mardi 30 novembre 2010

Allemagne — Penser différemment le réchauffement climatique

Super le climat !
Focus est un des grands magazines hebdomadaires allemands. Bien que relativement récent, ce magazine est devenu en quelques années un concurrent sérieux du Spiegel. Il a un tirage hebdomadaire de 740 000 exemplaires.

Voilà donc que Focus se met à la mode du climatoscepticisme en consacrant une couverture intitulée « Super le climat ! » pour se féliciter des bienfaits du réchauffement climatique. « Penser différemment : le réchauffement climatique est bon pour nous » proclame le sous-titre de la couverture.

À l'intérieur, un dossier de onze pages aux titres provocateurs pour des lecteurs habitués au seul écocatastrophisme : les périodes chaudes sont des périodes d'abondance, la chaleur et le carbone produisent de meilleures récoltes, les forêts grandissent, les déserts se rapetissent. D'autres articles s'attaquent à de fausses prédictions censément liées au réchauffement climatique et se penchent sur des scientifiques respectés qui n'acceptent pas les théories alarmistes conventionnelles au sujet du « changement » climatique.

Pour Christian Pantle, rédacteur scientifique du magazine Focus, interrogé dans cette vidéo, il s'agit d'aborder la question du climat climatique sous un nouvel angle. De briser un tabou : est-ce que le réchauffement climatique pourrait avoir des avantages ?

Ours blanc s'abandonne dans la toundra en fleurs — « Ça se réchauffe, tant mieux ! »

Focus aborde sept prédictions catastrophiques exagérées que l'on attribue au réchauffement climatique, parmi celles-ci le sort de l'emblématique ours polaire. Extrait :
Les ours polaires sont-ils en voie de disparition ?

L'ours famélique agrippé à un maigre glaçon à la dérive est devenu l'icône du changement climatique. Alors même que la population totale des ours blancs a augmenté avec bonheur depuis la moitié du XXe siècle, même si quelques populations locales ont diminué.

La fonte de la banquise arctique a réduit certains habitats. Mais l'ours blanc existe depuis environ 150 000 ans et, depuis lors, il a survécu à une période plus chaude que l'actuelle. L'ours polaire a frôlé l'extinction au milieu du siècle dernier à la suite d'une chasse excessive. Mais depuis qu'il est protégé (seule une chasse à petite échelle est permise), le cheptel se reconstitue.

En 1950, à la suite d'un recensement, les écologistes estimaient le nombre d'ours polaires à seulement 5 000. Depuis, leur nombre se situe entre 20 000 et 25 000 plantigrades.

En outre, on n'a démontré aucune corrélation directe dans le passé entre l'étendue de la banquise et le nombre d'ours blancs. On ne peut donc conclure qu'à l'avenir une hausse des températures s'accompagnera d'une baisse du nombre d'ours. Car les ours chassent également les phoques sur des plages libres de glaces, et l'été ils s'ébattent dans la toundra en fleurs où ils se nourrissent de lemmings et de campagnols.
Le Sahara reverdit
Le Sahara reverdit lentement

Explication de l'illustration à gauche.

Le désert...


Dans les années 80, cette région au nord-ouest du Soudan n'était encore qu'un endroit sec, désertique et hostile.

...revit


Cette zone reverdit depuis 10 ans, parce qu'il pleut nettement plus — très probablement à cause du réchauffement climatique.

Stefan Kröpelin
Géoarchéologue, université de Cologne


Depuis plus de 30 ans, Kröpelin étudie l'histoire climatique du Sahara. C'est ainsi qu'il a documenté le début du reverdissement de l'immense désert.

Qui y gagne, qui y perd

Enfin, ci-dessous, une mappemonde qui illustre la façon dont les changements climatiques devraient affecter les rendements céréaliers existants de différents pays d'ici 2080. Les pays dont les rendements augmentent le plus, selon le modèle informatique de l'International Institute for Applied Systems Analysis (IIASA), sont en vert foncé, ceux dont le rendement diminue le plus sont en orange foncé. Parmi les grands gagnants : l'Afrique du Sud, l'Argentine, l'Asie centrale,  le Canada, le Chili,  l'Éthiopie, le Kenya, l'Ouganda, le Paraguay, la Russie, la Scandinavie et la Syrie. Légèrement favorisés  : l'Algérie, l'Australie, la Chine,  le Maroc, le Niger, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, le Portugal et le Tchad. Dans l'ensemble, la production céréalière mondiale devrait augmenter de 3 % d'ici 2050 du fait du changement climatique.

Source : International Institute for Applied Systems Analysis (IIASA)


Voir aussi

Ponte du GIEC : grâce à la politique climatique, nous redistribuons de facto la richesse planétaire

Les écologistes auraient « exagéré » la menace que fait peser le réchauffement sur les forêts tropicales







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École Belz : « le cours d'éthique et culture religieuse est enseigné façon juive »

Une école juive orthodoxe de Montréal, l'École communautaire Belz, rue Durocher, à côté de la gare de triage, a décidé de se conformer au programme d'enseignement du Monopole de l'Éducation du Québec afin d'obtenir une subvention pour les garçons du secondaire.

Alors que le collège Loyola a dû aller en justice pour pouvoir enseigner le programme d'éthique et de culture religieuse d'une façon conforme à sa nature d'établissement catholique, Le Devoir nous apprend que cette école juive enseigne désormais ce programme à sa façon (pas la façon laïque, ni profane donc) : « Petite concession à cet effet : le cours d'éthique et culture religieuse est enseigné façon juive, reconnaît le rabbin Hecht. »





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lundi 29 novembre 2010

France — Le professeur suspendu pour avoir montré un film sur l'avortement répond

Voici des extraits de la lettre envoyée au journal La Provence comme droit réponse à la suite de l'article qu'avait publié ce journal sur un professeur de Manosque (Provence) suspendu après avoir montré à sa classe un film assez cru sur les procédures d'avortement (voir ici).

Je tiens à vous faire part de mon indignation devant le lynchage médiatique dont j'ai fait l'objet dans ce journal.

Tout d'abord, je suis écoeuré par votre manque de déontologie car, au nom du principe d'équité, vous auriez dû me consulter pour recueillir mon avis, avant parution.

[...]

Sur le fond, je tiens à vous préciser que j'ai organisé, comme on me l'ordonne en éducation civique, juridique et sociale [ECJS], des débats sur des sujets de société. Ce qui suppose d'utiliser, contrairement à vous, des sources contradictoires.

L'un de ces débats, proposé à toutes mes classes soit 113 élèves cette année, concernait l'avortement. Il avait été annoncé à l'avance.

Les élèves pouvaient évidemment apporter toutes sources de leur choix, sans tabou ou interdit, pour étayer ce débat. Par ailleurs, le planning familial est intervenu dans toutes mes classes, pour faire l'apologie de l'avortement.

J'ai utilisé des sources variées suivant les classes : l'image d'un foetus à 12 semaines (neutre donc), texte de la loi Veil, discours de Mme Veil au moment du vote de la loi de 1975 (documents pro-avortement donc, en complément du planning familial), et documentaires vidéo (Sois un homme, No need to argue).

Concernant ce dernier documentaire, j'ai prévenu les élèves que, décrivant les procédures d'avortement, il était difficile à voir et j'ai invité ceux qui le souhaitaient à sortir. Ce que quelques élèves, une infime minorité, sur les 113 ont fait. Ceci afin de respecter la sensibilité de chacun.

Par ailleurs, le Rectorat a fait envoyer une lettre à toutes les familles, dans laquelle mon enseignement en ECJS était mis en cause et des accusations graves et injustes portées contre moi. Ceci dans le but de recueillir des témoignages et dénonciations m'accablant. Pratiques qui font penser plus aux régimes totalitaires nazi et soviétique qu'à une démocratie.

Enfin, une classe m'a remis une pétition de soutien, signée par tous les élèves et, qu'avec leur accord, je divulgerai, accompagné du texte rédigé par eux (34 élèves sur 34).

Je précise que l'inspection-sanction à la suite de ces débats s'est faite au mépris des lois de la République. Je n'ai été prévenu que le jour même, d'une double inspection, dans deux classes, sur deux heures et deux matières. Alors qu'il est réglementairement prévu de prévenir un professeur plusieurs jours à l'avance.

