mardi 26 décembre 2023

Corée — « la concurrence intense, particulièrement dans l'éducation » une des causes de la sous-fécondité, selon le président

Une plateforme de cyber-commerce sud-coréenne a annoncé avoir vendu, sur les neuf premiers mois de l’année, plus de poussettes pour les animaux de compagnie que pour les enfants. L’entreprise sud-coréenne de vente en ligne Gmarket a rapporté, le 25 décembre, une donnée inédite dans son histoire : elle a vendu, au cours des trois premiers trimestres de l’année 2023, plus de poussettes pour animal (57 %) que pour bébé (43 %).
 
C'est dans ce contexte que le président Yoon Suk Yeol (prononcé plutôt Youn Sok Yol, ci-contre) a prescrit mardi 26 décembre un changement de perspective sur la question de la chute de la natalité en Corée du Sud, soulignant la nécessité d'identifier les causes et de déterminer des solutions efficaces.

Yoon (Youn) s'exprimait à ce sujet lors d'une réunion de son cabinet, alors que le taux de fertilité du pays, déjà le plus faible au monde, a subi une nouvelle baisse cette année, ce qui est perçu comme le dernier revers en date pour un gouvernement qui disait vouloir s'attaquer à ce problème. D'après Statistique Corée (KOSTAT), ce taux a atteint un nouveau plus bas avec 0,7 au troisième trimestre de 2023. Il devrait être de 2,1 pour permettre le remplacement démographique et maintenir la population du pays à 51 millions d'habitants.

«Le problème des faibles taux de natalité nécessite que nous portions un regard plus sérieux sur la situation et que nous réfléchissions aux causes et aux solutions d'un point de vue différent de celui employé jusqu'à présent», a déclaré Yoon.

Le président a notamment pointé le fait que des spécialistes attribuent ce phénomène à la concurrence intense, particulièrement dans l'éducation. Selon lui, les efforts devraient dès lors se concentrer sur le traitement et la résolution de tels problèmes. «Le temps presse», a-t-il averti. «J'espère que toutes les agences gouvernementales s'attaquent à ce problème du faible taux de natalité avec le sentiment d'être prêt.»

Yoon (Youn) a aussi réitéré son engagement à mener à bien trois réformes cruciales dans le système de retraite du pays, l'emploi et l'éducation, trois secteurs qu'il considère comme substantiels pour faire progresser le potentiel de croissance du pays. Il a également demandé à chaque agence publique d'appliquer au plus vite le budget de l'Etat pour l'année prochaine, après son adoption la semaine passée par l'Assemblée nationale, afin de soutenir le bien-être de la population. «Le budget approuvé s'aligne avec les principes du gouvernement pour une fiscalité saine», a-t-il commenté.

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La Nouvelle-Zélande va supprimer les directives wokes sur l'éducation sexuelle dans les écoles

Le nouveau gouvernement néo-zélandais de droite s’est engagé à supprimer le programme d’éducation sexuelle en vigueur dans le pays.


Le Premier ministre Chris Luxon a déclaré qu’il souhaitait « un programme d’éducation sexuelle bien défini, approuvé par des experts ».

POINTS CLÉS    

  • Le nouveau gouvernement néo-zélandais est une coalition entre le parti de centre-droit National, les libertaires ACT et le parti populiste NZ First.
  • Inclusion d’une clause visant à supprimer l’éducation au genre et à la sexualité dans les accords de coalition
  • Le Premier ministre Chris Luxon a déclaré que les parents et les écoles continueraient à jouer un rôle dans l’éducation sexuelle.

La suppression de l’éducation sexuelle n’est qu’un des nombreux domaines dans lesquels le nouveau gouvernement de droite a annoncé une « guerre contre les wokes ».

La participation des transgenres aux sports, la législation sur les armes à feu, les droits constitutionnels dont jouissent les Maoris et l’utilisation de la langue maorie sont tous dans la ligne de mire du gouvernement national de Chris Luxon.

Le nouveau gouvernement néo-zélandais — une coalition entre le parti de centre-droit National, les libertariens ACT et les populistes NZ First — a déjà fait la une des journaux internationaux pour avoir abandonné les lois antitabac les plus strictes au monde.

Le nouveau gouvernement néo-zélandais supprime la première interdiction de fumer au monde.

La promesse de « recentrer le programme sur la réussite scolaire et non sur l’idéologie, notamment en supprimant et en remplaçant les directives relatives à l’éducation en matière de genre, de sexualité et de relations » a particulièrement attiré l’attention.

