mardi 10 septembre 2019

Vive les études !


L'Alberta exige une plus grande liberté d'expression sur les campus

Le gouvernement conservateur albertain exige que les établissements d’enseignement postsecondaires en Alberta se plient aux principes de Chicago d’ici la fin de l’année.

Les principes de Chicago ont été rédigés en 2014 par le Comité sur la liberté d’expression de l’Université de Chicago et publiés en janvier 2015. Ils réitèrent l’importance de la plus grande liberté d’expression possible sur les campus. Selon ses promoteurs, les universités, par nature, doivent s’abstenir de limiter la propagation d’idées mêmes blessantes ou désagréables.

La limite c’est que les lois soient respectées et qu’il n’y ait donc ni diffamation, ni menaces, ni harcèlement.

La rectrice de l’Université de Calgary, Dru Marshall, explique que celle-ci a choisi de rédiger une déclaration sur la liberté d’expression qui fait référence aux différentes politiques en place plutôt que d’élaborer une nouvelle politique à part entière.

Par le passé, des groupes pro-vie ont été harcelés et leurs propos muselés. Avec les changements annoncés, plusieurs des restrictions qui leur étaient imposées par les universités pourraient tomber. Le gouvernement Kenney donne aux universités jusqu’au 15 décembre pour établir des politiques claires qui suivent les principes de Chicago sous peine d’une perte potentielle de financement. Un récent rapport gouvernemental sur l’état des finances publiques suggère même de fermer certains établissements.



Rappelons qu’en 2015, l’association pro-vie de l’Université de l’Alberta avait été autorisée à organiser un événement pro-vie sur le campus en 2015. Des photographies de fœtus démembrés figuraient parmi les panneaux exposés. Cette exposition de la cruelle réalité sanglante et mortelle liée à l’avortement avait déplu aux étudiants proavortements qui s’étaient mobilisés pour empêcher que cette exposition.

L’année suivante, quand le groupe d’étudiants pro-vie planifia une nouvelle exposition dans l’agora extérieure de l’université, elle s’est vu imposer par l’Université une facture de 17 500 $ pour couvrir les frais de sécurité que causeraient leurs opposants menaçants. Incapable de payer cette facture,  l'association a dû annuler l’événement. Les étudiants pro-vie ont alors saisi les tribunaux.

Dans sa requête devant le tribunal, l’Association pro-vie de l’université d’Alberta réclame que la décision prise par l’Université de l’Alberta d’imposer des frais de sécurité de 17 500 $ au cercle est illégale et porte atteinte de manière injustifiée à la valeur canadienne fondamentale de la liberté d’expression, également protégée par l’article 2 (b) de la Charte canadienne des droits et libertés. La requête en justice vise en outre à interdire à l’Université d’imposer aux étudiants une charge financière conditionnant l’exercice de leur liberté de parole pacifique.