J'ai encouragé tous les élèves s'exprimer librement, dans le respect d'autrui et la tolérance. Mais, sur le sujet douloureux de l'avortement, il est interdit de décrire, de tenir compte de la science, de faire preuve de rigueur et d'esprit critique. Seule doit être enseignée et imposée aux élèves l'idéologie de l'État. Qui présente l'avortement comme un droit. Et impose à la population de penser comme lui. Ce même état qui souhaite que l'on note les opinions des élèves — et des professeurs — dans le cadre de l'ECJS afin de pouvoir s'assurer une population docile et servile.

[...]






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Π (pi) : un nombre irrationnel !

Mon premier est une lettre grecque. Mon deuxième sert à calculer la circonférence d’un cercle, son aire ou encore le volume d’une sphère. Mon troisième est un nombre aux décimales sans limite… Vous l’avez deviné, nous vous proposons de vous pencher sur le nombre π qui depuis plus de 2000 ans continue de susciter la curiosité des mathématiciens.

D’où provient cette valeur avoisinant les 3,14 ?
Pi n’est autre que la circonférence d’un cercle divisé par son diamètre et cela, quelle que soit la taille du cercle :
P (périmètre) = 2 x r x π.
Le plus souvent on dit : P = 2πr.

Quant à l’aire d’un disque, il s’agit de π x r²

Circonférence = π × diamètre


On associe à Pi la valeur 3,14 pour aller vite, mais en réalité, Pi est un nombre irrationnel : les décimales sont infinies.

Écoutez le billet sonore (5 minutes)








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vendredi 26 novembre 2010

ECR — Qui sont les plus fondamentalistes et intolérants dans ce dossier ?

La Voix de l'Est a publié plusieurs lettres récemment assez virulentes s'en prenant en termes peu courtois aux parents qui osent demander l'exemption au cours d'éthique et de culture religieuse. Réaction d'un des lecteurs de la Voix de l'Est à ces attaques souvent hargneuses.
Monsieur Beauregard écrivait récemment: «Suite à mes 30 années dans le monde de l'éducation, M. Andries, je n'ai jamais entendu dire que la transmission des valeurs morales et philosophiques était réservée exclusivement aux parents. Je serais très curieux de lire un document national ou international qui interdirait à l'État de transmettre par son système scolaire des valeurs morales et philosophiques.»

Il me semble que M. Beauregard et sans doute d’autres lecteurs ont mal compris mes propos. Je le remercie donc de revenir sur ce sujet crucial. Jamais je n’ai dit que les parents étaient les seuls à transmettre des valeurs morales ou philosophiques, mais que cette transmission devrait se faire dans le respect de leurs valeurs morales, leurs convictions philosophiques. Elle peut être assurée par des gens qu’ils désigneront pour ce faire. Ce qui n’est pas acceptable, dans une société qui se prétend pluraliste, c’est de se faire imposer une éducation particulière d’en haut par des gens qui disent parler au nom de tous en utilisant des formules ronflantes du type «Le Québec s’est donné un nouveau programme d’ECR». Le Québec ne s’est rien donné, le gouvernement impose d'autorité un seul programme. Une société démocratique et pluraliste laisserait le choix aux parents dans ces sujets délicats. Où est le danger? Pourquoi craindre le choix?

Pour ce qui est des textes nationaux et internationaux qui ancrent cette primauté des parents dans le choix (pas nécessairement l’exercice) de l’éducation morale et religieuse de leurs enfants, en voici trois: «Que la garde de l'enfant ait été confiée à l'un des parents ou à une tierce personne, quelles qu'en soient les raisons, les père et mère conservent le droit de surveiller son entretien et son éducation» (Code civil du Québec, article 599) et «Les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d'éducation à donner à leurs enfants. »(Déclaration universelle des droits de l’homme, article 26, paragraphe 3). Et finalement: «Les États parties respectent le droit de l'enfant à la liberté de pensée, de conscience et de religion. Les États parties respectent le droit et le devoir des parents (…) de guider celui-ci dans l'exercice du droit susmentionné» (article 14, Convention des droits de l’enfant).

M. Beauregard prétend que le cours ECR n’est contesté que par 1% de la population. Où M. Beauregard va-t-il chercher ces chiffres? Même un journal peu suspect d'être pour le libre choix en la matière comme le Devoir (il a publié un éditorial intitulé «Vain combat» qui brocardait les parents récalcitrants au cours ECR) admettait que 45% des Québécois étaient contre le cours ECR (sondage août 2008), entretemps un sondage Léger-Marketing en mai 2009 indiquait que 76% des Québécois voulaient que les parents puissent choisir entre le cours ECR et un cours confessionnel.

Armé de si peu de faits, de si peu de chiffres vérifiables, M. Beauregard n’hésite pourtant pas à stigmatiser ceux qui ne pensent pas comme lui: «obscurantisme», «entêtement maladif», «peur panique et viscérale» et «fondamentalistes». Ces mots se veulent convaincants. Qui des parents qui demandent que leurs choix philosophiques soient respectés ou des militants pour l’imposition du cours ECR sont les plus fondamentalistes? M’est avis que les tolérants ne sont pas tous du côté des partisans du cours ECR. Ces partisans devraient mettre en pratique un dialogue plus constructif et montrer qu’ils tolèrent vraiment la diversité d’opinion sur la question plutôt que de recourir à l'invective.

P. Andries




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Ponte du GIEC : grâce à la politique climatique, nous redistribuons de facto la richesse planétaire

Ottmar Edenhofer
Ottmar Edenhofer, de l'Institut de recherche sur le climat de Potsdam (Allemagne), préside le groupe de travail n° 3 du GIEC qui se penche sur les moyens d'atténuer l'impact des changements climatiques.

Dans un entretien à un quotidien important suisse, il a récemment avoué avec franchise que l’objectif des conférences du GIEC n'a plus grand-chose à voir avec la protection de l'environnement. Le prochain sommet mondial du climat à Cancún sera en réalité un sommet d'affaires au cours duquel on discutera de la répartition et de la redistribution des ressources.

Extrait :
Journal — Cela ne ressemble plus à la politique climatique que nous connaissons.

Edenhofer — C'est une erreur fondamentale de séparer la politique climatique des thèmes les plus importants de la mondialisation. Le sommet sur le climat de Cancún à la fin du mois n'est pas une conférence sur le climat, mais l'une des plus grandes conférences économiques depuis la Seconde Guerre mondiale. Pourquoi ? Parce que 11 000 gigatonnes de carbone reposent dans les réserves de charbon sous nos pieds — et nous ne devons émettre que 400 gigatonnes dans l'atmosphère, si nous voulons respecter l'objectif des 2 degrés [d'augmentation dans la température terrestre]. 11 000 par rapport à 400, on ne peut contourner le fait que la grande majorité des réserves fossiles doivent rester dans le sol.

[...]

Tout d'abord, nous, les pays développés, avons virtuellement exproprié le reste de la communauté mondiale de l'atmosphère de notre planète. Mais il faut dire clairement que, grâce à la politique climatique, nous redistribuons de facto la richesse planétaire. De toute évidence, les pays riches en charbon et en pétrole ne seront pas enthousiastes à ce sujet. Mais il faut se débar­rasser de l'illusion selon laquelle la politique climatique inter­nationale est une politique environ­nementale. Cela n'a en pratique désormais quasiment plus rien à voir avec une poli­tique environ­nementale, comme les problèmes de la défores­tation ou du trou dans l'ozone.

Source : Neue Zürcher Zeitung, Zürich, le 14 novembre 2010




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Les limites de l'utopie multiculturelle

Le projet d'instauration d'une société multiculturelle où les cultures, les religions, entreraient en dialogue, s'enrichissant mutuellement de leur diversité, a paru de nature à remplacer avec bonheur l'ancienne recherche d'assimilation de ceux qui venaient d'ailleurs. Les Pays-Bas, la Grande-Bretagne et quelques autres ont été en pointe dans ce domaine. Et voilà que le vent tourne. Comment comprendre la montée d'un populisme xénophobe dans une bonne partie de l'Europe ? Réaction de populations déstabilisées par la crise économique mondiale et en quête d'un bouc émissaire ? Ou effet des limites d'une utopie ?

