samedi 13 mars 2021

Zemmour à la ministre féministe : De quoi vous mêlez-vous ? Vous culpabilisez les hommes, vous victimisez et infantilisez les femmes

Zemmour — Quand vous dites il y a une répartition des rôles dans la famille qui n’est pas comme cela devrait être, je me répète : « de quoi vous vous mêlez ? » L’équilibre dans les couples entre les gommes et les femmes cela ne regarde personne. […]

Le quinze pour cent de différence de rémunération est un chiffre faux. C’est un chiffre qui mélange des carottes et des navets. La différence s’explique parce que les femmes font beaucoup plus de temps partiels que les hommes et dans des secteurs qui sont moins payés, c’est-à-dire le social, la santé.

Encore une fois, vous allez me dire, il faut que les femmes aillent dans des secteurs mieux rémunérés, il faut qu’elles soient dans la finance, il faut qu’elles soient ingénieurs.


Et là, de nouveau, je vais vous dire : « de quoi vous vous mêlez ? » Les gens font ce qu’ils veulent. Les femmes choisissent les métiers qu’elles veulent. D’ailleurs, elles sont plutôt meilleures élèves que les garçons. Donc si elles avaient envie de choisir ces secteurs-là, elles le feraient.

Je connais des jeunes femmes qui ont fait des études très brillantes, qui ont commencé dans la finance et qui ont quitté ensuite la finance et ont gagné moins. Parce que le métier ne les intéressait pas. L’ambiance ne les intéressait pas. Donc je vous répète : « de quoi vous vous mêlez ? »

« La charge mentale ». D’abord, on invente des mots. C’est le génie du progressisme en général, c’est qu’il invente des mots et qu’il les impose à la société. C’est le mot de Lénine : « Faites-leur manger le mot, vous le ferez avaler la chose. » C’est une technique de propagande avérée, une technique de propagande communiste avérée que tous les progressistes ont reprise à leur compte : féminicide, charge mentale, écriture inclusive, tous ces mots qui sont en déconnexion avec la vie des gens. C’est cela le problème. Car il y a un fond totalitaire dans le féminisme. Totalitaire, cela veut dire changer la vie des gens. Imposer une vision aux gens. Tout simplement parce que le féminisme pousse à l’indifférenciation : on veut croire que les hommes et les femmes c’est la même chose. Qu’il n’y a pas de différences biologiques, que tout n’est que différences sociales. Or c’est faux.

Vous croyez que les gens n’en parlent pas [de l’affectation des rôles dans le couple] ? Vous croyez que les femmes sont muettes ? Vous croyez qu’elles ne savent pas dire : « tiens, tu pourrais faire cela » ? Je trouve cela dingue.

Vous dites [que cette répartition des rôles dans le couple] : « sans y avoir réfléchi ». Mais c’est faux. C’est faux. La reproduction de modèle, il a du bon le modèle. Le modèle vient d’où Mme Wargon ? Il vient de l’origine des temps. Ce sont les femmes qui portent les enfants.

 [Wargon ressort des lieux communs féministes : pas le droit de vote des femmes, pas de chéquier pour les femmes]

Vous voulez que l’on parle de cela ? Qui avait le droit de vote avant 1848 ? Personne. Qui avait des chéquiers avant les années 60 ? Les ouvriers étaient payés à la journée, voire à la semaine ! C’est Georges Pompidou qui a imposé la mensualisation en 1969… Vous êtes dans un narratif de lieux communs féministes.  [En 1966, seuls 17 % des Français ont un compte-chèques. En 1972, ils sont 62 %. Cette évolution est liée au développement du paiement des salaires par chèque et à l’assouplissement des procédures d’ouverture des guichets de banque (1967).]

