vendredi 30 avril 2021

Le juteux marché de l’éducation et de la formation diversitaires

En Californie, les affrontements idéologiques autour du controversé programme d’études ethniques sont enfin terminés, du moins pour l’instant. Le programme contesté a été approuvé par la législature de l’État en mars. Bientôt les lignes directrices destinées aux écoles secondaires seront diffusées aux conseils scolaires locaux à travers l’État.

L’été dernier, cependant, alors que les choses étaient encore indécises, les professeurs d’études ethniques et des bureaucrates de l’éducation, principaux instigateurs du nouveau programme, étaient furieux qu’il y ait la moindre résistance au programme d’études ethniques. « Je suis furieuse », avait alors déclaré Allyson Tintiangco-Cubales, professeur d’études ethniques à l’université d’État de San Francisco et principal architecte du programme controversé. Elle s’adressait à une réunion Zoom, rejointe par des collègues inquiets issus de tout l’État. Ils étaient en colère au sujet des révisions alors proposées au programme, qui, à leur avis, auraient porté atteinte à l’essence politique du programme. « Nous gifler ainsi au visage ! Ce n’est pas sympa. »

Les révisions imposées furent minimes et la législature aux mains des démocrates était presque certaine d’adopter le projet de loi — une loi qui exige que chaque école secondaire publique de l'État mette en place des classes d’études ethniques, en utilisant leur programme comme modèle. Ils étaient sur le point de réaliser leur rêve. Alors pourquoi la panique ?

Malgré tout le discours selon lequel ce programme serait un mouvement pour le bien social, une nouvelle aube pour les étudiants américains et une solution à l’oppression, les études ethniques sont aussi, surtout même, une industrie de service naissante. En effet, alors que les preuves de sa valeur éducative ou même sociale sont vivement débattues, ce qui n’est pas contesté, c’est que cette révolution éducative commence à être rentable — juteuse même.

En Californie, cela se traduit par des millions de dollars que le ministère de l’Éducation de l’État investira dans l’embauche de nouveaux professeurs d’études ethniques, de nouveaux administrateurs d’études ethniques et, surtout, d’une armée de consultants experts qui mettront en œuvre et superviseront le nouveau programme dans des milliers de salles de classe de Californie. En outre, les principales figures du mouvement ont déjà commencé à monétiser leur expertise, avant même la ratification du nouveau programme, en facturant leurs conseils auprès des écoles californiennes qui ont été les premières à adopter les programmes d’études ethniques.

La professeure Tintiangco-Cubales elle-même co-dirige un cabinet de conseil appelé Community Responsive Education Corp., qui a facturé 11 000 $ pour la formation des enseignants du district scolaire unifié de Poway (Sud de l’État), 65 000 $ pour un discours liminaire et une série d’ateliers de développement professionnel pour l’équipe de direction de l’école élémentaire de Chula Vista et 40 000 dollars « pour faciliter le développement d’unités et de cours d’études ethniques » au district scolaire élémentaire Jefferson, au sud de San Francisco. Mme Tintiangco-Cubales, qui n’a pas répondu à la demande du journaliste de Tablet de discuter de ses honoraires, travaille également en dehors de la Californie, notamment en tant que formatrice principale pour un consortium d’éducateurs de Boston dans le cadre d’un projet financé en partie par la Fondation NoVo de Peter Buffett.

Aujourd’hui, dans tout le pays, les programmes scolaires « antiracistes » sont très recherchés. À New York, les programmes de diversité, d’équité et d’inclusion (DEI) prospèrent dans les écoles privées élitistes. Conçus pour les écoles et les entreprises, ces programmes sont issus du même mélange de théorie critique de la race, de culpabilisation de la « fragilité blanche » et de mots à la mode sur lesquels sont fondées les études ethniques des écoles publiques.

 
Rien d’étonnant à ce que Tintiangco-Cubales ait semblé frustrée lorsque le ministère de l’Éducation de Californie menaçait de ralentir le processus d’approbation du programme qu’elle défendait. Elle et ses collègues avaient plus que leur réputation en jeu.

Le retour du racialisme, la vengeance de Gobineau ?

Les libéraux classiques craignent la gauche woke, le racialisme et  la décomposition de la société occidentale qu'ils produisent. C’est le cas de Douglas Murray dans sa Grande Déraison qui tente de sonner le tocsin philosophique : la philosophie woke est souvent contradictoire et nous mène vers de graves conflits. Certains comme Eric Kaufmann, auteur de Whiteshift, pensent qu’une prise en compte des intérêts culturels de la majorité blanche, même ou surtout parce qu’elle est déclinante, et un lent métissage pour intégrer les minorités dans une majorité blanche qui glisse (d’où le titre) et se métisse peuvent sauver les meubles et assurer une stabilité culturelle et politique durable.

Mais quels avantages les racialistes auraient-ils dans l’immédiat à adopter cette vision assimilationniste libérale ? 

Les personnes racisées (non blanches donc) n’ont-elles pas tout à gagner de la création de chasses gardées pour elles et d’un terrain multiculturaliste dans les domaines encore blancs ? On verra donc une reine bien blanche interprétée dans un film par une noire (ouverture à la diversité) mais il sera exclu qu’une traductrice blanche traduise une poétesse noire (ce serait de l’appropriation culturelle). Bref, le beurre et l’argent du beurre.

La recette semble fonctionner alors que les « blancs » sont culpabilisés, se taisent de peur d’être catalogués fascistes, racistes ou encore de suprémacistes blancs et que la démographie et le temps jouent contre eux, non seulement parce que les blancs sont de moins en moins nombreux et mais aussi parce qu’ils sont de plus en plus vieux et donc moins dynamiques, moins revendicateurs, moins belliqueux…

Pour le libéral classique Nicolas Baverez, les idéologies du racialisme et du décolonialisme qui promeuvent « la construction d’un homme nouveau, assigné à résidence par sa race, son ethnie, sa religion ou son sexe » et souhaitent une humanité « déchirée en races et en communautés irréductiblement opposées » n’ont d’autre point de départ que la doctrine politique du racisme établie au dix-neuvième siècle par Arthur de Gobineau.

Arthur de Gobineau publia L’Essai sur l’inégalité des races humaines entre 1853 et 1855. Sa thèse consistait à affirmer que l’histoire se confond avec celle des races, qui obéissent à une classification et un ordre stricts et immuables : « L’humanité est divisée en races selon une hiérarchie logique, permanente et indélébile. » Il en déduisait trois conclusions : la critique radicale de la démocratie fondée sur l’égalité entre les individus ; le bien-fondé de la colonisation qui assurait la domination de la race blanche censément supérieure ; la course inévitable des sociétés et des civilisations vers le néant du fait du métissage de la population.

Les idées de Gobineau, restées marginales en France, ont prospéré en Allemagne, notamment à travers son amitié avec Wagner, et aux États-Unis, où elles furent utilisées par les partisans de l’esclavage. Elles contribuèrent à la violente crise de la démocratie de la fin du XIXe siècle, marquée par une double poussée populiste et antisémite, puis à l’émergence du totalitarisme nazi.

L’ironie veut que les idées de Gobineau reviennent aujourd’hui en force sous le masque du racialisme et du décolonialisme, dont les tenants donnent raison à Pascal, qui rappelait que « qui veut faire l’ange fait la bête ». Certes, la hiérarchie des races, des sexes, des cultures ou des civilisations se trouve inversée : les Noirs, les métis, les femmes, les anciennes colonies, les pays du Sud ou l’islam sont érigés en modèles politiques et moraux ; les Blancs, les hommes, les Églises et l’Occident sont voués aux gémonies comme autant de figures de domination. Mais sous cette inversion des pôles pointe un raisonnement identique : les races et la colonisation seraient des structures permanentes et intangibles qui constitueraient le véritable moteur de l’histoire.