En avant toute ! vers l'utopie autoritaire ?
Les exemples vivants de sociétés multiculturelles dotées d'une certaine pérennité ne manquent pas : l'ancien empire turc, la grande époque d'El Andalus ; de nos jours, le Liban, l'Inde, les Etats-Unis. Qu'ont-elles de commun ? Une forte ségrégation entre les diverses communautés qui les composent et de grandes inégalités. De leur côté, les sociétés que l'on célèbre pour leur aspect éga­litaire, tels les sociétés d'Europe du Nord ou le Japon, sont tradition­nel­lement marquées par une grande homo­généité culturelle. Et, là où, comme en Europe du Nord, cette homogé­néité disparaît, le populisme xénophobe est en pleine expansion.

Deux raisons au moins rendent plus que difficile d'incarner le rêve d'une société multi­culturelle qui serait peu ségrégée et égalitaire.

Pas de lois neutres au regard de la diversité des cultures

Il n'existe pas d'institutions, de lois (le système politique, le fonctionnement de la justice, le droit du travail, etc.), qui soient neutres à l'égard de la diversité des cultures. Dans les sociétés pleinement multiculturelles, le cadre légal et institutionnel (en particulier la législation de la famille) est fonction de l'appartenance communautaire de chacun. Fidèles à cette logique, certains proposent que, dans les pays européens, la charia régisse l'existence des populations d'origine musulmane. On est vite conduit, dans cette voie, à la coexistence de communautés dont chacune fournit un cadre à l'existence de ses membres et exerce un strict contrôle sur cette existence. L'enfermement communautaire qui en résulte paraît bien peu compatible avec l'idéal d'une société de citoyens vivant dans un espace public commun et dont chacun est libre de ses choix culturels dans une vie privée qu'il mène à l'abri de toute pression.

Société multiculturelle et forte ségrégation

De plus, dans une société à la fois multiculturelle et peu ségrégée, où aucun territoire spécifique n'est assigné à chaque communauté, une rencontre des cultures s'opère au quotidien au sein d'une large sphère sociale : dans l'habitat, à l'école, dans le monde du travail. La manière dont chacun mène son existence, le monde d'images, de sons, d'odeurs qu'il contribue ainsi à produire, affecte l'environnement matériel et symbolique où baignent ses concitoyens. Comme l'a montré Pierre Bourdieu dans La Misère du monde, la coexistence, dans un même espace, de populations dont les manières de vivre se heurtent (par exemple parce qu'elles ont des conceptions très différentes de la frontière entre l'univers des sons qui font partie d'une existence normale et celui des bruits qui insupportent) est source de vives tensions. Quelles que soient les politiques de mixité sociale et ethnique dans l'habitat, la liberté que conserve chacun de choisir son lieu de résidence dans la mesure de ces moyens conduit de fait toute société multiculturelle à une forte ségrégation. En France, même si on est encore loin de la logique de ghetto américaine, on a déjà des zones où plus des trois quarts des jeunes sont issus de l'immigration. Pendant ce temps, dans un monde du travail où le « savoir être » est l'objet d'exigences croissantes, où il s'agit de plus en plus de s'engager dans des collectifs au sein desquels il importe de s'entendre à demi-mot, où des formes contraignantes de hiérarchie s'imposent, le fait que certains ne soient pas prêts à se conformer aux attentes de la culture malgré tout dominante rend leur intégration problématique.

Ne pas mentir aux nouveaux venus

En fin de compte, l'utopie d'une société multiculturelle dissuade de tenir un discours de vérité aux nouveaux venus et à ceux qui en sont issus, de leur dire, en toute franchise, à quelles conditions ils pourront être reconnus comme membres à part entière de leur nouvelle patrie, de les aider à découvrir ses codes. L'ouverture à l'Autre doit inciter à accompagner avec humanité ceux qui doivent emprunter le chemin difficile de l'adaptation à un autre monde, non à leur mentir.

Philippe d'Iribarne
directeur de recherche au CNRS
Les Echos.fr




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France — écoles privées « catholiques » à majorité musulmane

Le nombre d'élèves de confession musulmane est en hausse dans ces établissements privés, où ils se retrouvent même parfois en majorité. L'enseignement catholique distribue à ses enseignants un manuel de « bonne conduite ».

Dans un lycée catholique, un groupe d'élèves de Terminale refuse d'aller à la piscine pendant le Ramadan sous prétexte qu'ils risquent d'avaler de l'eau. Invoquant une raison d'ordre médical, leurs parents réclament une dispense d'activités sportives. Malaise du côté du corps enseignant : ces activités donnent lieu à une évaluation qui compte pour l'obtention du baccalauréat. Autre lieu, autre scène : une école primaire catholique accueille plus de 200 élèves. Parmi eux, environ 70 % sont de confession musulmane. Or, le chef d'établissement décide d'installer une crèche dans le hall pendant l'Avent. Un parent musulman exige alors le retrait de celle-ci, « un musulman ne pouvant pas entendre que Jésus est Fils de Dieu. »

Quelles raisons poussent aujourd'hui certains parents musulmans à se tourner vers les écoles catholiques ? La loi, déjà. Elle les y autorise depuis 1959, au motif qu'aucun établissement catholique sous contrat ne peut refuser un élève à cause de sa religion. «Ils pensent aussi que dans ce type d'établissement, au moins, on parlera de Dieu aux jeunes. D'autres y voit également une formation de bon niveau pour leurs enfants», explique Pierre Robitaille, l'animateur du groupe de travail sur les «Musulmans en école catholique» pour la SGEC. Parmi les cinquante premiers lycées du Palmarès Figaro 2010 figurent en effet 80% d'établissements privés, alors même que ceux-ci ne représentent que 20 % de l'effectif général. Sans compter que le privé est un bon moyen de contourner la loi de 2004 sur les signes religieux à l'école puisque celle-ci ne s'applique qu'au public.

Source Le Figaro




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L'homme, vulgaire parasite dont l'existence menace l'environnement ?

Extrait d'un article de La vie Nathalie Elgrably-Lévy dans Le Journal de Montréal :

« [...] 
Toutefois, même si la thèse du réchauffement anthropogénique a perdu de son élan depuis le Climategate, elle a néanmoins jeté les bases d'une « logique » qui ouvre la porte à des dérives idéologiques aux conséquences potentiellement tragiques. Selon l'évangile écocatastrophiste, nos émissions de CO2 sont responsables du réchauffement climatique, d'où la nécessité de les réduire aussi rapidement que radicalement.

Or, toutes les activités humaines produisent du CO2, même le simple fait de respirer. Entre lutter contre les émissions de CO2, et s'attaquer à l'Homme, le glissement est donc facile. D'ailleurs, un nombre grandissant de voix s'élèvent à présent pour dénoncer la surpopulation terrestre et défendre la nécessité d'un contrôle démographique par de multiples moyens, allant de la limitation des naissances à l'avortement forcé, en passant par la stérilisation. Le plus inquiétant, c'est que le contrôle démographique n'est plus appuyé que par quelques marginaux fanatiques, mais bien par des personnes respectées et influentes, dont Bill Gates et David Rockefeller.

Jusqu'à tout récemment, rien n'était plus sacré que la vie humaine. Partout et par tous, elle était célébrée, défendue et protégée. Aujourd'hui, certains ont réduit l'être humain à un vulgaire parasite dont l'existence menace l'environnement, un cancer à combattre. On disait que la vie n'avait pas de prix. Maintenant, on la mesure à son empreinte carbone.

Assisterons-nous un jour à des génocides au nom de l'environnement ? Qui sait ! L'Histoire nous a montré que l'homme est capable du meilleur comme du pire. Voici néanmoins ce qu'on peut lire dans un rapport du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) : « L'effort à long terme nécessaire pour maintenir un bien-être collectif qui soit en équilibre avec l'atmosphère et le climat exigera en fin de compte des modes viables de consommation et de production, qui ne peuvent être atteints et maintenus que si la population mondiale ne dépasse pas un chiffre écologiquement viable ». Plutôt inquiétant, non ?
» 

Voir aussi


Spiritualité autochtone, écologie et norme universelle moderne








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Malgré la récession, l'immigration à son plus haut au Québec depuis 1957

Le gouvernement du Québec prévoit que le nombre total des admissions d'immigrants variera entre 52 000 et 53 800 cette année. L'impact de ces nouveaux venus se fera sentir dès l'an prochain sur le marché du logement et dans les écoles.