 L’extrémisme woke

L’inclusion dans les accords de coalition d’une clause visant à supprimer l’éducation au genre et à la sexualité, appelée RSE, a attiré l’attention parce que cette question n’avait pas été abordée lors de la campagne électorale.

La clause a été insérée à la demande de NZ First, qui est entré au Parlement avec 6,1 % des voix, alors que son leader Winston Peters faisait campagne contre « l’extrémisme woke ».

« Woke signifie que, comme beaucoup d’entre vous, vous vous êtes réveillé hier en pensant que vous en saviez beaucoup plus que le reste d’entre nous, et que vous aviez une plus grande conscience de ces questions », a déclaré M. Peters cette semaine.

Ces engagements ont été salués par les groupes de pression anti-trans Resist Gender Education (RGE) et Speak Up For Women, qui souhaitent également la suppression des salles de bains unisexes dans les écoles.

Les lignes directrices actuelles en matière d’éducation sexuelle exigent que les écoles consultent les parents sur ce qu’elles enseignent et sur la manière dont elles l’enseignent, et qu’elles donnent aux parents la possibilité de retirer leurs enfants des cours.

Vendredi, le Premier ministre Chris Luxon a déclaré que les parents et les écoles continueraient à jouer un rôle dans l’éducation sexuelle.

« Toutes les questions qui nous ont été soulevées au cours de l’année écoulée l’ont été par des parents au sujet de certains cours d’éducation sexuelle », a-t-il déclaré à des journalistes à Auckland. M. Luxon a déclaré qu’il souhaitait « un programme (d’éducation sexuelle) bien défini, approuvé par des experts, qui garantisse que le contenu est adapté à l’âge des élèves, que les parents ont été consultés et, surtout, qu’ils ont la possibilité de se retirer du programme ».


 

Source : SBS News/AAP

Poilièvre sur l'immigration : pas de cible chiffrée, elle doit être reliée à notre capacité de logement, au nombre d'emplois et de médecins

Le chef du Parti conservateur du Canada, Pierre Poilièvre, s’est assis avec Andrew Lawton de True North. On trouvera ci-dessous les extraits relatifs à l’immigration et à la démographie.  Rappelons que, en mai 2002, « Pierre Poilièvre ne s’oppos[ait] pas à l’augmentation de l’immigration annuelle à plus de 400 000 par an… »

Notons que Poilièvre positionne déjà la prochaine élection (probablement en 2025) comme celle sur la Taxe Carbone (et pas celle du logement ou de l’immigration).

Pierre Poilièvre. — Donc le gouvernement Poilièvre supprimera la taxe [sur le carbone]. Ce sera l’une des premières choses que je ferai lorsque je formerai le gouvernement. Les prochaines élections seront les élections sur la taxe carbone. Alors, décidez, soit vous quadruplez la taxe avec Trudeau, soit vous supprimez sur la taxe avec moi.

Andrew Lawton. — Lorsque vous parlez de logement, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Nous avons un pays qui construit 210 à 230 000 maisons par an. Certains chiffres récents suggèrent qu’il y a un ralentissement en cours. Si l’on juxtapose cela avec l’immigration et nous avons 500 000 résidents permanents qui arrivent par an au cours des 3 prochaines années auxquels il faut ajouter les travailleurs étrangers temporaires, les étudiants internationaux.

Acceptez-vous que l’immigration aggrave la crise du logement ?

— Eh bien, c’est un calcul très simple, si vous avez plus de familles qui arrivent que vous n’avez de maisons pour elles, cela gonflera les prix de l’immobilier. Cela ne fait aucun doute.

Je ne pense que même les libéraux semblent maintenant le reconnaître.

Mon plan marqué au coin du bon sens est de lier les chiffres de l’immigration aux chiffres de la construction de logements et c’est comme ça que nous allons retrouver des logements abordables.

Écoutez, nous avons construit moins de maisons l’année dernière qu’en 1972. Cinquante ans [plus tard], nous construisons moins de maisons.

En 72, nous avions une population de 22 millions de personnes, maintenant nous avons une population de 39 [40,5 en fait] millions. Nous devons construire quelque chose autour de 450 à 500 000 maisons par an, juste pour que les maisons restent aussi abordables qu’aujourd’hui avec le taux d’immigration actuel.