Qu’est-ce qui s’est passé ? Vous avez une évolution de la société, c’est-à-dire il y avait le capitalisme du XIXe siècle qui avait besoin d’une structure de famille qui reposait sur l’épargne et de la division des tâches classiques avec un homme qui allait travailler, qui travaillait très dur, qui travaillait 12 heures, 14 heures par jour… Il était favorisé celui-là ? L’ouvrier de Zola dans Germinal ? Est-ce qu’il était favorisé par rapport à sa femme ? Non ! Il travaillait énormément, très dur.  Bien sûr, les deux travaillaient. La femme travaillait aussi, elle travaillait à la maison, parce qu’il y avait une séparation des tâches qui était induite par…

[Wargon interrompt : « elle n’est pas génétique, elle est culturelle. »]

Zemmour reprend — Non, elle est à la fois biologique et culturelle. Elle est biologique parce que les femmes portent les enfants. Elles nourrissent les enfants. Vous voyez, il y a une part de biologie et il y a une part de culturel, comme toujours. […]

[Wargon interrompt à nouveau : « Il est temps de questionner » cet état de fait.]

Zemmour reprend — Mais on ne fait que cela depuis des millions d’années, on questionne…

[Nouvelle interruption… : « On peut le mettre dans le débat ».]

Zemmour reprend Mme Wargon — Vous ne mettez pas dans le débat, vous imposez. Vous culpabilisez les uns et vous victimisez les autres. C’est une vision injuste de la femme. La femme n’est pas une victime. La femme est libre, elle est autonome, elle réfléchit. Et si elle a ce mode de vie, c’est qu’elle le désire. Vous infantilisez les femmes.

[Wargon dit que les femmes sont moins revendicatives dans les négociations, ce n’est pas nécessairement faux, voir Jordan Peterson sur le sujet, mais c’est aussi le revers d’un de leurs atouts : elles sont plus aimables et plus sociables que les hommes, ce qui les sert dans d’autres scénarios.]

Zemmour poursuit — C’est l’erreur d’origine du féminisme. Vous plaquez la lutte des sexes sur la lutte des classes.  [Alors que les femmes sont libres, autonomes, font les études qu’elles veulent.] Mais ce que vous ne comprenez pas c’est que ce n’est pas la lutte des femmes qui a permis cela. Ce sont simplement les conditions économiques [et techniques] qui ont changé. C’est-à-dire que le capitalisme a muté. Il faut que vous lisiez Christopher Lasch, vous comprendrez ce que je veux dire. C’est devenu un capitalisme de consommation qui a besoin de plus de consommateurs. Donc on a mis les femmes dans l’espace public. Deuxièmement, la technologie a libéré les femmes des tâches traditionnelles [faire la lessive à la main prenait ainsi beaucoup de temps]. À partir du moment où la technologie les libérait, les femmes tout naturellement pouvaient aller travailler ailleurs. Il n’y a pas de rivalité. Il n’y a pas de luttes avec les hommes.

[Wargon ressort une scie]

Zemmour  — Dans la magistrature, il n’y a plus que des femmes. Qu’est-ce que vous allez faire, Mme Wargon, vous allez mettre la parité dans la magistrature parce qu’il y a trop de femmes ? Dans l’Éducation nationale, il y a trop de femmes, est-ce que vous allez imposer la parité ? Pourquoi vous ne l’imposez pas là ? Pourquoi vous ne dites pas qu’il y a des contraintes qui empêchent les hommes d’aller dans ces métiers ? Pourquoi vous ne le dites pas ? Ce serait la même chose. Voyez, c’est sans fin votre histoire. Et donc ça ne peut pas tenir. C’est pourquoi je préfère me référer à la liberté des gens, aux choix des gens, je ne prends pas les femmes pour des mineurs, je ne prends pas les femmes pour des enfants. Car c’est ce à quoi revient votre discours. Les femmes sont toujours des enfants et des mineures éternelles, il faut toujours les aider. Ah ! les pauvres, elles sont martyrisées.


Voir aussi  

Famille, autorité, limites, nation : la Désintégration tranquille (cite Lasch et le capitalisme)

Jordan Peterson sur la crise de la masculinité, l’écart salarial, l’imposition des pronoms trans, la gauche radicale

L’État se féminise et se « diversifie » 
 
 
 

Les manuels et programmes d'Histoire nationale du Québec (de 1832 à nos jours)


 

Préconisant une approche à la fois chronologique et thématique qui couvre la période allant de 1832 jusqu’à nos jours, cet ouvrage collectif porte sur la dualité idéologique qui teintera la création des programmes et des manuels scolaires, mais également la querelle des écoles historiographiques de Québec et de Montréal.

