lundi 8 novembre 2021

Écart salarial entre les sexes : démontage de la « vérification des faits » faite par une chaîne d'« informations » télé

L’équipe de décodage d’Éric Zemmour a réfuté sur Twitter la vérification des faits partiale et bâclée, le déchiffrage à la manque que la chaîne BFM-TV a fait de ses propos sur l’écart salarial entre les hommes et les femmes. Nous avons regroupé ci-dessous plusieurs gazouillis de cette réfutation. Une fois de plus les « fact-checkers » comme on dit à Paris se révèlent être les gardiens de la doxa, les matons de Panurge qui répètent les idées reçues de la rectitude politique et démontrent qu’ils sont incapables d’interpréter l’étude qu’ils citent.

Dimanche matin dans l’Émission BFM Politique, Éric Zemmour a corrigé Hedwige Chevrillon qui, reprenant une formule qui a beaucoup tourné sur les réseaux sociaux, prétend que les femmes travailleraient gratuitement depuis le 3 novembre (voir la vidéo ci-dessous).

Nous allons examiner cela d’un peu plus près.

BFM s’est tout d’abord empressé de monter en épingle ce sujet, pour affirmer que Éric Zemmour niait les inégalités salariales entre les hommes et les femmes. Or, non seulement il n’a rien dit de tel, mais ce qu’il a expliqué sur BFM Politique est juste.


L’analyse bâclée de BFM-TV

Revenons d’abord sur cette théorie, selon laquelle les femmes travailleraient gratuitement depuis le #3Novembre9H22. Cette théorie est reprise partout, y compris par le service public, comme en témoigne cet article de franceinfotv.

Cette théorie se fonde sur une étude de l’INSEE sur les écarts de rémunération homme-femme. En ramenant les salaires à un équivalent temps plein, l’INSEE affirme que l’écart salarial en France est de 16,8 % entre les hommes et les femmes.

insee.fr/fr/statistique… 

 

Comme le note l’INSEE, il existe de fortes différences de temps de travail entre hommes et femmes, notamment parce que les femmes sont bien plus souvent à temps partiel que les hommes (insee.fr/fr/statistique…), d’où un écart qui passe de 28,5 % à 16,8 % en équivalent temps plein. 


Mais cela ne signifie évidemment pas qu’à travail égal une femme gagne 16,8 % de moins qu’un homme ! En effet, comme l’INSEE l’explique, cet écart s’explique principalement par le fait que les hommes et les femmes n’occupent pas les mêmes emplois dans les mêmes secteurs.

En effet, les hommes et les femmes sont très inégalement répartis entre les secteurs et, au sein d’un même secteur, entre les postes. On peut aisément s’en convaincre en comparant les professions les plus courantes chez les hommes et les femmes.


Les professions occupées davantage par les hommes ont tendance à être mieux rémunérées que celles où les femmes sont surreprésentées, ce qui explique l’existence d’un écart important, mais ce n’est pas le cas quand on compare hommes et femmes qui occupent le même poste !

Quand on ajuste l’écart statistiquement pour tenir compte de cela, d’après la même étude de l’INSEE, il se réduit à 5,3 % dans le secteur privé, ce qui est très loin du chiffre que tous les médias répètent et que les journalistes de BFMTV ont repris face à Éric Zemmour.

Mais comme l’INSEE le note, ça ne veut pas dire que cet écart résiduel est dû à de la discrimination ! En effet, il peut exister des différences hommes/femmes non observées qui affectent leurs rémunérations, de sorte que l’écart aurait été différent si on avait pu les observer.

En théorie, ces différences non observées pourraient augmenter l’écart comme le réduire, mais en pratique les études portant sur des entreprises/secteurs particuliers, ce qui permet des données plus fines, trouvent systématiquement que ça le réduit voire qu’il disparaît.

Par exemple, cette étude sur les chauffeurs Uber montre que les hommes gagnent 7 % de plus que les femmes, mais que cet écart s’explique entièrement par des différences de comportements entre chauffeurs masculins et féminins.  https://www.nber.org/papers/w24732

On peut aussi citer cette étude sur l’écart salarial chez des avocats aux États-Unis, qui trouve que prendre en compte la productivité, ce que l’INSEE ne peut pas faire dans son étude sur l’ensemble des salariés, réduit encore davantage l’écart.

journals.uchicago.edu/doi/abs/10.108…

Enfin, on peut citer cette étude sur les conducteurs de bus et de train, qui trouve un écart salarial de 11 % qui peut intégralement s’expliquer par le fait que les femmes ont une préférence pour la flexibilité dans les horaires.

De plus, l’INSEE a apparemment obtenu cet écart de résiduel de 5,3 % en prenant le logarithme du salaire en équivalent temps plein comme variable dépendante dans une régression, mais cette méthode ne tient pas compte de l’impact des différences de temps de travail correctement.