Dès lors que le racisme et le colonialisme sont présumés systémiques, les libertés fondamentales — à commencer par la liberté d’expression — sont formelles et se réduisent à un masque de l’oppression, comme chez Marx : ceci justifie de poursuivre la mort sociale et intellectuelle — voire physique — de ceux qui ne partagent pas ces idées à travers les mobilisations de la « woke culture », qui entend régir toutes les facettes de la vie intellectuelle, mais aussi économique, sociale et politique. La déracisation et le décolonialisme passent dès lors par la réécriture de l’histoire, par la censure.

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Maboula Soumahoro : le blanc ne peut pas être antiraciste, il ne peut avoir raison contre une Arabe ou une noire

Maboula Soumahoro, née le 3 février 1976 à Paris, est une angliciste française d'origine ivoirienne. Maître de conférences à l'université de Tours, elle inscrit son champ de recherche dans le cadre des « French diaspora studies »... (Ah, l'anglomanie, c'est d'un chic!) Elle travaille notamment sur les diasporas africaines aux États-Unis.

Cette brillante universitaire apparaissait dans un débat récent avec Mathieu Bock-Coté, elle n'est en rien marginale en France.

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mercredi 28 avril 2021

France — 1978, quand la gauche socialiste et chrétienne a fait échouer le rapatriement de centaines de milliers d'immigrés

Dans De la laïcité en France (Grasset, 2021), Patrick Weil, directeur de recherche au CNRS, rappelle un épisode qui le concerne directement. En 1978, Giscard et Barre décident de suspendre le regroupement familial et négocient un accord avec le gouvernement algérien de retour de plusieurs centaines de milliers de travailleurs algériens. Comme le note Weil, «la gauche et les églises se mobilisèrent contre ce projet de même que les gaullistes et les chrétiens-démocrates, et ils le firent échouer».  
 
À la même époque, le Conseil d’État (encore lui) rejeta par le célèbre arrêt Gisti, la suspension du regroupement familial.

La vaccination ethno-raciale existe en Ontario... et au Québec comme aux États-Unis

Matthieu Bock-Coté s’insurge ce matin que la vaccination raciale existe en Ontario :

[…] En début de semaine, on apprenait qu’à Hamilton, en Ontario, une stratégie vaccinale fondée sur des critères raciaux a été mise en place dans certains quartiers.

Pour la justifier, on explique que les « populations racisées », comme on dit, sont davantage victimes de la pandémie.

Solution : Hamilton vaccinera en accordant une priorité vaccinale aux « racisés ». Vous avez la couleur de peau priorisée par la bureaucratie diversitaire ? Vous aurez droit à votre dose. Vous n’avez pas la bonne. Attendez. Entre les voisins, on triera.

Qu’on se comprenne bien : il ne s’agit pas seulement de constater qu’en certains quartiers, la pandémie frappe plus fort et qu’on décide donc d’en faire une zone de vaccination prioritaire — quartiers par ailleurs composés de communautés minoritaires qui, pour diverses raisons, sont davantage frappées par la crise. Une telle mesure est absolument légitime.

Il s’agit de dire qu’en ces quartiers, la priorité vaccinale sera accordée selon la couleur de la peau. En gros, en ces quartiers, on triera entre les voisins à partir de ce critère. Ce sont les nouvelles lois raciales des années 2020. Elles se veulent toutefois progressistes.

Imagine-t-on une meilleure manière de créer des tensions raciales, et d’illustrer que dans le pays du multiculturalisme radical, une forme de discrimination ethnique inversée s’opère ?

On aura beau nous expliquer par de beaux grands mots savants et des théories tarabiscotées que le racisme antiblanc est une impossibilité logique, c’est pourtant devant cela que nous nous retrouvons.

En prétendant corriger au Canada des injustices à l’américaine, on en vient à créer de la ségrégation ontarienne.

Je suis convaincu que l’immense majorité des personnes issues des communautés ethniques elles-mêmes jugent inacceptable une telle décision. […]

Il semble avoir échappé au chroniqueur et essayiste que la vaccination ethnique (raciale) existe aussi au Québec :

Les autochtones de 18 ans et plus habitant Montréal pourront se faire vacciner contre la COVID-19 à partir de vendredi, alors que les membres de la communauté inuite peuvent y avoir accès depuis lundi.

Des sites de vaccinations leur seront exclusivement dédiés afin d’offrir un espace sécuritaire et adapté aux besoins culturels des membres des communautés autochtones de la région de Montréal et pour pouvoir rejoindre les aînés.

Les services sont destinés exclusivement à la population autochtone et aux membres de leur famille. De plus, dans le but d’assurer la même couverture vaccinale que celle déjà offerte à plusieurs autres communautés autochtones de la province, la vaccination sera accessible aux adultes de 18 ans et plus et leur famille, pour limiter les déplacements interrégionaux.

Les travailleurs ayant un lien d’emploi avec une organisation du Nunavik, les personnes ayant une présence sur le territoire prévu de 4 mois ou plus dans l’année et les travailleurs cycliques (construction, mine, Hydro-Québec) peu importe la durée de leur présence sur le territoire peuvent également être vaccinés depuis lundi.

Entre-temps, dans la Métropole (au sud de la frontière), notre président américain s’est félicité de la vaccination raciale : « J’ai dit dès le début que nous allions combattre ce virus avec équité — équité pour tous. C’est un fait, si je ne me trompe pas, il y a plus d’aînés latino-américains et afro-américains qui ont été vaccinés en pourcentage que d’aînés blancs. Ces chiffres sont également un signe de progrès sur ce front. ».

Ce qui est quand même déroutant. Biden répète son mot fétiche « équité ». Mais nous pensions que « équité » signifiait arriver au même résultat (égalité des résultats, plutôt qu’égalités des chances) ? Si cela est vrai, pourquoi Joe Biden se vente-t-il de différents résultats dans la vaccination et l’appelait-il cela l’« équité ». Le mot équité aurait-il un autre sens ? Tout simplement discrimination raciale ?

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CDC recommande que les «travailleurs essentiels» soient vaccinés avant les plus de 65 ans, même si cela entraînera davantage de décès. Parce que, selon les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies, il serait immoral (contraire à l’éthique) d’accorder la priorité aux personnes âgées sachant qu’elles ne sont pas assez diversifiées sur le plan racial (comprendre trop blanches).

Colombie-Britannique: trois parents pour un enfant

En Colombie-Britannique, une juge vient d’ordonner que « les trois membres d’une “triade” polyamoureuse » soient enregistrés comme parents d’un petit garçon de deux et demi. Contre l’avis du procureur général. 

Mais pour la juge, Sandra Wilkinson, la loi provinciale sur la filiation présentait une « lacune » qui empêchait jusque-là Olivia d’être mère légale d’un enfant qu’elle « considère » comme son fils.

Olivia vit avec Bill et Eliza depuis 2016. En 2018, Eliza a donné naissance à Clarke, dont Bill est le père biologique. Clarke ayant été conçu naturellement, Eliza et Bill ont été reconnus automatiquement comme ses parents sur son certificat de naissance, mais Olivia voudrait aussi être « parent à part entière ». Si Clarke avait été conçu par procréation assistée, Olivia, Bill et Eliza « auraient pu conclure un accord pour que tous soient déclarés parents en vertu d’un article différent de la loi sur le droit de la famille ». Pour la juge, il s’agirait donc d’un oubli : « le législateur n’a pas prévu la possibilité qu’un enfant puisse être conçu par voie sexuelle et avoir plus de deux parents », déclare-t-elle.

