mercredi 6 janvier 2010

Le yoga : troisième volet du triptyque spirituel de la Nouvelle École québécoiseMC ?

L'article 36 de la Loi sur l'instruction publique du Québec stipule que
Rôle de l'école.

36.

« [L'école] doit, notamment, faciliter le cheminement spirituel de l'élève afin de favoriser son épanouissement. »
À la lumière de cette mission, quels sont les éléments d'une éducation spirituelle que l'on retrouve dans le matériel pédagogique du programme ECR ? Quels éléments inattendus trouve-t-on dans ces cahiers et manuels ?


1. Premier volet — les spiritualités autochtones

Nous avons déjà vu, par le détail, l'importance démesurée donnée dans le matériel pédagogique ECR (mais pas uniquement) aux Amérindiens et à leurs spiritualités diverses (voir ici, ici et notamment). Le concept est d'ailleurs flou à souhait ; on retrouvera ainsi des récits de la Colombie-Britannique ou de l'Arizona, les écrits de poétesses autochtones des États-Unis. Quel rapport avec le Québec actuel ? Mystère, on ne le dit nul part. Rappelons que, selon le recensement de 2001, il n’y a que 0,01 % de la population québécoise qui se désigne comme adepte d'une des spiritualités autochtones. Cela n'empêche nullement près de 20 % des pages de plusieurs séries de manuels approuvés (Modulo et CEC au primaire) d'être globalement consacrés à ces spiritualités et aux amérindiens.

Quant aux grandes religions organisées, elles ne sont que des formes particulières essentiellement inutiles, quoique pittoresques et folkloriques que l’on retrouve par exemple dans un musée, seule l’éthique planétaire (le Weltethos cher à Hans Küng) semble compter. Cette nouvelle éthique planétaire est représentée par les spiritualités amérindiennes. Tout revient — et tout doit aboutir — à une sorte de panthéisme humaniste, assez pélagien, on ne croit pas au mal ou du moins on le prend tellement peu au sérieux qu’on croit suffisant de le combattre par le « dialogue » et l’établissement égalitaire de règles consensuelles sans aucune mention à une quelconque transcendance.

2. Deuxième volet — l'écologisme et la « prise de conscience »

L'indien est souvent représenté comme un écologiste précurseur, ce qui historiquement est douteux. Il semble servir à introduire les enfants à une noble cause universelle qui peut tous les unir, car on le répètera à satiété aux enfants la pollution ne s'arrête pas aux frontières, il faut que l'humanité entière se mobilise et cherche sa rédemption dans la protection de la Mère Terre. On mentionnera dans le matériel pédagogique les saints du mouvement : pour le Canada David Suzuki, pour le Québec l’inusable Jacques Languirand que Radio-Canada continue de soutenir et, pour les États-Unis, Al Gore. Le rapport du GEIC tient lieu d’Écriture sainte. À ce titre, la découverte du réchauffement climatique a comblé une lacune dans le canon écologiste : cette catastrophe annoncée permet de réintroduire le péché et de condamner ces péchés d’un passé occidental dépourvu de conscience écologique.

Ne croyez pas qu'il s'agira là d'une religiosité éthérée, purement abstraite. Non, elle est bien vivante, on préconisera donc des gestes salvateurs, le frisson de piété qui saisit l’adepte quand il allume ses ampoules à basse consommation, ses chandelles votives modernes. Sa foi n’ignore pas plus les icônes, ces ours polaires faméliques que publie la presse pieuse et parfois les manuels ECR. (Rappelons qu'en réalité la population des ours polaires aurait doublé depuis 40 ans après la mise en place de mesures visant à limiter la chasse de ce grand carnivore.)



La notion de péché tient une place essentielle dans cette nouvelle « éthique planétaire » : gaspiller, ne pas recycler, ne pas trier sélectivement, pour certains faire des enfants, voilà autant d’actes égoïstes qui mettent la planète en danger et qu’il faut donc condamner. Ce qu’on nommait le salut dans les religions antiques qui divisent le monde est devenu le « développement durable », expression floue qui sied à ce nouvel état de grâce. Lors de Journées de la Terre où sont « conviés » par classes entières les enfants captifs des écoles du Monopole de l'Éducation, des animateurs conscientiseront les enfants, entretiendront la flamme grâce à des ateliers et à des histoires, chants et symboles où réapparaissent les traditions autochtones, ces premiers écologistes qui ont tant à nous apprendre.



