lundi 3 octobre 2011

Garçon gardé par un couple de lesbiennes subit un traitement hormonal pour bloquer sa puberté

Un couple de lesbiennes qui a la garde d'un garçon de 11 ans défend le fait que ce garçon aurait décidé la semaine passée de subir un traitement hormonal pour devenir « une fille ».

Thomas Lobel, qui se fait désormais appeler Tammy, subit actuellement une hormonothérapie suppressive à Berkeley (Californie) afin de l'empêcher de devenir un garçon pubère.

Thomas entre Pauline Moreno et Debra Lobel qui affirment qu'il n'a pas subi de pressions dans sa décision de devenir une fille

Selon Pauline Moreno et Debra Lobel qui ont la garde de Thomas, forcer un enfant qui souffre de trouble de l'identité sexuelle à reporter sa « transition sexuelle » pourrait lui faire courir un risque plus élevé de suicide.

Les deux femmes affirment que la première chose que Thomas leur aurait dit à l'aide du langage des signes quand il avait trois ans — Thomas souffre de trouble de la parole — c'est « Je suis une fille ».

À sept ans, après avoir proféré des menaces de mutilations génitales, des psychiatres auraient diagnostiqué un désordre d'identité sexuelle chez Thomas.

Cet été, le garçon désormais âgé de 11 ans a commencé à suivre un traitement hormonal qui retarde la puberté et l'apparition de larges épaules, d'une voix plus grave et d'une pilosité faciale.

Mme Moreno a déclaré au Daily Mail de Londres : « Tout le monde est en colère contre nous. Comment pouvez-vous lui faire cela ? Vous allez lui gâcher toute sa vie ».

Pauline Moreno cite une statistique du Programme de prévention du suicide chez les jeunes pour se justifier : 50 pour cent des jeunes transgenres auraient tenté de se suicider avant d'avoir 20 ans.

Le couple lesbien ne semble pas avoir considéré la possibilité que leur mode de vie, leur couple lesbien, ait eu une influence sur la volonté de ce garçon de ressembler à ses deux « parents » adoptifs et que cela ait pu entraîner son insécurité sexuelle et les 50 % de risque que Thomas ne tente de se suicider avant 20 ans.

Sur « les risques à la santé des enfants reliés au mode de vie homosexuel », certains lecteurs trouveront sans doute instructifs les petits rapports de Pierre Pariseau présentés sur le sujet au comité des droits de l'enfant de l'ONU (pdf, 8 pages et pdf 19 pages)

Voir aussi

Étude suggère des risques pour les enfants élevés par des couples homosexuels



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Québec — Le peu de place consacrée à l'Europe dans les programmes d'histoire

L'on voit qu'en France, une véritable polémique surgit quant à ce que d'aucune appellent l'épuration des manuels d'histoire pour faire plus de place à la « mondialisation » (voir notamment ici, ici et ) et, paradoxalement, moins au Canada francophone.

La réalité : les cours d'histoire au Québec ne sont guère mieux.

Au Québec, aucune trace de l'histoire de France avant la Nouvelle-France, mais de longs développements sur la présence autochtone y compris les Incas (Pérou), les Aztèques (Mexique), les Maoris (Nouvelle-Zélande) ou les Haïdas (Colombie-Britannique). On ne trouve ainsi aucune mention au Moyen-âge, aux Croisades, à la Rome antique, à Athènes ou aux Grecs dans le programme du secondaire québécois. Par la suite, le programme est très internationaliste, mais peu centré sur l'Europe avec lequel le Québec a pourtant les liens culturels les plus étroits. À moins que l'immigration justifie, ici comme en France, l'évocation à l'Algérie, Cuba, de l'Inde, la Chine. Pami les rares mentions européennes : la Suède, mais on croit comprendre pourquoi : le Québec se rêve comme une Suède nord-américaine.


Outre le recours à de nombreux exemples extraeuropéens ci-dessous, on notera aussi le parallèle tracé dans le programme d'histoire québécois entre l'intervention accrue de l'État et la modernité... Toute cela en osant parler de démocratisation accrue.




