mardi 9 mai 2023

Vaste étude confirme que la diversité ethnique a des effets négatifs sur la cohésion sociale

Sans confiance, la vie politique est fracturée et les nations divisées. La crise de la démocratie traversée par la France et plusieurs pays en Europe témoigne d’un affaiblissement inquiétant du politique. Un article du sociologue allemand Ruud Koopmans permet d’éclairer sous un jour nouveau les fondements de la confiance politique. Une recension de l’article « Statistical and Perceived Diversity and Their Impacts on Neighborhood Social Cohesion in Germany, France and the Netherlands » (2016).
 
Selon les chercheurs, cette étude est à leur connaissance la première à avoir étudié la relation entre la diversité ethnique et la cohésion sociale à travers les localités de trois pays d’immigration différents, tout en comparant systématiquement les natifs et les personnes d’origine immigrée.

Les chercheurs affirment qu’en montrant que les mécanismes de base reliant la diversité à la cohésion sociale dans les quartiers sont très similaires d’un pays à l’autre, ainsi que pour les natifs et les personnes d’origine immigrée, leurs résultats ont un plus grand potentiel de généralisation que les études antérieures.

Conformément à la majorité des études précédentes, nous constatons que la diversité ethnique statistique a des effets négatifs sur chacune de nos cinq mesures de la cohésion sociale de quartier :
  • la confiance,
  • l’efficacité collective,
  • l’interconnexion,
  • les problèmes sociaux signalés et 
  • la satisfaction générale à l’égard de la vie de quartier. 
À quelques exceptions près, ces effets sont statistiquement significatifs dans les trois pays et s’appliquent aussi bien aux natifs qu’aux personnes âgées. À quelques exceptions près, ces effets sont statistiquement significatifs dans les trois pays et s’appliquent de la même manière aux natifs et aux personnes d’origine immigrée.

L’Observatoire de l’immigration et de la démographie résume ainsi l’article :

Professeur de sociologie à l’université Humboldt de Berlin, Ruud Koopmans est un chercheur de renommée internationale1 pourtant peu relayé en France, alors même que son champ d’études englobe généralement plusieurs pays européens et en particulier l’Allemagne, la France et les Pays-Bas. Ses travaux les plus notables concernent trois domaines en lien avec l’immigration à l’échelle européenne : l’analyse comparative des différentes politiques d’intégration ; les comportements politiques des immigrés et des minorités ethniques et l’incidence de la diversité ethnique sur la confiance sociale. C’est à ce dernier champ d’étude que s’intéresse le présent article. Il se fonde, pour l’essentiel, sur une étude publiée par R. Koopmans et M. Schaeffer en 2016 dans la revue Social Indicators Research. 
 
Une méthodologie robuste et minutieuse 
 
Pour conduire leur analyse, les auteurs utilisent les résultats de l’« Ethnic Diversity and Collective Action Survey » (EDCAS), une enquête menée entre 2009 et 2010 à partir de 10 200 appels téléphoniques standardisés. M. Schaeffer et R. Koopmans se concentrent sur une sélection de 4 600 répondants correspondant aux 938 quartiers d’Allemagne, de France et des Pays-Bas retenus pour l’étude. Pour la France, ces quartiers sont issus des villes de Lille, Strasbourg, Lyon, Marseille et Rennes, ainsi que de Paris et ses départements limitrophes (Hauts-de-Seine, Seine–Saint-Denis et Val-de-Marne). 
 
L’étude développe en outre une double approche des effets de la diversité ethnique sur la cohésion sociale. Elle évalue dans un premier temps les effets de la diversité ethnique « statistique », objectivée par le pourcentage de personnes d’origine immigrée (personnes immigrées ou ayant au moins un parent immigré) dans chaque quartier considéré.
 
Dans un second temps, elle s’intéresse aux effets de la diversité ethnique « perçue » par les habitants, mesurée à l’aide de quatre indicateurs du questionnaire : l’existence de conflits intergroupes, l’existence de groupes caractérisés par des valeurs ou une langue différente et l’estimation par chaque répondant de la proportion de personnes d’origine immigrée vivant dans le quartier.
 