Dans un précédent en 2018, un tribunal de Terre-Neuve-et-Labrador avait autorisé trois membres d’une relation polyamoureuse à être enregistrés comme parents d’un bébé. Toutefois dans ce cas la relation impliquait une femme et deux hommes, et « on ne savait pas lequel des hommes était le père biologique ».

Source : CBC, la décision

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lundi 26 avril 2021

Gala des Oscars 2021 bat des records de diversité, son audience désastreuse atteint un creux historique

La cérémonie des Oscars 2021 a été regardée par le plus petit nombre de spectateurs depuis les audiences sont mesurées. Le Figaro qui passe pour un journal de droite (il y a quelques chroniqueurs de droite, c’est vrai) se félicitait que « la cérémonie bat des records de diversité ». À vrai dire le ton semble, une nouvelle fois, avoir été donné par une dépêche de l’Agence France Presse qui sert de base à l’article du Figaro. L’AFP est très politiquement correcte et fidèle à la pensée diversitaire.

Seuls 9,85 millions de téléspectateurs ont assisté à la cérémonie de dimanche où Searchlights « Nomadland » a remporté le premier prix et Netflix a remporté le plus de victoires. Cela représente une baisse de près de 59 % par rapport aux 23,6 millions de téléspectateurs qui ont allumé leur téléviseur pour le programme l’année dernière, selon les premiers chiffres nationaux rapides publiés par Nielsen.

La troisième émission consécutive sans hôte de l’Académie a rassemblé 1,9 % des adultes de 18 à 49 ans, un marché démographique clé pour les annonceurs, une baisse de 64 % par rapport à 2020.

En 2020 déjà, malgré tout le ramdam des médias sociaux autour des Oscars, la cérémonie de remise des prix avait atteint un point historiquement bas dans ses cotes d’audience. Comparé aux 29,6 millions téléspectateurs en 2019, le nombre de téléspectateurs pour la cérémonie annuelle de remise des prix était tombé à 23,6 millions en 2020 ce qui représentait une baisse de plus de 20 %, selon Nielsen. Il s’agissait des cotes les plus basses pour l’émission depuis 2018, année où environ 26,5 millions de téléspectateurs l’ont écoutée. 

En 2014, les Oscars avaient été suivi par une audience moyenne de 43 millions de téléspectateurs aux États-Unis.

À l’horizon 2024, seules les productions qui se soumettront à une batterie de critères précis seront éligibles à l’Oscar du meilleur film. Un cahier des charges détaille la liste des conditions à remplir pour être admis à concourir. Les films devront montrer à l’écran au moins un acteur dont l’origine est mentionnée sur une liste dressée dans le texte (Latino, Asiatique, Africain, issu d’Afrique du Nord ou du Moyen-Orient, etc.). Cette réforme devrait permettre selon le président de l’académie, David Rubin, et la PDG des Oscars, Dawn Hudson d’être « un catalyseur pour un changement durable et essentiel dans l’industrie du cinéma ». Dans une démocratie qui se prétend libérale comme les États-Unis, de telles règles racialistes qui encadrent la création artistique n’interpellent pas ceux qui sont pourtant si prompts à dénoncer la Russie ou la Chine dans leurs excès liberticides. Comme dans tous les totalitarismes, la culture devient un outil. Sa vocation ne serait pas la beauté ou l’émotion, mais la propagande de la morale de l’élite contemporaine progressiste. Un film sera sélectionné s’il se plie aux modes diversitaires et milite en faveur de la lutte des minorités favorisées (les hommes blancs, âgés de surcroît, sont déjà minoritaires aux États-Unis). La primeur sera donnée au respect d’une liste de normes politiques et non sur la base de considérations artistiques.

Rappelons que les résultats d’Hollywood ont été désastreux en 2020 et 2021 s’annonce à peine mieux et que le cinéma chinois l’a dépassé misant sur une production locale plus importante et d’inspiration nationaliste, voire martiale.  (Cinéma — le marché chinois a dépassé le nord-américain, part d’Hollywood s’effondre en Chine et Tribunal chinois : manuel peut qualifier l’homosexualité de trouble psychologique, que feront les sociétés américaines wokes ?)

Il s'agit de moins en moins d'honorer les meilleurs divertissements mais de prêcher la politique progressiste, ce qui ennuie inévitablement ceux qui sont en désaccord. Un producteur récemment en lice pour les Oscars a déclaré, sous la promesse d'anonymat, que l'analyse de l'audience de la cérémonie faite minute par minute indiquait que «de vastes pans » de téléspectateurs changeaient de chaîne lorsque les artistes commençaient à donner leur avis politique.

Pendant ce temps donc Le Monde et le Figaro publiaient en substance des articles de même acabit louant l’aspect diversitaire de la cérémonie. Ci-dessous un extrait de la version du Figaro.

Acteurs de couleur surreprésentés parmi les nommés, femmes et cinéastes d’origine asiatique en lice pour le prix du meilleur réalisateur… Les Oscars battent cette année des records de diversité. Le résultat d’un réel changement, et non d’un simple hasard dû à la pandémie.

L’un des facteurs de ce virage a sans doute été la réforme engagée par l’Académie. L’institution à l’origine du prestigieux prix cinématographique a travaillé à élargir le recrutement de ses membres et faire en sorte qu’ils reflètent davantage la société.

« Je pense que ces Oscars resteront dans les mémoires comme ceux où les changements introduits voici six ans, dans la foulée de #OscarsSoWhite, ont tenu promesse », se réjouit l’acteur noir américain Dwayne Barnes (Menace II Society), dans un éditorial sur le site spécialisé Deadline.

Le défunt Chadwick Boseman et Viola Davis (Le Blues de Ma Rainey), Daniel Kaluuya (Judas & The Black Messiah) et la Sud-Coréenne Yuh-Jung Youn (Minari) ont tous de bonnes chances de l’emporter dimanche chez les acteurs. Quant à Chloé Zhao, née en Chine, elle est favorite pour l’Oscar du meilleur réalisateur avec Nomadland. [Note du carnet : le triomphe de Chloé Zhao aux Oscars a été censuré en Chine...]

Une refonte des membres de l’Académie

La campagne #OscarsSoWhite avait été lancée en janvier 2015 sur les réseaux sociaux pour dénoncer l’écrasante majorité de candidats blancs récompensés cette année-là par une Académie essentiellement composée d’hommes anglo-saxons âgés.

Sous pression, l’Académie avait en effet reconnu en 2016 que ses 6000 membres de l’époque étaient à 93 % blancs et à 76 % des hommes, avec un âge médian de 63 ans. Elle avait annoncé dans la foulée un doublement des femmes et de membres issus de minorités ethniques d’ici 2020 pour insuffler du sang neuf dans ses effectifs.

Le pari a été tenu l’été dernier, et les professionnels votant pour les Oscars comptent désormais environ 33 % de femmes et 19 % de membres issus des « minorités sous-représentées » (1787 au total). « Il aura fallu quelques années pour que ça prenne, mais il y a toutes les raisons d’espérer que ce changement (…) n’est pas un aléa », écrit Dwayne Barnes, soulignant s’être longtemps « rendu à d’innombrables auditions en ayant l’impression que les dés étaient pipés ».

La « combinaison parfaite »

Après #OscarsSoWhite ont suivi les mouvements exigeant la reconnaissance des femmes dans tous les métiers du cinéma, devant et derrière la caméra, impulsés par les révélations de l’affaire Weinstein.

« Tout ça a vraiment secoué le cocotier. Et cette année pour la première fois, parce que le Covid-19 a repoussé le calendrier des grosses productions, ça a laissé le champ libre à d’autres films », analyse Sasha Stone, fondatrice du site Awards Daily qui scrute les prix cinématographiques depuis 1999 et fait référence à Hollywood. « Or, il se trouve que beaucoup de ces films étaient faits par des cinéastes de couleur et des femmes », explique-t-elle.