La modernité pour le MELS : le « Ché », l'hindouisme, Boumediene, Mao, Fifi Brindacier





Lire aussi

L'historien Ch.-Ph. Courtois critique sévèrement le nouveau programme d’histoire québécois au secondaire

France — La polémique des nouveaux programmes scolaires d’Histoire vue de Russie


Extraits :
  • Vingt pages sur l'esclavage africain (par les Européens), six sur l'époque de Napoléon, représenté ici sur un pot de chambre.
  • Les Français de souche ont peur que leur identité disparaisse avec leur Histoire.
  • Des parents envisagent une contestation judiciaire.
  • L'histoire de France est révisée pour éviter que les élèves des ethnies minoritaires se sentent insultés.
  • Le Ministère de l'Éducation a refusé tout entretien, mais a émis un communiqué dans lequel il déclare « Nous changeons le programme afin de prendre en compte la 'globalisation', le Monomotapa est au programme car il est important de se pencher sur d'autres cultures mondiales comme l'Égypte, la Chine et l'inde ». [Le Monomotapa n'est ni en Égypte, ni en Chine, ni en Inde, mais en Afrique australe, son influence sur l'histoire mondiale est très marginale.]
  • Un rapport du parlement européen appuie l'enseignement dès le plus jeune âge sur les bénéfices de l'Union européenne.
  • Les enfants apprennent de moins en moins l'Histoire de leur pays.


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Boris Cyrulnik : l'école valorise la docilité des filles et dévalorise la hardiesse des garçons

Le neuro-psychiatre Boris Cyrulnik s'exprime sur la différence entre les garçons et les filles à l'école et la théorie du genre dans un récent entretien avec l'hebdomadaire Le Point :
« Vers 17 mois, les filles disposent de cinquante mots, de règles de grammaire et d'un début de double réarticulation, par exemple être capable de dire « réembarquons », au lieu de « on va encore une fois dans cette barque ». Avec quatre phonèmes, les filles expriment un discours. Les garçons obtiennent cette performance six mois plus tard ! 75 % des garçons commettent de petites transgressions (chiper un biscuit, pincer un bras, etc.), contre 25 % des filles. Alors ces filles, plus dociles, parlant aisément, sont bien mieux entourées. Il est plus aisé d'élever une fille qu'un garçon. D'ailleurs, en consultation de pédopsychiatrie, il n'y a que des petits garçons, dont le développement est bien plus difficile. Certains scientifiques expliquent ce décalage par la biologie. La combinaison de chromosomes XX serait plus stable, parce qu'une altération sur un X pourra être compensée par l'autre X. La combinaison XY serait, elle, en difficulté évolutive. Ajoutons à cela le rôle majeur de la testostérone, l'hormone de la hardiesse et du mouvement, et non de l'agressivité, comme on le croit souvent. À l'école, les garçons ont envie de grimper aux murs, ils bougent, ils souffrent d'être immobilisés. Or notre société ne valorise plus la force et le courage physique, mais l'excellence des résultats scolaires. Elle valorise la docilité des filles. 
Pourquoi n'avoir rien dit dans cette querelle autour de la théorie du genre ? 
Je pense que le "genre" est une idéologie. Cette haine de la différence est celle des pervers, qui ne la supportent pas. Freud disait que le pervers est celui qu'indisposait l'absence de pénis chez sa mère. On y est. 
Pourtant, ces théories font observer que les filles, meilleures à l'école, sont beaucoup moins nombreuses dans les études prestigieuses ? 
C'est vrai, mais il n'est pas dit que cela dure. Aux États-Unis et au Canada, les filles ont envahi les grandes écoles. Et on est obligé d'aider les garçons à y parvenir. Notre système scolaire gagnerait à arrêter la culture du sprint. Prenons modèle sur l'Europe du Nord, qui a supprimé les notations jusqu'à l'âge de 12 ans, réduit drastiquement le nombre d'heures de cours, qui caracole en tête des classements, et dont le taux de suicide chez les enfants et les adolescents a diminué de 40 %. 
Supprimer les notes ? 
Un enfant qui grandit avec papa et maman qui s'aiment, sa petite chambre à lui, des devoirs surveillés, aura forcément de bonnes notes. Les notes ne sont pas un reflet de l'intelligence, mais le miroir de la stabilité affective. »


Boris Cyrulnik revient sur ces aspects dans son dernier ouvrage « Quand un enfant se donne "la mort" ». Pour celui-ci, l'école, est devenue aujourd'hui le nouveau classificateur social, elle est surinvestie par les parents. Cette institution réalise les conditions expérimentales de l'angoisse : immobilité physique et suppression de procédés spontanés de tranquillisation. La désorganisation des rythmes scolaires empêche les apprentissages et augmente le malaise.

