vendredi 26 janvier 2018

Colombie-Britannique : commissaire scolaire traîné en justice pour avoir remis en question l'éducation « transgenre »

Barry Neufeld, administrateur de longue date du district scolaire de Chilliwack en Colombie-Britannique, n’avait pas prévu de se retrouver au centre d’une bataille juridique dont les résultats pourraient avoir de lourdes conséquences sur les programmes d’enseignement liés au genre au Canada.

Mais le 22 janvier, le Centre de justice pour les libertés constitutionnelles (JCCF) a annoncé qu’il défendrait Neufeld contre une plainte en matière de droits de la personne déposée au nom des employés du district scolaire de Chilliwack. La plaignante, la section locale 411 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), fonde son grief sur une politique du district scolaire local stipulant que les membres du personnel ont le droit « d’exercer, de travailler ou d’apprendre dans un environnement exempt de harcèlement ».

Ici, le terme « harcèlement » fait référence à une critique publique sans détour de Neufeld quant aux compléments au programme scolaire que le district scolaire utilise actuellement, connus sous le nom de SOGI 123 (SOGI étant l’acronyme anglais d’Orientation sexuelle et identité de genre). Ce matériel scolaire promeut, entre autres, le concept selon lequel le genre est fluide, sans lien avec le sexe biologique, principes que Neufeld a, depuis l’automne 2017, publiquement critiqués en tant que théorie non scientifique.

La section locale 411 du SCFP a également assigné en justice le district scolaire de Chilliwack pour avoir enfreint l’alinéa 13 (1) (b) du Code des droits de la personne de la Colombie-Britannique pour son absence de blâme à l’encontre de Neufeld alors qu’il aurait créé un environnement de travail « dangereux » et « discriminatoire » pour ses membres.

En octobre dernier, le président de la commission scolaire avait demandé que M. Neufeld démissionne. Le ministre de l’Éducation, Rob Fleming (NPD, gauche canadienne), avait pour sa part dénoncé M. Neufeld pour avoir décrit sur Facebook les membres du système éducatif de la Colombie-Britannique comme des « nihilistes culturels radicaux » en raison de leurs politiques éducatives, notamment, en matière des « gender rights » [traditionnellement traduit par « le droit des femmes », mais ici il s’agirait du « droit des multiples genres »].


M. Neufeld a également écrit que « permettre aux petits enfants de changer de genre n’est que de la maltraitance d’enfants ». Il ajoutait à son message l’image en vogue sur Internet reproduite ci-dessus. Rob Fleming, le ministre de l’Éducation, a déclaré qu’avec ses commentaires M. Neufeld avait « mis en péril la sécurité des élèves, divisé sa communauté scolaire et agi contre les politiques du conseil et du ministère ». Il a ajouté que ces commentaires « minaient » les objectifs du district et du ministère. Neufeld s’est excusé par la suite.

Après l’annonce de la plainte d’infraction aux droits de la personne, le conseil scolaire de Chilliwack a demandé le 18 janvier à M. Neufeld de démissionner. Le 19 janvier, Rob Fleming, le ministre de l’Éducation, l’a fait aussi. Mais Neufeld tient bon. Dans une réponse publiée, il déclare qu’il soutient le principe d’inclusion des « enfants LGBT », mais « j’ai simplement contesté une partie des ressources d’apprentissage SOGI 123, à savoir l’enseignement comme un fait de la controversée théorie de la fluidité du genre ».

L’article 13 (1) du Code des droits de la personne de la Colombie-Britannique stipule qu’il est interdit de « discriminer une personne... en raison de... l’identité ou l’expression de genre de cette personne ». Mais Neufeld n’a attaqué personne, il n’a pas fait preuve de discrimination à l’encontre d’une personne ; ses critiques visaient une hypothèse présentée comme étant un fait scientifique établi, comme un fait anodin et l’omission délibérée dans le matériel scolaire de réserves bien documentées sur le sujet. Il a également dénoncé l’environnement partial et politisé entourant la mise en œuvre précipitée de SOGI 123. En effet, le conseil d’administration n’a notamment pas été consulté avant l’inclusion de ce matériel, le SOGI n’a pas suivi la procédure habituelle qui nécessite un projet pilote suivi d’une évaluation, et tous les membres du SCFP n’ont pas été consultés au sujet de la plainte. Il fait valoir que, sur le terrain contesté de « l’intérêt supérieur » des enfants dans l’éducation transgenre, son rôle est celui de représenter les droits des parents et de leur laisser le choix de comment traiter ces questions sensibles pour leurs enfants.

Les opinions de M. Neufeld — qui ne sont pas fondées sur la religion, il faut le souligner — sembleront sans doute convaincantes et raisonnables à de nombreux parents. Elles s’expliquent par le manque de preuves convaincantes qui étayeraient la théorie de « fluidité de genre » et par égard pour le mandat inscrit dans le School Board Act d’offrir une éducation « non sectaire » aux enfants. Neufeld estime que le SOGI 123 représente un système de croyances sectaire, dont les défenseurs cherchent à normaliser le phénomène statistiquement rare de dysphorie de genre irréversible (voir Jordan Peterson et les jeunes « trans » [M-à-j avis de Debra Soh sur l’augmentation de ceux-ci]) par un concept non prouvé — malgré les affirmations de militants transgenres —, car il n’existe aucune preuve scientifique suggérant que la biologie et le genre sont dissociés. Selon les opposants à cet enseignement, ce militantisme et les traitements hormonaux précoces peuvent causer aux enfants des dommages psychologiques et physiologiques irréversibles.

Source : National Post

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