Les auteurs présentent la pensée des tenants de la bonne entente avec le conquérant britannique et le Canada anglais ainsi que celle de ceux qui ont une vision plus nationaliste du parcours historique des Québécois, prônant l’affirmation et l’émancipation de la nation.

Un livre profond et accessible sur l’un des volets les plus importants de l’histoire des idéologies au Québec depuis le début de l’enseignement de l’histoire nationale.


L’Histoire nationale du Québec
Entre bon-ententisme et nationalisme, de 1832 à nos jours

sous la direction de Félix Bouvier et Charles-Philippe Courtois
aux éditions du Septentrion
à Québec,
à paraître le 30 mars 2021,
384 pp,
ISBN 978-2-89791-226-0


Préface de Denis Vaugeois

Félix Bouvier et Charles-Philippe Courtois me parlaient depuis des années de leur ambitieux projet de retracer l’évolution des programmes et des manuels d’histoire nationale. Avec ténacité, ils ont gardé le cap, secondés par quelques proches collègues, jusqu’à l’aboutissement que constitue ce monumental ouvrage. Le résultat est étonnant. Il permet de faire un survol original de l’évolution du Québec à partir d’un aspect en bonne partie méconnu, les programmes d’histoire, les manuels scolaires et les idéologies qui les sous-tendent bien souvent.

Ce travail colossal m’a ramené aux difficultés qui ont accompagné les débuts du ministère de l’Éducation (MEQ) dans les années 1960. À mon avis, on les a trop facilement oubliées. Si seulement leurs conséquences s’étaient limitées à cette pagaille interminable entourant les programmes d’histoire, ce serait un moindre mal, mais c’est tout le système scolaire qui a été contaminé. Cette affirmation en surprendra plusieurs ; aussi, je sens le besoin de témoigner du contexte général de l’époque et du cas particulier des programmes d’histoire.

Acteur et témoin

J’ai vécu intensément la naissance du MEQ. J’ai fait partie de la première équipe. J’étais bien préparé. Je n’étais pas arrivé par hasard. Un rapport publié au début des années 1950 par Jean-Marie Beauchemin, secrétaire général de la Fédération des collèges classiques, annonçait des perspectives intéressantes pour les laïcs dans le monde de l’enseignement. J’avais décidé, contre l’avis de plusieurs de mes professeurs, d’y faire carrière. Mes activités de jeunesse m’y avaient préparé et j’avais en outre l’exemple de deux amis qui avaient choisi, l’année précédente, pédagogie-lettres. André Marchand et Paul É. Langlois étaient des pionniers. Ils m’ont beaucoup inspiré.

Mer de drapeaux du Québec, la SRC ne parle que d'un drapeau QAnon

Dans son article sur « Plusieurs milliers de manifestants contre les mesures sanitaires à Montréal », la SRC ne mentionne qu’un seul drapeau, celui de QAnon. Pour décrédibiliser les manifestants ?

Ce n’est pas une question d’être en guerre, a affirmé Luc, qui avait un immense drapeau QAnon, c’est une question d’être en démocratie. Là, il n’y en a plus, de démocratie. C’est un régime totalitaire. Il faut intervenir avant qu’il n’y ait plus rien à faire.
C'est la seule mention à un drapeau dans l'article. Pourtant les photos semblent plutôt indiquer une nuée de drapeaux du Québec (on en voit aussi, ci-dessous, un de l’Acadie ou, plus bas, des drapeaux des Patriotes de 1837) :






Covid — L'Occident paralysé par la peur de la mort ?

Kernews — On voit apparaître au Québec une nouvelle génération d’intellectuels qui occupent, comme en France, une place croissante dans les médias. D’abord, quelle est la situation sanitaire au Québec ?

