jeudi 2 février 2023

Québec — Nombre de naissances continue de baisser et les décès sont repartis à la hausse



Le nombre de naissances au Québec continue de baisser alors que la population continue de grossir en raison de l’immigration importante.

Il n’est né que 74 150 enfants de janvier à novembre 2022 alors qu’ils étaient encore 81 820 à être nés pendant les mêmes onze premiers mois de 2012. Soit près de 10 % de plus avec une population moindre. Le taux de natalité devrait atteindre en 2022 un des plus bas taux de l’histoire du Québec, voire un nadir, si la tendance des 11 premiers mois devait se confirmer pour décembre.

Le nombre de décès pour sa part est reparti à la hausse (après l’effet de moisson de la pandémie qui semble avoir tué les plus faibles en 2020 plutôt que quelques mois plus tard). En démographie, on parle d’un effet de moisson quand, pour une raison ou pour une autre (épidémie, canicule, etc.), un grand nombre de gens décèdent dans un court laps de temps. Comme les personnes les plus âgées, les plus malades, les plus fragiles sont normalement surreprésentées dans cette mortalité soudaine, cela laisse derrière un « bassin » réduit de gens très vulnérables, ce qui fait baisser temporairement la mortalité peu après l’évènement mortel.
 
Notons que l’on connaît déjà l’estimation du nombre de décès pour l’année 2022 au complet (78 200) nettement plus que l’année dernière (69 900). Le Québec s’intéresse moins à ses naissances apparemment puisqu’on a seulement les chiffres pour les 11 premiers mois, il manque ceux de décembre alors que nous sommes déjà en février.
 
La croissance démographique au Québec est en substance assurée par l’immigration et les enfants issus de l’immigration. Et si l’on avait inculqué des valeurs suicidaires « modernes » aux jeunes Canadiens français ? Et si le gouvernement québécois francophone sciait la branche sur laquelle il est assis ?
  
Sur une note plus rose, le nombre de mariages célébrés au Québec est bien reparti à la hausse pour rejoindre quasiment les niveaux pré-pandémiques. Les données de 2020 à 2022 sont provisoires et sont estimées selon le fichier des mariages au 27 janvier 2023. Elles sont basées sur le nombre de bulletins reçus et traités à cette date et sur une estimation du nombre de cas manquants (enregistrements tardifs, etc.)
 

 Surmortalité en 2022

Le Québec a enregistré une surmortalité plus forte en 2022 qu’en 2020, première année de la pandémie, montrent de nouvelles données de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ). On observe en effet une hausse des décès, en particulier hors de Montréal.

La province a enregistré tout près de 6800 décès de plus que prévu l’an dernier (+ 9,5 %), contre 5400 en 2020 (+ 7,7 %), indiquent les plus récentes données de l’Institut. Ce bilan est nettement plus lourd que celui enregistré en 2021, alors qu’une sous-mortalité avait été observée. En effet, le Québec avait recensé 239 décès de moins qu’anticipé, une proportion de -0,3 %. L’ISQ calcule la surmortalité en comparant l’ensemble des décès enregistrés aux prévisions faites selon les morts survenues les années précédant la pandémie. 



Comme depuis le début de la pandémie, la majeure partie de la surmortalité enregistrée en 2022 est survenue chez les 70 ans et plus. Ce groupe a déploré 5155 décès de plus que prévu. C’est davantage que les 4500 décès qui avaient été enregistrés en 2020. 
 
Le Québec note également une hausse marquée des décès chez les moins de 50 ans. En effet, ce groupe d’âge affiche une surmortalité de 18 % en 2022. L’ISQ a comptabilisé 3235 décès dans ce groupe, alors qu’elle en prévoyait 2734. « Ça peut sembler beaucoup, […], mais il faut comprendre que la tendance à la baisse chez les moins de 50 ans était très forte depuis quelques années », explique le démographe M. Fleury-Payeur. Prudemment, il avance quelques facteurs pouvant expliquer le bond chez les plus jeunes, comme la crise des surdoses aux opioïdes notamment, ou encore le suicide. « Cela dit, on ne peut pas statuer pour l’instant, comme plusieurs de ces cas sont toujours soumis à des enquêtes du coroner », nuance-t-il. 

La hausse des décès enregistrée en 2022 a eu lieu hors de Montréal et Laval, selon l’ISQ. Épicentre de la pandémie en 2020, les deux villes avaient enregistré une forte surmortalité de 18 % à l’époque. Or l’an dernier, elles affichent une surmortalité de 3 %. À l’inverse, les régions limitrophes, soit Lanaudière, les Laurentides et la Montérégie, affichent une surmortalité de 10 %. Et dans le reste du Québec, c’est encore plus élevé : la surmortalité atteint 12 %. « C’est un phénomène qu’on voit aussi ailleurs dans le monde : les régions épargnées en 2020 ou 2021 ont fini par être touchées davantage », illustre M. Fleury-Payeur à ce sujet. Au total, depuis 2020, le Québec a enregistré une surmortalité globale de 6,1 %, ce qui est encore en deçà de celle de l’Ontario, qui atteint 7,5 % sans que toutes les données pour 2022 aient été compilées.

