jeudi 17 février 2022

Le virage totalitaire de Trudeau : et si Trudeau cherchait l'escalade, les débordements ?

Le ministre de la Justice du gouvernement de Justin Trudeau a déclaré que si vous avez de mauvaises opinions politiques, vous devriez vous inquiéter pour votre compte bancaire.

David Lametti, avocat et ancien professeur de droit désormais principale autorité juridique du gouvernement, a fait ces commentaires lorsqu’on lui a demandé si les comptes des personnes qui avaient fait des dons au convoi de camionneurs seraient saisis.

Lorsqu’il a invoqué la Loi sur les mesures d’urgence lundi, le gouvernement Trudeau a clairement indiqué qu’il ne s’attaquait pas seulement au financement participatif des organisateurs du Freedom Convoy, mais qu’il ciblerait également les comptes bancaires individuels.

« Beaucoup de gens ont dit : “Je n’aime tout simplement pas vos mandats de vaccination et j’ai fait un don à cela, maintenant c’est illégal, devrais-je m’inquiéter que la banque puisse geler mon compte ?” » Evan Solomon, animateur de Power Play de CTV, demanda Lametti.

Lametti, qui avait précédemment dans l’interview comparé ce qui se passe à du terrorisme, a dit oui, les donateurs devraient s’inquiéter.

« Si vous êtes membre d’un mouvement pro-Trump qui donne des centaines de milliers de dollars et des millions de dollars à ce genre de chose, alors vous devriez vous inquiéter », a déclaré Lametti.

Les libéraux de Trudeau ont utilisé la Loi sur les mesures d’urgence pour étendre considérablement le pouvoir du gouvernement de surveiller les transactions financières, pour inclure les cryptomonnaies existantes comme Bitcoin. Ils ont également accru les responsabilités des institutions financières en matière de déclaration des opérations bancaires.

La déclaration d’urgence va jusqu’à « exiger de tout fournisseur de services financiers qu’il détermine s’il a en sa possession ou contrôle des biens appartenant à une personne qui participe au blocus ». Cela pourrait voir les comptes bancaires des personnes qui ont assisté à la manifestation, mais ne les ont pas financées, gelés à la demande du gouvernement.

Entretemps, la vice-première ministre Chrystia Freeland a déclaré que les institutions financières avaient commencé à geler les comptes bancaires appartenant aux manifestants impliqués dans les blocages sur la base des informations fournies par la Gendarmerie royale canadienne (GRC).

La ministre, qui est également ministre des Finances, a déclaré qu’elle disposait de statistiques précises sur le nombre de comptes gelés qui seront rendus publics « en temps voulu et bientôt », mais qui ne seront pas immédiatement divulgués pour éviter de compromettre « les actions opérationnelles ».

Mercredi, la GRC a envoyé des lettres aux institutions financières avec une liste de noms comprenant des organisateurs de manifestations et aux échanges de crypto-monnaie avec des adresses de portefeuille numérique, les encourageant à cesser d’effectuer des transactions avec eux. Mme Freeland a déclaré que les institutions financières « collaborent correctement et efficacement ». 

On peut se demander si Justin Trudeau ne recherche pas l’escalade, le pourrissement, des débordements, des actes violents de citoyens privés de fonds et donc désespérés. Il pourrait alors dire qu’il a évité une insurrection similaire au 6 janvier grâce à ses mesures d’exception, les justifiant ainsi a posteriori. Compte tenu de la servilité des médias de grand chemin subventionnés par lui, Trudeau pourrait réussir à réécrire la séquence des événements et faire oublier qu’il a, lui-même, créé cette réaction (encore hypothétique) désespérée.

 


De l’hebdomadaire britannique Spectator (fondé en 1828) :

Le virage totalitaire de Trudeau

Le Premier ministre canadien cherche désespérément son insurrection du 6 janvier

C’est le bain à remous qui fit déborder le vase. Des photos de partisans du convoi canadien se relaxant dans un bain à remous dans une rue du centre-ville d’Ottawa la fin de semaine dernière ont fait la une des journaux. Maintenant, Justin Trudeau est devenu fou et a invoqué des mesures de guerre, connues sous le nom de Loi sur les mesures d’urgence. Il veut que ce bain à remous soit retiré des rues —  fissa ! — et il a besoin de pouvoirs de guerre pour le faire. Les libertés civiles restent « temporairement » suspendues… juste pour deux semaines, le temps qu’on écrase les manifestants ! [Deux semaines… comme pour aplatir la courbe des hospitalisations…]

Manifestants à Ottawa la fin de semaine dernière


En annonçant « l’état d’urgence » (une nouvelle couche d’état d’urgence empilée sur l’état d’urgence préexistant), le gouvernement Trudeau a immédiatement déclaré que les banques sont autorisées à geler les comptes personnels et commerciaux sur simple soupçon d’implication dans la manifestation, sans obtenir d’ordonnance d’un tribunal. Le gouvernement ne peut être poursuivi pour de telles actions. La police, les agences de renseignement et les banques sont autorisées à partager des « informations pertinentes ». Les banques sont désormais tenues de déclarer les relations financières des personnes impliquées dans les manifestations au Service canadien du renseignement de sécurité.

