Tous les pays privilégient leurs langues nationales ou officielles, ne fût-ce pour des raisons pratiques et économiques : ils ne peuvent communiquer dans de très nombreuses langues. Ce serait irréaliste.
Même des pays qui prétendent avoir de nombreuses langues officielles, comme l’Afrique du Sud, n’utilisent qu’une ou deux langues dans l’administration, lors des réunions administratives, dans leur armée, etc. Ceci indépendamment de toute politique d’affirmation identitaire.
Incidemment, en Afrique du Sud, l’ANC a promu 11 langues officielles pour éliminer l’afrikaans, langue officielle majoritaire sous l’apartheid, la ramener au même niveau que les langues bantoues devenues récemment officielles, et privilégier le seul anglais que maîtrisaient les cadres expatriés de l’ANC (regardez les sites officiels de l’administration sud-africaine pour vous en convaincre, voir ici, ici et là).
Il n’y a donc rien de rare à ce que des lois ou des pratiques administratives privilégient une langue du pays.
Mais pour Pearl Eliadis, avocate de renom et professeure de droit à l’Université McGill de Montréal (soupirs), le projet de loi 96 sur la défense du français reviendrait à faire quelque chose de commun à suspendre les droits des Noirs ou des Juifs… C’est ce qu’elle a affirmé en septembre dernier, lors de consultations organisées par le Quebec Community Groups Network. Extrait pertinent ci-dessous, sous-titré en français. Vidéo complète en anglais (près de 4 heures) ici.