dimanche 29 septembre 2013

Euthanasie au Québec — Quid de l'autonomie des médecins ? Consensus fondé sur la confusion des termes.

Audition de Me Racicot et du Dr Beauchamp, de l’organisme Vivre dans la Dignité, lors des auditions publiques de la Commission de la santé et des services sociaux de l’Assemblée nationale du Québec, sur le Projet de loi n° 52, Loi concernant les soins de fin de vie, le mercredi 25 septembre 2013.


Liens directs vers le vidéo : Vimeo | Assemblée nationale.
 
Afin d’alléger le visionnement, nous vous suggérons de porter particulièrement attention aux interventions suivantes :
  • Dr Beauchamp de 06:25 à puis de 23:00 à 26:00.
  • Me Racicot de 26:00 à 27:30, de 31:00 à 36:30, de 40:00 à 41:00, et de 50:25 à 50:55.
  • Dr Beauchamp de 53:40 à 56:00.
  • Me Racicot de 57:13 à 58:10, et de 01:01:18 à 01:02:35.
  • Dr Beauchamp de 01:04:55 à 01:07:08.

Le mémoire de Vivre dans la Dignité déposé à cette occasion renferme une excellente critique juridique et médicale du projet de loi débattu. La résolution de l’Association médicale mondiale contre l’euthanasie à laquelle font référence les intervenants est accessible ici.

Les intervenants réfèrent aussi fréquemment à « hier soir », il s’agit de l’audition du Regroupement québécois contre l’euthanasie, qui s’est déroulée le mardi 24 septembre 2013. Le livre qui sera remis à chacun des 125 députés de l’Assemblée nationale est Plaidoyer pour une mort digne (Presses de l’Université Laval, 2011). La méthodologie et les détails du très récent sondage (mené du 18 au 20 septembre par Ipsos Marketing) auquel renvoie Me Racicot à la 33e minute sont accessibles ici.


SondageEuthanasie1

SondageEuthanasie2

Nous voyons que 67 % des Québécois interrogés ne connaissent pas la véritable signification de l’euphémisme « aide médicale à mourir », et ne peuvent par conséquent même pas comprendre la portée concrète du Projet de loi n° 52, alors que cela les concerne très sérieusement. Par ailleurs, un autre récent sondage (mi-septembre 2013) mené auprès de 1200 médecins de la province révèle que 59 % d’entre eux refuseraient d’administrer une euthanasie.

De la liberté de choix des médecins

Les adeptes de l'euthanasie usent souvent de l'argument de la liberté de choix des gens qui veulent se faire euthanasier (« mourir dignement » selon la terminologie gouvernementale). Ils omettent de parler de la liberté de choix des médecins qui, même si en leur âme et conscience s'opposent à une mise à mort assistée, devront référer leur patient à un confrère qui serait prêt à commettre ce qu'ils considèrent moralement répréhensible, précipité ou indigne.

On peut aussi s'interroger sur le bien-fondé que l'État facilite ces mises à mort et les subventionne.

Confusion et apparence de consensus

Comme le rapporte Le Soleil, les Québécois, bien qu'ils semblent largement favorables à l'« aide médicale à mourir », sont perplexes sur cette forme d'euthanasie, selon un sondage Ipsos rendu public jeudi. Le tiers des personnes interrogées interprète l'« aide médicale à mourir » comme étant la demande par le patient d'une injection entraînant la mort. Trois personnes sur 10 [30 %] croient plutôt qu'il s'agit de soulager des symptômes par les soins palliatifs. Le troisième groupe, soit près de 40 % des sondés, associe l'« aide médicale à mourir » à « l'interruption de l'acharnement thérapeutique ou au suicide assisté ». « Cette forte dispersion des réponses démontre l'ambiguïté qui entoure l'expression "aide médicale à mourir" », selon la firme de sondage.
 
À l'inverse, le terme « euthanasie » est plus clair pour les Québécois. En effet, 60 % des personnes interrogées sont d'avis qu'il s'agit pour un médecin de pratiquer une injection mortelle à la demande du patient. L'autre 40 % des personnes sondées comprennent que l'euthanasie est l'arrêt, à la demande du patient, des moyens artificiels (respirateur) pour prolonger la vie, ou le fait de permettre à une personne qui le désire de s'administrer une substance provoquant la mort, ou de soulager la douleur sans prolonger la vie ni l'abréger. La notion d'« aide médicale à mourir » avait été proposée, de l'aveu même du gouvernement (voir la vidéo), à la place du terme euthanasie  parce qu'elle a une charge émotive moins grande dans la population.

