vendredi 9 novembre 2007

La FAE incite la Ministre à résister aux « experts », pères du « renouveau pédagogique »

Pierre St-Germain, président de la Fédération autonome de l'enseignement (FAE) a envoyé à plusieurs journaux québécois, dont le Devoir, une lettre pour encourager la ministre Courchesne à résister aux « apôtres des dogmes du socioconstructivisme et de l'approche par compétences ».

Il ajoute :
Même si les géniteurs de cette réforme bancale, qui se cachent dans les officines du ministère, du Conseil supérieur de l'éducation et de certaines facultés universitaires, livrent à Mme Courchesne les mêmes menaces qui furent proférées contre Galilée quand il a osé remettre en question les préceptes divins, elle doit s'inspirer de ce grand scientifique et affirmer « pourtant, elle ne fonctionne pas cette réforme ».

La ministre doit résister au chant des sirènes de ses sous-ministres. Elle doit aussi résister à certains chercheurs qui, bien que cette réforme et le renouveau pédagogique soient leur pain et leur beurre, n'ont jamais livré d'études prouvant l'efficacité du socioconstructivisme et de l'approche par compétences. Depuis l'implantation de la réforme, le personnel enseignant et les parents ont multiplié les cris d'alarme. Le constat fait consensus : le bagage de connaissances des élèves n'a jamais été aussi mince depuis que l'enseignement est axé sur le savoir-faire plutôt que les savoirs.
La FAE a raison de s'insurger contre le rôle des experts qui imposent à tous leurs préférences en matière éducative sans que celles-ci aient fait leur preuve. Mais la Fédération ne devrait pas seulement encourager la ministre à se montrer courageuse, elle devrait également tirer la conclusion logique de l'épisode tragicomique du « renouveau pédagogique » : seule la liberté scolaire et pédagogique permettra à la fois plus de souplesse et plus de choix. On pourra de la sorte éviter que tous les écoliers québécois soient à nouveau pris en otages par les réformes recommandées par des experts sans le consentement des parents. Il faut que cesse l’imposition par l’État d'un programme et d'une pédagogie commune à l'ensemble des écoles québécoises.