de la civilisation musulmane au service de la glorification dogmatique du « vivre ensemble ».

Après avoir décrypté les principaux manuels scolaires d’histoire, Barbara Lefebvre a accordé au FigaroVox un entretien-fleuve. Elle montre comment l’Éducation nationale porte un regard apologétique sur la civilisation arabo-musulmane.

Question — À quoi sert l’histoire enseignée à l’école, à développer le « vivre-ensemble » ou à instruire les élèves ?


Barbara LEFEBVRE. — L’histoire scolaire telle qu’elle est prescrite par les programmes officiels transposés fidèlement dans les manuels scolaires, n’est pas l’histoire universitaire. Ce n’est pas une histoire où les débats historiographiques actuels, parfois virulents, doivent s’exposer. C’est le récit du passé au regard de l’état des lieux de la recherche faisant l’objet d’un consensus universitaire. L’histoire scolaire sert un projet d’influence positive : transmettre aux élèves des connaissances factuelles appuyées sur une pratique du questionnement critique des sources. On espère, naïvement peut-être, qu’ils pourront, plus tard, exercer leur raison critique et penser par eux-mêmes. Or, cette discipline est le plus souvent utilisée pour exercer une influence normative sur les élèves. Aujourd’hui cela s’aggrave dans le contexte de crise identitaire sévère et de déculturation massive.