« C'est le plus haut niveau depuis 1957 où on avait accueilli 55 000 immigrants » a déclaré Claude Fradette, porte-parole du ministère de l'Immigration.

En 2007, la province a fait le choix de hausser les niveaux d'immigration avec l'objectif officiel de compenser partiellement et temporairement le vieillissement de la population active.

L'afflux d'immigrants aura un coût sur la demande pour des services publics comme les services de garde et les écoles a fait remarquer Robert Fradette.

Si le chômage moyen au Québec se situe autour de 8,5 %, la situation est toute autre pour les Maghrébins où le chômage frôle les 28 % — pour les immigrants qui sont ici depuis moins de cinq ans. Seuls les immigrants provenant de l'Afrique noire — taux de chômage de 20 % — et les Haïtiens — à 17,8 % — s'approchent de ce triste score. Toutes des catégories francophones que le Québec privilégie.

L'incertitude économique et le très haut chômage parmi les immigrants au Québec n'a pas modéré la politique d'immigration du gouvernement. Québec devait fixer de nouveaux objectifs en 2011. Il préfère conserver les objectifs de 2010 et reporte le travail de consultation servant à fixer des cibles au printemps prochain.

Au sein des catégories relevant des pouvoirs de sélection du Québec, entre 58 800 et 62 900 certificats de sélection devraient être délivrés en 2011, selon le Plan d'immigration du Québec pour l'année 2011, déposée jeudi dernier par la ministre Kathleen Weil.

Il faut qu'un certificat de sélection soit délivré pour que l'immigrant soit admis. Un immigrant n'entre pas nécessairement au pays l'année où son certificat lui a été délivré.

Voir aussi :
  1. L'immigration paiera-t-elle les retraites, enrichit-elle les pays d'accueil ?
     
  2. Tant les politiques d'assimilation « républicaines» que celles multiculturelles ont échoué
     
  3. Un Québec de plus en plus divers, est-ce vraiment une bonne chose ?
     
  4. Québec ne connaît pas sa capacité d'accueil d'immigrants et évalue mal le dossier d'un immigrant sur deux




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jeudi 25 novembre 2010

Jeune écolière revient à la maison : on m'a appris que Dieu, Boudhha et Mahomet c'est la même chose

Nous avons reçu ce message d'une mère d'une jeune écolière en première année.

Ma fille est en première année du primaire à la Commission scolaire de Montréal (École Jeanne-Leber). Elle est récemment revenue de l'école en me disant que tout le monde croyait en Dieu mais que les gens l'appelait de façon différente (Bouddha, Mahomet, etc.) Qu'on lui avait appris cela en classe. J'ai dû clarifier les choses dans la tête de ma fille. À six ans on ne devrait pas les mêler encore plus.

Elle m'a même dit que la fête de Noël était la même chose que la fête du mouton ! Je lui ai expliqué qu'on égorgeait un mouton pour cette fête ce qu'on avait omis de lui dire évidemment...

Je suis d'accord pour dire que c'est à nous les parents de faire l'éducation religieuse de nos enfants, cependant il est bien difficile de le faire si les croyances de nos enfants sont remises en question à l'école.

Rox Anne Michaud
Montréal

 

Toutes les religions se ressemblent

 

 Manuel ECR de Modulo, 1er cycle du primaire

Extrait de la page 30 : « Le bouddhisme, le christianisme, l’hindouisme, l’islam et le judaïsme, entre autres, enseignent des idées et des valeurs telle que le partage, la générosité ou le don… »
 
Le texte poursuit en mentionnant qu'Abraham allait « sacrifier son fils », mais il omet de dire que  ce fils est Isaac pour les judéo-chrétiens, mais Ismaël pour les musulmans selon la tradition. Il ne faut sans doute pas briser l'unité de toutes les religions pour l'auteur de ce manuel.


Pourtant, pour l’archevêque orthodoxe du Mont Liban, l’intellectuel Mgr Georges Khodr, conclut : « Ainsi, il n’existe pas d’Abraham "objectif" dans lequel les trois monothéismes pourraient trouver un lieu de communion. » (Voir « Un Dieu, trois religions ».)

 

De la dinde pour la fête du mouton

 

  Manuel ECR de Modulo, 1er cycle du primaire

Les deux questions posées aux jeunes têtes blondes sont intéressantes :
  1. Que signifie le mot « charité » ? On voit mal une autre réponse que « le partage ». C'est le titre de la leçon après tout (voir page 30). Mais c'est très court et surtout sans aucune dimension spirituelle.


  2. Identifie la valeur mise de l'avant dans la fête de l'[Aïd el-Kébir] (la fête du mouton, le manuel adopte une graphie pédante en rien traditionnelle dans le monde francophone).

    On comprend que l'enfant doit aussi dire « partage », car « partage » et « partager » apparaissent sur la page 31, c'est le titre de la leçon et les religions se ressemblent toutes dans l'esprit du manuel. Mais c'est omettre les valeurs religieuses : l’épreuve, la soumission à Dieu, la miséricorde de Dieu, sa récompense des croyants restés fidèles, etc. Bref, une vision tronquée de la religion, dénuée de sa dimension spirituelle.





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Un parent agacé par la campagne de jeunes élèves qui défendent leur professeur d'ECR leur répond

La Voix de l'Est a récemment publié quatre lettres « spontanées » de jeunes élèves de Granby qui se portaient à la défense du programme d'éthique et culture religieuse et de leur professeur ECR, Claire Bergeron de l'école secondaire J.-H. Leclerc.

Madame Bergeron est cette professeur qui s'était déguisée en prêtre avant de sermonner sa classe sur l'injustice qui consiste à nier la prêtrise aux femmes. Elle a répondu à cette nouvelle sur ce carnet. Une des jeunes étudiantes également, elle justifait son intervention en disant qu'elle « voulai[t] rire un tout petit peu d'adultes qui critiquent nos jeunes ».

Dans le cadre des lettres de ces quatre élèves qui reprennent les mêmes arguments dans leurs lettres pour fustiger les adultes qui ne comprendraient pas le cours ECR et leur professeur Claire Bergeron, une mère de Granby nous a fait parvenir cette lettre :

On assiste ces dernières semaines à la publication de plusieurs lettres de jeunes élèves dans les journaux pour défendre le programme ECR. Ces lettres se ressemblent et utilisent les mêmes arguments : «vous, parents, caricaturez, vous ne savez pas de quoi il s’agit, vous n’êtes pas venu dans notre classe, mon professeur est super, le cours permet de décider par moi-même, j'apprends à lutter contre l'homophobie, j'apprends le bien et le mal, etc.»

Malheureusement, on ne sait jamais vraiment en quoi constitue la caricature que colporteraient les opposants à ECR, aucun exemple n’est donné. Ces jeunes semblent penser que seuls les parents sont opposés au cours ECR, mais on a vu un jeune cégépien désormais libre de s’exprimer critiquer le programme ECR dans ce journal. Je connais également au moins un parent qui a demandé à plusieurs reprises à venir assister aux leçons d’ECR auxquelles l’invitaient plusieurs jeunes élèves dans leurs lettres publiques, mais il n’a jamais reçu aucune réponse, même pas un refus courtois de la part de l’école et de l’enseignante en question. Les parents peuvent-ils venir oui ou non en classe d’ECR et voir par eux-mêmes?

De toute façon, dire «vous n’êtes pas venu dans ma classe», ne signifie pas que le programme d’ECR est bon. Ces élèves ont-ils lu le programme officiel d’ECR? Savent-ils même si ce qu’enseigne leur enseignant est conforme à ce programme? Comment savent-ils ce qui se passe dans les autres écoles? Comment peuvent-ils donc donner leur avis sur le programme en général? Pourtant, il suffit de lire ce journal pour apprendre qu’un tel professeur d’ECR entraîne sa classe dans une pratique spirituelle en dansant et en récitant des mantras alors qu’un dépliant du MELS disait clairement en 2008 «à aucun moment votre enfant ne sera initié aux pratiques religieuses». Le même professeur semble assez sélectif quand il invite des «témoins» religieux, n’invitant année après année que des dévots de Krishna. Pourtant ceux-ci sont catalogués comme formant une secte en France. Ailleurs, on apprend qu’une enseignante d’ECR se déguise en femme-prêtre puis se lance pendant une dizaine de minutes dans une «dénonciation» de ce que les religions, et plus particulièrement la catholique, ont fait subir aux femmes en leur interdisant la prêtrise… Où est la neutralité? Dans la Tribune de Sherbrooke on apprend qu’un professeur d’ECR, qualifié de «très coloré» par sa direction, dit aux élèves que Marie a été violée, qu’elle a inventé l’histoire du Saint-Esprit et que Joseph l’a crue...