Acte criminel, recours aux tribunaux à prévoir

Par ailleurs, si le projet de loi 52 sur l'« aide médicale à mourir » est adopté par l'Assemblée nationale, une contestation devant les tribunaux est à prévoir. « L'“aide médicale à mourir” est de l'euthanasie, un homicide selon le Code criminel canadien. Il faudra chercher longtemps pour trouver suffisamment de médecins québécois prêts à franchir cet interdit historique. En fait, plusieurs d'entre nous sommes prêts à nous tourner vers les tribunaux si la loi 52 devient réalité », a affirmé, vendredi, le président de Vivre dans la dignité, le Dr Marc Beauchamp, en compagnie de la Dr Catherine Ferrier du Collectif de médecins du refus médical de l'euthanasie. Les mémoires des deux groupes ont été présentés à la commission parlementaire qui étudie le projet de loi 52. Selon la Dr Ferrier, l'application de l'« aide médicale à mourir » va créer une grave crise de confiance entre la population et les médecins. «  Ça va tout gâcher dans le système de santé. Il n'y aura plus de confiance envers les médecins », a-t-elle prédit.



Via Monarchomaque et Le Soleil.



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Écologisme — Pas de réchauffement climatique depuis 16 ans ? (m à j, réactions prof Lindzen)

Selon le Spectator britannique, la semaine prochaine, ceux qui ont fait des prédictions catastrophistes sur un changement climatique désastreux seront confrontés à une vérité qui dérange. Le résumé du cinquième rapport d'évaluation du Groupe d'experts inter­gou­ver­ne­mental sur l'évolution du climat (GIEC) sera alors publié. Il démontrera que les températures mondiales mesurées refusent de suivre les prévisions haussières pressenties par la quasi-totalité des modèles clima­tiques. Depuis son premier rapport en 1990, le GIEC prédisait que les températures mondiales augmenteraient en moyenne de 0,2° Celsius par décennie. Mais voilà que le GIEC reconnaît qu'il n'y a eu aucune augmentation statistiquement significative des températures mondiales tout au long des 16 dernières années.

Dans un numéro de septembre 2013 de la prestigieuse revue scientifique Science, une équipe canadienne se penche également sur la surestimation du réchauffement de la planète au cours des 20 dernières années par les modèles informatiques. Pour ces chercheurs, « le réchauffement climatique observé récemment est nettement inférieur à celui prévu par les modèles climatiques. Cette différence pourrait s'expliquer par une combinaison d'erreurs dans le forçage externe, la réponse des modèles à ce forçage et de la variabilité interne du climat. » Sur 117 modèles (regroupés en barres grises dans les diagrammes ci-dessous), seuls 3 prévoyaient des valeurs dans l’intervalle des températures observées. Tous les autres surestimaient grandement le réchauffement.


Pour le Spectator, il est difficile de surestimer l'importance de ce rapport. Le GIEC n'est pas uniquement un organisme de recherche qui rédige des rapports le plus souvent ignorés dans le brouhaha médiatique et politique. Sa parole est d'évangile pour les journalistes, les enseignants et les politiques. Ses rapports servent à justifier toute une série de programmes gouvernementaux coûteux et contraignants qui visent à rendre l'énergie à base de carbone plus cher tout en subventionnant les énergies renouvelables. Les écoles « sensibilisent » dès le plus jeune âge les enfants captifs qui leur sont envoyés à cette préoccupation planétaire qui dépasserait les clivages ethniques et religieux. Même le Jardin botanique de Montréal donne dans ce thème.

Les fortes surestimations des prédictions minent la confiance dans les fondements scientifiques de la « science » du changement climatique. Pour le Spectator, avec ce nouveau rapport du GIEC, il devient clair que cette discipline n’est pas assez mûre pour faire des prédictions utiles sur la future hausse des températures mondiales. Banquise précoce de l’Arctique et passages du Nord-Ouest annulés Le 4 juin Radio-Canada annonçait que « Quatre aventuriers se proposent de traverser l’Arctique à la rame cet été. Deux Canadiens et deux Irlandais se lancent dans cette aventure, au départ d’Inuvik dans les Territoires du Nord-Ouest pour tenter d’atteindre Pond Inlet au Nunavut. » Selon le Vancouver Sun, il s’agissait de souligner les « changements » dans l’arctique provoqués par « le réchauffement climatique ».