Avec les salles fermées et les spectateurs contraints à utiliser la diffusion en sur internet, « c’était la combinaison parfaite ». « Il y avait les films, la communauté du cinéma et ils pouvaient faire ce qu’ils voulaient sans avoir à se soucier du box-office », estime Sasha Stone.

L’ampleur prise par la vidéo à la demande durant la pandémie a « certainement joué », car « on a observé que la diversité à la télévision avait augmenté bien plus rapidement qu’au cinéma », confirme Darnell Hunt, sociologue spécialisé dans la représentation des minorités dans les médias à l’université de Los Angeles.

Le succès de la diffusion en continu « a contribué à soumettre à l’Académie un éventail de films bien plus diversifiés que ce qu’ils ont l’habitude de voir et ça s’est traduit dans les nominations », estime le chercheur, qui mène chaque année depuis 2014 une étude sur la diversité à Hollywood.

Les Oscars, la « salade » d’Hollywood

Pour lui comme pour Sasha Stone, les fulgurants progrès réalisés par l’Académie ne seront sans doute pas aussi spectaculaires dans les années à venir, mais il « n’imagine pas que ça puisse redevenir comme avant ».

« Tout va dans la bonne direction, l’Académie continue à être plus diverse et a introduit pour la catégorie du meilleur long-métrage de nouveaux critères » qui devraient renforcer dès 2022 la présence des minorités ethniques, des femmes et des personnes LGBT, à la fois devant et derrière l’écran.

Cela sera-t-il suffisant pour faire changer Hollywood dans son ensemble ? Sasha Stone l’espère, mais relève que « les prix cinématographiques sont aujourd’hui vraiment déconnectés du box-office, ils sont devenus une niche ». Or l’industrie du cinéma cherche selon elle avant tout à « faire de l’argent ».

« Si les réalisateurs masculins rapportent davantage, ils continueront à être engagés. Et si les acteurs blancs génèrent plus d’argent, ils continueront à être engagés », dit-elle.

Hollywood « veut gagner de l’argent, mais veut aussi avoir une bonne image et les Oscars les aident pour ça. C’est comme McDonald’s : ils vendent des Big Macs dans le monde entier, mais ils ont cette salade qui donne l’impression qu’ils se soucient de la santé. C’est ce que les Oscars sont pour Hollywood : la salade ».

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Les personnes racisées homosexuelles contre le métissage ?

Rappelons que les « racisés » sont censés devenir conscients de leur race par la société raciste (blanche) qui les renvoie contre leur gré à leur phénotype.

Mais voilà que les gamètes de ces homosexuels seraient aussi racisées et qu’ils ne veulent pas les mélanger… Pas de métissage entre homosexuels racisés…


Source : Têtu (magazine homosexuel)

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Les primes russes pour tuer des soldats occidentaux, une intox ? (degré de confiance « faible à modéré »)

C’était le scandale de l’été 2020 aux États-Unis.

Moscou avait offert des primes à des militants liés aux talibans pour attaquer les forces de la coalition américaine en Afghanistan, c’est ce qu’avait rapporté le New York Times dans une exclusivité fondée entièrement sur des sources anonymes. Pire encore, ajoutait l’article, le président de l’époque, Donald Trump, avait été informé de ces primes et il avait décidé de ne rien y faire. Honteux comportement !

Le New York Times avait été suivi par le Washington Post et le Wall Street Journal qui avaient publié les mêmes « révélations » avec la même indignation.

Les experts, les journalistes et les législateurs avaient répondu à ces prétendues révélations explosives avec un mélange d’horreur et de fureur vertueuse, beaucoup d’entre eux ressuscitant le conte, populaire parmi les démocrates, selon lequel Trump était redevable au président russe Vladimir Poutine pour son élection en 2016. Rappelons que ces mêmes journalistes et législateurs démocrates avaient alimenté pendant trois ans de 2017 à 2019 l’idée que Trump avait conspiré avec des Russes pour remporter l’élection présidentielle contre Hillary Clinton. Sans aucune preuve. La commission Mueller qui enquêta pendant trois ans sur ces allégations ne trouva aucune preuve dans ce sens. (Les mêmes médias de grand chemin progressistes aiment accuser les partisans de Trump de complotisme…)

L’Agence France Presse (Presque) et Radio-Canada avaient pondu plusieurs articles sur le sujet : « Trump dit ne pas avoir été informé de primes russes pour tuer des soldats occidentaux ». L’article poursuivait « Que le président Trump ait été informé ou pas, son administration savait, a relevé la cheffe des démocrates au Congrès, Nancy Pelosi, sur la chaîne ABC News. […] Si le milliardaire républicain ne ment pas, cela implique que son administration a choisi de ne pas l’informer, et cela montre qu’elle est soucieuse de ne pas évoquer la Russie avec lui, a estimé Mme Pelosi. Pour elle, le président veut ignorer toutes les allégations contre la Russie. Il lèche les bottes de Vladimir Poutine de toutes les manières possibles, a-t-elle encore assené, en lui reprochant de s’intéresser davantage à son image qu’à creuser le fond de l’affaire. L’ancien conseiller à la Sécurité nationale John Bolton, en conflit ouvert avec Donald Trump, à qui il vient de consacrer un livre au vitriol, a abondé dans le sens de la cheffe démocrate lors d’un entretien sur CNN. »

La dépêche de l’Agence France-Presse qui reprenait la rumeur du New York Times reprise par Radio-Canada.

Mais voilà que, maintenant, l’administration Biden concède que la communauté du renseignement américaine n’a jamais eu qu’une confiance « faible à modérée » dans cette histoire de primes. Selon le Daily Beast, : « Traduit du jargon des barbouzes, cela signifie que les agences de renseignement ont trouvé que l’histoire est, au mieux, non prouvée et peut-être fausse. »

Oui, il est étonnant que les mêmes personnes qui ont allégué, sans preuve, que le juge de la Cour suprême Brett Kavanaugh était un violeur (en tournantes) en série et que Trump s’était « entendu » avec les Russes pour voler les élections de 2016, comment ces gens peuvent-ils donc s’être probablement à nouveau laissé berner par un scandale infondé, mais qui allait dans le sens de leurs préjugés ? Ce n’est évidemment pas dans leur genre.

Plus sérieusement, le fait que l’article du New York Times, signé par trois journalistes et fondé sur une simple source anonyme, a été publié au cours d’une année électorale et qu’il a compliqué les efforts de Trump pour retirer les troupes américaines d’Afghanistan sont deux détails importants. Il s’agissait d’abord de nuire à Trump, peu importait la véracité de ce nouveau scandale.

On apprend donc maintenant que cette affaire de primes aurait été lancée par un détenu qui a simplement dit à ses geôliers ce qu’il pensait qu’ils voulaient entendre.

« Les articles sur les “primes” se fondaient sur des “rapports sur les détenus” — ce qui soulève la possibilité que quelqu’un ait dit à ses geôliers afghans alliés aux États-Unis ce qu’ils pensaient nécessaire pour sortir de sa geôle », note le Daily Beast, citant un officiel de la Maison-Blanche de Biden.

Chose effarante quand on se rappelle que le Washington Post a affirmé en juin 2020 qu’il avait confirmé les reportages du New York Times. Confirmé quoi, exactement ?

Le responsable de l’administration Biden a souligné que « l’environnement opérationnel difficile en Afghanistan » rend particulièrement compliquée pour les agents américains la confirmation de ce qui ne pourrait être rien d’autre qu’une rumeur.