Souffrances de la seconde génération d'immigrés

Le problème du XXIe siècle sera celui des déplacements de population. La première génération chassée de son pays, pillée pendant le voyage et souvent mal accueillie souffre beaucoup mais se suicide peu. C'est paradoxalement dans la deuxième génération qu'on note le plus de troubles et de suicides des jeunes. Les enfants, nés dans le pays d'accueil, suffisamment scolarisés souffrent beaucoup de troubles anxieux et d'idéal de soi. La niche affective qui a tutorisé leur développement était appauvrie par le malheur parental.

Favoriser la stabilité affective, adapter les rythmes aux processus d apprentissage des enfants, encourager les structures socialisantes, privilégier une politique d'intégration plutôt que d assimilation : tels sont les moyens de prévention proposés par le célèbre neuropsychiatre et directeur d'enseignement à l'université de Toulon.

Quand un enfant se donne « la mort ».
Attachement et sociétés,
par Boris Cyrulnik
chez Odile Jacob,
160 p.
21,90 euros
ISBN-13: 978-2738126887


Voir aussi

Le décrochage massif des garçons, une particularité québécoise

« L’école des filles »

Les classes séparées pour les garçons et les filles de plus en plus à la mode aux États-Unis

Les garçons, sexe faible à l'école

Brésil: Rio réintroduit l’enseignement religieux facultatif

À la demande du maire de Rio de Janeiro, Eduardo da Costa Paes, un enseignement religieux facultatif sera proposé aux enfants dans les écoles primaires publiques dès 2013. Selon les médias brésiliens, le parlement de la ville a ratifié cette décision le 30 septembre.

Pour permettre aux élèves de différentes orientations religieuses de recevoir un enseignement adapté, la ville engagera 600 nouveaux professeurs. Il en coûtera 15,7 millions de reales (8,9 millions de $) par an à la municipalité de Rio.

Approuvé par 28 voix contre cinq, le texte prévoit l'adoption des cours facultatifs pour les élèves de l'école élémentaire municipaux. Les parents décideront si leurs enfants doivent assister à des cours et pourront choisir le type de formation religieuse.

Selon le projet officiel, les enseignants seront embauchés après un concours public, mais ils devront aussi être « accrédités par les autorités religieuses compétentes, qui leur exigera de suivre une formation religieuse dans un établissement maintenu ou reconnu par celles-ci ».

Depuis l'adoption de ce règlement, l'offre d'un enseignement religieux facultatif fait l'objet d'un recours pour inconstitutionnalité devant la Cour suprême fédérale du Brésil (STF).

En introduisant un tel enseignement, Eduardo Paes a tenu une promesse faite à plusieurs groupes religieux, dont le cardinal Eusebio Oscar Scheid, archevêque émérite de São Sebastião de Rio de Janeiro, qui avait soutenu le futur maire lors de sa campagne en 2008.

Pour le leader du gouvernement à la Chambre, Adilson Pires (PT), l'inclusion de la religion dans le cursus scolaire est l'occasion de renforcer l'éducation morale des élèves, sans nécessairement signifier un désir prosélyte. « La question a été présenté comme suit: nous vivons dans une société violente et divisée aux valeurs morales affaiblies, l'instruction religieuse vise à transmettre aux enfants les valeurs de fraternité, d'amour et de camaraderie. », a déclaré le conseiller municipal Pires qui vise le poste de vice-maire aux prochaines élections municipales de 2012.

Le ministère de l'Éducation fédéral à Brasilia avait permis l'instruction religieuse dans les écoles publiques sur une base volontaire en 2010 et a exhorté les gouvernements des États constitutifs de la fédération brésilienne d'en préciser l'application par la Loi. La décision finale de la Cour suprême sur la constitutionnalité de l'enseignement religieux dans les écoles publiques est toujours en suspens.