Parcours prévu, interrompu pour cause de glace et bourrasques de neige
Curieusement, nous n’avons pas trouvé de nouvelles sur Radio-Canada relatant l’annulation de cette tentative pour cause de mauvais temps, de bourrasques de neige estivales tardives (ou hivernales précoces) et de la glace qui bloquait leur chemin… Évidemment, dans le Globe and Mail, les participants à cette traversée prétendent avoir réussi, car ils auraient pu attirer, selon eux, l’attention du public sur « les conditions météorologiques extrêmes qui accompagnent le changement climatique »… Conditions météorologiques extrêmes qui expliquent l'échec depuis des siècles de l'exploitation du passage du Nord-Ouest. Mais cela le Globe and Mail ne le fait pas remarquer à ces militants ou à ses lecteurs.

La même déconvenue a frappé le Français Charles Hedrich qui tentait de traverser le passage du Nord-Ouest à la rame. Le Français a perdu son contre-la-montre face aux glaces et « le gel prématuré de l'océan Arctique » l'a contraint mi-septembre à interrompre sa tentative de première mondiale, la traversée du mythique passage à la rame.


Masquer la bonne nouvelle ?

  Que faire de cette bonne nouvelle ? Enfin, pour ceux qui craignaient une hausse des températures. (Certains Boréaliens seront peut-être déçus que le climat québécois se réchauffe nettement moins vite que prévu). L’Associated Press a mis la main sur un exemplaire de ce rapport du GIEC et les commentaires reçus des nombreux gouvernements à son sujet. (Il faut se rappeler que le GIEC est d’abord une instance politique avant d’être scientifique, comme toutes les créatures de l’ONU.)

On y apprend que des politiciens belges, allemands, hongrois et américains se sont dits préoccupés par la version finale dudit rapport.

L’Allemagne a demandé à ce que toute mention au ralentissement du réchauffement soit supprimée, en argüant que 10 ou 15 ans étaient un échelle de temps « trompeuse » et qu’il ne fallait mentionner que des tendances portant sur des décennies ou des siècles.

 La Belgique s'est opposée à l'utilisation de 1998 comme année de départ des statistiques, car cette année avait été exceptionnellement chaude et donne aux graphiques une apparence plate. Elle a suggéré de plutôt utiliser 1999 ou 2000 comme point de départ pour que la courbe haussière soit plus visible.

La délégation américaine, quant à elle, a fait pression en exhortant les auteurs du rapport d'expliquer l'absence de réchauffement en utilisant « l'hypothèse dominante » parmi les scientifiques qui voudrait que le réchauffement soit inférieur à celui escompté parce que la chaleur serait absorbée par les océans qui eux se réchaufferaient.

Effet de serre saturé ?

Lundi matin sur la radio française RTL, François Gervais, physicien, spécialiste de thermodynamique, remet en cause l’une de nos grandes peurs contemporaines. Le CO2 a certes augmenté depuis le XIXe siècle, passant de 300 ppm à 400 ppm mais l’effet de serre dû au CO2 est maintenant saturé, explique-t-il. « Concrètement, l’effet de serre du CO2 est une réalité, mais une réalité tellement forte qu’à l’heure actuelle, il est presque saturé, c’est-à-dire qu’on peut en envoyer [dans l’atmosphère] davantage mais ça n’aura pas d’incidence notable, mesurable sur la température de la planète. J’en veux pour preuve une observation que tout un chacun fait, y compris le GIEC, à savoir : au niveau du sol, depuis dix-sept ans, les températures n’ont pas augmenté alors que dans cette période-là, on a envoyé un tiers de tout le CO2 émis dans l’atmosphère depuis le début de l’ère industrielle au XIXe siècle. »

François Gervais constate également que les partisans du réchauffement climatique d’origine anthropique ont pris une conséquence pour une cause : en effet, les fluctuations de température précèdent celles du CO2… Cette inversion avait déjà été soulevée dans le documentaire L'Escroquerie du réchauffement climatique.