En d’autres termes, l’histoire que les grands médias nous ont racontée l’année dernière et qui représentait peut-être un des plus grands scandales politiques de ces deux dernières décennies n’était peut-être qu’une invention pure et simple. Songez à toute la sainte colère et à l’indignation qu’elle a inspirée chez les politiciens démocrates et des membres de la presse.

Steve Benen, collaborateur de MSNBC, avait alors écrit un article intitulé : « Sur les primes russes, qu’est-ce que Trump savait et quand l’a-t-il su ? »

« Fact-checker » du Washington Post octroie 4 Pinocchios à Trump pour avoir nié ce scandale

Le Washington Post, qui, encore une fois, a affirmé avoir « confirmé » l’histoire (vous savez ces fameux « fact-checkers »), avait attribué à Trump quatre Pinocchios pour avoir prétendu qu’il s’agissait de « fausses nouvelles ».

Plus tard, lorsque Trump a affirmé qu’il n’avait jamais été informé sur la question, le représentant démocrate Adam Schiff de Californie a répondu : « Est-ce un problème où ils n’osent pas dire au président des choses qu’il ne veut pas entendre en ce qui concerne Vladimir Poutine et la Russie ? ? »

Joe Biden, candidat démocrate de l’époque à la présidentielle, avait commenté que « toute la présidence de Trump a été un cadeau à Poutine, mais que là on dépasse les bornes ».

Biden avait alors ajouté : « C’est une trahison du devoir le plus sacré que nous avons en tant que nation, celui de protéger et d’équiper nos troupes lorsque nous les mettons en danger. C’est une trahison de chaque famille américaine avec un être cher servant en Afghanistan ou ailleurs à l’étranger. »

C’était des paroles lourdes de sens, des accusations très graves pour une histoire que sa propre administration de Biden déclare maintenant douteuse.

« La communauté du renseignement des États-Unis estime avec une confiance faible à modérée que les agents du renseignement russes ont cherché à encourager les attaques des talibans américains et le personnel de la coalition en Afghanistan en 2019 et peut-être plus tôt », a déclaré cette semaine un haut responsable de l’administration Biden.

Pourtant, d’après la façon dont la presse a raconté l’histoire l’année dernière, répétant sans aucun sens critique les rumeurs provenant de responsables anonymes du renseignement, les troupes de la coalition étaient absolument visées par un système de primes mis en place par les Russes.

Ces allégations peu fondées ont servi encore récemment à l’instauration de nouvelles sanctions contre la Russie...  Dépêche de l’Agence France Presse reprise par Radio-Canada le 15 avril.

Ce qui est drôle, c’est que même avant que l’administration Biden ne concède cette semaine que l’histoire est, au mieux, douteuse, elle n’avait ni queue ni tête. Pourquoi Moscou paierait-il des combattants liés aux talibans pour qu’ils fassent ce qu’ils faisaient déjà gratuitement ? De plus, bien que la Russie soit depuis longtemps soupçonnée de canaliser de l’argent vers des opérations insurgées (comme les États-Unis d’ailleurs), quelle bonne raison le Kremlin aurait-il pour parrainer des attaques qui pourraient potentiellement mener à des affrontements directs avec les États-Unis ?

Ce qui est sidérant est l’empressement de la presse à ignorer un rapport absurde et d’origine anonyme, pourtant mis en doute par de multiples responsables et experts du renseignement et à prétendre que ces rumeurs avaient été confirmées. Le général Frank McKenzie, le général américain le plus haut gradé pour le Moyen-Orient et l’Asie du Sud, a même déclaré à l’époque qu’il ne semblait pas y avoir de « lien causal » entre l’allégation de prime et la mort de soldats américains.

Leurs préoccupations clairement exprimées n’ont rien fait pour calmer la sainte indignation des démocrates et des membres de la presse progressiste, dont beaucoup ont continué à traiter cette rumeur comme vérité d’Évangile.

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« Il faut démanteler la DPJ », déclare l'ex-juge Andrée Ruffo

La juge à la retraite Andrée Ruffo estime que le temps est venu de démanteler la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ).

« Bien sûr qu’il faut démanteler la DPJ. Pour moi, il n’y a aucun doute », a-t-elle confié jeudi en entrevue à QUB radio.

Maintenant à la retraite, Mme Ruffo réagissait à un jugement du Tribunal de la jeunesse qui a dévoilé mardi les sévices subis par le frère de la fillette martyre de Granby. Elle est d’avis qu’il en revient à la famille élargie et à la communauté de prendre la responsabilité de l’enfant, non pas à la DPJ.

« La responsabilité des enfants, ça appartient aux parents », a-t-elle fait savoir en entrevue avec l’animateur Richard Martineau dans l’émission « Politiquement incorrect ».

« Ce n’est pas à l’État de s’occuper des enfants en premier lieu, a-t-elle ajouté. Premièrement les parents, deuxièmement la communauté, et ensuite (l’État) ultimement, mais ça, ce sera 10 %, ce ne sera pas des centaines de milliers d’enfants. »

Est-ce qu’il est temps de lancer une commission d’enquête sur la DPJ ? « C’est plus que temps », a indiqué Mme Ruffo. Si, à son avis, la commission Laurent a ses mérites, il faut d’ailleurs faire attention au choix des personnes qui y témoignent, puisque trop d’entre elles sont en fonction à la DPJ.

Andrée Ruffo croit qu’« il est grand temps qu’on se penche sur la situation des enfants au Québec, c’est-à-dire qu’on nomme un commissaire aux droits des enfants » et qu’on doit aussi donner l’aide nécessaire aux parents.

Une trop grande confidentialité

« J’aimerais bien qu’on repense la fameuse confidentialité, la confidentialité qui protège la DPJ. […] Pourquoi c’est si sacré ? Parce qu’on protège la DPJ », a également souligné Andrée Ruffo.

L’ex-juge s’est dite extrêmement inquiète du manque de transparence de la DPJ, même envers les familles d’accueil qui reçoivent les enfants sans connaître les difficultés qu’ils ont traversées.

« Prenez l’exemple dans une famille d’accueil où on a deux grands garçons de 12-13 ans qui ont été abusés et qui sont des abuseurs, a-t-elle souligné. La travailleuse sociale place deux enfants de 8-9 ans dans cette famille-là, eh bien une demi-heure après ces enfants-là sont abusés par les grands garçons, mais personne n’a dit que ces enfants-là, les plus grands, avaient été des abuseurs. »

La formation, un problème

Toujours en entretien à QUB radio, Andrée Ruffo a pointé du doigt les problèmes reliés à la formation des intervenants sociaux.

« Aujourd’hui, vous voulez travailler comme un intervenant à la DPJ, vous êtes diplômé de l’université, on vous défend d’utiliser votre titre pour ne pas mettre de l’ombrage sur ceux qui n’ont pas de formation », a-t-elle dit.

Selon elle, l’écart de scolarité peut s’avérer très marqué dans certains centres d’accueil où, sous condition de poursuivre leurs études, certains intervenants sociaux n’ont jamais fini leur secondaire.

Source : Journal de Québec

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samedi 24 avril 2021

La taille importe-t-elle ? La démographie déclinante de la Pologne dans le contexte européen

Un texte de David Engels. David Engels est un historien belge, travaillant actuellement à Posnan en Pologne, à l'Institut Zachodni. Spécialiste de l'histoire antique, et plus particulièrement romaine et séleucide, il est également un penseur du conservatisme européen, abordant depuis plus d'une décennie les questions relatives à l'identité dans la presse francophone et germanophone en particulier. Il publie en 2013 Le Déclin, où il compare méthodiquement l'Union européenne actuelle et la République romaine déclinante. En 2019, il publie Renovatio Europae, suivi de Que faire ?, deux ouvrages tournés vers le futur de l'Europe ; le premier concernant la réforme de ses institutions, et le second s'adressant aux individus. David Engels est très influencé par la pensée spenglérienne.