En effet, cette méthode revient à supposer que le salaire augmente de façon linéaire avec le temps de travail, mais en réalité il augmente plus rapidement, car les gens rechignent davantage à travailler plus quand ils travaillent déjà beaucoup que quand ils travaillent peu !

Par exemple, si vous travaillez 2 fois plus, vous ne serez pas seulement payé 2 fois plus mais plus de 2 fois plus. Or, en utilisant cette méthodologie, l’INSEE fait implicitement l’hypothèse que vous ne serez payé que 2 fois plus.

Le rôle de ce phénomène dans l’écart salarial hommes-femmes est pourtant connu dans la littérature scientifique et l’INSEE aurait pu estimer la relation non linéaire entre temps de travail et salaire pour en tenir compte.

Economist Claudia Goldin investigates what causes the gender wage gap, and what doesn’t.

https://www.harvardmagazine.com/2016/05/reassessing-the-gender-wage-gap

C’est même pire que ça, car non seulement le salaire à un instant t est une fonction non linéaire du temps de travail à l’instant t, mais il a été montré que la *croissance* du salaire dépendait (de façon non linéaire) du temps de travail aujourd’hui. jstor.org/stable/10.1086…
 

Or, la méthodologie de l’INSEE ne permet pas non plus de tenir compte de cela, puisqu’elle ne prend en compte (incorrectement comme nous l’avons vu) que l’impact du temps de travail à l’instant t sur le salaire à l’instant t.

Par conséquent, non seulement on ne peut pas supposer que l’écart résiduel de 5,3 % est dû à la discrimination et on a même d’excellentes raisons de penser qu’il se réduirait si on pouvait tenir compte des caractéristiques non observées, mais il est déjà surestimé au départ.

Pour résumer, l’écart salarial entre hommes et femmes n’a sans doute pas grand-chose à voir avec la discrimination par les employeurs, mais s’explique intégralement ou quasi intégralement par les différences de temps de travail, de secteurs et de postes.

Cette réalité peut être le fruit d’un choix personnel, mais résulte sans doute aussi d’une obligation pour un nombre toujours plus grand de femmes, notamment les mères célibataires, mais pas seulement, qui doivent supporter des doubles journées travail/enfants à charge.

L’exemple des conducteurs de bus et de train cité plus haut n’est d’ailleurs pas innocent à cet égard : si les femmes ont une préférence pour un emploi du temps plus flexible, c’est sans doute en partie parce qu’elles ont plus d’obligations en dehors du travail que les hommes !

Surtout, si des inégalités subsistent, c’est que les responsables politiques n’ont toujours pas su conduire les politiques publiques qui doivent permettre aux femmes de rester libres de leurs choix pour concilier vie professionnelle et vie familiale.

Le véritable débat est là, mais comme les associations féministes et les médias reprennent tous en chœur cet élément de langage démagogique du #3Novembre9h22, il n’aura malheureusement pas lieu…

 


Liens connexes

Voir aussi ce qu’en disait le grand économiste Thomas Sowell, ce n’est pas les lois des féministes qui expliquent l’augmentation des salaires des femmes depuis les années 70....

Le salaire des jeunes Anglaises dépasse celui des jeunes Anglais. C’est à partir de 30 ans que cela s’inverse.

Cliquer sur le graphique ci-dessus pour l’agrandir.


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Assimilation des élèves allophones — « Tous leurs loisirs se passent en anglais. Souvent, ils ont étudié en français au primaire et au secondaire par obligation. »

Certains pensent encore que l’immigration allophone est la solution à l’effondrement démographique des francophones et cela en présence de cégeps et universités anglophones subventionnés par la majorité (pour l’instant) francophone. Suicide linguistique par lâcheté, mollesse ou aveuglement idéologique ? Témoignages du portail du réseau collégial.

Nicolas Bourdon est enseignant en français au Collège Bois-de-Boulogne. Dans les dernières années, il a subi les contrecoups de la diminution des inscriptions dans son cégep. « J’enseigne le français depuis 14 ans. Entre 2017 et 2019, il y a eu une diminution importante du nombre d’étudiants dans plusieurs cégeps francophones. En 2019, j’étais au chômage », relate l’enseignant.

Nicolas Bourdon est inquiet pour l’avenir des cégeps francophones. « Il y a un exode des étudiants allophones et francophones vers le réseau anglophone. Ces cégeps dépassent largement leur mandat premier, qui est de desservir les étudiants de la communauté anglophone » [Il faudrait définir cette communauté, nous ne connaissons que très peu d’anglophones de souche au Québec, mais beaucoup de Grecs, Italiens, juifs anglicisés], remarque-t-il. Une situation qui s’explique notamment par le fait que le gouvernement a autorisé le financement du surplus d’étudiants du côté anglophone dans les dernières décennies, ce qui a permis à ces cégeps d’augmenter leurs effectifs sans pénalité.