La loi permet également au gouvernement d’obliger les entreprises (telles que les remorqueurs) à fournir des services contre leur gré, à interdire les rassemblements et les déplacements publics, à interdire l’utilisation d’une propriété particulière et à sécuriser des zones particulières. Sa mise en œuvre s’est heurtée à l’opposition de quatre Premiers ministres provinciaux [dont celui du Québec].

À en juger par son comportement, Trudeau espère une forme de violence depuis le début du mouvement des camionneurs. Il avait besoin de quelque chose, de tout ce qui pourrait s’apparenter à un 6 janvier canadien pour s’arroger encore plus de pouvoirs dictatoriaux que ne le permettait l’état d’urgence préexistant au Canada. Mais malgré des provocations constantes, les camionneurs ne lui ont pas donné ce prétexte. Même les efforts des meilleurs écrivains créatifs subventionnés par l’État du Canada (les médias grand public) n’ont pas réussi à transformer cette manifestation — dans toute sa gloire de château gonflable pour les enfants, de soirée dansante et de jacuzzi — en une insurrection crédible.

Oui, il y avait et il y a encore quelques blocus frontaliers — mais pacifiques (le blocus le plus important à ce jour, au pont Ambassador entre l’Ontario et le Michigan, a été résolu avant que Trudeau n’invoque la Loi sur les mesures d’urgence). La désobéissance civile pacifique est un moyen admis pour attirer l’attention sur l’injustice lorsque les voies de recours ordinaires ont été épuisées. Pour les théoriciens, cette méthode ne doit s’appliquer qu’aux cas d’injustices sérieusement enracinées, où il existe une chance raisonnable que la désobéissance civile puisse atteindre le but souhaité.

La Révolution des châteaux gonflables sera écrasée

Cependant, les élites canadiennes, tant de gauche que de droite, malheureusement voient la présence des camionneurs dans la capitale et aux frontières comme une gêne, une sorte de verrue sur le visage de la nation. Pour eux, le problème n’est pas celui du mécontentement citoyen, mais celui de l’optique et de l’économie. Ils ne veulent pas entendre parler de l’impact de ces restrictions sur la vie des citoyens. Ils ne veulent pas procéder à une analyse publique des coûts-avantages ou fournir un plan clair pour éliminer les mesures Covid.

Leur attitude prouve que les lignes de communication ordinaires entre le peuple et le gouvernement ont été rompues. Il n’a pas été possible pour les camionneurs et leurs partisans de voir leurs griefs traités par des moyens civiques ordinaires. Parmi les conditions requises pour justifier la désobéissance civile, une au moins est remplie.

Cette désobéissance civile est tout ce que Trudeau peut invoquer pour justifier la Loi sur les mesures d’urgence, le raisonnement étant que la protestation continue et la désobéissance civile pacifique constituent une menace pour la sécurité nationale et l’économie. Pourtant, un gouvernement crédible aurait complètement évité cette situation en s’attaquant, ou du moins en exprimant une volonté d’évaluer, les souffrances qu’il inflige à son propre peuple. La Loi sur les mesures d’urgence n’est censée être invoquée qu’en dernier recours dans une véritable crise — la Loi sur les mesures de guerre, son prédécesseur, a été invoquée pour la dernière fois sous Pierre Trudeau en réponse à un réel danger terroriste impliquant de nombreux attentats à la bombe et l’enlèvement et le meurtre d’un ministre. [Voir la Crise d’octobre.]

Il est tout à fait vrai que les blocages coûtent énormément d’argent, contrôlent les principaux points d’accès au pays, agacent les États-Unis, le meilleur client de pièces automobiles du Canada, et donnent une mauvaise image du gouvernement Trudeau. Mais au lieu de punir les symptômes, pourquoi les gouvernements fédéral et provinciaux n’ont-ils pas cherché à s’attaquer à la cause ? Trudeau et son équipe semblent avoir délibérément laissé cette crise se développer, enflammé la situation avec un langage insultant et méprisant. Trudeau a attendu le moment où il a estimé qu’il aurait suffisamment de soutien aux différents échelons du pouvoir pour faire taire les dissidents et prendre le contrôle du compte bancaire de chacun pendant qu’il y était.

Il s’agit de méthodes totalitaires, pas de méthodes d’une nation civilisée et justement gouvernée. Ce qui est particulièrement remarquable dans le discours du gouvernement au cours des deux dernières semaines, c’est que la Covid a été relayée au second plan. Personne au pouvoir ne semble véritablement préoccupé par autre chose que de garder la mainmise et de sauver la face. Les deux tiers de la population canadienne appuient maintenant l’abandon de toutes les restrictions.

Il commence à devenir clair que ces restrictions n’ont rien à voir avec la Covid. Ces mesures ne fonctionnent pas et les restrictions de voyage sont inutiles alors que la Covid s’est déjà répandue dans le pays. Mais le gouvernement ne lâchera rien. Plus de 80 % des Canadiens sont vaccinés. Ils veulent que 100 % soient vaccinés. Pourquoi ? Pour qu’ils puissent déplacer les poteaux de but et exiger une autre preuve de conformité ? Le message est clair : participer à la vie normale est un privilège, pas un défaut. Seuls ceux qui sont « en conformité » peuvent participer.