Le 2 février : la Chandeleur

(D’après « La Tradition », paru en 1904)

La fête de la Chandeleur, qui aujourd’hui n’est plus chômée en France, a pour objet de rappeler la présentation, au Temple, de l’enfant Jésus né quarante jours plus tôt la nuit de Noël, et la purification de la Sainte-Vierge. Son nom lui vient des cierges bénits qu’on y portait en procession à l’église.

Le pape Gélase (472) jugeant plus sage de christianiser un usage païen que d’essayer de le détruire, l’aurait substitué, d’après Bède le vénérable, moine et historien anglais du VIIe siècle, aux antiques Lupercales romaines, ou, d’après d’autres auteurs, aux fêtes de Proserpine et de Cérès, qui se célébraient à la même époque et où l’on portait aussi des torches allumées.

Aujourd’hui, la Chandeleur n’est plus fêtée que par l’Église catholique, le 2 février, et les paysans chez qui se sont encore conservées les traditions ancestrales. Et ces traditions ont quelque chose de curieux que nous voulons raconter.

C’est une des superstitions et des coutumes de la vieille France qu’à la Chandeleur on fait des crêpes dans l’âtre du laboureur et que chacun doit retourner la sienne. « À la Chandeleur, dit Abel Hugo, si les paysans ne faisaient point de crêpes, leur blé de l’année serait carié. Et celui qui retourne sa crêpe avec adresse, qui ne la laisse pas tomber dans les cendres, ou qui ne la rattrape point dans la poêle, sous la forme navrante de quelque linge fripé, celui-là aura du bonheur — de l’argent, cette forme tangible du bonheur — jusqu’à la Chandeleur de l’année suivante. »

Qu’elle est jolie, cette coutume des crêpes. Le laboureur de France, qui bat sa farine pour en faire de légères pâtes dorées qu’il retourne avec soin afin que son blé de la moisson prochaine soit bon et dense, se doute-t-il qu’il rend, comme le firent ses ancêtres perdus dans la nuit des siècles, un hommage à la blonde Cérès ? Que de traditions de ce genre dans nos mœurs et qui — devenues inexplicables aujourd’hui — subsistent encore, en dépit des années et des révolutions ! Il y a l’atavisme des coutumes comme il y a l’atavisme des tempéraments, des caractères et de la chair.

Depuis que la Chandeleur existe, il y a eu des parties de crêpes homériques. Nous en connaissons du temps de Henri II et aussi du XVIIIe siècle qui seraient toutes intéressantes à raconter. Citons seulement cet exemple qui doit, il le faut, passer à la postérité :

Avant de partir pour la campagne de Russie, Napoléon, fêtant la Chandeleur, faisait une partie de crêpes. Arriva son tour de « tenir la queue de la poêle ».

— Si je retourne celle-ci, dit-il, je gagnerai la première bataille !

Et la crêpe se retourna ronde comme une lune.

— Si je retourne cette autre, je gagnerai la deuxième !

Et encore la crêpe tournoya comme un louis d’or. La troisième fit de même ; quant à la quatrième, comme un torchon boueux, elle roula dans la cendre. Celle-là, c’était la Bérézina ! Peut-être, durant l’incendie de Moscou, qui éclairait ses premiers revers, l’empereur se rappela-t-il la quatrième crêpe du palais des Tuileries.

Dans nos campagnes, on fait encore bénir le jour de la Purification un cierge neuf. On l’allume et on essaie de le rapporter « tout clairant » à la maison : s’il ne s’éteint pas, c’est un heureux présage, et celui qui le tient est sûr de ne pas mourir dans l’année.

Le cierge de la Chandeleur passe pour le plus précieux des talismans contre les sortilèges et les maléfices. Quand un animal domestique est malade, on fait couler trois ou quatre gouttes du cierge dans son breuvage. On l’allume pour conjurer la foudre lorsque l’orage gronde On l’allume aussi pour bénir les premiers communiants et les fiancés avant leur départ pour l’église : de même lorsque le prêtre vient administrer les derniers sacrements à un mourant.

La fête de la Chandeleur est aussi consacrée aux amoureux. Les jeunes filles et jeunes garçons qui veulent savoir ce que l’avenir leur réserve, font une neuvaine à la chapelle de la Vierge. Le dernier jour écoulé, le jeune homme, une fois endormi, verra en rêve celle qui sera son épouse, et inversement. Dans la Haute-Saône, les fiancés devaient se rendre, le 2 février, à la source la plus voisine pour y échanger des gâteaux. Toutes ces coutumes, dont le sens symbolique échappe souvent, remontent à la plus haute antiquité. Enfin, les proverbes nous affirment que, s’il fait beau le jour de la Chandeleur, l’hiver reprendra pendant quarante jours.