mardi 28 juillet 2009

Le triomphe de la bêtise à l’école

Extraits d’une chronique de l’ex-ministre Jacques Brassard dans Le Quotidien de Chicoutimi du 22 juillet 2009.
« J’ai déjà dit tout le mal que je pensais de cette ratatouille multiculturelle qui s’appelle « cours d’Éthique et de culture religieuse » (ECR). Il vise à plonger l’enfant, dès la première année scolaire, dans un magma multireligieux de façon, selon les concepteurs intellos technocrates, à lui inculquer la tolérance et la passion du dialogue.

En réalité, il s’agit, en le faisant mariner dans le relativisme (tout est égal et tout se vaut) de le couper de ses racines judéo-chrétiennes. Comme on accorde dans ce cours une importance démesurée à la « spiritualité amérindienne » (le mythe du « Bon Sauvage » en communion avec Mère-Nature, contrairement au « Sale Blanc pollueur »),

[surtout au primaire, moins au secondaire, voir l’analyse de trois manuels CEC, voir les proportions d'autres manuels ici.]
on comprend vite que la religion de substitution que l’État veut imposer, c’est, selon Jean Renaud, une « lamentable mixture de romantisme Nouvel Âge et de fragments de traditions amérindiennes », un mélange de pacifisme imbécile et d’écologisme insipide, le tout imprégné d’une insidieuse hostilité envers la civilisation occidentale. C’est le triomphe de la bêtise !

Créer sa religion

Quoi de mieux, pour illustrer mon propos que de vous signalez une « utilisation [situation] d’apprentissage et d’évaluation »

[…]

Ça s’intitule « Youpi, ma religion »; ça consiste à inventer sa propre religion…
[voir ici et .]
Admirez la trouvaille pédagogique pour injecter le relativisme multiculturel dans le cerveau des ados. Non seulement toutes les religions et toutes les morales se valent et s’équivalent , mais celles que les élèves inventent (aussi farfelues soient-elles) sont sur le même pied que les autres et aussi dignes et honorables que, par exemple, le christianisme qui est à l’origine et au cœur de la civilisation occidentale. Je n’aurais jamais cru que l’école québécoise se serait vautrée dans une aussi monumentale niaiserie !

La trahison des élites

Le plus affligeant et le plus répugnant […] c’est de voir nos élites soutenir cette agression longuement planifiée contre l’identité d’un peuple jugée trop envahissante.

À commencer par l’élite universitaire qui, massivement s’est portée à la défense du cours d’éthique et de culture religieuse, perçu, non pas comme une entreprise délibérée de déconstruction identitaire, amis comme une magnification pédagogie de la « reconnaissance de l’autre et la poursuite du bien commun » (!!!)
[…]
Cette trahison est d’ailleurs le fait de la petite élite universitaire philosophique francophone du Québec et non de ses homologues anglophones puisque plusieurs professeurs de McGill (Farrow, Zucchi, Cere) ou anciennement de Bishop (Caldwell, trois vidéos ici) se sont opposés à cette imposition. Il faut dire que les milieux anglophones n’ont pas participé à l’élaboration de ce programme et ont donc peu bénéficié des « honneurs » et contrats du Monopole de l’Éducation. Le seul collège catholique a avoir été assez courageux pour s’opposer à la mainmise sur la formation spirituelle et morale des enfants par l’État est également un collège anglophone, le collège Loyola de Notre-Dame-de-Grâce.

Charte

L’élite politique n’est pas plus honorable. Elle aussi a laissé les technocrates multiculturels concocter et mettre en œuvre cette opération de sape de l’identité québécoise. En fait, elle y a même contribué en abrogeant la disposition de la Charte des Droits qui offrait aux parents le choix entre l’enseignement religieux et moral pour leurs enfants.

Comment le PQ peut-il sincèrement s’attribuer le mandat de défendre l’identité, les valeurs et la culture du peuple québécois et donner son aval à « cette mise de l’école au service du multiculturalisme pour réaliser l’utopie progressiste d’une société dénationalisée » (M. Bock-Côté) ? Déboussolement stupéfiant et incompréhensible!

Que dire, enfin, de cette désolante position des évêques qui consiste à « accompagner à observer » l’application du cours ECR ? Attristant de voir l’épiscopat s’en laver les mains et abandonner les courageux parents (procès de Drummondville) et un collège anglophone dans un combat où il aurait dû être à l’avant-garde !

Quand un peuple est lâché par ses élites, les parents qui livrent bataille pour le respect de leurs droits ne méritent certes pas le mépris dont les abreuvent leurs élites. Personnellement, j’accorde toute mon admiration à ces parents. Et Dieu sait qu’à mon âge, ma propension à admirer s’est considérablement rabougrie. »