On a l’impression que certains professeurs d’ECR peuvent faire ce qu’ils veulent dans leurs classes. Ils peuvent laisser l’impression aux enfants qui ne connaissent rien d’autres en matières philosophiques, morales et religieuses qu’ils choisissent par eux-mêmes. Or, en classe, un professeur (surtout avec un programme aussi vague qu’ECR) choisit les sujets à aborder, la manière de les présenter, les questions qui orienteront le «dialogue» en classe. Il n’y a pas de véritable objectivité et neutralité dans des sujets moraux et philosophiques. La discussion est toujours orientée et comme l’ont montré des sociologues comme Joëlle Quérin le cours ECR prescrit très peu de contenu et de faits à enseigner, mais cherche surtout à inculquer des comportements face à la diversité morale et religieuse: le relativisme et le multiculturalisme dans le vain espoir de plaire à tous et d’éliminer les sources de conflits.

Pour conclure, je trouve inquiétant que de jeunes encore mal formés, peu au fait de la diversité des manières d’enseigner la religion, la philosophie et la morale se portent ainsi à la défense d’un cours particulier, parfois en laissant l’impression de prendre les adultes pour des ignares.

Monique St-Hilaire
Granby

Voir aussi

ECR — L'impossible posture laïque selon une professeur en sciences de l'éducation





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Garderies au Québec : les coûts multipliés par huit en 13 ans

« Prenez les garderies à 7 $. Le programme coûtait 290 millions $ en 1997. Aujourd’hui, la facture grimpe autour de 2,3 milliards. (Cela inclut les augmentations qu’exigent les 15 000 intervenantes en milieu familial, présentement en négociation.)

En 13 ans, le coût du programme a augmenté de huit fois. Est-ce que les parents ont un service huit fois meilleur ? Non. Pendant la même période, le nombre de places a augmenté de 82 000 à près de 200 000… seulement 2,5 fois plus. Où est passé tout l’argent ? Faudrait demander aux centrales syndicales – qui ont syndiqué tout ce qui bougeait dans ce programme –, aux bureaux coordon­nateurs et à toute la bureaucratie qui s’est greffée autour du programme de garderies à 7 $. Pendant ce temps les parents doivent donner des pots-de-vin aux gardiennes pour dénicher une place, ou attendre trois ans sur une liste. »

Source : Argent

Voir aussi :

  1. La politique québécoise des garderies risque de coûter encore plus cher.
  2. Les garderies à 50 $ (coût réel), nouvelle promesse du PQ qui coûtera 1,5 milliard de $ supplémentaires.
  3. Essoufflement du « mini baby-boom » ?
  4. Maternelle publique et gratuite : sans effet sur les résultats au primaire.






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La droite, une maladie honteuse pour les Québécois ?

Les Québécois appuient de nombreuses mesures ou visions dites de droite (contre la bureaucratie, la réforme scolaire, le multiculturalisme, pour plus d'autorité à l'école, moins de taxes, etc.), mais quand on leur demande de se situer sur l'échiquier politique les Québécois se disent de gauche ou du centre...

Mario Dumont reçoit le sociologue Mathieu Bock-Côté pour aborder ce paradoxe.



Sondage du 13 novembre sur le sujet, sondage les Québécois ont une bonne opinion des militaires,



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Baisse controversée du taux de décrochage

Selon le Journal de Montréal, le taux de décrochage aura fondu « comme par magie » grâce à la nouvelle méthode de calcul employée par le Monopole de l'Éducation du Québec. Si le gouvernement défend ce changement dans le mode de calcul, des experts s'interrogent sur ces nouvelles statistiques qu'ils jugent « artificielles. »

En 2008-2009, le taux de décrochage scolaire était de seulement 18 % dans les écoles secondaires, si l'on se fie aux nouvelles statistiques que vient de publier le Monopole de l'Éducation (MELS). L'année d'avant, le même ministère avait pourtant annoncé que 26 % des jeunes du secondaire décrochaient.

La différence est encore plus frappante chez les garçons inscrits dans les écoles publiques. Entre 2008 et 2009, la proportion de décrocheurs déclarée officiellement par le Ministère, au sein de ce groupe, est passée de 36 % à 26 %.

Québec a modifié sa méthode de calcul du « taux de décrochage annuel » afin, dit-on, de « mieux refléter » la réalité vécue dans les commissions scolaires. Au lieu de tenir compte des élèves qui sont inscrits à l'école en janvier, le taux est maintenant basé sur les jeunes qui y sont inscrits en août de l'année suivante, avant le début des classes donc.

Le professeur Égide Royer, de l'Université Laval, n'est pas convaincu du bien-fondé de ce nouveau calcul. Dans un entretien avec le Journal de Montréal, il déplore que le gouvernement se fie aux « inscriptions » du mois d'août pour calculer le taux de décrochage, alors qu'il se base sur le nombre d'élèves présents en classe le 30 septembre pour fixer le financement des commissions scolaires.

« S'il y a bien une clientèle qui n'est pas sûre d'être en classe en septembre, c'est bien la clientèle des jeunes en difficulté », fait valoir M. Royer.

Toutefois, on constate qu'il y a bien une baisse du nombre de décrocheurs quand on compare les données de 2007-2008 selon la nouvelle méthode et les données de 2008-2009. Voir le tableau ci-dessous.






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mercredi 24 novembre 2010

France — professeur suspendu pour avoir montré une vidéo d'un avortement à 11 semaines

Un professeur d'histoire d'un lycée de Manosque en Provence a été suspendu pour avoir projeté à ses élèves une vidéo sur l'avortement. Le ministre de l'Éducation nationale, Luc Chatel, a déclaré :
« J'ai demandé au recteur de l'académie Aix-Marseille de suspendre à titre conservatoire [ce professeur et] une procédure disciplinaire va être engagée à son encontre. Ce qui s'est passé est inacceptable, les professeurs sont tenus à un principe de neutralité, de respect de la personne ».

Selon le quotidien La Provence, cette vidéo — diffusée aux élèves mi-octobre — montrait des foetus brûlés et amputés. « Au début, on est resté tétanisé », a réagi un des élèves interviewé dans La Provence. « C'était écoeurant », ajoute une autre lycéenne. À la suite de cette diffusion, certains parents avaient carrément interdit à leur enfant d'assister au cours du professeur.

La projection de ce film intervenait dans le cadre du débat argumenté et méthodologie propre au cours de citoyenneté dans le cadre de la civilité, de l'intégration, du travail et de la transformation des liens familiaux.

Selon le magazine français Le Point, la courte vidéo montrée aux enfants serait No Need to Argue (voir ci-dessous) :



Rappelons qu'au Québec les professeurs ne se gênent pas pour montrer des films à message politique ou social en classe. C'est ainsi que pour lutter contre « l'homophobie », certains professeurs imposent le visionnement obligatoire en classe du film C.R.A.Z.Y dans le cadre du cours d'ECR ou la lecture de Pedro & Me (en classe d'anglais).

Étrangement, il semble que la doctrine de la « simple exposition » de faits et des idées ne tienne pas dans le cas du professeur français suspendu. Rappelons que cette doctrine américaine du « mere exposure » est utilisée par les gouvernements pour imposer aux enfants de parents réfractaires des sujets qu'ils réprouvent pour leur contenu, leur prématurité ou la manière crue utilisée pour les présenter.

Il faut rappeler pour finir que le film « 4 mois, trois semaines et 2 jours » qui dépeint quasiment tous les détails d'un avortement tardif a été récompensé du Prix de l'Éducation nationale française et peut être visionné dans le cadre de l'école secondaire. On peut donc se demander où est le problème.




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lundi 22 novembre 2010

ECR — « À aucun moment votre enfant ne sera initié aux pratiques religieuses »


Voici ce qu'on pouvait lire dans les beaux dépliants payés à même nos impôts pour nous vendre le cours d'éthique et de culture religieuse (ECR). M. Jacques Pettigrew, responsable du programme ECR, avait dit en substance la même chose à Valcourt lors d'une visite houleuse à la rentrée 2008.

