vendredi 21 janvier 2011

Un enseignement de la sexualité dès la maternelle

Québec prépare un retour de l’enseignement de la sexualité dans les écoles, et dès la maternelle. Une approche qui rappelle ce qui existe depuis très longtemps en Suède et qui fait rêver bien des sexologues et des fonctionnaires de l'éducation québécois.

Entre l’enseignement des mathématiques et celui du français, les enfants suédois âgés de 7 à 10 ans apprennent ce que sont la masturbation, les menstruations et la contraception, apprend-on en visionnant la série documentaire Le Sexe autour du monde.

En 1955, le gouvernement suédois a fait de l’éducation sexuelle une matière obligatoire dans les écoles. Concrètement, cela signifie que de 10 à 13 ans, les jeunes apprennent ce que sont l’homosexualité, l’exhibitionnisme, la pédophilie et les MTS – maladies transmises sexuellement. De 13 à 16 ans, les adolescents étudient les rôles sexuels, les caresses, les positions, l’avortement. Et finalement, au collégial, l'État leur enseigne le désir, l’amour, l’orientation sexuelle.

Le Monopole de l'Éducation du Québec ne prétend pas aller aussi loin que la Suède et l’Angleterre, qui intégrera cette année des cours d’éducation sexuelle à ses écoles pour les jeunes de 5 à 16 ans. Chez nous, on parle plutôt « d’activités de formation ».

Pour l’instant, on ignore quelle forme prendra exactement cette formation et si elle sera obligatoire. La ministre refuse de promettre que toutes les ficelles seront attachées pour la rentrée scolaire 2011. Prudent, Dave Leclerc, attaché de presse de la ministre de l’Éducation, Line Beauchamp, s’est contenté de dire que cet enseignement se fera progressivement et le plus rapidement possible.

Des experts, pas de parents

Un groupe de travail restreint composé de sexologues issus des milieux de l’éducation et de la santé élabore actuellement le contenu de cette formation sur la sexualité qui sera ajoutée aux cours existants.

Nous n'avons aucune indication que des associations de parents aient été consultées. Notons que le plus souvent les cours de sexualité sont l'occasion de parler de la « jouissance » qu'il ne faut pas éviter (avec parfois explication de jouets sexuels en classe par une propriétaire de sex shop ontarien) ou de la légitimation de l'homosexualité, plutôt que des aspects biologiques et scientifiques ou de la dimension morale dans une optique conforme aux valeurs parentales.

Malgré l'éducation sexuelle, recrudescence des maladies vénériennes en Suède

[Les images ont été censurées par nos soins]
« Sex på kartan » (Sexe à la carte) est l’intitulé évocateur du nouveau film d’éducation sexuelle qui sera dorénavant utilisé dans tous les lycées en Suède.

Un dessin animé se déroulant dans une salle de classe dans laquelle un personnage adulte apparaît comme par magie pour faire découvrir aux enfants certaines pratiques sexuelles représentées sur une carte géographique.



Une autre séquence du film montre une des élèves en plein ébat avec son camarade de classe d’origine africaine (il faut sacrifier à la « modernité »).

Présenté comme une mise à jour des cours d’éducation sexuelle, la première en 25 ans, le film entend répondre à « une baisse de l’éducation sexuelle des jeunes ces dernières années » et une recrudescence des maladies vénériennes et des grossesses chez les adolescents, selon Annamaria Dahlöf, chef de projet à la télévision publique suédoise.

Le film s’affranchit de toute pudeur, puisque le dessin animé représente visuellement les parties génitales des deux genres et parle à différentes reprises de « bites » et « chattes ».

Dix pour cent des enfants n'assistent pas à ces cours en Suède

Mais selon les récentes études menées par l’Université de Stockholm, tous les élèves ne suivent pas la formation sexuelle gouvernementale. Dix pour cents des enfants ne se rendraient pas en cours sur la sexualité, la plupart avec l'appui de leurs parents ou sous pression de la part de leur famille. Les filles, souvent issues de l'immigration, sont les plus sujettes à s'absenter.

Le parti libéral suèdois propose donc de rendre les cours d’éducation sexuelle obligatoire, en parlant « du droit » de tous d'y assister, tout en conservant la possibilité de séparer, par exemple, garçons et filles, en cas de sujets sensibles.

Voir aussi

Danemark — Imposition de l'éducation sexuelle pour « des raisons de santé publique » (historique)





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Danemark — Imposition de l'éducation sexuelle (historique)

Dans l'affaire Kjeldsen et autres c. Danemark en 1976. Les familles danoises requérantes de l’époque s’opposaient pour des raisons religieuses à l’éducation sexuelle obligatoire que le Danemark avait imposée dès l’école primaire publique. La Cour européenne avait à l’époque débouté les parents argüant que le programme d’éducation sexuelle était scientifique, exempt d’endoctrinement et fondé sur une volonté de santé publique à savoir limiter les grossesses précoces.