Jérôme Blanchet-Gravel — Je conteste certaines mesures, mais pas toutes, et je n’ai jamais nié l’existence du virus, contrairement aux complotistes qui minimisent le virus. En Occident, on a une réaction assez homogène, c’est une crise anthropologique, l’Occident est paralysé devant la peur de la mort. On sait qu’il y aura des gagnants et des perdants, c’est certain, des entreprises comme des groupes idéologiques. La première chose que j’observe, c’est la peur de la mort. Les Occidentaux vivent dans le déni de la mort et je n’aurais jamais pensé que ce serait à ce point. J’imagine que les autres peuples, les empires de l’Est, doivent regarder cela avec beaucoup d’étonnement. Les Occidentaux réagissent comme des enfants qui vont se réfugier dans les jupes de Maman, à savoir les gouvernements… C’est un peu triste. On aurait pu penser que les Occidentaux auraient un peu plus de vitalité.

Kernews — Ce sont les peuples qui ont perdu toute spiritualité qui sont en pointe dans cette peur. D’ailleurs, les Arabes ou les Africains n’éprouvent pas cette crainte…

Jérôme Blanchet-Gravel — Il est très intéressant de mentionner cela. Le nouvel ordre sanitaire est l’aboutissement de la modernité avec tout son fantasme de l’homme-Dieu, celui du contrôle absolu. C’est un nouveau régime politique et anthropologique. J’ai passé beaucoup de temps au Mexique au cours de ces dernières années et, en mars 2020, j’étais à Mexico. La réaction a été très différente, alors qu’en Occident on veut avoir le contrôle absolu sur nos vies. On pense que l’on peut casser des vagues, on veut avoir le pouvoir absolu sur nos destinées biologiques, on nous explique que les sexes n’existent plus… C’est comme si la fatalité n’existait plus, alors qu’il y a encore des fatalités dans l’existence.

Kernews — On observe aussi une évolution du débat et la pensée alternative modérée n’a plus sa place. Il y a des extrêmes de la dictature sanitaire et, par ailleurs, d’autres extrêmes qui soutiennent que le virus n’existe pas : or, si vous essayez de vous frayer un chemin entre les deux, vous n’arrivez plus à vous faire entendre…

Jérôme Blanchet-Gravel — Vous commencez à parler de complotisme en France, un peu plus tard que chez nous. Vous avez des intellectuels qui ont travaillé sur ce sujet, mais c’est un imaginaire politique qui vient d’Amérique du Nord. L’accusation de complotiste remplace celle de raciste. [Les deux se cumulent plutôt, on peut facilement être accusée de racisme et de complotisme au Québec.] Cela signifie que l’on ne peut plus discuter avec vous dès lors que vous commencez à remettre en question certaines mesures. J’évolue encore dans les médias institutionnels au Québec et on ne me la fait pas ! Ceci dit, sur les réseaux sociaux, de plus en plus de citoyens ordinaires sont associés au complotisme dès lors qu’ils critiquent certaines mesures. Tous les commerces ont pris toutes les mesures nécessaires, avec le gel purificateur : c’est la nouvelle eau bénite ! Vous vous retrouvez avec une préposée avec une visière de soudeur, derrière une baie vitrée et on vous explique déjà que c’est trop risqué ! On a dépassé le stade de la rationalité. Le nouvel ordre sanitaire n’est pas scientifique, il témoigne d’une nouvelle vision du monde. De toute façon, la science est incapable, face à l’infinie variété de dommages collatéraux que l’on est en train de créer. On est dans le triomphe du risque zéro.

Les enseignants de Montréal votent en faveur d’une grève générale illimitée le 31 mai

Les membres de l’Alliance des professeures et professeurs de Montréal ont voté à 87 % en faveur d’une grève générale illimitée à exercer à compter du 31 mai prochain.

Ils demandent notamment un rattrapage salarial, une tâche recentrée sur l’enseignement et une composition plus respectueuse de la classe.

La présidente de l’Alliance, Catherine Beauvais-St-Pierre, affirme que la crise sanitaire met en lumière le manque de ressources et les besoins criants du réseau de l’éducation.

