mercredi 10 février 2010

Lutte à « l'hétérosexisme » : manque de modestie constitutionnelle du gouvernement québécois

Douglas Farrow, professeur de l'Université McGill a publié une ferme condamnation de la « politique de lutte contre l'homophobie » annoncée en grande pompe par le gouvernement du Québec en décembre. Le professeur de pensée chrétienne Farrow considère cette politique comme une « déclaration de guerre » contre tous ceux qui s'opposent au programme homosexualiste. Il appelle ses concitoyens québécois à s’élever contre cette politique.

Quand la ministre de la Justice a rendu publique cette politique avant Noël, elle l’a présentée comme une première dans un État nord-américain. Cette politique prend appui sur un rapport de quarante-quatre pages dont la couverture est aux couleurs arc-en-ciel du mouvement LGBT (lesbiennes, gais, bisexuels, transsexuels et transgenres).

M. Charest abondait dans le sens de la ministre de la Justice, Mme Kathleen Weil, quand il déclarait que « le Québec a fait figure de pionnier dans le combat contre la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle ».

Reprenant l’argumentaire des groupes de pression homosexualistes, Mme Weil n'hésita pas à condamner l’« hétérosexisme » défini dans son long rapport-programme comme la simple « affirmation de l’hétérosexualité comme norme sociale ou comme étant supérieure aux autres orientations sexuelles ; pratiques sociales qui occultent la diversité des orientations et des identités sexuelles dans les représentations courantes, dans les relations et les institutions sociales ». Il faudrait, selon la ministre, lutter contre cette attitude pour normaliser l’homosexualité sur le plan social.

Incidemment, s’agit-il là d’une nouvelle valeur québécoise qui devra être enseignée à l’école à tous les enfants québécois, par ordre du gouvernement ? Comme on le verra ci-dessous, le professeur Farrow s'est penché sur la question.

L'article de 19 pages du professeur Farrow, intitulé « Le gouvernement du Québec déclare la guerre aux homophobes et à la populace hétérosexistes » a été publié sur le site de la Ligue catholique pour les droits de l’homme.

Le professeur Farrow qualifie la politique québécoise dans ce domaine « d’attaque frontale, pilotée par un comité interministériel » contre les « attitudes et les comportements homophobes » et « définit le but ultime du gouvernement comme étant l’éradication des obstacles qui s'opposent à la pleine reconnaissance des intérêts et du mode de vie des LGBT. »

« Ce qui a été promulgué n’est pas un document d'orientation ordinaire », poursuit-il, « car il ne vise pas à simplement modifier tel ou tel élément de l'infrastructure publique, mais à convertir l'infrastructure psychologique, morale et sexuelle d'une génération. »

Il souligne que cette initiative représente une atteinte sans précédent de la part d’un gouvernement dans les affaires privées et qu’elle menace de la sorte nos libertés fondamentales.

« Par ce fait, le Ministère de la Justice s’avance avec audace et détermination dans la sphère réservée jusqu’il y a peu aux organes non gouvernementaux de la société civile » explique le professeur montréalais. « L’homophobie ne doit pas seulement être éliminée à tous les niveaux de la société, mais elle doit être éliminée par décision politique du gouvernement et grâce à l’action de celui-ci. »

Cette politique constitue « une approbation officielle du — en réalité, l’aveu d’une pleine adhésion en faveur du – programme activiste des groupes dénommés LGBT » d’ajouter Farrow. « En tant que telle, c’est également une déclaration de guerre de la part du gouvernement Charest à tous les groupes et les citoyens qui s'opposent à ce programme. »

« Le gouvernement peut-il gagner une telle guerre ? » se demande-t-il. « Peut-être pas. Mais un gouvernement qui exhibe un tel manque de modestie constitutionnelle, de discernement moral et de sens politique, qu’il en est prêt à mener une telle guerre, est un gouvernement qui peut et va faire des ravages dans la société québécoise. »

Farrow sape les bases idéologiques qui sous-tendent le plan du gouvernement et dissèque, à titre d’exemple, une déclaration du premier ministre Jean Charest : « notre société gagne à s’ouvrir à la diversité sexuelle et à condamner l’intolérance à l’égard de celle-ci. »