Dans certains manuels du primaire approuvés, les seules prières sont des prières amérindiennes à la Terre-Mère. Pas de Notre Père avaient « expliqué » les auteurs des manuels Modulo, car il aurait alors fallu mettre des prières des autres religions. Faut-il comprendre que les prières de vagues spiritualités amérindiennes instrumentalisées à des fins écologistes sont acceptables, mais pas celles des religions organisées responsables de tous les maux ?

[On pourrait croire que nous exagérons, mais le philosophe Georges Leroux, témoin gouvernemental en faveur de l'imposition sans exception du programme ECR aux procès de Drummondville et de Loyola, n'avait pas hésité à ressortir ce poncif anticlérical des plus usés dans son expertise (page 26) : « Alors que la période prémoderne se caractérisait par la recherche de l'hégémonie religieuse et par le prosélytisme qui conduisit l'Europe aux guerres les plus meurtrières de son histoire, la période moderne se caractérise par la sécularisation, la tolérance et le respect mutuel dans l'aire occidentale. » On voit bien que M. Georges Leroux est un spécialiste de l'antiquité tardive, de Plotin, car il semble ne pas connaître la grande tolérance des jacobins de la Révolution française dont il se revendique pourtant, des nazis ou des communistes et des massacres qui ont accompagné leurs grands élans de sécularisation. Massacres et guerres bien plus meurtriers que celles de la période prémoderne où la composante religieuse était d'ailleurs souvent absente : quel est donc ce Roi Très-Chrétien français qui s'allie aux infidèles turcs pour prendre à revers le très catholique roi d'Espagne et empereur du Saint Empire romain germanique ?]

3. Troisième volet — la méditation et le yoga

Troisième aspect peu traditionnel sur lequel insistent certains manuels et cahiers : la méditation areligieuse et le yoga.

C'est ainsi que le manuel d'ECR Autour de nous des Éditions CEC pour la IVe année (2e année du 2e cycle du primaire) se penche sur les formes de méditations et plus particulièrement du yoga.

Un des chapitres présente les différentes formes de prière et de méditation. Sur les 8 pages que compte le chapitre, 5 pages sont consacrées au yoga et à l'hindouisme. On y décrit le yoga comme une discipline religieuse dans l'hindouisme qui permet l'union et l'harmonie du corps et de l'esprit. « Comme beaucoup de gens souhaitent trouver cette harmonie, le yoga attire de nombreux adeptes, de religions diverses ou n'ayant aucune appartenance religieuse. »

Quelle merveilleuse activité laïque et rassembleuse pour un meilleur vivre ensemble qui ne nie pas la spiritualité. Car, après tout, l'école québécoise doit « faciliter le cheminement spirituel de l'élève » tout en restant neutre et en créant une véritable « culture commune ».

La prière chrétienne a droit à une demi-page.

Enfin, le chapitre se termine par la petite Laurie qui s'exclame : « Moi, j'aime pratiquer le yoga. »

Autour de nous, Manuel B, IVe primaire, p. 76


Autour de nous, Manuel B, IVe primaire, p. 77


Autour de nous, Manuel B, IVe primaire, p. 78


Autour de nous, Manuel B, IVe primaire, p. 79


Autour de nous, Manuel B, IVe primaire, p. 80


Autour de nous, Manuel B, IVe primaire, p. 81


Autour de nous, Manuel B, IVe primaire, p. 82


Autour de nous, Manuel B, IVe primaire, p. 83

(images du site http://www.dangeryoga.com/)



Mettre en œuvre le yoga dans les écoles québécoises pour aider les enfants

L'école laboratoire

L'ex-ministre Jacques Brassard revient sur l'imposition du cours ECR :
Je ne peux m’empêcher de commenter de nouveau le cours Éthique et Culture religieuse, imposé à toutes les écoles du Québec (publiques et privées). J’y reviens parce que les pouvoirs publics, la bureaucratie et les intellos progressistes font preuve d’un mépris offensant et d’une arrogance prétentieuse à l’endroit des parents qui résistent à la transformation de l’école québécoise en un laboratoire de détraquement identitaire et de lessivage multiculturel. « Onze années, écrit Charles-Philippe Courtois, de conditionnement idéologique aux enfants québécois ».

