Des étudiants étrangers font la queue devant une tente d’un organisme de bienfaisance afin de recevoir des denrées à Ottawa, en Ontario. |
Selon les dirigeants de plusieurs organisations du genre qui tentent d’aider les étudiants qui vivent en situation de pauvreté, le logement est le problème le plus criant, surtout dans les grands centres.
« Le logement dans le Grand Toronto, c’est comme le Far West », affirme la présidente de la College Student Alliance, Azi Afousi à la CBC.
De plus, depuis le 1er janvier 2024, les étudiants étrangers ne sont de nouveau plus autorisés à travailler plus de 20 heures par semaine. Depuis le 15 novembre 2022, les étudiants étrangers du pays pouvaient travailler à l’extérieur de leur campus au-delà de la limite de 20 heures par semaine. Cette initiative du gouvernement fédéral avait eu pour objectif de contrer la fameuse pénurie de main-d’œuvre.
Cette situation signifie que certains étudiants doivent même utiliser les services d’organismes caritatifs pour se nourrir, ajoutent M. Singh et Mme Afousi.
Les étudiants étrangers originaires de l’Inde ont contribué à eux seuls à hauteur de deux milliards de dollars aux revenus de fonctionnement des établissements postsecondaires de l’Ontario l’année dernière. Le gouvernement provincial, lui, a donné environ 1,8 milliard de dollars de financement à ces mêmes établissements, selon un rapport publié en septembre 2023 par le cabinet-conseil Higher Education Strategy Associates.
M. Singh affirme que son organisme reçoit environ cinq appels par jour d’étudiants étrangers établis à Brampton, en Ontario, et qui peinent à se loger, à se nourrir ou même à se vêtir adéquatement. Il ajoute que son organisme en recevait environ cinq par semaine l’an dernier.
Selon un rapport de la vérificatrice générale de l’Ontario publié en décembre 2021, dans les 24 collèges publics de la province, 68 % des revenus des droits de scolarité proviennent d’étudiants étrangers. Le Collège Northern de Timmins, dans le Nord de l’Ontario, est arrivé en tête de liste avec des droits de scolarité d’étudiants étrangers qui ont représenté 92 % des revenus de scolarité en 2021.
M. Singh affirme que la situation est particulièrement grave à Brampton, une ville qui compte 35 établissements d’enseignement supérieur agréés et qui attire chaque année des dizaines de milliers d’étudiants étrangers. Depuis juin dernier, Khalsa Aid a livré plus de 5000 sacs d’épicerie remplis de denrées non périssables à des étudiants étrangers, ajoute-t-il.
M. Singh reproche au gouvernement fédéral d’avoir accueilli un nombre record d’étudiants étrangers – 800 000 en 2022, puis 900 000 en 2023 — sans s’assurer qu’il y avait suffisamment de logements.
Selon Julie Lafortune, porte-parole d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC), « il est clair que le nombre d’étudiants qui arrivent au Canada est devenu insoutenable. »
Dans un communiqué de presse publié en janvier, l’Ontario a indiqué qu’il exigera désormais de tous les collèges et de toutes les universités qu’ils garantissent des possibilités de logement aux nouveaux étudiants étrangers.
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Les « demandeurs d’asile » de plus en plus nombreux à recourir à l’aide sociale au Québec
Le ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale du Québec a reçu plus de demandes d’aide financière de dernier recours au début de 2024 par rapport à la même période de l’année précédente. Une augmentation de 30,5 % attribuable surtout à l’arrivée de demandeurs d’asile. La tendance observée l’an dernier, soit une hausse record du nombre d’assistés sociaux, semble se poursuivre. Cette augmentation du nombre de ménages prestataires de l’aide sociale, d’environ 11 %, est la plus élevée enregistrée en 25 ans. La moyenne mensuelle de prestataires demandeurs d’asile, quant à elle, a plus que doublé d’une année à l’autre, passant de 19 455 adultes en 2022 à un peu plus de 40 000 en 2023.
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