Pologne – Il y a quelques jours, les médias ont rapporté que, malgré les efforts considérables de son gouvernement, la Pologne continue d’afficher une tendance démographique à la baisse : par rapport à 2020, la population a diminué de 115 000 personnes, et le nombre de naissances est aussi faible qu’il l’était pour la dernière fois il y a 17 ans. Que signifie cette évolution, qui est considérée par de nombreux opposants au gouvernement comme la preuve de l’« échec » des politiques natalistes et anti-avortement du gouvernement conservateur ? [Voir Pologne : solde démographique négatif de 129.000 personnes en 2020. 2020 est une année particulière, la Covid semble déprimer la natalité un peu partout en Occident, à des degrés il est vrai variable.]

Tout d’abord, il convient de souligner que la Pologne s’inscrit tout à fait dans la tendance des autres pays de l’UE pour l’année 2020 : l’Allemagne, la France et de nombreux autres pays ont également connu une baisse analogue des naissances. L’explication est simple : une pandémie accompagnée d’un confinement de la population, d’une surpopulation dans les hôpitaux, d’une fermeture des écoles et de la crainte des conséquences désastreuses du confinement pour l’économie est certainement tout sauf un moment idéal pour mettre des enfants au monde – que ce soit en Pologne, en Allemagne ou en France. Mais le problème est plus profond, car l’ensemble du monde occidental souffre d’un déclin démographique rampant depuis des décennies.

Les explications sont multiples : déclin de la foi religieuse, attitude hédoniste face à la vie, désir de développement personnel radical, banalisation de l’avortement, féminisme extrême, conséquences de la propagande sur le changement climatique, crise de la masculinité, disparition du mariage, nécessité pour les deux partenaires de travailler pour gagner leur vie, effets du culte de l’« éternelle jeunesse », etc. [Note du carnet : il peut y avoir une autre raison conjoncturelle outre la Covid-19 : les jeunes femmes actuellement en âge de féconder sont moins nombreuses car il est né très peu d'enfants dès la fin du communisme. Ainsi s'ils naissaient encore 680 091 en 1985, il n'en naissaient plus que 547 720 en 1990 peu après la chute du Mur de Berlin et 433 109 en 1995. ]

 Mais toutes ces raisons ne sont que des symptômes superficiels d’un fait beaucoup plus profond :

  • toutes les civilisations, lorsqu’elles atteignent leur stade final, connaissent un déclin démographique progressif,
  • et nous pouvons observer des tendances similaires en Égypte au début de la période ramesside au XIIIe siècle avant Jésus-Christ, en Chine à la fin de la période des « États combattants » au IIIe siècle avant J.-C., dans le monde gréco-romain de la République tardive au Ier siècle avant J.-C., dans l’Iran sassanide tardif du VIe siècle de notre ère, ou dans le monde islamique post-classique du Xe siècle de notre ère.

Si l’on considère les civilisations par analogie avec les êtres vivants, tôt ou tard, elles sont toutes condamnées à décliner, à mourir, à se fossiliser, et à mesure que la vigueur de la civilisation diminue, le désir de transmettre les traditions ancestrales à ses enfants s’estompe. Pourquoi une personne qui ignore, méprise ou même déteste son propre passé (et ces personnes sont de plus en plus nombreuses, grâce aux écoles, universités et médias politiquement corrects) voudrait-elle transmettre ses traditions culturelles à ses descendants – ou même avoir des enfants ?

Lorsque j’ai discuté avec une dame allemande lors d’une conférence il y a quelques années, elle m’a pratiquement reproché d’avoir des enfants, affirmant que les « Européens » avaient commis de telles atrocités dans leur histoire que c’était un signe de colonialisme et d’égoïsme que d’avoir sa propre progéniture, plutôt que d’adopter des enfants d’Afrique ou d’Asie, ou – afin de lutter pour la « neutralité climatique » – de s’en passer complètement. Lorsqu’une société entière pense de cette façon – et c’est maintenant le cas de beaucoup de citoyens, pas seulement en Allemagne – les civilisations se fossilisent et s’éteignent : non seulement par manque d’enfants, mais aussi par manque d’amour pour leur propre histoire et leur tradition.

Il ne reste qu’une masse anonyme de personnes qui ne pensent qu’à leur propre intérêt matériel et ne peuvent ressentir aucune solidarité culturelle entre elles.

Mais comment se fait-il que la Pologne et les autres États de la zone du trimarium soient particulièrement touchés par ce déclin démographique et donc aussi culturel ? Cela signifie-t-il même que l’Est de l’Europe est moins disposé à vivre que l’Ouest ? Ce serait probablement une erreur. D’une part, il faut garder à l’esprit que le déclin démographique de l’Europe de l’Est n’est pas seulement dû à la natalité, mais aussi au simple fait que de nombreuses personnes de l’Est se rendent à l’Ouest pour y travailler durement (et donc sans enfant) pendant plusieurs années et profiter des salaires plus élevés, et ne rentrent chez elles que plus tard – voire pas du tout. Mais d’autre part – et cela me semble central – les pays d’Europe de l’Est se caractérisent par une grande homogénéité de leur population, tandis que l’Ouest est de plus en plus peuplé de personnes issues des mondes subsaharien et musulman.

Il est bien connu que ces personnes ont nettement plus d’enfants que les habitants « autochtones », non seulement au début, mais souvent aussi après plusieurs générations, et cela explique aussi la différence entre les deux moitiés de l’Europe : plus la nation est homogène et « européenne », moins il y a d’enfants désormais ; plus elle est « multiculturelle », plus il y en a : il n’est pas étonnant que la France et l’Angleterre aient une natalité élevée, mais plus on regarde vers l’Est et le Sud-Est, plus la démographie diminue.

Maintenant, bien sûr, la question se pose de savoir quels seront les effets de cette dépopulation progressive. Une faible population signifie-t-elle nécessairement que son propre peuple sera dominé par ceux qui sont plus nombreux ? Pas nécessairement, ou du moins pas immédiatement : lorsque les Espagnols ont conquis les Amériques au XVIe siècle, ou lorsque les Anglais et les Français ont colonisé de grandes parties de l’Afrique et de l’Asie au XIXe siècle, ils étaient bien moins nombreux que les indigènes. Ils avaient cependant un avantage fondamental que l’Europe d’aujourd’hui a perdu : leur énorme supériorité technique. C’est également la voie empruntée par une autre société en déclin, celle des Japonais ; au lieu de compter sur l’immigration massive, ils investissent massivement dans les technologies du futur afin de maintenir un niveau de vie et une influence politique constants. Mais nous devons également considérer d’autres aspects.

Auparavant, les Européens étaient convaincus de leur mission dans ce monde et avaient des sociétés fortes et cohérentes qui soutenaient la croissance et l’expansion. Aujourd’hui, la majeure partie de l’Europe est encore traumatisée par les horreurs de la Seconde Guerre mondiale et renonce non seulement à toute forme d’expansionnisme ou même de violence physique, mais même à la défense de sa propre survie, préférant acheter la paix et la tranquillité à court terme avec de l’argent plutôt qu’avec du respect – et sacrifier pour cela les générations suivantes. Et, bien sûr, il y a le problème de la pression démographique que subit l’Europe, non seulement de l’extérieur, mais aussi de l’intérieur, en raison de sa « culture de l’accueil » qui remonte déjà à des décennies, mais qui a été renforcée de manière dramatique par le gouvernement Merkel : la population des Européens de souche diminue de façon spectaculaire, tandis que le nombre d’immigrants augmente rapidement, de telle sorte que dans de nombreuses villes d’Europe occidentale, les immigrants et leurs descendants constituent déjà la nette majorité de la population, surtout dans les groupes d’âge les plus importants, c’est-à-dire les jeunes. Compte tenu de l’absence apparente d’intégration culturelle dans la culture occidentale, cela signifie qu’au long terme, il sera de plus en plus difficile d’attendre une quelconque forme de solidarité entre les habitants de ce continent, car la solidarité se fonde généralement sur un certain nombre d’éléments culturels communs tels que l’histoire, la langue, la religion, le patriotisme, le folklore, les caractéristiques nationales et régionales ou une vision très spécifique de l’individu ou de la famille.