Tous ces parents qui se lèvent à travers le Québec sont indignés parce qu’on leur a enlevé un droit fondamental, pourtant inscrit dans la charte des droits, celui d’avoir le choix, pour leurs enfants, au sein de l’école, entre un enseignement religieux et un enseignement moral. La classe politique et la technocratie de l’éléphantesque ministère de l’éducation ne cessaient pourtant de leur garantir le caractère inaltérable des droits enchâssés dans les chartes. Mais un beau jour de 2005, tout d’un coup, en catimini, le Parlement a effacé le droit au libre choix en matière de religion. Volatilisé! On comprend l’irritation et la colère des parents d’avoir été ainsi dupés et mystifiés. On le serait à moins!

Quatre-vingts pour cent des parents souhaitaient le maintien du libre choix. Et ils choisissaient très majoritairement pour leurs enfants l’enseignement religieux chrétien. Vous connaissez l’argument pour discréditer ce choix massif : la majorité ne pratiquait pas ! Et alors ? Si, même en ne fréquentant pas l’église, les parents optaient malgré tout pour l’enseignement catholique, c’était sans doute qu’ils avaient la conviction (où l’intuition) que l’héritage judéo-chrétien constituaient à leurs yeux une dimension majeure de notre identité nationale et qu’il était impérieux d’en assurer la passation à leur progéniture. Où est le scandale ? Qu’y a-t-il de rétrograde et d’anachronique de vouloir que l’école serve de relais à la transmission, aux jeunes générations, du patrimoine culturel et éthico-religieux de la nation ? C’est ce que font tous les peuples de la terre qui veulent que se perpétue leur identité à travers les âges.

Ce cours obligatoire d’éthique et de culture religieuse est une espèce de fricassée multireligieuse (six religions entrent dans la recette) que l’on fait ingurgiter à des enfants dans le but manifeste de relativiser l’héritage judéo-chrétien de la nation québécoise. En fait, officiellement, les objectifs du cours, selon ses concepteurs, consistent à promouvoir le dialogue inter-culturel et la tolérance, ce que les intellos technocrates appellent le « vivre-ensemble ». Mais ce qu’il y a derrière ces objectifs honorables, c’est la conviction que, pour établir le dialogue avec d’autres communautés (encouragées, elles, à conserver leurs identités), il faut amoindrir, dévaluer et rabougrir la substance identitaire du peuple québécois. C’est comme si, pour être tolérant à l’égard d’un autre différent de soi, il fallait à tout prix anéantir sa personnalité. Et c’est comme si, également, la tolérance et le respect d’autrui ne faisaient pas partie du patrimoine des valeurs judéo-chrétiennes.

J’illustre mon propos. La « spiritualité autochtone » est une des six religions du cours. Selon le recensement de 2001, il n’y a que 0,01 % de la population québécoise qui la pratiquent. Et pourtant, 20 % des pages des manuels approuvés sont consacrés à cette « spiritualité ». On se demande bien pourquoi. Extrait du manuel : Pilip, le Micmac, fait sa prière et remercie la Terre, notre Mère, et aussi l’Esprit des Plantes et des Animaux. Et voilà l’exercice recommandé : que pourrais-tu faire pour prendre soin de la Terre? Manifestement, il y a là un effort, sans commune mesure avec l’importance du nombre de pratiquants de la « spiritualité » indienne, pour imposer l'écologisme comme nouvelle religion universelle. Pour les technocrates et les intellos qui ont concocté ce cours, il semble évident, considérant que les diverses religions divisent le monde et entravent le « vivre-ensemble », qu’il faille les remplacer toutes par une nouvelle religion planétaire selon laquelle la Terre Mère, martyrisée par les méchants humains, doit être sauvée par un étatisme, éclairé certes, mais contraignant et punitif.

Je vous le dis, quand je constate que le multiculturalisme, une idéologie qui prône le maintien de la pluralité d’identités dans la société, imprègne tout le système scolaire; et quand je vois le précieux dépôt des valeurs judéo-chrétiennes (patrimoine fondamental de la civilisation occidentale) être réduit à la portion congrue dans nos école par le biais d'un cours bric-à-brac de culture religieuse; et quand je mesure l’ignorance insondable de notre histoire chez les jeunes québécois; et quand je prend acte que la défense de notre langue nationale est de plus en plus molasse, je ne peux m’empêcher de penser qu’en se coupant de ses racines et de son patrimoine identitaire, le peuple québécois est un peuple en perdition.