François Gervais est physicien, spécialiste de thermodynamique. Professeur émérite à l’Université François Rabelais de Tours, médaillé du CNRS et primé par l’Académie des Sciences, il a récemment été choisi comme rapporteur critique par le GIEC. Il vient de publier L'Innocence du Carbone aux éditions Albin Michel.

Réaction de Richard Lindzen du MIT

Prof. R. Lindzen
Pour le climatologue du Massachusetts Institute of Technology Richard Lindzen, le plus récent rapport du GIEC a vraiment sombré dans l'incohérence hilarante. Les rapporteurs proclament haut et fort une confiance accrue dans leurs modèles climatiques alors que l’écart entre les prédictions des modèles et les observations augmentent.

Pour le professeur Lindzen, l’excuse du GIEC qui expliquerait l'absence de réchauffement au cours des dix-sept dernières années consiste à dire que la chaleur se cache dans les profondeurs des océans. Ce n’est tout simplement que l’aveu que ces modèles ne parviennent pas à simuler les échanges de chaleur entre les couches de surface et les profondeurs océaniques. Or, cet échange de chaleur joue un rôle primordial dans la variabilité naturelle interne du climat et l’affirmation du GIEC selon laquelle le réchauffement observé peut être attribué à l'homme dépend essentiellement de l’exactitude des simulations de ces modèles quant à la variabilité naturelle interne du climat. Ainsi, le GIEC admet de façon controuvée, selon le climatologue du MIT, que leur cruciale hypothèse est totalement injustifiée.

Enfin, tout en attribuant le réchauffement climatique à l'homme, Richard Lindzen souligne que le GIEC omet de préciser que ce réchauffement a été faible et totalement compatible avec une situation en rien alarmante. Il est assez étonnant de voir les contorsions que le GIEC s’impose pour poursuivre la promotion du programme politique sur le climat.


Voir aussi

Écologisme — la revue Nature reconnaît l'échec des modèles prédictifs informatiques

CERN : des modèles climatiques à corriger ?

Prof. Henri Masson, Université d’Anvers, déclare les modèles du GIEC « aberration statistique »

Jacques Brassard : nouvelles embarrassantes pour les réchauffistes

Spiritualité autochtone, écologie et norme universelle moderne

Manipulations de données par des chercheurs du GIEC ? (« Cacher la baisse »)


Chiffres et graphe interactif compilés par le Financial Times.

mardi 24 septembre 2013

Les garderies privées renaclent devant la charte des valeurs imposée

L'Association des garderies privées du Québec (AGPQ) a dressé une longue liste de doléances et de protestations, mardi, à l'occasion d'une assemblée de ses membres à Montréal. Compressions budgétaires, Charte des valeurs et autres décisions gouvernementales ont notamment été la cible des quelque 400 propriétaires de garderie et membres présents.

L'AGPQ prend les grands moyens pour s'opposer au projet du gouvernement Marois d'interdire le port de signes religieux visibles aux éducatrices et éducateurs.

Au terme d'une assemblée, mardi, à Montréal, les propriétaires de garderie ont adopté une résolution afin d'exiger un droit de retrait pour que la charte ne s'applique pas à leurs employées. Ils entendent également la boycotter.


Le projet de charte des valeurs québécoises présenté par le ministre Bernard Drainville prévoit l'interdiction du port de signes religieux visibles au personnel de l'État, dont celui des garderies privées subventionnées.

Le président de l'AGPQ, Sylvain Lévesque, affirme que la ministre de la Famille, Nicole Léger, a soutenu que, si le projet de charte devient loi, ses membres seront dans l'obligation de congédier les éducatrices qui n'accepteront pas de retirer leur voile.

Selon lui, la charte ne devrait pas s'appliquer aux travailleuses des garderies privées, qui ne sont pas des employées du gouvernement, d'autant plus qu'il y a déjà une pénurie de main-d'œuvre qualifiée dans le secteur.

Il soutient que c'est aux gestionnaires de s'occuper du code vestimentaire de leurs employées et non à l'État.

L'AGPQ accuse le gouvernement de créer un « problème virtuel ». Selon son président, aucun parent ne s'est jamais plaint du fait que certaines éducatrices portent le foulard.