En ce qui concerne la diversité « statistique », l’étude démontre une nette corrélation entre l’augmentation de la diversité ethnique et la baisse de la cohésion sociale dans les quartiers considérés. En particulier, les auteurs trouvent qu’en France, la diversité ethnique conduit à une augmentation des problèmes sociaux, ainsi qu’à une baisse significative de la confiance, du lien social et de la satisfaction dans la vie en général.
 
Ces résultats sont particulièrement robustes dans la mesure où ils prennent en compte une multitude de facteurs sociaux pour évaluer l’incidence de la seule « diversité ethnique », selon une démarche expérimentale. Chaque indicateur de confiance est ainsi testé et ajusté pour tenir compte, dans chaque quartier, du taux de chômage, de la densité de population, du nombre d’années vécues dans le quartier, du statut de locataire ou de propriétaire, du niveau d’éducation, de l’âge, du sexe, de l'état matrimonial, du type d’emploi occupé, de l’origine immigrée ou non et même des croyances religieuses. 
 
Cette différenciation des facteurs pouvant avoir une incidence sur le niveau de confiance sociale mesuré permet d’éviter les biais liés à la condition socio-économique des habitants des quartiers retenus pour l’étude, et d’examiner de la manière la plus précise possible la seule incidence de la diversité ethnique. 
 
En ce qui concerne la diversité perçue, l’étude arrive aux mêmes conclusions que pour la diversité statistique. Ces résultats ont en outre pour intérêt de tester de manière indépendante l’effet de la diversité perçue chez les répondants natifs et chez les répondants d’origine immigrée. Or dans ces deux catégories de répondants, une baisse similaire de la confiance sociale est observée, pour des niveaux de diversité perçue équivalents. Ceci tend à montrer que la baisse de la cohésion sociale n’est pas liée qu’à un rejet des immigrés par les natifs, mais résulte aussi d’un rejet analogue des natifs par les immigrés, ainsi que de l’existence de groupes hétérogènes au sein même des populations immigrées.

Source

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Malgré une immigration record : stagnation, voire baisse, du PIB/habitant au Canada en 2022 (et 2023 selon les prévisions)

Le PIB canadien par personne (corrigé pour l’inflation) a atteint 56 369 dollars au deuxième trimestre 2019, mais à la fin de 2021, malgré la reprise économique après le choc COVID, il s’élevait à 55 730 dollars, soit environ 1,1 % de moins qu’en 2019. Selon les données disponibles jusqu’au troisième trimestre 2022, le PIB par personne reste inférieur au niveau de 2019, même si l’économie globale est en croissance depuis la fin de l’année 2020.

Aucune croissance par habitant dans le "G6" depuis 2019
(G6 [pas Japon] = tous des pays à forte immigration...),
la croissance est ailleurs
Ce déclin — ou peut-être plus exactement cette stagnation — du niveau de vie par personne s’est produit dans le contexte d’un rebond économique en 2021-22 après la récession induite par le COVID. Ainsi, alors que l’économie canadienne a enregistré une croissance globale positive, le PIB par personne (c’est-à-dire le niveau de vie individuel moyen) a en fait diminué. De plus, cette tendance négative devrait se poursuivre, selon les prévisions économiques du budget 2023, avec une croissance annuelle du PIB (corrigée de l’inflation) inférieure à 1 % en moyenne au cours des deux prochaines années, alors que la population du Canada augmentera d’au moins 1,4 % — une combinaison qui garantit une nouvelle baisse du niveau de vie.
 
Et c’est en fait pire que cela. Les politiques économiques explicites d’Ottawa cherchent à faire croître l’économie globale du pays en augmentant la population, principalement grâce à des taux d’immigration élevés, plutôt qu’en comblant les lacunes en matière d’investissement des entreprises, de productivité, d’esprit d’entreprise et d’innovation. Ainsi, même si l’économie globale du Canada peut éviter une récession « officielle » cette année, les Canadiens continueront à souffrir d’une récession sous la forme d’une baisse du PIB moyen par personne (c’est-à-dire du niveau de vie).