Sources Diário do Grande ABC et Estadão




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Spiritualité autochtone, écologie et norme universelle moderne

Nous avions déjà observé que la spiritualité autochtone figurait de manière totalement disproportionnée dans les manuels d'ECR destinés aux deux premières années du primaire. Nous avions alors étudié les manuels publiés par les éditions Modulo, les seuls agréés à l'époque par le MELS selon leur site internet. Pas moins de 20 % des pages à contenu religieux de ces manuels étaient consacrés à cette spiritualité, alors que ceux qui s'identifiaient comme adeptes de cette religion représentaient, selon le recensement de 2001, environ 0,01 % de la population québécoise. La même disproportion avait notamment été observée par la suite dans trois manuels du primaire des éditions CEC et plusieurs cahiers d'activités d'ECR.


Illustration du manuel d'ECR Mélodie, publié par Modulo, destiné au 1er cycle du primaire, manuel B, p. 8

L'amérindien présenté comme l'apôtre de la nouvelle spiritualité dès l'enfance

On notera le fort relent écologique illustré par la page ci-dessus, tirée du manuel de l'élève B. Il est d'ailleurs intéressant de relever le fait que dans le domaine du soin de la Terre, l'enfant de 7 ans devra formuler sa réponse sous la forme de jugements de prescription (« Il faut... »). De nouveaux commandements écologiques ? En effet, les jugements de prescription « sont énoncés comme normes universelles auxquelles tous devraient se plier » [1].

Dans certains manuels, comme ici, les seules prières sont des prières amérindiennes à la Terre-Mère. Pas de Notre Père avaient « expliqué » les auteurs des manuels Modulo, car il aurait alors fallu mettre des prières des autres religions. Faut-il comprendre que les prières de vagues spiritualités amérindiennes instrumentalisées à des fins écologistes sont acceptables, mais pas celles des religions organisées responsables de tous les maux ?


L'harmonie autour du tipi...
Manuel CEC
CEC 3e primaire



L'utopie est dans le tipi...
Manuel CEC 3e primaire, p. 37



Les religions, c'est mal. Une vague « spiritualité » autochtone, c'est bien

On pourrait croire que nous exagérons, mais le philosophe Georges Leroux, consultant pour le programme ECR et témoin gouvernemental en faveur de l'imposition sans exception du programme ECR aux procès de Drummondville et de Loyola, n'avait pas hésité à ressortir un poncif anticlérical des plus usés dans son expertise (page 26) : « Alors que la période prémoderne se caractérisait par la recherche de l'hégémonie religieuse et par le prosélytisme qui conduisit l'Europe aux guerres les plus meurtrières de son histoire, la période moderne se caractérise par la sécularisation, la tolérance et le respect mutuel dans l'aire occidentale. » On voit bien que M. Georges Leroux est un spécialiste de l'antiquité tardive, de Plotin, car il semble ne pas connaître la grande intolérance des jacobins de la Révolution française dont il se revendique pourtant, des nazis ou des communistes et des massacres qui ont accompagné leurs grands élans de sécularisation. Massacres et guerres bien plus meurtriers que celles de la période prémoderne où la composante religieuse était d'ailleurs souvent absente : quel est donc ce Roi Très-Chrétien français qui s'allie aux infidèles turcs pour prendre à revers le très catholique roi d'Espagne et empereur du Saint Empire romain germanique ? Les religions monothéistes, c'est mal. Une vague « spiritualité » autochtone, c'est bien.

L'indien est souvent représenté comme un écologiste précurseur, ce qui historiquement est douteux. Il semble servir à introduire les enfants à une noble cause universelle qui peut tous les unir, car on le répètera à satiété aux enfants la pollution ne s'arrête pas aux frontières, il faut que l'humanité entière se mobilise et cherche sa rédemption dans la protection de la Terre-Mère.