Pourtant, d'une part, des jeunes doivent décliner leurs convictions dans les salles de classe alors qu'ils souvent très minoritaires à oser affirmer celles-ci (voir ici et ), d'autre part ,les professeurs invitent des témoins d'une religion et incitent tous les élèves à entonner des prières et à prendre part à des activités qui sont considérées par ces mêmes témoins comme une pratique religieuse (voir ici)...






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vendredi 19 novembre 2010

Cours d'histoire : « Qui croit en Dieu ? », « Dieu a créé les homosexuels », cours de français  : film Twilight New Moon

Nous avons reçu cette lettre d'une mère outrée par ce qui se passe dans l'école de sa fille.

Qu’enseigne-t-on à l’école à nos enfants?

Ma fille est rentrée aujourd’hui de l’école perturbée. Elle m’a dit que, dans son cours d’histoire, la professeure a parlé de Renaissance et de l’humanisme. La professeure leur a demandé s’il y en avait parmi eux qui croyaient en Dieu. Ma fille a donc levé la main, car elle est croyante et pratiquante. Elle était la seule et quelques-uns en on rit. Ma fille m’a dit qu’elle n’a presque rien retenu de l’enseignement tellement elle a été bouleversée. Par contre, elle a bien compris quand le professeur a dit que Dieu a fait les homosexuels. Nous sommes catholiques et croyons que Dieu a créé l’homme et la femme pour être fécond et qu’Il n’a pas créé l’homosexualité qui va contre nature et qui est un péché. La vision de l'humanisme de cette professeure est très biaisée. Dans ce temps-là, ils étaient tous croyants, même s'il y a eu une volonté d'en finir avec certains abus de l'Église et de la scolastique d'où la réforme... Luther n'aurait jamais dit que les homosexuels sont créés à l'image de Dieu, pas plus que le péché.

Je veux préciser ici que j’ai des amis qui sont homosexuels. Ils sont extrêmement gentils et pleins d’amour. J’ai aussi quelqu’un de proche qui est transsexuel et qui est l’être le plus généreux et le plus aimant que je connaisse. Vous comprendrez donc que nous ne sommes pas homophobes comme le terme est si souvent utilisé ces jours-ci. Ce n’est pas parce que nous ne sommes pas d’accord avec leurs comportements que nous sommes homophobes pour autant et que nous ne les aimons pas.

Il se peut bien que ma fille n’ait rien compris de son enseignement, mais ce que je trouve de pas correct est le fait que la professeure, qui est en position d’autorité, a demandé aux élèves qui étaient croyants de lever la main et qu’elle a fait passer sa conception de la création de Dieu à sa façon. Je ne vois pas le but ou l’importance de demander ce genre de questions dans un cours d’histoire et je n’accepte pas que les professeurs fassent passer leurs idéologies dans leurs enseignements. Je ne veux pas que ma fille aille à l’école pour ce faire bourrer le crâne par n’importe quoi. Je n’accepterai plus que ma fille revienne de l’école toute retournée, choquée jusqu’à en pleurer. Elle m’a dit qu’elle a souffert d’humiliation et avec raison. Elle a été blessée, car elle connaît Dieu et Jésus. Elle les aime et ne veut pas entendre de mauvais commentaires sur eux et c’est tout en son honneur, car elle est fidèle à ce que nous lui avons transmis. Elle pourrait en montrer à plus d’un sur l’amour, la fidélité et le respect de l’être humain et envers notre Créateur.

En plus, au début de la semaine, le prof de français leur a passé le film Twilight New Moon. Ils apprennent quoi là-dedans? C’est ça la nouvelle réforme…?

Jeannelle Cantin

Certains groupes conservateurs condamnent la série Twilight :
Christian Movie Review
« Twilight est un livre et une série de films immoraux qui enseignent à vos filles adolescentes comment vénérer un vampire et faire des cérémonies du sang pendant des soirées pyjama. »

Tout le ciné

« Le film ne véhicule rien de plus qu’un vide moral avec un message déviant et, en tant que tel, devrait constituer une préoccupation. Il contient de plus un dangereux mélange d’acteurs embellis et d’éléments surnaturels ».
Monseigneur Franco Perazzolo, du Conseil Pontifical de la Culture


Voir aussi


ECR — Marie s'est fait violer, elle a inventé l'histoire du Saint-Esprit, Joseph a gobé son histoire


Couple homosexuel invité en cours de mathématiques, euh ECR, exercice de « français » sur le prétendu mariage homosexuel




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ECR — vingtaine d'adolescents dansent en récitant le mantra des Hare Krishna

La Voix de l'Est, après son reportage laudatif sur l'enseignante Claire Bergeron de l'école secondaire J.-H. Leclerc de Granby, enseignante qui pourtant est loin d'être neutre sur certains sujets en classe d'ECR, continue à nous rapporter les merveilleuses avancées possibles grâce au cours ECR.

Aujourd'hui il s'agit du fait que des jeunes aient pratiqué des danses rituelles et récité des mantras. Rappelons qu'en 2008, devant 200 parents peu satisfaits de l'imposition du cours ECR réunis à Valcourt, M. Jacques Pettigrew, responsable du programme ECR auprès du Monopole de l'Éducation, avait affirmé que « les expériences spirituelles ne pouvaient pas être enseignées »...

Extraits de l'article de la Voix de l'Est :

(Granby) Faire danser une vingtaine d'adolescents en leur faisant réciter le mantra des Hare Krishna: c'est ce qu'ont réussi à faire trois dévots Krishna, au Collège Mont-Sacré-Cœur, mardi.

Invités pour la troisième année par l'enseignant Marc Gagné, ils sont descendus de Montréal, où est situé leur temple, afin de parler du mouvement Krishna à des élèves du cours d'Éthique et de culture religieuse du collège privé de Granby.

Arborant les habits traditionnels (sari pour la femme, tunique sobre et dhotî, un drapé formant un pantalon, pour les hommes) et maquillés de symboles tracés sur le nez et le front avec une terre « sacrée » jaune provenant de l'Inde, les dévots se sont d'abord brièvement présentés au groupe.

L'aîné, Guy Paquette, 62 ans, originaire d'Ottawa et rebaptisé Gokulananda lors de son intégration aux Krishna, il y a une quarantaine d'années, a expliqué qu'il avait grandi dans la foi catholique. « Ma mère m'amenait chaque dimanche à la messe, où j'étais enfant de choeur, jusqu'à ce que j'entre au séminaire », raconte-t-il. Ce cheminement l'a par la suite « amené vers (la) très ancienne tradition spirituelle » des Krishna.

Éric Gagnon, 54 ans, a aussi grandi dans la religion catholique dans une ferme à Jonquière. Il a été rebaptisé « Anubhava » lorsqu'il s'est joint au mouvement avec sa femme, en 1978.

La jeune Alexandra, une Russe de 26 ans, était quant à elle hôtesse de l'air jusqu'à ce qu'elle rencontre un autre dévot et devienne Kamala-Sundare, il y a deux ans.

Les trois membres ont ensuite expliqué aux élèves quelques préceptes du mouvement perpétué en Inde.

Les trois membres ont ensuite expliqué aux élèves quelques préceptes du mouvement perpétué en Inde.

Comme le soleil qui est toujours présent même après son coucher, «la vérité existe pour toujours», commence Gokulanada. « Jésus est un être spirituel éternel »,dit-il en se déplaçant devant l’auditoire disposé en cercle. « Il (Jésus) n’est pas venu comme sauveur. Il est venu pour nous aider à devenir un parfait fils de Dieu, comme lui, à avoir un amour éternel pur Dieu, donc pour tous les êtres, poursuit-il. Le but de la religion, le but de la vie, c’est d’atteindre l’amour pour Dieu. »

[Note du carnet :jusqu'à quel point des témoins peuvent-ils prêcher en cours d'ECR leur foi ?]