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ECR — Le débat ne fait que commencer

Pour Éric Lanthier, ancien membre du Conseil supérieur de l’éducation, le débat autour de l'imposition du programme gouvernemental d'ECR à tous les enfants du Québec ne fait que commencer.

Extrait :
Madame Hassaoui, chargée de cours et doctorante en sociologie à l’Université du Québec (2) mentionnait dans son billet que le débat entourant la valeur du cours d’ÉCR est, selon ses dires : « à la fois triste et risible (1) ». Sans mâcher ses mots, elle croit, à tort, que les gens qui s’opposent au cours d’Éthique et culture religieuse sont systématiquement des opposants à l’enseignement des diverses religions.

Analyse peu crédible

Cette spécialiste des questions nationales et des communautés ethniques (3) considère que le rejet d’ÉCR provient d’un manque de volonté de dialoguer avec les Québécois issus des autres religions (1). Elle ajoute ceci :
« Le vrai problème est l’acceptation, que dis-je, la reconnaissance minimale de ceux qu’on nommait jadis les «étranges». Un problème d’ouverture qui n’est pas l’apanage des conservateurs, faut-il ajouter. Même chez les «laïcs», la volonté catégorique de réduire le fait religieux à la stricte vie privée, au nom de l’égalité des femmes et des hommes ou des acquis de la Révolution tranquille, sert encore à faire taire et à disqualifier surtout les musulmanes et les juives. »
Cette enseignante universitaire (2) semble tout mettre dans le même panier. Or, elle n’est pas consciente que plusieurs conservateurs sont impliqués dans l’aide aux nouveaux arrivants et dans leur adhésion dans leur communauté. De plus, le fait de reléguer le fait religieux à la stricte vie privée nuit énormément aux Catholiques, aux Protestants et aux Grecs Orthodoxes et non seulement aux Juifs et aux Islamiques. En fait, cela ne favorise que les religieux athées pratiquants.

Suite ici.






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Une bien mauvaise solution

Lettre ouverte publiée dans Le Quotidien du Saguenay aujourd'hui :
Récemment, la chercheuse Joëlle Quérin rendait publiques les conclusions de son étude sur le cours d'éthique et culture religieuse (ECR). Elle disait que c'était un cours d'endoctrinement plutôt que de transmission de connaissances, que c'était pareil au multiculturalisme de Pierre Elliott Trudeau, mais que les concepteurs de ce cours utilisaient le mot « pluralisme » pour que ça passe mieux.

Elle croit que dans sa forme actuelle, le cours ECR devrait être aboli. Bien entendu, les concepteurs du cours ne l'ont pas trouvé drôle et quelques jours plus tard ils répliquaient. Voulant la discréditer, ils disaient qu'elle était une doctorante donc en voie d'obtenir un doctorat en sociologie.

Attaque

Au lieu de vérifier sa méthodologie, ils attaquent la personne. Ceux qui veulent former les jeunes du primaire et du secondaire au pluralisme (voire multiculturalisme) au dialogue et au mieux vivre ensemble traitent avec condescendance ceux qui ne pensent pas comme eux. J'aimerais leur rappeler qu'un sociologue nommé Gary Caldwell, avec tous ses diplômes et professeur émérite de l'Université Bishop's de Sherbrooke, en arrivait récemment à des conclusions similaires à celles de Mme Quérin.

Affirmation

Il a dit : « Je trouve le cours très mal avisé, c'est la création de l'imagination des gens qui veulent que l'amélioration de la société québécoise passe par l'État à l'école et c'est une erreur, et il va y avoir des effets pervers assez marqués. »

Il ajoute : « On considère aberrant que l'État se serve de l'école pour des fins qui sont propres à lui. »

Réformer la société en passant par l'école est une méthode employée par les régimes totalitaires, nous n'avons pas besoin de cela ici au Québec.

Il semble que les concepteurs du cours veulent nous faire croire que la société québécoise actuelle est hostile aux immigrants et qu'il faut la rééduquer en commençant au primaire.

Problème inexistant

Je crois que le cours ECR est une mauvaise solution à un problème qui n'existe pas, après tout, quand voyons-nous un article de journal parler d'immigrants qui auraient été maltraités ici au Québec. Les immigrants sont bienvenus et bien traités au Québec, nul besoin de réformer la société québécoise par ce cours insidieux appelé ECR.

Jacques-André Fortin
Dolbeau-Mistassini






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