Animation pour les écoliers captifs pendant la Journée de la Terre, puis rituel autochtone

La notion de péché tient une place essentielle dans cette nouvelle « éthique planétaire » : gaspiller, ne pas recycler, ne pas trier sélectivement, pour certains faire des enfants, voilà autant d’actes égoïstes qui mettent la planète en danger et qu’il faut donc condamner. Lors de Journées de la Terre où sont « conviés » par classes entières les enfants captifs des écoles du Monopole de l'Éducation, des animateurs conscientiseront les enfants, entretiendront la flamme grâce à des ateliers et à des histoires, chants et symboles où réapparaissent les traditions autochtones, ces premiers écologistes qui ont tant à nous apprendre...

L'Amérindien, un écologiste dont on peut être fier ?

Selon Sylvie LeBel qui cite, Denys Delâge, historien de l'université Laval, les Amérindiens n'étaient pas plus écologiques que nos ancêtres paysans. Le jésuite Paul Le Jeune, dans la Relation de 1635, s'inquiétait de la surexploitation du castor par les Indiens du Canada. Il relate de quelle façon les Montagnais les tuaient tous dans leurs huttes, alors qu'il leur conseillait d'y laisser au moins quelques petits afin qu'ils se reproduisent. Le Père de Charlevoix écrivait dans son Journal historique en 1721 comment les chiens étaient parfois immolés ou suspendus vivants à un arbre par les pattes de derrière jusqu'à ce que mort s'ensuive lorsque les Amérindiens devaient franchir des rapides ou des passages dangereux.

Le père Louis Nicolas relate dans son Histoire naturelle des Indes qu'il avait vu des Amérindiens couper des arbres entiers pour en ramasser les noix ou accéder aux nids d'oiseaux. Les autochtones avaient aussi coutume d'allumer des feux pour fertiliser les forêts de pins ou faciliter le transport. Mais les Amérindiens perdaient parfois la maîtrise de ces incendies et, outre la pollution qu'ils créaient ainsi, ils détruisaient de la sorte inutilement nombre de plantes et animaux.

Une fierté autochtone valorisée.
Illustration du manuel d'ECR Diapason, publié par Modulo, destiné au 2e cycle du primaire, manuel A, p. 6)

Pourquoi cette image de l'Amérindien écologiste existe-t-elle aujourd'hui si elle ne correspond pas à la réalité historique ? Selon l'anthropologue américain Shepard Krech III, ce sont les Blancs qui ont créé ce mythe durant les années 1960, parce qu'ils avaient de nouvelles préoccupations pour l'environnement. Krech croit que les Amérindiens n'ont jamais été écologistes dans le sens moderne, mais qu'ils ont peu à peu adhéré ces dernières années à ce stéréotype avantageux aujourd'hui qu'ils utilisent pour revendiquer de meilleures conditions d'existence. Et s'ils n'ont pas causé de dégâts importants malgré des comportements parfois peu écologiques, c'est tout simplement parce qu'ils n'étaient pas assez nombreux.

L'écologie, la nouvelle religion universelle ?

Saint Gore
On peut se demander si l’accent mis sur l’Amérindien, écologiste modèle, en partie mythique comme nous l’avons vu, ne joue pas le rôle de figure tutélaire d’un nouveau mouvement : l’écologisme universel. Cette religion ou éthique planétaire permettrait de dépasser les vieux clivages culturels et religieux hérités des religions régionales considérées aujourd’hui comme des obstacles à la bonne entente des peuples de la Terre.

Selon le président tchèque Vaclav Klaus, interrogé par l’Institut CATO, il ne faut pas confondre l’écologisme avec la défense raisonnable de l’environnement. Pour Klaus, « L’écologisme est une religion, elle ne fait pas partie des sciences naturelles, mais se rapproche plus des sciences sociales. » Cette religion purement « étatiste » a pour but de voir des technocrates diriger les peuples, brebis égarées toujours susceptibles de polluer la planète. Klaus affirme que cette religion va de pair avec le « multiculturalisme », l’« internationalisme » et la « démocratie sociale » et d’autres idéologies à la mode qui visent à mettre en place au plus vite le « supranationalisme ».

À la lecture des succès de librairie d’Al Gore, Une Vérité qui dérange et Sauver la planète Terre, il faut avouer que sa vision est purement planétaire. Témoin son « Plan Marshall global ». Celui-ci mettrait en place une fiducie qui permettrait la création de produits écologiques. Les fonds nécessaires seraient prélevés auprès des agresseurs de la « Mère Terre », plus particulièrement les industries qui émettent une grande quantité de dioxyde de carbone. Gore prône également dans sa future écothéocratie une éducation écologique universelle afin que les écoles « surveillent la planète entière ».