On est des âmes éternelles, enchaîne-t-il. On existait avant cette vie et on va continuer après. On est des êtres éternels. On ne fait pas partie de la nature éphémère et des animaux, dont le potentiel spirituel est comme endormi», disserte le dévot, ajoutant que les humains avaient, eux, une conscience leur permettant de se questionner sur le sens de l’existence. « Les humains ont toujours tenté de répondre (à cela), mais les grands saints nous ont donné les bons indices », dit-il aux élèves. L’éducation, selon les penseurs grecs anciens, « c’est d’équiper les jeunes pour qu’ils fassent de bons choix », ajout-t-il. « On (les Krishna) est très désireux d’offrir ça aux autres », lâche-t-il avant de parler brièvement de son parcours personnel.

J’ai eu deux fils, un qui est devenu prof d’anthropologie à l’université (..) et un autre qui s’est intégré dans la tradition (Krishna). Je suis content quand il y a des gens qui suivent (le mouvement) », dit-il avant de reprendre son discours religieux, en faisant référence aux préceptes chrétiens. «Aimez-vous les uns les autres. Aimer son prochain, c’est possible quand on voit la fraternité qui nous unit. On a le même père (Dieu). Chacun de nous possède une parcelle de Dieu», affirme-t-il, avant d’inviter « Anubhava » à présenter la pratique spirituelle des Krishna qui consiste à chanter un mantra répétant les « saints noms de Dieu », la pratique principale des Krishna.

« Nous, nous glorifions Dieu en glorifiant son nom, car sa gloire est dans son nom », enchaîne ce dernier, expliquant que les mots en langue sanskrite « Rama » et « Hare », réfèrent à Dieu (Krishna), la source de tous les plaisirs et du bonheur. « On chante chaque jour abondamment son nom », indique Anubhava, précisant que les dévots de Montréal se levaient à 4 h pour commencer leur chant et cérémonie à 4 h 30 et terminer à 9 h. « C’est un chant qui va loin, jusqu’à l’âme, pour nous éveiller spirituellement », explique Gokulanada. « On va les faire chanter tout à l’heurev», lance le professeur, M. Gagné.

[Note : c'est l'enseignant qui prend l'initiative d'engager ses élèves dans une pratique spirituelle]

Les trois dévots invitent les jeunes et le professeur à se lever et à chanter. « Hare Krishna Hare Krishna, Hare Krishna Hare Hare Hare Rama Hare Rama, Rama Rama Hare Hare », entonnent-ils, certains plus enthousiastes que d’autres, au rythme d’un tam tam oblong et de minicymbales. Puis ils se mettent à tourner en cercle, en faisant des pas de côté et en tapant des mains, certains décrochant des sourires complices à l’auteure de ces lignes, d’autres en profitant pour se raconter des anecdotes de la veille.

La pratique du chant en groupe est «la méthode la plus efficace et la plus accessible pour atteindre notre plein potentiel spirituel en tant qu’âmes éternelles et serviteurs dévoués de Krishna», peut-on lire sur le site web de l’organisation.

« Comment vous sentez-vous ? », demande Anubhava, après le chant, censé être «un procédé très puissant de réalisation spirituelle» selon les Krishna.

« Bien », répond un élève, sur un ton qui fait rire ses congénères.

« Vous avez tous le sourire », note le dévot. « C’est un mantra. Ça nous extériorise. On chante et on danse; on déplace nos limites. »

À l’invitation du professeur du cours d’ÉCR, Anubhava détaille le cheminement qui l’a mené aux Krishna. « Je suis venu à Montréal en 1966. En 1968, j’ai rencontré les dévots, puis j’ai visité le temple en 1974, 1975. À cette époque, il y avait de la drogue, beaucoup de gens se cherchaient. Il y avait beaucoup d’ouvrage aussi. Partout où tu allais, tu trouvais du travail, mais il y avait un vide sur le plan spirituel. »

« Moi, je suis né dans la spiritualité. Vous avez d’ailleurs de très belles peintures ici », ajoute-t-il au passage, en désignant les grandes toiles représentant des scènes de la vie du Christ accrochées aux murs de la pièce.

[Le collège s'appelle Mont-Sacré-Cœur...]

[...]

Les dévots offrent des laddus aux élèves, le gâteau sucré le plus populaire de l’Inde, selon eux, en les invitant à prendre leurs coordonnées et un dépliant intitulé « La perfection du Yoga », un fascicule qui ne traite en rien des postures corporelles de la gymnastique, mais plutôt de leur pratique du chant des « Saints noms de Dieu ».

Pourquoi avoir invité des Krishna ?

« J’ai d’abord voulu leur apprendre la tolérance et l’acceptation de la différence », explique le professeur en entrevue après le cours, ajoutant qu’il a aussi voulu mettre les élèves en contact avec la spiritualité. «On vit dans une société très matérialiste, et vous (désignant les Krishna), vous arrivez ici avec vos valeurs spirituelles. Si c’était seulement Marc Gagné qui parlait (aux élèves), je ne suis pas sûr qu’ils seraient aussi attentifs », dit-il.

« C’est la troisième année que je fais venir des amis Krishnas » de Montréal, poursuit-il, spécifiant qu’il le faisait également dans les anciens cours de morale. Pourquoi eux et pas des juifs, des musulmans ou des membres de l’Église ? « Je fais appel aux Krishna parce qu’ils sont toujours disponibles, et parce que les élèves sont très intéressés », dit-il précisant que des prêtres catholiques sont venus par le passé. [Note du carnet : Et plus maintenant ?]

« Je ne ferais jamais venir de Raéliens [Note du carnet : ils sont pourtant au programme], par contre. Mais si j’avais des contacts aussi chez les musulmans et les juifs, j’en ferais venir », assure l’enseignant.

Si certains ont dit avoir trouvé les invités du jour trop « extrêmes », d’autres jeunes ont confié avoir beaucoup apprécié la rencontre. « J’ai appris la chanson par cœur ! s’exclame Mélodie, venue spontanément à la rencontre de la journaliste. Je me suis sentie beaucoup plus vivante après. Le fait de chanter en groupe, ça vivifie, dit-elle, et ça nous unit de tous penser à la même chose en même temps. »

[...]


Réagissez à cette nouvelle : opinion@lavoixdelest.qc.ca
Téléphone de l’école du Mont Sacré-Cœur : (450) 372-6882


Voir aussi :

Les moines et les élèves ont dansé pour « éveiller la conscience de Krichna »... « Quelle belle rencontre de valeurs ! »





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La Révolution française, un homme nouveau et l'éducation nationale...

Contrairement à ce qui est enseigné dans nos écoles, les philosophes des Lumières ne croient pas en l’existence d’une nature humaine. Cette vérité, qu’il faudrait crier sur les toits, est magistralement développée par Xavier Martin, dans son ouvrage, intitulé Nature humaine et Révolution française. Dénué de tout caractère spirituel, l’homme n’est que pure matière, totalement déterminé par les corps extérieurs. Ainsi, selon le baron d’Holbach, l’homme « est dans chaque instant de sa vie un instrument passif entre les mains de la nécessité » [1]. Pour l’ensemble des philosophes, l’homme n’est qu’une « machine », une « horloge », un « clavecin sensible et animé » [2], subissant les mouvements imposés de l’extérieur.

Le libre arbitre n'existe pas pour les philosophes des Lumières

L’homme étant déterminé, il s’ensuit que le libre arbitre n’existe pas. Ainsi, dit Spinoza, les hommes "« se trompent en ce qu’ils pensent être libres  et cette opinion consiste uniquement pour eux à être conscients de leurs actions, et ignorants des causes par lesquelles il sont déterminés » [3]. « La liberté, telle que plusieurs scolastiques l’entendent, écrit Voltaire, est en effet une chimère absolue » [4].

Les rares êtres éclairés, c’est-à-dire les philosophes, se voient chargés d’établir les meilleurs règles sociales et politiques pour l’ensemble du genre humain, qui lui, doit rester dans l’ignorance. « Le vulgaire ne mérite pas qu’on songe à s’éclairer :» écrit Voltaire [5]. « La vérité, dit-il encore, n’est pas faite pour tout le monde. Le gros du genre humain en est indigne » [6].

Doutes sur l'unité du genre humain

La diversité des individus que les philosophes et les naturalismes observent les conduit à douter de l’unité du genre humain. « Il n’est permis qu’à un aveugle de douter que les blancs, les nègres, les albinos, les Hottentots, les Lapons, les Chinois, les Américains ne soient des races entièrement différentes », écrit Voltaire [7].