Bien que cette assertion soit souvent prise pour argent comptant, Farrow soulève un bon nombre de questions sur les hypothèses sur lesquelles elle repose : « Refuser d’accepter la diversité sexuelle comme objectif public peut en effet être une forme d’intolérance, mais s’agit-il d’une bonne ou d’une mauvaise forme d’intolérance ? Est-il préjudiciable au bien-être public de ne pas faire la promotion et de ne pas célébrer l’homosexualité dans ces diverses manifestations (car c’est ce que signifie « accepter la diversité sexuelle ») ? Si c’est le cas, comme le premier ministre le sous-entend, alors quelles bornes faut-il fixer à cette « diversité que nous devons célébrer »? En d’autres termes, à quel moment et à l’aide de quelle mesure pourra-t-on dire que la diversité devient perversité ? Ou faut-il simplement faire une croix sur la notion même de perversité comme une lecture cursive de la littérature homosexuelle semble le suggérer ?

[…]

Bien évidemment, le gouvernement ne désire pas que nous tolérions tout – c’est impossible – mais quels sont les principes qui nous permettront de distinguer l’intolérance des auteurs de la Politique québécoise de lutte contre l’homophobie de, disons, l’intolérance de ceux qu’ils désignent sous l'épithète d'homophobe ? »

Le document gouvernemental se concentre sur la lutte contre l’« homophobie », mais Douglas Farrow rappelle que « nous ne pouvons comprendre la portée de ce document » sans comprendre ce que le professeur de McGill nomme le « mal jumeau » de l’homophobie, à savoir l’« hétérosexisme ». Comme nous le soulignions ci-dessus, le rapport gouvernemental définit celui-ci comme « l’affirmation de l’hétérosexualité comme norme sociale ou comme étant supérieure aux autres orientations sexuelles. »

Le professeur montréalais souligne qu’en condamnant l’« hétérosexisme » « le gouvernement du Québec rejette l’hétérosexualité comme norme sociale ! » et c’est là « que toute la portée de cette guerre absurde apparaît ». Il rappelle le fait évident que la société québécoise, comme toutes les autres, a été fondée sur des ancêtres « qui considéraient l’hétérosexualité comme la norme sociale. »

« Le gouvernement du Québec, dans un ahurissant renversement de la doctrine du péché originel, a déclaré que tout ce passé implicitement et explicitement hétérosexiste est désormais ennemi de l’État » d’ajouter le professeur Farrow. « Dans un élan d’une bêtise confondante, il a déclaré la guerre, non seulement à ses propres citoyens, mais à la nature elle-même. »

« On forcera les institutions, publiques et privées, à s’impliquer et à devenir partenaire », avertit Farrow. « La collaboration de chaque citoyen est prévue et sera bientôt obligatoire. Un programme de soutien scolaire, de nature obligatoire, suivra. Le programme d’éthique et de culture religieuse en a déjà jeté les fondations. »

Farrow fait le rapprochement entre ce qu'il appelle le « jugement altéré du gouvernement » et le reniement de la foi de cette province jadis catholique pendant la Révolution tranquille.

« La réflexion [du gouvernement] tourne à vide parce qu’il ne comprend pas ce que chaque personne devrait comprendre au sujet de l’Auteur de la morale ou au sujet des fondements de la moralité » ajoute-t-il. « En d’autres termes, parce qu’il a été beaucoup trop loin lors d’une révolution précédente, la Révolution tranquille, et qu’il l’a confondue avec la révolution sexuelle qui éclata à peu près à la même époque. »

Voir aussi :

Un plan de lutte contre l'homophobie méprisant pour la population (4 philosophes)

Le Monopole de l'Éducation au service des lobbies dits progressistes avec vos sous

Pas de classiques de la littérature, mais la lutte contre l'hétérosexisme en classe de français, d'anglais, d'histoire et de mathématiques

École québécoise : l'homoparentalité expliquée aux enfants du primaire par l'État

Comment créer une majorité en faveur de l'homoparentalité...dans les médias (philosophe français)

Cahier ECR : « Beaucoup de travail à faire aux groupes religieux pour accepter les homosexuels »






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Selon la FAE, les enseignants sont épuisés

