lundi 28 janvier 2013

Japon — Les vieux priés de mourir, et vite !

Un mois à peine après le grand remaniement ministériel, le ministre japonais des Finances, Taro Aso, a dû faire des excuses publiques pour éteindre la polémique. En cause, ses propos tenus lundi devant le Conseil national sur la réforme de la Sécurité sociale, où l'ancien Premier ministre avait invité les personnes en fin de vie à mourir rapidement, pour réduire les dépenses de santé.

Prônant clairement l’euthanasie, Taro Aso a ainsi estimé que les patients en fin de vie n’étaient que des « personnes avec des tubes » qu’il fallait autoriser à « mourir rapidement » si elles le désiraient. « Vous ne pouvez pas dormir tranquillement quand vous pensez que tout cela [le maintien en vie des patients, note du carnet] est payé par le gouvernement. Cela ne sera jamais résolu à moins qu’on ne laisse ces patients se dépêcher de mourir », a déploré le ministre.

Vu le vieillissement de la population, la sécurité sociale japonaise est aux abois. Le Japon compte en effet un tiers d'habitants (et d'électeurs...) de plus de 60 ans. Une facture lourde à digérer pour l'état nippon.

Le grand échiquier japonais, qui est également vice-Premier ministre, estime que les personnes âgées devraient avoir l'occasion de ne pas prolonger inutilement la fin de leur existence. Mourir à temps — et si possible plus tôt que tard — est à ses yeux une bonne économie. « Que Dieu vous préserve de continuer à vivre alors que vous voulez mourir », a déclaré Taro Aso. « Je ne pourrais pas me réveiller le matin en sachant que c'est l’État qui paie tout ça pour moi ».

Le ministre, qui est bien connu pour ne pas mâcher ses mots, a par ailleurs 72 ans. Il affirme avoir ordonné à ses proches de l'euthanasier quand son heure serait venue. Dans son discours, le ministre a ciblé les « gens pendus au bout d'un soluté » et leur entourage qu'il a culpabilisés avec des mots très durs : « La problématique des dépenses faramineuses en gériatrie ne sera résolue que si vous les incitez à se dépêcher de mourir ».

Quoi l'État n'est pas bienveillant et le meilleur garant de notre bien-être ?

L'État-providence confronté à ses contradictions internes : il encourage une faible natalité (les autres en auront et paieront), augmente les impôts et le poids de l'État, la population vieillit et vient un moment où l'État n'a plus assez de contribuables et d'argent et vous prie de vous dépêcher de mourir ?





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