Source : Institut Fraser

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Dans les transports en commun de la capitale belge.

Les Russes de Lettonie passent un test linguistique pour éviter d'être expulsés

Dans un gratte-ciel stalinien qui domine l’horizon de la capitale de la Lettonie, des dizaines de Russes âgés attendent de passer un test de base de langue lettone, preuve de leur loyauté envers un pays où ils vivent depuis des décennies.

Serrant des passeports russes rouges, les participants, pour la plupart des femmes, lisent leurs notes pour une révision de dernière minute, craignant d’être expulsés du pays balte en cas d’échec.

Parler russe au lieu de letton n’était pas un problème jusqu’à présent.

Le gouvernement exige désormais que les 20 000 personnes qui possèdent un passeport russe dans le pays, principalement des personnes âgées et des femmes, passent un test de langue, car la loyauté des citoyens russes est une source d’inquiétude, a déclaré Dimitrijs Trofimovs, secrétaire d’État au ministère de l’Intérieur.


« (Si je suis expulsée), je n’aurais nulle part où aller, je vis ici depuis 40 ans », a déclaré Valentina Sevastjanova, 70 ans, ancienne professeur d’anglais et guide de Riga, après sa dernière leçon de letton dans une école privée du centre de Riga, prête à passer son propre examen.

« J’ai pris le passeport russe en 2011 pour pouvoir rendre visite à mes parents malades en Biélorussie. Ils sont partis maintenant. »

Mme Sevastjanova fait partie d’une classe de 11 femmes, âgées de 62 à 74 ans, qui suivent le cours accéléré de trois mois. Chacune d’entre elles a demandé un passeport russe après que la Lettonie indépendante a émergé en 1991 des cendres de l’Union soviétique.

Elles ont ainsi pu bénéficier de la retraite à 55 ans, d’une pension de la Russie et d’une exemption de visa pour se rendre en Russie et au Belarus.

Les Russes de Lettonie apprennent la langue locale pour éviter l’expulsion

Mais après l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février dernier, la Lettonie a coupé les chaînes de télévision russes, écrasé un monument soviétique de la Seconde Guerre mondiale et s’efforce maintenant d’éliminer l’enseignement en russe.

De nombreux Russes ethniques, qui représentent environ un quart de la population de la Lettonie (1,9 million d’habitants), ont ainsi le sentiment de perdre leur place dans la société, où le fait de ne parler que le russe a été accepté pendant des décennies.

Les citoyens russes de moins de 75 ans qui ne passeront pas le test d’ici la fin de l’année se verront accorder un délai raisonnable pour partir, a déclaré M. Trofimovs. S’ils ne partent pas, ils pourraient faire l’objet d’une « expulsion forcée ».

« Ils ont volontairement décidé de prendre la nationalité non pas de la Lettonie, mais d’un autre État », a-t-il déclaré. Selon lui, ce test est nécessaire, car les autorités russes ont justifié leur invasion de l’Ukraine par la nécessité de protéger les ressortissants russes à l’étranger.  [En réalité des russophones qui étaient largement des ressortissants ukrainiens dont la région était bombardée depuis 8 ans... Le mouvement d'élimination du russe précède la guerre entre Kiev et Moscou, voir lien ci-dessous sur l'élimination du russe dans l'enseignement en 2025 alors que c'était en 2011 la langue de 37 % de la population.]

« Je pense qu’apprendre le letton est une bonne chose, mais cette pression est une erreur », a déclaré Mme Sevastjanova.

« Les gens vivent dans un environnement russe. Ils parlent avec (uniquement) des Russes. Pourquoi pas ? Il s’agit d’une vaste diaspora », a-t-elle déclaré. « Il y a des lieux de travail russophones. Il y a des journaux, une télévision et une radio russes. Vous pouvez converser en russe dans les magasins et sur les marchés — les Lettons passent facilement au russe. »

Pour réussir, les candidats doivent comprendre des expressions lettones de base et parler avec des phrases simples, telles que « Je voudrais dîner et je voudrais choisir du poisson, pas de la viande », a déclaré Liene Voronenko, directrice du Centre national d’éducation de Lettonie, qui organise les examens.