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lundi 23 septembre 2013

France — Pédophilie à l'école, la hiérarchie mute simplement l'enseignant

Une enseignante du début du secondaire à Lille avait été arrêtée et mise en examen pour atteinte sexuelle sur mineure de moins de 15 ans par personne ayant autorité. Elle a reconnu avoir entretenu une relation homosexuelle avec une de ses élèves, âgée de 14 ans.

La hiérarchie de l'Éducation nationale nationale l'a simplement mutée.

L'enseignante et son avocate ont décidé de demander que l'audience se déroule à huis-clos. Du côté de l'Education Nationale, on s'abstient de toute ouverture sur le dossier. Le directeur de l'école renvoie à son rectorat, lequel dit attendre « la décision de justice ». L'enseignante a été placée sous contrôle judiciaire.

On rappellera que le Festival de Cannes a primé ce type d'aventure pédophile et homosexuelle. Radio-Canada se félicitait de la sortie de ce film en Russie, malgré la prétendue loi « anti-homo ». (À ce sujet, voir comment en charcutant deux reportages pour n'en faire qu'un, une télé française désinforme ses téléspectateurs sur cette loi.)

Voir aussi

Pédophilie dans l'enseignement

Pédophilie — Autre scandale dissimulé par la hiérarchie ? (Grande-Bretagne)

Complicité de la hiérarchie de l'institution pour dissimuler de nombreux cas de pédophilie

États-Unis — Pédophilie dans une école primaire

Canada — La pédophilie : une orientation sexuelle comme l'hétérosexualité pour des experts

Scouts Canada s'excuse des cas de pédophilie qui auraient pu survenir

États-Unis — pédophilie et sévices sexuels dans les écoles américaines

École laïque et républicaine — Enseignants pédophiles, on n'en parle que depuis récemment

Deux poids, deux mesures ? (artistes pédophiles excusés par des journaleux)

Complicité de la hiérarchie de l'institution pour dissimuler de nombreux cas de pédophilie (Pennsylvanie).





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Pourquoi les filles sages réussissent-elles ?

Un sondage publié ce mois nous apprend que 65 pour cent des étudiants s’inscrivant à Harvard sont vierges. Si l’on considère les nouveaux étudiants qui n’ont pas été recrutés pour jouer du sport universitaire, ce chiffre monte à plus de 66 %.

Il est vrai que les étudiants de Harvard se distinguent de la population générale à bien des égards. Non seulement ont-ils été moins enclins à avoir eu une relation sexuelle à l’école secondaire, mais ils sont aussi plus susceptibles d'avoir eu des notes parfaites aux examens d’aptitudes scolaires (le SAT). Les deux semblent être reliés.

Ces jeunes étudiants dynamiques fondent de grands espoirs dans leur avenir et refusent de l’hypothéquer par une conduite à risque. Ils comprennent qu’être « sages » est la bonne stratégie, surtout pour les filles à l’école secondaire et les premières années des études postsecondaires. Attendre avant de devenir sexuellement actifs réduit statistiquement le risque de maladies, d’infections, de troubles émotionnels, et surtout de devenir une mère célibataire.

On assiste sous nos latitudes froides à de constants débats éplorés et stériles sur l'écart de salaire entre les sexes sur les salaires, la situation économique des femmes et la féminisation de la pauvreté. On laisse sous-entendre que c’est le machisme larvé de nos sociétés sexistes (le judéo-christianisme qu'on vous dit !) qui en seraient la cause. Comme Thomas Sowell l’a déjà montré (voir vidéo ci-dessous), c’est la maternité (une fonction noble et essentielle) qui explique au premier chef les différences de salaires. Et qu’est-ce qui explique surtout la pauvreté des femmes par rapport aux hommes ? La monoparentalité... Être « fille mère » est source de pauvreté pour une raison évidente : la femmes célibataire doit s'occuper seule d'une autre petit être.

Idées fausses sur les différences salariales entre hommes et femmes avec Thomas Sowell

Les esprits modernes sont prompts à se moquer de ces jeunes étudiants d’Havard, en régurgitant leurs préjugés sur ces intellos, ces cerveaux introvertis, des ballots dénués de toute compétence sociale.