Selon une recherche effectuée par l’École nationale d'administration publique (ENAP), auprès de 2000 enseignants membres de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), près de la moitié des enseignantes et enseignants vivent de l’anxiété. La recherche réalisée par Nathalie Houlfort, professeure à l’ENAP, démontrerait que la surcharge de travail et le manque de contrôle sur la tâche demeurent les principaux facteurs de stress vécus par le personnel enseignant. Parmi les principaux facteurs qui mineraient la santé mentale des enseignants, on trouve :
  1. la charge élevée de travail ;

  2. les difficultés liées au maintien de la discipline en classe (gestion de classe) ;

  3. les difficultés relationnelles avec les directions, marquées par le manque de soutien, le manque de liberté et le style de gestion non approprié.
L’implantation du renouveau pédagogique (« la réforme »), la charge de travail élevée, les difficultés liées à la gestion de classe, le manque de soutien de la direction sont des éléments ayant également un impact négatif sur le bien-être des personnes sondées. L’étude indique que 23 % des enseignants ont l’intention de quitter leur travail d’ici cinq ans.

La recherche de Mme Houlfort rapporte un taux deux fois plus élevé de santé mentale moyenne ou médiocre chez les enseignants (19 %) qu’au sein de la population en général (8,1 %). Elle relève aussi que 60 % des enseignants présentent des symptômes d’épuisement professionnel au moins une fois par mois et que plus de 20 % les ressentent au moins une fois par semaine.

La FAE regroupe le tiers des enseignants de la province.






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La dictée de Mérimée ne serait pas de Mérimée

Partie du patrimoine scolaire français, la dictée de Mérimée ne serait pas de Mérimée...

La légende veut que la dictée ait fait partie des passe-temps de la cour de l'empereur Napoléon III. Selon ce même mythe, la dictée attribuée à Mérimée aurait mis à l'épreuve les souverains ainsi que leurs invités. Napoléon III aurait commit 75 fautes, l'impératrice Eugénie, 62, Alexandre Dumas fils, 24. Seul un étranger, le prince de Metternich, ambassadeur d'Autriche, n'en aurait fait que 3.

On trouvera ci-dessous le texte de cette dictée publié par Léo Claretie en 1900.

Ennui, Mérimée n'en serait pas l'auteur. À l'époque, l'orthographe française était d'ailleurs moins fixée qu'aujourd'hui.

Écoutez Pierre Pellissier, auteur de Prosper Mérimée, expliquer pourquoi :



La dictée de Mérimée

1. Version phonétique

puʀ paʀle sɑ̃ zɑ̃bigɥite, sə dine a sɛ̃tadʀɛs, pʀɛ dy avʀ, malgʀe le zeflyvə zɑ̃bome də la mɛʀ, malgʀe le vɛ̃ də tʀɛ bɔ̃ kʀy, le kɥiso də vo e le kɥiso də ʃəvʀœj pʀɔdige paʀ lɑ̃fitʀijɔ̃, fyt œ̃ vʀɛ gepje.

kɛlkə swa, kɛlk ɛgzigy kɛ py paʀɛtʀ, a kote də la sɔm dy, le zaʀ ketɛ sɑ̃se avwaʀ dɔne la dwɛʀjɛʀ e lə maʀgije, bjɛ̃ kə lɥi u ɛl swa sɑ̃se le zavwaʀ ʀəfyze e sɑ̃ swa ʀəpɑ̃ti, vatɑ̃ le ʀeklame puʀ tɛl u tɛl bʀy ʒɔli paʀ ki ty le diʀa ʀədəmɑ̃de, kwakil nə tə sje pa də diʀ kɛl sə le zɛ lese aʀaʃe paʀ ladʀɛs de di fyzilje e kɔ̃ le lœʀ ɔʀɛ syplee dɑ̃ tut otʀə siʀkɔ̃stɑ̃s u puʀ de mɔtif də tut sɔʀt. il etɛ tɛ̃fɑm dɑ̃ vulwaʀ puʀ səla a se fyzilje ʒymo e malbɑti, e də lœʀ ɛ̃fliʒe yn ʀɑkle, alɔʀ kil nə sɔ̃ʒɛ ka pʀɑ̃dʀə de ʀafʀeʃismɑ̃ avɛk lœʀ koʀəliʒjɔnɛʀ.