Le christianisme en prend pour son grade dans cette nouvelle religion. En effet, l’élimination par le christianisme du paganisme animiste qui associait à tout être vivant une âme aurait ouvert la voie à l’exploitation sans frein de la nature. Comme la cause de nos maux est religieuse – les religions révélées qui placent l’homme au centre de la création – le remède au saccage moderne de Gaïa (la Terre comme organisme vivant) se doit d’être d'essence religieuse ou éthique. Une religion de la nature parfaitement adaptée à l’athée urbain du XXIe siècle.

Chandelles votives, dogmes, pèlerinages, icônes et salut

Cette religiosité connaît son canon et ses saints : au Canada, il suffit de penser à David Suzuki, au Québec à l’inusable Jacques Languirand, et aux États-Unis à Al Gore. Le rapport du GEIC tient lieu d’Écriture sainte. À ce titre, la découverte du réchauffement climatique a comblé une lacune dans le canon écologiste : cette catastrophe annoncée permet enfin de condamner les péchés d’un passé occidental dépourvu de conscience écologique.

Cette religiosité est bien vivante, elle se perçoit dans le frisson de piété qui saisit l’adepte quand il allume ses ampoules à basse consommation, ses chandelles votives modernes. Sa foi n’ignore pas plus les icônes, ces ours polaires faméliques que publie la presse pieuse. (Rappelons qu'en réalité la population des ours polaires aurait doublé depuis 40 ans après la mise en place de mesures visant à limiter la chasse de ce grand carnivore.)

Ses dogmes ne supportent plus le questionnement. Combien de fois n’a-t-on pas lu dans la presse fervente que « le débat entourant les gaz à effet de serre apparaît clos » ? Voir par exemple le Toronto Star, le 28 janvier 2008.

La notion de péché tient une place essentielle dans cette nouvelle « éthique planétaire » : gaspiller, ne pas recycler, ne pas trier sélectivement, pour certains faire des enfants, voilà autant d’actes égoïstes qui mettent la planète en danger et qu’il faut donc condamner.

Les adeptes les plus ardents font leurs pèlerinages qu’ils nomment écotourisme. Une dîme s’impose aux membres du culte qui voyagent par avion ou se chauffent au mazout ; elle servira à compenser ces péchés par la plantation d’arbres dont le prix est religieusement établi par des sociétés qui ont pignon sur Internet.

Ce qu’on nommait le salut dans les religions antiques qui divisent le monde est devenu la « développement durable », expression floue qui sied à ce nouvel état de grâce.

Démystifier les prêcheurs d’apocalypse par des arguments scientifiques, œuvre salutaire qu’ont entreprise plusieurs scientifiques français[2] [3], ne mettra sans doute pas fin à la volonté de ces prêcheurs d’imposer leur programme et leur optique à tous. En effet, nous avons affaire ici à une idéologie qui ne cherche pas seulement à sauver la planète, mais qui vise aussi à rassembler par ce biais les peuples de la Terre unis dans une nouvelle cause sous l’égide d’instances supranationales – la pollution ne s’arrête pas aux frontières, nous répète-t-on ! – pour le bien de l’humanité. On retrouve cette même fascination pour l’internationalisme dans les nouveaux manuels d’histoire et d’éducation à la citoyenneté imposés par le Monopole de l’éducation du Québec.

Il y a une certaine logique à ce que les technocrates étatistes imposent — pardon, proposent ! — dans les programmes scolaires cette sensibilité écologiste puisqu’elle justifie l’étatisme éclairé assuré par des technocrates, demain peut-être supranationaux, comme eux.