Elle ajoute que la pénurie d’enseignants ne saura être résolue sans une amélioration notable des conditions d’exercice.

Le syndicat fait remarquer que les salaires des enseignants du Québec accusent un retard de 22 % en début de carrière par rapport à la moyenne canadienne et de 11,2 % au sommet de l’échelle. 

On aimerait savoir si ce recul prend en compte le pouvoir d’achat (plus important pour chaque dollar) au Québec. [Voir Les médecins spécialistes québécois seraient mieux payés qu’ailleurs au Canada quand on considère le pouvoir d’achat...] Rappelons qu’en 2016, vivre à Montréal coûtait 15 % moins cher qu’à Toronto, et vivre à Québec, 17 % moins cher. 

On aimerait aussi voir une comparaison entre le traitement (et les avantages sociaux comme un plan de retraite) des enseignants  et celui des travailleurs qualifiés du Québec. Les rémunérations des enseignants du Québec sont-elles en moyenne moins bonnes que la moyenne des salaires des travailleurs qualifiés du Québec ? Cela ne semble pas être le cas (voir salaires médians en bas du billet) : le salaire des enseignants du secondaire se comparant à celui des biologistes ou des architectes.

Il faut aussi rappeler, comme le fait l'Institut du Québec dans son rapport sur le sujet, que la rémunération des enseignants du Québec est déjà globalement avantageuse quand on la compare au salaire moyen des bacheliers universitaires québécois âgés entre 25 et 64 ans, considérant surtout que les enseignants bénéficient de la permanence, de plusieurs semaines de vacances annuelles et d’un régime de retraite à prestations déterminées. À parité de pouvoir d’achat, les enseignants québécois sont déjà mieux payés que ceux de la Finlande.

Échelle salariale des enseignants au Québec

Le syndicat ajoute que l’offre patronale ne permettra pas de rattrapage à cet effet et qu’elle contribuera même à faire perdre davantage de pouvoir d’achat aux enseignants.

L’Alliance des professeures et professeurs de Montréal représente quelque 9000 enseignants, notamment du primaire, du secondaire et de l’éducation des adultes. Elle est l’un des neuf syndicats affiliés à la Fédération autonome de l’enseignement (FAE).

Communiqué de l’Alliance

Voir aussi  

À parité de pouvoir d’achat, les enseignants québécois sont déjà mieux payés que ceux de la Finlande (2019)

Alliance des professeurs de Montréal a fait pression pour l’imposition du port du masque à l’école

Le « syndicat des enseignants fait preuve de mauvaise foi »

Salaires dans la fonction publique: 21% de plus qu'au privé (2010)

Québec — Un enseignant en haut de l'échelle salariale gagne environ 75 000 $ (2014)

Québec — 800 000 $ par classe de maternelle 4 ans, comment est-ce possible?

Salaires médians de plusieurs professions au Québec (source Salaires par professions présentés par intervalles selon les quartiles au Québec, édition 2020)

 

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Un francophone s'exprimera finalement en français à HEC Montréal

HEC Montréal et l’Université de Montréal ont invité le sous-gouverneur de la Banque du Canada à livrer une présentation entièrement en anglais, mais ont finalement retourné leur veste, lorsque questionnées par Le Journal de Montréal.

Le numéro deux de la plus importante institution financière du pays, Paul Beaudry (ci-contre), est un économiste de renommée mondiale, un Montréalais, un francophone, et un diplômé de l’Université Laval, entre autres.

Pourtant, les deux établissements scolaires francophones l’ont invité à livrer une présentation privée en anglais, d’après l’invitation obtenue par Le Journal.

L’événement virtuel doit avoir lieu vendredi prochain.

« Seuls les étudiants et les professeurs de l’Université de Montréal et de HEC Montréal seront autorisés à y assister », lit-on.

« La présentation sera en anglais », poursuit le texte.

Questionnée à savoir pourquoi un tel événement ne se déroulerait pas dans la langue de Molière, l’école de gestion universitaire a promptement changé son fusil d’épaule.

