vendredi 7 février 2020

France (réforme Blanquer) — le bac hors contrat, le vrai bac

La réforme du baccalauréat par le ministre Blanquer introduit des nouveautés : moins d'épreuves finales et des épreuves de contrôle continu dès la 1re (l'avant-dernière année du lycée). Les élèves des écoles hors contrat qui ne reçoivent aucune subvention de l’État (ainsi que les autres candidats libres et donc certains élèves du CNED) devront passer davantage d'épreuves finales du bac puisqu’elles ne pourront fournir de notes de contrôles continus, contrairement aux écoles publiques et privées sous contrat de l’État. Cette charge supplémentaire pour les candidats provenant des écoles libres a inspiré cet édito à EducFrance.

Jusqu’à récemment, les forts en thème passaient, pour se distinguer, le concours général en maths ou philosophie. C’était la preuve qu’ils étaient des cracks destinés aux meilleures prépas ! D’ailleurs, l’Éducation nationale qui hait la concurrence l’avait bien compris en interdisant aux lycéens du hors contrat de se présenter au concours général. Comme cela, ils ne pouvaient pas faire la démonstration de leur excellence scolaire en latin, grec, hébreu ou philosophie ! Quant au bac (ou plutôt aux bacs), tout le monde sait bien qu’il ne sanctionne plus aucune excellence à l’heure où les meilleurs lycées frôlent ridiculement le 100 % de bacheliers avec mention bien ou très bien.

  Non, croyez-moi, aujourd’hui, il y a bien mieux pour se faire remarquer et sortir de la grisaille : c’est de passer le bac dans un lycée hors contrat. Ça, c’est du vrai sport !

C’est « différenciant en diable » à tel point que plusieurs organisations viennent de déposer un recours contentieux contre cette rupture d’égalité injustifiable.

Alors que les bacheliers du public passent en contrôle continu l’essentiel de leur bac, ceux du hors contrat n’ont droit à aucun point en contrôle continu. C’est comme s’ils n’allaient pas à l’école ! Et lorsqu’ils passent les matières en contrôle final, leurs épreuves portent sur le programme de première et de terminale dans certaines disciplines tandis que les élèves du public ne sont interrogés que sur le programme de terminale. Bref, si votre enfant est un cador, le Graal à sa mesure, c’est le bac hors contrat. Enfin de la difficulté ! Enfin de la sélection ! Merci Monsieur Blanquer :))

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Universités — « Les "race studies" sont juste là pour tout exploser »

Depuis quelques mois, dans les universités françaises, boycotts, interdictions de conférences, perturbations de débats se multiplient au nom de la lutte contre les discriminations. Pendant quatre mois, nous nous sommes mis dans la peau d'un étudiant en « cultural studies », découvrant ce nouveau champ universitaire aussi riche qu'inquiétant.



En ce jour de rentrée, les étudiants se pressent devant le portail d'accueil. Devant les grandes portes de fer, des associations féministes et des organismes de crédit étudiant distribuent des tracts. Un agent contrôle à l'entrée, un peu nonchalamment, les cartes étudiantes. L'université se divise en plusieurs bâtiments de hauteurs et d'architectures différentes, qui lui donnent une allure désordonnée, et l'impression que certains immeubles ont été construits à la hâte,...

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La CAQ veut rapatrier les avortements tardifs jusqu'à présent pratiqués aux États-Unis

La ministre de la Santé du Québec Danielle McCain (ci-contre) souhaite que plus de médecins québécois pratiquent des avortements tardifs, alors qu’un rapport commandé par le Collège des médecins évoque en ce domaine des services insuffisants et désorganisés.

Le rapport du groupe de travail en éthique clinique du Collège des médecins, dont le quotidien La Presse fait état, dresse le portrait de services peu accessibles pour les avortements durant le troisième trimestre de grossesse. On y décrit des femmes enceintes qui sont refusées par plusieurs hôpitaux et des médecins qui sont stigmatisés s’ils pratiquent de tels avortements.

Interrogée à ce sujet à l’Assemblée nationale mercredi, la ministre de la Santé et des Services sociaux s’est dite consciente du problème. « Quelques médecins le font ; on voudrait qu’il y en ait un peu plus », a-t-elle déclaré.

Elle a dit envisager « une équipe additionnelle » pour accroître le nombre d’avortements subventionnés au Québec. Il ne s’agirait pas d’une équipe volante qui se déplacerait d’un établissement à l’autre.

La ministre a rappelé qu’il s’agissait de cas exceptionnels. Elle a précisé que de 10 à 25 femmes vont aux États-Unis chaque année pour subir un avortement tardif. « On veut que le service soit donné au Québec. »

Plusieurs problèmes se posent : des gynécologues sont réticents à pratiquer un avortement aussi tardif ; ils sont donc peu nombreux à le faire. Et ceux qui le font sont parfois stigmatisés, indique-t-on dans le rapport commandé par le Collège des médecins.

Le Canada est l’un des seuls pays au monde où l’avortement n’est pas balisé ni encadré. C’est le seul pays membre de l’OCDE qui n’a aucune loi sur l’avortement.

Selon un sondage Angus Reid datant de mai 2018, une majorité de Canadiens (61 %) étaient d’accord avec la formulation suivante : « Il devrait y avoir des lois encadrant l’avortement, en particulier en ce qui a trait aux avortements tardifs ». En fait, ce sondage a révélé que les femmes étaient plus favorables que les hommes à la restriction des avortements. Près des deux tiers (64 %) des femmes étaient favorables à certaines restrictions légales à l’avortement contre 56 % des hommes.

Dans les pays européens, la loi précise que les femmes peuvent avorter jusqu’à X semaines. Ce n’est pas le cas au Canada où l’avortement peut légalement avoir lieu jusqu’à quelques instants avant la naissance. Ajoutons que le Québec considère ces avortements comme des soins de santé pleinement remboursés par le Trésor public.


Source : Presse Canadienne