L’idée que tous les hommes puissent descendre d’Adam et Eve est bien sûr rejetée par ces philosophes. « Comment se peut-il, écrit Voltaire, qu’Adam qui était roux et qui avait des cheveux, soit le père des nègres qui sont noirs comme de l’encre et qui ont de la laine noire sur la tête » [8] ? Voltaire est d’ailleurs très sévère pour les nègres : « leurs yeux ronds, leur nez épaté, leurs oreilles différemment figurées, la laine de leur tête, la mesure même de leur intelligence mettent entre eux et les autres espèces d’hommes des différences prodigieuses » [9].

Les juifs ne sont pas mieux lotis : « Vous ne trouverez en eux qu’un peuple ignorant et barbare, qui joint depuis longtemps la plus sordide avarice à la plus détestable superstition et à la plus invincible haine pour les peuples qui les tolèrent et qui les enrichissent » [10]. L’abbé Grégoire, illustre révolutionnaire, dresse lui aussi un portrait peu flatteur du peuple juif : « La plupart des physionomies juives sont rarement ornées des coloris de la santé et des traits de la beauté (..). Ils ont le visage blafard, le nez crochu, les yeux enfoncés, le menton proéminent... lls sont cacochymes et très sujets aux maladies, et exhalent constamment une mauvaise odeur » [11].

Buffon, célèbre naturaliste français, présente quant à lui un tableau de l’ensemble des peuples du monde. Certains n’ont rien à envier aux nègres ou aux juifs de Voltaire, comme les Lapons, et surtout les paysans français du « plat pays », qui sont « grossiers, pesants, mal faits, stupides, et leurs épouses, presque toutes laides » [12]. Voltaire partage avec Buffon la même aversion pour les paysans français qui sont « des rustres vivant dans des cabanes avec leurs femelles et quelques animaux... parlant un jargon qu’on n’entend pas dans les villes ; ayant peu d’idées et par conséquent peu d’expressions... ; se rassemblant certains jours dans une espèce de grange pour célébrer des cérémonies où ils ne comprennent rien... Il faut convenir surtout que les peuples du Canada et les Cafres qu’il nous a plu d’appeler sauvages, sont infiniment supérieurs aux nôtres » [13].

Les différences entre les « espèces » d’homme sont dues à de multiples causes comme le climat, la race, l’organisation sociale, etc... Par exemple, certains auteurs estiment que la sagesse ou la barbarie des moeurs de certains peuples est liée à leurs caractères physiques.

En tout état de cause, cette détermination de l’homme se fait toujours, au plus profond de lui-même, à son insu. Nos pensées, écrit le baron d’Holbach, « se sont à notre insu et malgré nous arrangées dans notre cerveau, lequel n’est que l’esclave de causes qui malgré lui et à son insu agissent continuellement sur lui » [14].

L'homme une machine qu'il faut régler, remodeler en homme nouveau

L’homme n’étant qu’une pure matière, une machine que l’on peut régler, sans que son consentement intervienne, l’intention des « Lumières », réalisée par la révolution de 1789, est de former des citoyens nouveaux, qu’il s’agit d’éduquer conformément aux souhaits des philosophes. Selon G. Gusdorf, « ce remodelage procédant du dehors au dedans suscitera l’homme nouveau selon les voies et moyens d’une pédagogie totalitaire, dont on retrouve les linéaments dans les Traités d’Helvétius, de d’Holbach, de Condorcet, de Bentham et dans l’oeuvre réformatrice des législateurs révolutionnaires. L’intention des Lumières est orientée vers la formation en série de citoyens coulés dans le même moule, ce qui conduirait à une dépersonnalisation générale » [15].

La réalisation politique de cette philosophie sous la Révolution

L’homme étant le produit d’impulsions indépendantes de sa volonté, toute modification de son environnement entraînera une évolution des comportements. Comme l’on ne peut agir sur le climat ou d’autres facteurs naturels [16], il convient d’agir sur la société, et tout spécialement sur l’organisation politique. La République, investie d’une mission éducative, exclura de son sein les réfractaires à l’ordre nouveau. La République a pour but de changer l’homme.

Conformément à cette conception, le bouleversement radical du système politique existant est destiné en réalité à changer l’homme en profondeur. C’est le but avoué des révolutionnaires. « Le peuple français, écrit Fouché, ne veut pas plus d’une demi-instruction que d’une demi-liberté ; il veut être régénéré tout entier, comme un nouvel être récemment sorti des mains de la nature » [17].

Le conventionnel Rabaut Saint-Etienne est tout aussi explicite : « il faut faire des Français un peuple nouveau, lui donner des moeurs en harmonie avec ses lois » [18]. On comprend dès lors en quoi la Révolution française réalise le projet des « Lumières », et prend dès l’origine un caractère mystique très marqué. La Révolution française, à vocation universelle, a pour mission de régénérer la France, et ensuite le monde entier.

L’Etat n’a plus pour but d’assurer le bien commun de la cité, mais d’éduquer les Français à la République. Il s’agit de se débarrasser des derniers vestiges de l’ancien monde catholique, qui fait que la Révolution a hérité de l’Ancien Régime des hommes corrompus. Cette républicanisation se fera par l’éducation, premier devoir de l’Etat. La politique n’est que l’éducation des hommes faits.

L’Etat est investi d’un rôle éducatif

Ainsi, on crée en octobre 1794 l’École normale qui, comme son nom l’indique, est destinée à dicter la norme. Selon les propres termes des créateurs de cette école, son but est de former « un très grand nombre d’instituteurs capables d’être les exécuteurs d’un plan qui a pour but de régénérer l’entendement humain dans une République de vingt-cinq millions d’hommes que la démocratie rend tous égaux » [19].

Xavier Martin souligne fort justement que ce plan « s’intéresse moins au contenu des connaissances, qu’à une restructuration de l’intelligence elle-même, à des fins quasiment exprimées d’uniformisation et de conditionnement » [20]. De multiples fêtes laïques, plus ou moins obligatoires sont aussi créées afin de déshabituer les Français aux fêtes religieuses. Le calendrier républicain relève du même esprit. La culture devient l’enjeu de la conquête de l’esprit public. Par exemple, en matière de théâtre, un arrêté du Directoire dispose que « tous les directeurs, entrepreneurs et propriétaires des spectacles (...) seront tenus, sous leur responsabilité individuelle, de faire jouer, chaque jour, par leur orchestre, avant la levée de la toile, les airs chéris des Républicains, tels que la Marseillaise, "Ça ira, "Veillons au salut de l’empire et le Chant du départ. Dans l’intervalle des deux pièces, on chantera toujours l’hymne des Marseillais, ou quelque autre chant patriotique » [21].

Cette éducation républicaine n’est pas facultative. Elle doit pénétrer jusqu’au plus profond de l’être. Aucune intériorité individuelle ne doit résister à l’empreinte des idées nouvelles, comme Jean-Jacques Rousseau l’avait prescrit : « S’il est bon de savoir employer les hommes tels quels sont, il vaut mieux encore les rendre tels qu’on a besoin qu'ils soient,- l’autorité la plus absolue est celle qui pénètre jusqu’à l’intérieur de l’homme, et ne s’exerce pas moins sur la volonté que sur les actions » [22].

Pour que cette éducation soit bien faite, la famille doit être écartée. « Helvétius, quant à lui, écrit Xavier Martin, tenait que la meilleure éducation était celle qui le plus éloignait les parents de leur enfant, n’étant point même à conseiller que celui-ci revît ceux-là "dans les vacances et les jours de congé". Il s’attachait, pour en convaincre, à démontrer la supériorité de l’éducation publique (...) sur la domestique ». À la veille immédiate de la Révolution, l’abbé Grégoire, dans le dessin philanthropique utilitaire de régénérer les juifs, expose que leurs enfants, si l’on sait les soustraire à l’éducation parentale, « recueilleront, même sans le vouloir, des idées saines qui seront le contrepoison des absurdités dont on voudrait les repaître au sein de leur famille ». Le ton était donné. L’hostilité à la famille, sous le rapport de l’éducation, se voudra guerre ouverte, au faîte de la Révolution [23]. La légalisation de visites domiciliaires, même nocturnes, cherchera à détruire l’écran familial entre l’individu et l’État.

Seuls les hommes régénérés ont droit à la protection des lois.