« La présentation se fera en français. Les participants en seront informés sous peu », a dit la porte-parole de HEC Montréal, Émilie Novales.

Émancipation économique

Sidéré, le président du Mouvement Québec français, Maxime Laporte, rappelle que « la raison d’être de l’école des Hautes études commerciales était dès sa fondation — et ce devrait toujours l’être d’ailleurs — de concourir en français à l’émancipation économique des francophones et de la nation québécoise, dans un milieu des affaires déjà largement dominé par l’anglosphère ».

« François-Albert Angers et Jacques Parizeau doivent se retourner dans leur tombe à l’heure où l’on se parle », gronde-t-il en reprochant à la Banque du Canada de manquer de « francoresponsabilité ».

L’institution n’a pas répondu aux questions du Journal.


CRTC forcera Netflix à soutenir le contenu canadien y compris autochtones, français, LGBTQ2+ et des communautés racisées

Le gouvernement libéral donnera au CRTC neuf mois pour mettre en place des règles pour obliger les services de diffusion sur internet comme Netflix à financer le contenu canadien, selon un projet d’instructions au régulateur obtenu par le National Post.

L’orientation politique fournie au CRTC sera émise une fois que la mise à jour gouvernementale de la Loi sur la radiodiffusion, le projet de loi C-10 — qui habilite le CRTC à commencer à réglementer les services en ligne — deviendra loi. Le projet d’orientation stratégique donne instruction à l’organisme de réglementation de la radiodiffusion et des télécommunications de « s’assurer que les entreprises en ligne sont tenues de contribuer de manière appropriée au soutien et à la promotion de la programmation canadienne et des créateurs canadiens ».

Actuellement, les services en ligne comme Netflix et Amazon Prime ne sont pas soumis aux règles de contenu canadien. En revanche, les radiodiffuseurs traditionnels (hertziens ou désormais câblodistribués) titulaires d’une licence sont tenus de consacrer 30 % de leurs revenus au contenu canadien. Les fournisseurs de services de télévision, comme les câblodistributeurs, doivent également contribuer à hauteur de 5 % de leurs revenus de services de télévision au financement du contenu canadien.

L’orientation politique comprend également des instructions sur l’attribution de ce financement pour le contenu canadien, indiquant que l’organisme de réglementation devrait veiller à ce que la programmation et le contenu autochtones créés par des communautés racialisées et ethnoculturelles prospèrent au Canada. Le CTRC devrait également exiger « qu’une partie appropriée soit consacrée à la création d’émissions de langue française ».

Le CTRC aura deux ans pour mettre en œuvre certaines des autres orientations données par le gouvernement, y compris des règles qui garantissent que « la programmation canadienne en anglais, en français et en langues autochtones est disponible, bien en vue et facile à découvrir ». De telles mesures exigeraient que la programmation canadienne soit facilement visible pour les téléspectateurs lorsqu’ils naviguent dans les services de diffusion en continu.

S’exprimant devant le comité du patrimoine en février, un représentant de Netflix a déclaré que l’entreprise acceptait que le CRTC lui exige de contribuer au contenu canadien, mais que ces règlements devraient être adaptés au service de diffusion en continu et être moins stricts que les règles applicables aux radiodiffuseurs traditionnels.

L’orientation de la politique indique également que le CRTC doit s’assurer que la réglementation « garantisse que les services en ligne non canadiens ne soient pas défavorisés par rapport aux services en ligne canadiens comparables » et qu’elle « simplifie les obligations réglementaires afin que toutes les entreprises de radiodiffusion soient en mesure de concurrencer dans l’environnement de radiodiffusion moderne. »

Le CRTC devrait également réglementer de manière à « soutenir et encourager les possibilités d’émissions dirigées par des femmes, la communauté LGBTQ2 +, les communautés racialisées et ethnoculturelles et d’autres groupes ou communautés en quête d’équité [égalité de résultats plutôt que des chances], en reconnaissant les défis auxquels ces groupes sont confrontés dans le système de radiodiffusion. »

Source : National Post