Ces facteurs d’identité commune ont aujourd’hui largement disparu, et de nombreux pays, comme la France, la Belgique, les Pays-Bas et le Royaume-Uni, se sont transformés en sociétés tribalisées. Tant que l’économie reste stable et que les pressions démographiques extérieures sont maîtrisées, même une société aussi fragmentée peut raisonnablement survivre. Mais dès que des conflits internes éclatent à propos de la répartition de richesses décroissantes et que les frontières extérieures ne sont plus défendues, cela conduit inévitablement à la catastrophe. Et c’est exactement ce qui se passe en ce moment.

En conclusion, il est donc peut-être plus sûr pour une nation européenne d’avoir une population décroissante, mais homogène et solidaire, qu’une population croissante, mais multiculturelle et déchirée à l’intérieur d’elle-même.

[Mais que faire quand les gouvernements successifs que vous désapprouvez imposent l'immigration de masse ? Ne pas avoir d'enfant, ou peu d'enfants, parce que la natalité n'est pas la solution ? Pendant 30 ans ?

Le mieux est bien sûr une population légèrement croissante et homogène. ]

Source 

Voir aussi

Pro renovatione occidentis 

La fin du mandat présidentiel de Donald Trump rappelle le déclin de la République romaine 

Michel Houellebecq : le suicide de l'Occident résultat de deux déclins, l'un démographique, l'autre religieux

Dans Le Déclin, à travers une étude comparative simple et factuelle, Davis Engels fait le récit de la situation, troublante de ressemblances, vécue par la République romaine tardive. De la question de la citoyenneté et des flux migratoires à celle de l'art ou des frontières, cette époque antique apparaît stupéfiante d'actualité et de modernité.

 Pourquoi le patriarcat a de l’avenir 

Les plus religieux hériteront-ils de la Terre ?

 

vendredi 23 avril 2021

France — Traitement inégalitaire pour les lycéens des écoles libres au bac 2021

Communiqué d’Anne Coffinier, présidente de Créer son école :

Les lycéens des établissements privés hors contrat [non subventionnées par l’État] ne passeront pas le bac 2021 dans la dignité et l’égalité

Le Conseil d’État vient de rendre une ordonnance de référé rejetant la demande déposée par l’association Créer son école, soutenue par 234 autres requérants : les lycéens des établissements privés hors contrat passeront donc leur bac à l’issue d’une année scolaire gravement perturbée par l’épidémie de Covid, moyennant 9 à 13 épreuves écrites et orales d’affilée, en présentiel, alors que leurs camarades des lycées publics et sous contrat ne passeront que 2 épreuves (philosophie et grand oral), validant toutes les autres au contrôle continu.

Comment soutenir sérieusement qu’il n’y a pas de rupture d’égalité face à la santé, mais aussi face à l’accès au principal diplôme national et donc aux études supérieures ?

Le Conseil d’État s’en est sorti au prix de ce qui s’apparente à un déni de justice ; en effet, le résumé des moyens juridiques des requérants est incorrect : certains ont été omis, d’autres ajoutés par la haute juridiction administrative ! (Voir le dossier juridique complet pour juger sur pièces.) La décision ne répond pas au cœur de l’argumentation juridique déployée par les requérants. — Prenons l’exemple de la prise en compte des notes de contrôle continu : nous affirmons que, puisqu’elles sont acceptées sans problème par Parcoursup, elles doivent l’être aussi pour le bac. Cet argument central a été purement et simplement ignoré. — Sur le plan sanitaire, nous soutenons que la dégradation des conditions sanitaires depuis septembre ne permet pas de passer les épreuves correctement en fin d’année (cours annulés, élèves et professeurs malades, programmes non terminés, entraînements aux épreuves non réalisés). A fortiori, condamner une minorité (les lycéens hors contrat) à passer ce « bac de l’impossible » tandis qu’on accorde le bac au contrôle continu aux autres est une rupture d’égalité inacceptable et irresponsable.

À quoi bon avoir laissé les lycéens dans l’incertitude durant de longues semaines pour répondre ainsi par une décision entachée d’erreurs matérielles : l’ordonnance de référé parle ainsi à un endroit de « la société requérante » (comme si le requérant était une entreprise) alors que le recours a été déposé par des centaines de requérants (comme une sorte de class action [recours collectif au Québec]) !

Face à tant d’approximations juridiques, nous ne pouvons que conclure au caractère politique de cette décision du Conseil d’État, qui a plaqué des arguments juridiques ignorant aussi bien le contexte sanitaire exceptionnel que la nature des moyens effectivement avancés par les requérants.

Les 4 000 jeunes qui voteront pour la première fois dans quelques mois auront commencé leur vie de citoyen par une expérience de quasi-déni de justice qui n’augure rien de bon pour leur confiance dans les institutions et les gouvernants de notre pays.

Quelles conclusions en tirer à plus long terme ? Le bac, en tant que diplôme national ayant une véritable valeur, est mort. Jean-Michel Blanquer l’aura tué, entre sa réforme et sa gestion de la Covid. Les certifications privées ont de beaux jours devant elles.

Plus largement, cette inégalité de traitement sur le bac fait suite à une série d’attaques contre les libertés éducatives des citoyens ; tant l’instruction en famille que les écoles privées hors contrat ont fait l’objet de mesures destinées ouvertement à les supprimer ou à les restreindre fortement : loi Gatel en 2018, loi pour l’école de la confiance en 2019, décrets discriminant les candidats au bac des établissements hors contrat, projet de loi sur les principes républicains. Le gouvernement a donc délibérément pris l’initiative de rallumer la guerre scolaire. Il instrumentalise habilement la peur qu’inspirent l’islam politique et la Covid pour porter des coups contre tout ce qui est indépendant de l’Éducation nationale. Ce n’est pas rendre service à cette dernière qui a besoin de soupapes de sécurité.

Mais en tapant si fort sur ceux qui veulent être libres, le gouvernement ne se fait pas que des amis, car les Français veulent choisir librement le type d’éducation pour leurs enfants. L’urgence est à réformer l’école publique, non pas à pénaliser ceux qui choisissent les écoles libres ou l’instruction en famille. L’instruction libre est l’avenir et rien ne pourra mettre un coup d’arrêt à son essor.


Voir aussi

Dernière actualité sur le projet de loi contre le séparatisme visant à interdire l’instruction à domicile, sauf cas de forces majeures, en France. 

France — notes du contrôle continu remontées dans les établissements publics pour le bac

 


jeudi 22 avril 2021

Prisme racialiste à la SRC : « Le racisme environnemental, c'est quoi ? »

Rééducation racialiste avec vos impôts à l’antenne de Radio-Canada ou plus précisément rad.ca, le laboratoire de journalisme de Radio-Canada qui nous parle sous différents formats « d’enjeux de société. Tout ça, pour une société éclairée ».