Mais qui s’en sort mieux en fin de compte ? Celles qui attendent d’être mariées et d’avoir un métier avant d’avoir des enfants. Quelles sont les filles qui auront une vie plus à l’abri du besoin et plus stable ? Ce sont les filles sages, et pas seulement à Harvard, mais dans toutes les sphères de la vie. Comme l’a souligné Charles Murray, les couches aisées aux États-Unis adoptent en moyenne des comportements plus conservateurs que leurs compatriotes moins nantis, divorcent moins et sont – notamment — plus croyantes et plus industrieuses. Et cela contrairement aux préjugés actuels qui ne correspondent plus aux comportements des classes « populaires » américaines.

Nos médias, et comme on le verra ci-dessous l’État, valorise les comportements à risque (« libérés ») chez les jeunes et les idoles de la musique ou du cinéma. Il ne faut plus juger, il faut jouir sans entraves si ce n’est avec une « protection » adaptée.

Peut-être faudrait-il plutôt valoriser les nombreux jeunes adultes qui prennent de bonnes décisions au regard de leur succès ultérieur, même si ces choix semblent affreusement rétrogrades pour d’aucuns.

Le nombre de grossesses chez les adolescentes a diminué de 42 pour cent de 1990 à 2008 aux États, en partie parce que les adolescents américaines attendent plus longtemps avant de commencer à avoir des relations sexuelles. Entre 2006-2008, seules 11 % des filles célibataires âgées de 15 à 19 ans avaient eu des rapports sexuels avant 15 ans, alors qu’en 1995 elles étaient 19 pour cent dans ce cas.

Faire comprendre les risques liés à une promiscuité précoce, faire connaître ces statistiques devrait faire partie d’une bonne éducation. Malheureusement, trop de secteurs de notre société, y compris l’école publique et l’État adoptent un point de vue diamétralement opposé : la sexualité précoce, la jouissance, l’hédonisme, il n’y a que cela de vrai, un rite de passage valorisé dès un jeune âge. Avec n’importe qui d’ailleurs, peu importe son « genre » (de sexe opposé ou non). Pas d'hétérosexisme à l'école québécoise ! Comme le relatait Le Devoir, « Les jeunes filles confient pratiquer la fellation dans la pseudo-intimité des cabinets de toilette, en même temps qu'elles révèlent n'avoir jamais embrassé un garçon. »

Que fait le gouvernement québécois devant cette sexualité précoce ? Il envoie à nos frais des comédiens dans les cégeps (des jeunes donc moins âgés encore en moyenne que ceux de la première année de Harvard) pour clamer à tue-tête : «Baiiiiiisez… Aiiiiiimez… Trippppez… ».





Peut-être qu’un peu de morale rétrograde serait le meilleur service à rendre aux jeunes, même si cela doit heurter quelques hédonistes que le retour de la morale « catholique » horripile.

Voir aussi

Bernard Drainville et l'État québécois censément neutre

Sexualité précoce à l'école publique québécoise : phénomènes isolés ou vague de fond ?

Idées reçues sur les blancs américains, écart moral et culturel croissant des classes sociales

Idées fausses sur les différences salariales entre hommes et femmes






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dimanche 22 septembre 2013

McGill Symposium : Religious Freedom in Education (3-5 October)

Education is one of the chief interests of families, of religious communities, and of society and the state; it is both a field of cooperation between private and public bodies and, by nature, a primary cultural and political battleground. It has long been a legal battleground as well, particularly where religious issues arise. From the famous 1940 Minersville case in the USA, for example, to the current Quebec case, Loyola v. Courchesne, the courts have been asked to adjudicate the boundaries between family, religion, and the state. The UDHR (art. 26), the Toledo principles, and various international covenants seek to provide guidance in negotiating these boundaries. The purpose of this symposium will be to explore the question of religious freedom in both public and private education.

The purpose of this symposium will be to explore the question of religious liberty in both private and public education.

NB: The information that follows is subject to correction or change.

