samedi 12 janvier 2008

Radio-Canada répond aux nombreux parents outrés par son parti-pris

On nous a fait parvenir la réponse désolante de Radio Canada aux nombreuses lettres de protestation envoyées par des auditeurs outrés par le parti-pris évident que la radio d'État avait adopté en décrivant les opposants au cours obligatoire d'Éthique et de culture religieuse, et plus particulièrement la Dr. Morse-Chevrier, comme les catholiques les plus intégristes. Voir la description de ce reportage où Radio Canada parlait du cours de religion dans les écoles comme d'un « vestige persistant ».

La lettre de réponse aux auditeurs se trouve ici.

En voici quelques extraits :
« L’auteur du reportage et la direction admettent volontiers que le mot «intégriste» était mal choisi et ne constituait pas l’adjectif le plus approprié dans les circonstances. Il aurait été préférable de parler ici des catholiques plus attachés aux traditions, ou plus conservateurs.

Nous tenons à souligner cependant qu’il était essentiel pour la compréhension de ce reportage de distinguer entre les différents groupes de catholiques. Parce que selon les informations dont on peut disposer, plusieurs catholiques, et non des moindres, sont très ouverts à ce programme, incluant l’Assemblée des évêques du Québec http://www.eveques.qc.ca/communiques/2007/20070313f.html. »

Cette lettre d'euh..., d'excuse disons, élude complètement le fait pourtant transmis à Radio Canada que 57 % des Québécois pensent comme Mme Chevrier : les parents devraient avoir « le choix entre l’enseignement religieux confessionnel et le cours d’éthique et de culture religieuse ». Radio Canada n'a pas jugé bon de le rappeler, préférant stigmatiser les catholiques les plus intégristes, devenus les plus conservateurs. Enfin, pour ceux qui ont reçu cette lettre, car il n'y aura évidemment aucune correction à l'antenne.

Cette navrante lettre n'explique en rien pourquoi le reportage était visiblement partial et favorisait les partisans de ce programme comme le professeur Proulx qui n'est qualifié d'aucun sobriquet repoussoir qu'il s'agisse « des plus laïcistes intégristes » ou « des plus laïques ». Rien. Que du respect pour ces autres personnes.

Enfin, Radio Canada ne fait que prêter vie à une fiction quand elle répète à l'envi que l'Assemblée des évêques est « très ouverte » (toujours ces superlatifs!) à ce programme. Il suffit pour cela de citer quelques passages du document mentionné par Radio Canada et rédigé par des évêques pourtant de sensibilités diverses :
  1. Ce document de l'assemblée des évêques ne mentionne le mot ouvert, enfin plutôt ouverture, que pour mentionner qu'il faut s'ouvrir à la diversité « en développant encore davantage les éléments actuels du programme d'enseignement religieux catholique » qui parle des autres religions. Pas du tout, dans le sens de supprimer ce cours religieux catholique et d'accepter le programme de morale imposé par le gouvernement !
  2. Les évêques ne sont pas ouverts, ils sont placés devant un fait accompli et veulent donc maintenir « un esprit de collaboration vigilante », vigilante.
  3. « l'Assemblée [...] continue d'être attentive à l'évolution du programme à l'étude. Comme les évêques l'ont déjà exprimé en juin 2005, « nous pourrons accorder notre soutien à ce programme et inviter nos fidèles à y reconnaître une évolution positive dans la mesure où le gouvernement saura donner suite aux orientations prometteuses qu'il contient tout en évitant les risques sur lesquels nous avons cru nécessaire d'attirer l'attention ». À nouveau, aucune très grande ouverture, mais un soutien hypothétique si les risques mentionnés en 2005 seront évités.

Quels étaient ces risques mentionnés en 2005 ?
« comment un programme unique et obligatoire parviendra-t-il à respecter également la conscience des jeunes croyants et incroyants ? Il paraît bien difficile de viser une stricte neutralité en matière religieuse. Comment s'en tenir à une approche purement descriptive, phénoménologique, si l'on veut initier les jeunes à une recherche personnelle de sens et les inviter à une appréciation positive des différentes conceptions du monde ? Il est prévisible qu'un programme unique et obligatoire suscite alors certaines difficultés quant au respect de la liberté de conscience. »

Cette lettre prouverait donc, selon Radio Canada, que les évêques sont très ouverts au programme de morale que Radio Canada semble favoriser. Vraiment ? Pourquoi Radio Canada ne peut-elle être objective même quand elle décrit l'opinion de l'Assemblée des évêques du Québec pourtant ouvertement...vigilante et attentive ?