kwakil ɑ̃ swa, sɛ bjɛ̃ na tɔʀ kə la dwɛʀjɛʀ, paʀ œ̃ kɔ̃tʀəsɑ̃s ɛgzɔʀbitɑ̃, sɛ lese ɑ̃tʀene a pʀɑ̃dʀ œ̃ ʀɑto e kɛl sɛ kʀy ɔbliʒe də fʀape lɛgziʒɑ̃ maʀgije syʀ sɔ̃ nɔmɔplat vjeji. dø zalveɔl fyʀ bʀize ; ynə disɑ̃tʀi sə deklaʀa, sɥivi dynə ftizi, e lɛ̃besilite dy maløʀø sakʀy.

— paʀ sɛ̃maʀtɛ̃  ! kɛl emɔʀaʒi ! sekʀija sə belitʀ.

a sɛt evɛnmɑ̃, sezisɑ̃ sɔ̃ gupijɔ̃, ʀidikyl ɛksedɑ̃ də bagaʒ, il la puʀsɥivi dɑ̃ legliz tut ɑ̃tjɛʀ.


2. Version orthographiée

Pour parler sans ambiguïté, ce dîner à Sainte-Adresse, près du Havre, malgré les effluves embaumés de la mer, malgré les vins de très bons crus, les cuisseaux de veau et les cuissots de chevreuil prodigués par l'amphitryon, fut un vrai guêpier.

Quelles que soient, quelque exiguës qu'aient pu paraître, à côté de la somme due, les arrhes qu'étaient censés avoir données la douairière et le marguillier, bien que lui ou elle soit censée les avoir refusées et s'en soit repentie, va-t'en les réclamer pour telle ou telle bru jolie par qui tu les diras redemandées, quoiqu'il ne te siée pas de dire qu'elle se les est laissé arracher par l'adresse des dits fusiliers et qu'on les leur aurait suppléées dans toute autre circonstance ou pour des motifs de toute sorte. Il était infâme d'en vouloir pour cela à ces fusiliers jumeaux et malbâtis, et de leur infliger une raclée, alors qu'ils ne songeaient qu'à prendre des rafraîchissements avec leurs coreligionnaires.

Quoi qu'il en soit, c'est bien à tort que la douairière, par un contresens exorbitant, s'est laissé entraîner à prendre un râteau et qu'elle s'est crue obligée de frapper l'exigeant marguillier sur son omoplate vieillie. Deux alvéoles furent brisés ; une dysenterie se déclara, suivie d'une phtisie, et l'imbécillité du malheureux s'accrut.

— Par saint Martin ! quelle hémorragie ! s'écria ce bélître.

À cet événement, saisissant son goupillon, ridicule excédent de bagage, il la poursuivit dans l'église tout entière.

3. Quelques notes
  • « très bons crus » : on doit pouvoir écrire au singulier, « très bon cru ».
  • « veau... chevreuil » : on doit pouvoir écrire au pluriel, « veaux » et « chevreuils ».
  • « cuissot » : l'orthographe « cuisseau » semble de nos jours acceptable dans les deux cas.
  • « quelque exiguës » : on doit pouvoir écrire également, en faisant l'élision, « quelqu'exiguës ».
  • « exiguës » : l'orthographe « exigües » semble de nos jours acceptable après les propositions de simplification de 1990.
  • « lui ou elle soit censée... repentie » : l'orthographe « censé » (et « repenti ») semble tout à fait défendable.
  • « de toute sorte » : il semble également correct d'écrire au pluriel, « de toutes sortes ».
  • « malbâtis » : on peut aussi bien admettre « mal bâtis ».
  • « leurs coreligionnaires » : on peut à la rigueur admettre le singulier, « leur coreligionnaire ».
  • « brisés » : de nos jours, « alvéole » pouvant être aussi féminin, « brisées » est également correct.
  • « événement » : l'orthographe « évènement » est de nos jours acceptable.






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Projet vidéo ECR — Le sexe avant le mariage


Le Sexe avant mariage, projet ethique et culture religieuse, secondaire IV, École secondaire Antoine-Brossard à Brossard






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