Nous construisons moins de la moitié de cela. Nous devrions en fait pouvoir construire 450 000 maisons si vous y réfléchissez. Nous avons construit la moitié de cette somme il y a 50 ans, lorsque notre population était la moitié de la nôtre. Juste sur une base par habitant, nous avons la main-d’œuvre, les terres et le bois pour le faire, mais nous devons éliminer la bureaucratie massive pour accélérer les permis et approuver davantage de constructions, c’est ce que je vais faire en exigeant que les villes autorisent 15 % de logements en plus par an comme condition pour obtenir un financement fédéral […].

— Sur l’immigration, ce ne sont pas seulement les logements qui doivent être pris en considération. Ce sont aussi les emplois, les services sociaux, etc. Avec votre connaissance du pays, pensez-vous que l’objectif du gouvernement libéral est trop élevé ?  Cet objectif de 500 000 immigrants par an.

— Ce n’est pas 500 000, c’est 1,2 million maintenant.

La réponse est que nous devons aligner ce nombre avec le nombre de maisons construites. La croissance de l’immigration ne doit pas dépasser la quantité de logements que nous ajoutons, le nombre de médecins que nous ajoutons et les emplois disponibles.

— Mais si vous étiez Premier ministre aujourd’hui, quel serait ce chiffre ?

— Je n’ai pas d’objectif pour cette année, mais ce que je dirais, c’est que quand j’annoncerai mon programme la croissance démographique sera explicitement reliée à la croissance du parc de logements, à la croissance du nombre de médecins et d’infirmières et à la disponibilité d’emplois.

— Ce chiffre pourrait donc être plus bas ?

— Il sera mathématiquement motivé et non pas par des objectifs arbitraires pour générer de gros titres affichant notre vertu comme nous le faisons actuellement. Cela sera mathématiquement motivé par la croissance du parc immobilier, la croissance du nombre de médecins et d’infirmières pour soigner les gens et la disponibilité des emplois.

— Mais si je devais vous citer simplement le nombre que vous avez vous-même utilisé lors d’échange…

— Bien sûr, mais je ne peux pas parce quand je formerai un gouvernement (probablement en 2025) nous devrons fixer les chiffres en fonction des conditions de cette année-là.

— Lorsque vous regardez la croissance démographique au Canada, nous avons un taux de fécondité qui est d’environ 1,40 en ce moment, pensez-vous que c’est un problème ou pensez-vous que c’est juste un fait et que le gouvernement doit simplement s’y adapter ?

— C’est un problème. C’est un symptôme de la crise du logement. C’est très simple, vous savez, si vous ne pouvez pas vous permettre une maison avant l’âge de 42 ans, soyons francs, l’horloge biologique d’une femme est presque épuisée à ce moment-là. Donc même les couples qui veulent des enfants se disent où allons-nous les mettre, on ne va pas avoir des enfants alors que nous habitons le sous-sol de nos parents, nous ne pouvons pas les élever dans un appartement loué de 400 pieds carrés (40 m²). Alors où allons-nous mettre les enfants que nous voulons avoir et ils se disent en ce moment qu’il n’y a nulle part où les mettre parce qu’il n’y a pas de maison où vivre ? Donc lorsque nous résoudrons la crise du logement, nous donnerons aux gens la liberté de prendre leurs propres décisions concernant les enfants à leur rythme.

— Le ministre de l’Immigration, Mark Miller, a proposé cette semaine un chemin vers l’amnistie pour les personnes qui sont au Canada illégalement. Serait-ce quelque chose que vous envisageriez en tant que Premier ministre ?

— Je soutiens l’immigration légale, les gens doivent venir légalement. Nous ne pouvons pas avoir une immigration illégale systématique. Comme lorsque les libéraux ont présidé à la crise au chemin Roxham qui a duré de nombreuses années, et d’autres formes d’entrée illégale. Elles provoquent le chaos dans le système et cela crée également du ressentiment parmi les gens qui respectent les règles. Quand je serai Premier ministre, nous rétablirons l’immigration légale et nous allons nous assurer qu’il n’y ait pas d’incitations perverses à enfreindre la loi.

— Je ne veux pas déformer vos dires, mais êtes-vous en train de dire pas d’« amnistie » ?

— Et bien, je ne pense pas que ce qu’il [Mark Miller] dit, c’est qu’il veut un chemin vers la résidence permanente. Pour ma part, la résidence permanente ne devrait être octroyée qu’aux gens qui viennent ici légalement et non à ceux qui ont délibérément enfreint les règles pour être dans le pays.