« J’aime apprendre les langues et je pensais apprendre le français à la retraite. Mais je me retrouve à apprendre le letton à la place. Eh bien, pourquoi pas ? »,a déclaré Mme Sevastjanova.
  

Source : Reuters

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Lettonie — Vers l’élimination de l’enseignement en russe en 2025

Moldavie — 88 % des réfugiés ukrainiens choisissent le russe comme langue d’enseignement, 6 % l’ukrainien 

 

Un Canadien sur deux pense que les cibles en immigration sont trop hautes, 75 % qu'elle entraîne une demande excessive des services

Sondage de Léger de la fin 2022 :

  • 49 % des Canadiens pensent que le plan d’immigration du gouvernement du Canada  admettra trop d’immigrants au Canada.
  • 75 % des Canadiens craignent que le plan d’immigration entraîne une demande excessive pour les logements et les services sociaux et de santé.








Sondage web réalisé du 11 au 13 novembre auprès de 1 537 Canadiens, âgés de 18 ans ou plus, recrutés aléatoirement à partir du panel en ligne LEO.

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France — Pap Ndiaye, « le ministre de la déconstruction nationale »

Début du dossier en question :

Longtemps, le successeur de Jean-Michel Blanquer s’est retenu de dévoiler son agenda. Attaque frontale de l’école privée, coups de canif au contrat de la laïcité et sirènes du « wokisme » : ainsi se révèle le véritable Pap Ndiaye. 

Sa discrétion confine à l’absence. La plupart du temps, lorsqu’il accompagne le président, Pap Ndiaye en est comme réduit à faire de la figuration. Emmanuel Macron semble presque voler les mots de son ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse. Si bien qu’un an après sa nomination surprise Rue de Grenelle, l’un des postes les plus exposés du gouvernement, l’ancien directeur du musée de l’Histoire de l’immigration reste une sorte d’illustre inconnu dont on connaît le nom, mais dont on ignore les actions, sinon qu’elles n’ont pas permis d’enrayer l’effondrement de notre système scolaire. À tel point que, parfois, les mauvaises langues se plaisent à dire qu’il occupe un emploi fictif.

Ces critiques, le ministre ne les ignore pas. Mais son caractère équanime fait qu’elles glissent sur lui aussi sûrement que l’eau sur les plumes d’un canard. Imperméable à la critique, il l’est tout autant aux flatteries. Et, signe qu’il n’est pas totalement dépourvu d’humour, il a même rejoint avec Christophe Béchu, le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, le « club des invisibles », créé à l’initiative de François Braun, le ministre de la Santé et de la Prévention.

Encore que, depuis peu, Pap Ndiaye se soit décidé à faire parler de lui plus que de raison. Comme découvrant son jeu, qu’il avait tenu caché dans sa manche. Car, sous des dehors courtois, urbain, policé, l’homme se révèle aussi « ondoyant, vipérin », de l’aveu même d’un de ses camarades du gouvernement. C’est peu dire que le ministre de l’Éducation nationale s’est longtemps efforcé de faire mentir la réputation qui le précédait, avançant avec d’autant plus de prudence dans son agenda qu’il n’était pas préparé à investir l’hôtel de Rochechouart, contrairement à Jean-Michel Blanquer, son prédécesseur, dont la nomination avait été unanimement saluée. À Valeurs actuelles, nous n’avons pas voulu céder à la tentation de le condamner avant qu’il ait fait ses « preuves ».

Et, comme pour donner tort à tous ceux qui l’accusaient d’être tour à tour « un indigéniste assumé » (Marine Le Pen), « le cheval de Troie du gauchisme américain, porteur du “wokisme” et du racialisme » (Julien Aubert), « un déconstructeur » (Éric Zemmour) sur la foi de ses déclarations passées et de ses écrits d’universitaire, le ministre de l’Éducation nationale se plaisait à prendre le contre-pied de ses détracteurs. C’est ainsi qu’il réserve son premier déplacement au collège du Bois-d’Aulne pour rendre un hommage appuyé à Samuel Paty.