« La consommation culturelle de mes étudiants se fait principalement en anglais. Le taux de littéracie est faible en français. Il est urgent d’agir collectivement pour rectifier le tir ».

– Nicolas Bourdon

De concert avec ses collègues membres du Regroupement pour le cégep français, Nicolas Bourdon souhaite voir le gouvernement revaloriser le français comme langue première d’enseignement au Québec. Il craint que le financement actuel des établissements anglophones fragilise la langue française, et particulièrement à Montréal. « Au Collège Bois-de-Boulogne, on entend de plus en plus l’anglais dans les couloirs. La consommation culturelle de mes étudiants se fait principalement en anglais. Le taux de littéracie est faible en français. Il est urgent d’agir collectivement pour rectifier le tir », affirme l’enseignant.

Rappelons que l’actuel projet de loi 96 prévoit de restreindre la croissance de l’effectif étudiant des cégeps anglophones au prorata de la communauté de langue anglaise, c’est-à-dire à 8,7 %. Selon le ministère de l’Éducation, la taille actuelle de la communauté collégiale anglophone est de 17,5 % au Québec. Le projet de loi ne va pas assez loin, déplore Nicolas Bourdon. « En appliquant le projet de loi, on estime qu’en 2030 la taille de l’effectif étudiant du côté anglophone sera passée de 17,5 % à 16 %. Ce que le projet de loi fait, c’est qu’il freine légèrement la croissance du côté anglophone, et permet aux cégeps francophones de survivre. Ce n’est pas assez. Ce que nous souhaitons, c’est l’application de la loi 101 au cégep, le cégep obligatoire en français pour les Québécois francophones et allophones. »

Le cas des allophones déjà anglicisés

Au cœur de la métropole, les cégeps francophones sont parfois perçus comme le deuxième choix, après les cégeps anglophones. Des établissements particulièrement prisés par la communauté allophone de Montréal.

Geneviève Dumais, conseillère en orientation dans un cégep montréalais observe cet état de fait quotidiennement. « Je travaille dans un cégep multiethnique. Chez nous, les étudiants allophones me parlent souvent de leur intérêt pour les cégeps anglophones. Plusieurs d’entre eux sont déjà anglicisés. Tous leurs loisirs se passent en anglais. Souvent, ils ont étudié en français au primaire et au secondaire par obligation. Lorsqu’ils ont le choix, ils vont préférer un établissement anglophone. »

Pour ces étudiants dont la langue maternelle n’est ni l’anglais ni le français, la langue anglaise apparaît dans bien des cas comme étant plus facile que le français. « Pour certains, aller étudier dans un cégep anglophone apparaît comme une solution pour améliorer leurs résultats », relate la conseillère en orientation.

Les cégeps anglophones, toutefois, n’admettent que les étudiants les plus performants. Un contingentement plus serré que dans le milieu francophone dû au nombre limité de places dans les cégeps de langue anglaise. « Actuellement, un étudiant qui fait une demande d’admission dans les Collèges Champlain, Vanier ou Dawson, à 70 % de moyenne, ils ne pourront pas le prendre parce qu’il n’y a pas de place. Ils sont rendus dans des moyennes très très élevées. Ça crée un engouement pour le réseau anglophone, perçu comme étant plus élitiste et plus performant que le réseau francophone », reconnaît Geneviève Dumais.

« Actuellement, un étudiant qui fait une demande d’admission dans les Collèges Champlain, Vanier ou Dawson, à 70 % de moyenne, ils ne pourront pas le prendre parce qu’il n’y a pas de place. Ils sont rendus dans des moyennes très très élevées. »

– Geneviève Dumais

Une image élitiste

Le contingentement plus serré qui existe dans le réseau anglophone a comme effet de concentrer les meilleurs étudiants du côté anglophone. Ce qui alimente une l’image élitiste des collèges de langue anglaise. D’où son attractivité pour certains étudiants de milieux plus aisés.

En priorisant l’admission des étudiants de la communauté anglophone dans le réseau anglophone, et en limitant son accès aux étudiants francophones, le projet de loi 96 devrait permettre de rééquilibrer les forces dans le réseau, espère Geneviève Dumais. « Prioriser les étudiants qui ont l’anglais comme langue maternelle dans le réseau anglophone va permettre aux étudiants anglophones moins performants d’être admis dans leurs cégeps, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Cette mesure va aussi avoir comme effet de rapatrier un bon nombre des étudiants francophones les plus doués dans le réseau francophone. »

« Le projet de loi 96 fait les choses à moitié. Il risque de consolider l’image du cégep anglophone élitiste en favorisant le contingentement du côté anglophone. »

