vendredi 11 juin 2021

Éducation au Québec — « Mais c’est très colonial que de déterminer des échéanciers et de s’y tenir à tout prix ! »

Paru dans le Devoir, le 10 juin 2021.

Extraits.

« On est vraiment dans la remise en question douce du système colonial », résume Julie Gauthier, enseignante en anthropologie au collège Ahuntsic. Cette spécialiste des Premières Nations travaille sur la décolonisation et l’autochtonisation du cégep avec l’appui de sa direction et d’une série de partenaires autochtones.

[...] « Ça prend du temps tout ça, explique Nathalie Vallée. Pour une directrice de cégep, c’est particulier de ne pas avoir d’échéancier. Mais c’est très colonial que de déterminer des échéanciers et de s’y tenir à tout prix ! »

Le mois dernier, l’enseignante Julie Gauthier a organisé un colloque virtuel sur l’autochtonisation de l’enseignement supérieur. Un sujet chaud : 350 personnes y ont participé. Des représentantes de l’organisme Mikana, fondé par la militante anichinabée Widia Larivière, ont expliqué comment décoloniser les plans de cours. L’autrice Emmanuelle Dufour et la directrice de l’Institut Kiuna, l’Abénakise Prudence Hannis, sont venues parler de la BD C’est le Québec qui est né dans mon pays ! comme outil pédagogique. Et ainsi de suite. [...]

[L]e collège Ahuntsic a embauché en 2019 un facilitateur à la vie étudiante autochtone. Gilbert Niquay, diplômé en intervention psychosociale d’origine atikamekw-nehirowisiw, occupe ce poste créé sur mesure pour aider les élèves d’origine autochtone. [...] Le cégep a créé un lieu de rendez-vous [et ce poste de facilitateur] pour la quarantaine d’élèves autochtones de l’établissement — sur plus de 9000 étudiants [soit 0,45 %...].