Les Canadiens ne veulent pas que la participation à la vie normale devienne un privilège accordé uniquement sur ordre du gouvernement. C’est à cela que servent ces protestations. Mais leur objectif ne sera pas atteint tant que le système de passeport vaccinal n’aura pas disparu. Même si certaines provinces disent qu’elles abandonnent les laissez-passer vaccinaux, elles maintiennent l’existence de ces systèmes. Il reste légal pour les entreprises de l’imposer à leurs employés ou à leur clientèle. Mais ce système de code QR doit être démantelé et son utilisation rendue illégale. C’est la pierre angulaire d’un éventuel programme de crédit social — un rêve totalitaire. Ne le laissez pas devenir réalité, Canada.



Deux Premiers ministres (Alberta et Saskatchewan) et 16 gouverneurs d’États américains écrivent à Biden et Trudeau pour qu’ils lèvent les restrictions vaccinales aux frontières


Le Professeur Jordan Peterson (l’auteur canadien le plus lu) est fort remonté :

Continuez à monter la barre, espèce d’imbéciles fanfarons intimidateurs. Vous avez maintenant étendu le contrôle arbitraire du gouvernement à l’assurance automobile et aux banques, et cela est censé apporter la paix et rassurer les Canadiens @OmarAlghabra

Et voici que Justin Trudeau a recours à la même vieille scie et ose dire à une députée juive, Mélissa Lantsman, qu’elle se tient aux côtés de personnes qui agitent des croix gammées (1 personne anonyme dans une énorme manifestation, peut-être même un agent provocateur ?) Trudeau fils a refusé de s’excuser (malgré quatre demandes) après le tollé que « sa réponse » désormais machinale avait suscité aux Communes.

Maîtrise du français: le coup de barre n’a pas été donné

Contrairement à ce qu’affirme le gouvernement Legault, l’Association québécoise des « professeur-e-s » [sic] de français considère qu’il reste encore beaucoup à faire pour améliorer la maîtrise du français sur les bancs d’école, puisque «le coup de barre» n’a pas été donné.

«Le coup de barre, les enseignants l’ont plutôt reçu dans le front à plusieurs reprises depuis les dernières années, en raison de plusieurs manques à gagner dans leurs conditions de travail», lance la présidente de l'AQPF, Katya Pelletier.

Mme Pelletier tenait à réagir aux propos du ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, qui estime avoir donné «le coup de barre nécessaire» pour permettre aux élèves d’améliorer leurs compétences en français, après avoir mis en place différentes mesures d’aide dont les impacts se feront sentir dans les prochaines années. 

Plusieurs réactions

Le ministre a tenu ces pro­pos à la suite d’un dos­sier publié par Le Jour­nal qui pré­sen­tait des solu­tions pour amé­lio­rer le français sur les bancs d’école, alors que 40 % des élèves qué­bé­cois échouent en ortho­graphe à la fin du secon­daire.

Or, les décla­ra­tions du ministre Roberge ont sus­cité de vives réac­tions dans les rangs des ensei­gnants membres de L’AQPF, qui voient les choses tout autre­ment sur le ter­rain.

L’APPF recon­naît que des boni­fi­ca­tions ont été faites dans la for­ma­tion conti­nue, de même que dans le finan­ce­ment rat­ta­ché à l’embauche de pro­fes­sion­nels et à l’achat de livres. Mais ce n’est pas suf­fi­sant, indique sa pré­si­dente.

« C’est le début d’un pro­ces­sus, ça ne va pas tout régler », affirme Katya Pel­le­tier.

Pénurie de main-d'oeuvre

La for­ma­tion conti­nue est main­te­nant obli­ga­toire, mais les ensei­gnants n’ont aucune obli­ga­tion de se per­fec­tion­ner en français.

Des sommes sup­plé­men­taires sont dis­po­nibles pour embau­cher davan­tage d’ortho­pé­da­gogues ou d’ortho­pho­nistes dans le réseau sco­laire, mais plu­sieurs postes sont vacants en rai­son de la pénu­rie de main-d’œuvre.

Les profs ont accès à plus de livres, mais encore faut-il qu’ils soient mieux for­més pour bien les uti­li­ser en classe.

Pour y arri­ver, L’AQPF réclame d’abord un état des lieux afin de bien cer­ner les dif­fi­cul­tés des élèves et les besoins des ensei­gnants, ce qui per­met­tra de mieux inter­ve­nir grâce à des orien­ta­tions claires.

La pénu­rie de pro­fes­sion­nels dans le réseau sco­laire, qui existe depuis plu­sieurs années, est un autre défi impor­tant.

« Il n’y en a pas, de per­son­nel, pré­sen­te­ment. On a besoin d’ortho­pé­da­gogues et d’ortho­pho­nistes. C’est criant », affirme Mme Pel­le­tier.