– Nicolas Bourdon

Nicolas Bourdon craint au contraire que la limitation du nombre de francophones admis dans les cégeps anglophones n’alimente l’image élitiste de ces établissements. « Le projet de loi 96 fait les choses à moitié. Il risque de consolider l’image du cégep anglophone élitiste en favorisant le contingentement du côté anglophone. Ça va exacerber ce problème-là. Si on veut que le français garde une place prépondérante au Québec, il faut que le cheminement normal des études supérieures soit en français. Certains étudiants voudraient bien étudier en français, mais ils sont tentés par l’éducation en anglais parce que les cégeps anglophones ont la réputation de desservir l’élite. Pour certains étudiants, étudier en anglais est une meilleure garantie de succès sur le marché du travail. Cette idée-là est à déconstruire. »

Tous, cependant, s’accordent sur l’importance de revaloriser le système d’éducation francophone au Québec. Une valorisation qui doit passer par un financement équitable des cégeps francophones. Rappelons que l’assiette budgétaire des cégeps francophones n’est pas représentative de la proportion de francophones au Québec, puisque le financement des établissements est déterminé par le nombre d’étudiants inscrits.

Une situation stable à Québec

Marie-Anne Beaudin est conseillère en orientation à l’école secondaire Saint-Jean-Eudes à Charlesbourg dans la région de Québec. À l’école où elle travaille, environ 10 % des finissants choisissent de poursuivre leurs études collégiales en anglais.

« Dans la région de Québec, nous avons un seul collège anglophone, le Collège Champlain-St-Lawrence. Tous les ans, sur les 200 étudiants de 5e secondaire qui obtiennent leur diplôme, il y en a de 15 à 20 qui vont choisir le cégep en anglais. La première raison est qu’ils vont avoir le goût de poursuivre leur apprentissage de la langue anglaise, comme un défi personnel. D’autres envisagent de poursuivre leurs études universitaires en anglais, aux États-Unis, à McGill, ou encore dans un programme qui va nécessiter une bonne connaissance de l’anglais, comme le droit », observe-t-elle.

Étant donné le nombre limité de places au Collège Ste-Lawrence, l’entrée y est très contingentée. « Il faut avoir environ 85 % de moyenne pour y être admis », admet Marie-Anne Beaudin. Pour cette raison, le nombre d’étudiants francophones qui choisissent le collège anglophone reste stable dans la région de Québec.

Les limites du libre-choix

À la suite de l’annonce du projet de loi 96, des étudiants francophones Collège Champlain de Lennoxville sont sortis dans la rue pour faire valoir leur droit de choisir le cégep de leur choix. En limitant l’accès aux collèges anglophones, le projet de loi fait resurgir la question historique du libre-choix des individus en matière d’enseignement.

« En tant que conseillère en orientation, mon travail est de permettre aux étudiants de faire un libre-choix éclairé. Il y a des conséquences à aller étudier en anglais au cégep, et c’est important d’en informer les finissants du secondaire. D’abord, l’adaptation à la langue, c’est exigeant. L’étudiant francophone qui décide d’étudier en anglais au cégep pourrait avoir de moins bons résultats et être pénalisé au moment de faire sa demande d’admission à l’université », explique Geneviève Dumais.

« Il y a des conséquences à aller étudier en anglais au cégep, et c’est important d’en informer les finissants du secondaire. D’abord, l’adaptation à la langue, c’est exigeant. »

– Geneviève Dumais.

S’il est important de soulever la question des conséquences des études en anglais, mettre en valeur les avantages des études collégiales en français l’est tout autant, selon la conseillère en orientation. « En étudiant en français, les étudiants se dotent d’un niveau de français de niveau postsecondaire, qui implique la richesse du vocabulaire et la qualité de la langue écrite. La littérature et la philosophie sont des cours qui permettent aux étudiants de développer leur sens de la rhétorique et l’argumentation en français. Ce sont des apprentissages fondamentaux dans une société de langue française », reconnaît-elle.

Choisir d’étudier en français ou en anglais au cégep est un enjeu qui déborde la sphère privée. On voit présentement l’impact que ces choix individuels ont sur l’ensemble de la société québécoise, notamment en ce qui concerne le statut de la langue française. « Si les cégeps anglophones pouvaient s’agrandir sans limites, je serais inquiète pour l’avenir de nos cégeps francophones. C’est important que le gouvernement fixe des limites, car l’enjeu est collectif ; celui de valoriser la langue française au Québec », conclut Geneviève Dumais.

Voir aussi

« Le français pourrait disparaître de la fonction publique au Québec »

« Nous avons tous été stupéfaits d’apprendre que 74 % des employés de l’État à Montréal utilisent parfois une autre langue que le français dans leurs interactions orales avec des personnes physiques au Québec, une proportion qui grimpe à 81 % à Laval et à 88 % en Outaouais », soulignait Mme Lamarre dans les pages du Devoir.

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