Ce qui est plus étonnant, c'est le fervent soutien dont bénéficie ce genre d'instruction auprès de la soi-disant élite nationaliste québécoise. Cette même élite s'étonne ensuite que la jeunesse du Québec songe plus à l'écologie et à l'ouverture sur les cultures du monde qu'à la sauvegarde culturelle et identitaire du Québec. Ce désintérêt pour le vieux fonds de commerce nationaliste n'a rien d'étonnant puisque les gouvernements nationalistes successifs (PQ) ont tous approuvé qu'on inculque aux enfants du Québec les mêmes valeurs que celles prônées par la gauche représentée par le NPD[4]... Même les jeunes du parti dit de centre droit (PLQ) demandent au gouvernement d'être plus écologique.


Voir aussi

L'utilité de la glorification des Premières Nations

ECR — obsession pour les amérindiens écologistes

« Nos ancêtres, les Amérindiens »

Cérémonie, prière, danse sacrées dans une école laïque publique

Critique de la secte écocondriaque : le fanatisme de l'Apocalypse



[1] Michel Blais de l'Université de Sherbrooke dans son cours d'introduction à la logique (LSH 111).

[2] Une démystification de la religion verte

[3] Vive les écoloclastes

[4] Le professeur de sociologie Joseph-Yvon Thériault « note que dans le programme du P.Q. les raisons fortes de faire la souveraineté : justice, ouverture, écologie, etc. sont les mêmes qu’on peut retrouver dans le programme du N.P.D. En écartant les fondements historiques on a ainsi évidé le projet souverainiste de sa raison d’être. » Les partis « nationalistes » ont donc préparé la mort du Bloc québécois et la victoire du NPD au Québec en adoptant le même discours que celui-ci.

Critique de la secte écocondriaque : le fanatisme de l'Apocalypse

La planète serait malade. L'homme serait coupable de l'avoir dévastée. Il doit payer. Telle est la vulgate répandue aujourd'hui dans le monde occidental. Le souci de l'environnement est légitime : mais le catastrophisme nous transforme en enfants qu'on panique pour mieux les commander. Haine du progrès et de la science, culture de la peur, éloge de la frugalité : derrière les commissaires politiques du carbone, c'est peut-être un nouveau despotisme à la chlorophylle qui s'avance. Et rend plus urgent l'instauration d'une écologie démocratique et généreuse. Une course de vitesse est engagée entre les forces du désespoir et les puissances de l'audace.

Une des dérives de l’écologie pour Pascal Bruckner, c’est qu’elle est, très souvent dans son fond, anti-humaniste : Yves Cochet, député vert de Paris, prône la grève du « 3e ventre » c’est-à-dire de pénaliser les couples qui ont un troisième enfant au motif qu’un bébé c’est 627 aller-retour Paris New-York. »

Pascal Bruckner dit avoir lu l’ensemble du corpus sur le climat, sur l’agriculture et avoir récolté des perles qui l'ont d’abord horrifié et ensuite l'ont fait rire. Quelques citations des écocatastrophistes :
« L’ennemi ne vient pas de l’extérieur, il siège à l’intérieur de nous-mêmes. »

Nicolas Hulot, présentateur de télévision français, 
candidat à la direction des écologistes français
« L’homme est le cancer de la terre. »
Yves Paccalet (disciple de Cousteau)
« Il faudrait supprimer 350 000 personnes par jour pour retrouver un équilibre entre l’humanité et la nature. »
Jacques-Yves Cousteau
« La disparition complète de l’espèce humaine ne serait pas une catastrophe morale, mais plutôt un évènement que le reste de la communauté de vie applaudirait à deux mains. »
Paul Taylor

Écoutez une émission au sujet de ce livre (première 15 minutes) :


C’est arrivé demain - 02/X/2011, Europe 1
Invité : Pascal Bruckner, écrivain



Le Fanatisme de l'Apocalypse
Sauver la Terre, punir l'Homme
par Pascal Bruckner
288 pages
chez Grasset
Paris, 5 octobre 2011
ISBN-13: 978-2246736417


Voir aussi 

CERN : des modèles climatiques à corriger ?

Raël et les écologistes d'accord : quatre enfants, c'est mal !

Patrick Moore, docteur en écologie, un des fondateurs de Greenpeace sur l'écologisme actuel

Cancun — politique de l'enfant unique planétaire « pour sauver la planète » ?

Ponte du GIEC : grâce à la politique climatique, nous redistribuons de facto la richesse planétaire

Spiritualité autochtone, écologie et norme universelle moderne