Dans ce reportage qui se veut didactique, le prisme racialiste prime le prisme social. Ce ne sont donc plus les pauvres qui sont le plus exposés à la pollution, mais les personnes racisées. Les blancs pauvres passent à la trappe.

« Le racisme environnemental, ce serait le racisme ou l’oppression envers les gens de couleur ou des groupes ethniques qui les poussent à habiter dans des environnements nocifs ou de moins bonnes qualités que le reste de la population », déclare Hiem Pham, professeure en études urbaines à l’UQAM.

Le texte de ce « documentaire » :

Lorsqu’on parle de l’environnement, on pense souvent à un domaine qui est universel. Un domaine qui nous affecte tous de la même façon. En réalité, on vit dans une société où il existe des inégalités sociales. Les communautés noires, autochtones et immigrantes, elles se retrouvent aussi à avoir à vivre, à se nourrir et à grandir dans des environnements qui sont injustement des points chauds de pollution.

Le racisme environnemental, ça serait la discrimination ou l’oppression envers les gens de couleur ou des groupes ethniques qui les poussent à habiter dans des environnements nocifs ou de moins bonnes qualités que le reste de la population.

L’un des premiers symptômes que l’on constate, au niveau du racisme environnemental, c’est la tendance à localiser les industries polluantes à proximité de communautés racialisées. Ensuite, ces communautés sont souvent exposées de façon injuste et disproportionnée à la pollution de l’air, la pollution de l’eau, les îlots de chaleur. On constate que ces communautés ont aussi moins souvent accès aux bénéfices environnementaux qui viennent, par exemple, de la présence d’espaces verts.

Ce terme-là prend racine de la conjoncture [sic, recte : conjonction] de deux mouvements sociaux aux États-Unis. Le mouvement pour le droit civique des Noirs dans les années 60-70 et les mouvements qui s’opposaient à des sites d’enfouissement toxique dans les années 80. On peut dire que la première trace du terme du racisme environnemental remonte en 82. Quand une communauté noire en Caroline du Nord a documenté sa propre exposition à des produits chimiques et toxiques dans le sol. (« On ne laissera pas le comté de Warren devenir un dépotoir. ») Et qui l’a qualifié de racisme environnemental.

En Ontario, on a cette région qui est connue comme la « Chemical Valley » qui abrite à elle seule près de 40 % de l’industrie chimique au Canada. Il y a un rapport du commissaire à l’environnement de l’Ontario qui allègue [prononcé « allège »] que les membres des communautés autochtones sont disproportionnellement affectés par ces industries. En Nouvelle-Écosse, la communauté d’Africville qui a abrité des communautés de descendants d’esclaves a été utilisée comme dépotoir pendant plusieurs décennies avant d’être complètement rasée au bulldozer. En fait, il y a un récent rapport du rapporteur général des Nations unies sur les droits humains. Après sa visite au Canada en 2019, il a sonné l’alarme confirmant qu’il existe en fait des tendances au racisme environnemental au Canada et que plus d’un million de Canadiens à faibles revenus [mais pauvres implique-t-il racisés, si oui, pourquoi augmenter l’immigration racisée ?] vivent à environ un kilomètre d’une source majeure de pollution. Pour avoir un impact sur l’ensemble d’un territoire, c’est pas simple. Parce que d’abord il faut reconnaître que chaque territoire est unique. Donc, il n’y a pas de solution unique. Par contre, si on peut avoir des mesures institutionnelles, ou législatives sur le racisme et les inégalités en général, c’est sûr que ça peut aider. Par exemple, on travaille en ce moment sur Bill  C-230. L’un des premiers bénéfices de la loi, c’est qu’elle nous permettrait de réussir à obtenir les données pour mieux comprendre le problème de racisme environnemental au Canada. Le deuxième bénéfice de cette loi, c’est qu’elle officialise l’engagement du gouvernement.

Mais il faut faire attention à ne pas imposer le processus législatif ou administratif à des groupes qui sont sous-représentés dans les institutions politiques. Parce qu’une mesure qui peut être très bénéfique peut avoir des effets pervers. C’est-à-dire, en verdissant un quartier on le rend attractif, mais on peut faire augmenter les loyers et engendrer des évictions, des déplacements de populations vulnérables ou racisées.

Ça va être en fait bénéfique pour le mouvement environnemental, de devenir plus diversifié. Et de considérer un peu plus l’impact sur les communautés marginalisées. Ça va en fait faciliter le succès du mouvement environnemental.

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La racialiste Rokhaya Diallo corrige le tir : Mathieu Bock-Coté passe d'« homme blanc » à « sociologue québécois »

Rokhaya Diallo a supprimé son tweet où elle qualifiait Mathieu Bock-Côté « d’homme blanc » pour le remplacer par celui où elle le qualifie entre guillemets de « sociologue québécois ». Elle a aussi retiré le terme « mansplaining » (mecspliquer ou pénispliquer). Son premier message illustrait le racialisme en focalisant sur la race du locuteur et sa propre race. Courant auquel elle dit ne pas appartenir. Elle a été qualifiée, en 2017 par Jack Dion (Marianne) ; d’« icône du racialisme », « une militante qui se réclame de l’antiracisme dit “politique” pour défendre un identitarisme contraire à l’universalisme. »

 

Si Rokhaya Diallo dit ne pas s'identifier aux Noirs Américains, elle se présente pourtant uniquement en anglais sur son fil Twitter.


Mathieu Bock-Côté mentionne plusieurs fois Rokhaya Diallo dans son dernier ouvrage, La Révolution racialiste. En voici deux passages :

Un étrange renversement de situation veut que les États-Unis deviennent un modèle sur le plan des relations raciales et de l’émancipation des minorités. Rokhaya Diallo va jusqu’à parler de manière admirative des « États-Unis où la non-blanchité n’est pas systématiquement liée à une présomption d’extranéité ». Elle ajoute, toujours en prenant les États-Unis comme modèle, que les « Américains ont adopté des dénominations tenant compte de leur origine : African-American, Latino-American, Asian-American, Irish-American… ce sont les minorités qui après des siècles d’assignation  (negro, colored,…) ont imposé leur choix. […] »
et reprenant les termes et en résumant un entretien que Rokhaya Diallo avait donné aux Inrocks :

La lutte contre le racisme revient donc à déblanchir la société. Lutter contre le racisme consistera donc à lutter contre le « blanc ». La formule n’est pas neuve, mais elle revient en force : l’abolition de la race blanche est au programme. Il faudrait désormais nommer le blanc et « placer les Blancs au centre du débat sur la question raciale » [citation de Rokhaya Diallo]. Ce qui implique de mettre en procès la « pensée blanche ».

Débat entre Mathieu Bock-Côté et Rokhaya Diallo

Voir aussi  

Les personnes racisées homosexuelles contre le métissage ? (revendication dans Têtu)

Mathieu Bock-Côté : « Le racialisme est un totalitarisme »

Formation des fonctionnaires fédéraux en racialisme (pardon antiracisme…) et stéréotypes anti-blancs 

Trop blanc !

La Révolution racialiste, et autres virus idéologiques (recension, Figaro Histoire) 

La Révolution racialiste: Retrouver la raison (recension par Étienne-Alexandre Beauregard)

Généalogie et résistance au « wokisme » 

Aux racines du wokisme dans les universités. Pourquoi cette crise dans les universités ?

À Columbia, des célébrations de remise de diplôme séparées selon l’origine ethnique ou autre des étudiants

« Nous irons dans les écoles pour entamer un dialogue » sur le racisme systémique au Québec   

Éducation à la sexualité : « les craintes des parents sont légitimes »

« La blanchité multiraciale » : comment les wokes expliquent que des non blancs votent pour Trump 

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Carence de crimes haineux, il faut les inventer ? 

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