Citons quelques extraits de cet arrêt cité par des juges espagnols lors de procès portant sur l'imposition du cours d'Éducation à la citoyenneté :
« En particulier, la seconde phrase de l'article 2 du Protocole no 1 n'empêche pas les États de diffuser par l'enseignement ou l'éducation des informations ou connaissances ayant, directement ou non, un caractère religieux ou philosophique. Elle n'autorise pas même les parents à s'opposer à l'intégration de pareil enseignement ou éducation dans le programme scolaire, sans quoi tout enseignement institutionnalisé courrait le risque de se révéler impraticable (Kjeldsen, Busk Madsen et Pedersen, p. 26, § 53).

h) La seconde phrase de l'article 2 du Protocole no 1 implique en revanche que l'État, en s'acquittant des fonctions assumées par lui en matière d'éducation et d'enseignement, veille à ce que les informations ou connaissances figurant au programme soient diffusées de manière objective, critique et pluraliste. Elle lui interdit de poursuivre un but d'endoctrinement qui puisse être considéré comme ne respectant pas les convictions religieuses et philosophiques des parents. Là se place la limite à ne pas dépasser (ibidem). »

[…]

« Au demeurant, l’État danois réserve une importante ressource aux parents qui, au nom de leur foi ou de leurs opinions, désirent soustraire leurs enfants à l’éducation sexuelle intégrée : il les laisse libres soit de les confier à des écoles privées astreintes à des obligations moins strictes et, du reste, fortement subventionnées par lui (paragraphes 15, 18 et 34 ci-dessus), soit de les instruire ou faire instruire à domicile, sauf à subir les sacrifices et inconvénients indéniables qu’entraîne le recours à l’une de ces solutions de rechange. »
Le juge dissident Verdross s’opposera en 1976 à cette décision qui ne répondait pas, selon lui, à l’accusation de discrimination pour raisons religieuses en ces termes :
« D’autre part, on ne peut pas méconnaître que l’instruction dans une école privée, même subventionnée par l’État, et l’enseignement à domicile entraînent toujours pour les parents des sacrifices matériels. Si donc les requérants n’avaient pas la faculté de faire dispenser leurs enfants de suivre les cours en question [à l’école publique], il existerait à leur détriment une discrimination non justifiée, interdite par l’article 14 de la Convention [européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales], par rapport aux parents dont les convictions religieuses et morales sont conformes à celles du législateur danois. »



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Six immigrants sur dix appartenant à la catégorie des gens d’affaires quittent rapidement le Québec

Un récent rapport interne du ministère fédéral de l'Immigration suggère que plus de six immigrants sur dix appartenant à la très convoitée catégorie des gens d'affaires qui avaient déclaré le Québec comme leur destination au début des années 2000 ont rapidement fui vers d'autres provinces, en prenant l'argent de leurs investissements et le potentiel d'entrepreneurs avec eux. Les grands gagnants ? L'Ontario, l'Alberta et la Colombie-Britannique. La Colombie-Britannique a bénéficié d'un gain net de 22 pour cent du nombre d'immigrants d'affaires immigrants, en raison de la migration des autres provinces. L'Ontario a enregistré un gain de 14,5 pour cent tandis que l'Alberta a vu une progression de 9,5 pour cent.


Le rapport, obtenu en vertu de la Loi sur accès à l'information par l'avocat spécialisé en immigration de Vancouver Richard Kurland, remet en question la croyance largement répandue au Québec selon laquelle les nouveaux arrivants seront à la base de la majeure partie du dynamisme économique de la province à l'avenir. La théorie, promue par les cercles politiques et à tous les niveaux de gouvernement, suppose un afflux massif d'immigrants d'affaires, un terme générique qui regroupe les investisseurs, les entrepreneurs et les travailleurs indépendants qui sont admis au Canada sur la base de la richesse qu'ils pourraient produire (les immigrants investisseurs au Canada doivent être prêts à dépenser plus de 800 000 $ dans ce pays, et leur valeur nette de leurs avoirs doit être supérieure à 1,6 million de dollars ; les entrepreneurs doivent avoir une valeur nette de plus de 300 000 dollars et deux ans d'expérience en affaires).

Curieusement, les nouveaux arrivants au Québec des autres catégories (indépendants, ceux accueillis en vertu du regroupement familial, réfugiés) ne papillonnent pas autant : le taux de rétention global des immigrants au Québec est de 79 pour cent, taux qui, bien que loin derrière l'Ontario à 91 pour cent, est cependant bien meilleur que celui de la Saskatchewan à 48 pour cent ou du Canada Atlantique à 43 %.

Source : Maclean's




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France — Crise des vocations dans l'enseignement




Éric Zemmour — Concours d'enseignants : ça ne se bouscule pas
21 janvier 2011 sur RTL




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