List of Contributors
  • Iain Benson (Global Center for Pluralism) *
  • Benjamin Berger (Law, York)
  • Janet Epp-Buckingham (Political Studies, TWU)
  • Dia Dabby (Law, McGill)
  • Paul Donovan (Loyola High School)
  • Douglas Farrow (Arts and Religious Studies, McGill)
  • Asif Iftikhar (Islamic Studies, McGill)
  • Ian Jamison* (Tony Blair Faith Foundation)
  • Solange LeFebvre (Religious Studies, U. Montréal)
  • Ian Leigh (Law, Durham) *
  • Ian Linden (SOAS, London) *
  • Blair Major (Law, McGill)
  • Kevin McDonough (Education, McGill)
  • Eugene Meehan, QC (SupremeAdvocacy LLP)
  • Victor Muniz-Fraticelli (Political Science and Law, McGill)
  • Mawlana Ammar Naasir (Al Shari‘ah Academy, Gujranwala) *
  • David Novak (Religion and Philosophy, Toronto)
  • Mark Phillips (BLG Montreal)
  • Ayaz Sadiq, (Speaker of the National Assembly, Pakistan) *
  • Saleem Khan Safi (Geo Television Network, Pakistan) *
  • Charles Taylor (Philosophy, McGill)
  • Shauna Van Praagh (Law, McGill)
  • Mary Anne Waldron, QC (Law, Victoria)
  • Daniel Weinstock (Law, McGill)
  • Jonathan Waind (Religious Studies, McGill)

* via Bluejeans video conference, courtesy the Tony Blair Faith Foundation

For registration: http://www.newmancentre.org/rfec.shtml.

If you have any questions regarding registration, please contact Linda Diez: 514-398-4106 or newmancentre@mail.mcgill.ca or juli.gittinger@mail.mcgill.ca


Symposium Schedule
 
Thursday 3 October McGill University
 
3:15–4:15 Registration (Newman Centre)

4:45 pm Religion, Education, and the ‘Crisis’ in State Neutrality (Moot Court)

Welcome
Address: Benjamin Berger
Respondent: Solange LeFebvre
6:15 pm Reception (Newman Centre)

7:45 pm Secularism, Religion, and Societal Values (Moot Court)

Chair: Paul Donovan
Panel: Charles Taylor; respondent TBA

How do we determine our collective ‘values’ and principles? What role does religion play in such determinations in societies that regard themselves as 'secular'? And how far is it the responsibility of teachers and educators to reinforce (rather than re-engineer) collective values?

Friday 4 October McGill University (Birks Chapel)
 
9:30 am International Perspectives on Freedom in Education

Welcome: Ellen Aitken
Chairs: Paul Donovan, Dia Dabby
Panel: Iain Benson, Ian Leigh, Ian Linden, David Novak
Tensions respecting education in socially and religiously diverse environments exist in many nations. How are the competing interests of the state, the family, and religious communities being negotiated in other western countries? What are the best resources and strategies for finding a solution to difficult issues? Have the Toledo Principles proved useful? Should the discourse of human rights (per UDHR art. 26, ICCPR art. 18.4, ICESCR art 10.1 and 13) be our focus or should our attention be turned elsewhere, perhaps to more locally devised solutions based on the principle of subsidiarity?

11:00 am Religious Education as a Site of Violence

Chair: Asif Iftikar
Panelists: Mawlana Ammar Naasir, Saleem Safi, Ayaz Sadiq
Violence has been cultivated both by certain forms of religious education (in Pakistan, e.g., or London) and by the suppression of religious education (in Tibet, e.g.). What principles and protocols can be followed in liberal democratic societies to negotiate successfully between the Scylla of an anti-pluralist demand for conformity and the Charybdis of an unregulated pluralism?

12:30 pm Lunch

1:15–2:15 A Place at the Table?

Lunch-time Forum on the Voices of Children and the Role of Families
Chair: Blair Major
Presenters: Dia Dabby, Jonathan Waind
Are the voices of children being heard? How are they recognized and interpreted at law, by educational institutions, by government bodies, etc.? What about parent’s voices? This forum will seek to locate children and families in the discussion of religious freedom in education.

2:30 pm Culture Wars: Majority v. Minority Values

Address: Mary Anne Waldron
Respondent: Daniel Weinstock

4:00 pm What can be taught neutrally? (Can religion, ethics, sex, or law?)

Chair: Douglas Farrow
Panel: Janet Epp-Buckingham, Ian Jamison, Kevin McDonough, Shauna Van Praagh
The claim is made by the Quebec Ministry of Education that ethics and religious culture must be taught neutrally or non-confessionally. An analogous claim is made in various places that sex education should be delivered without reference to any particular moral framework. Again, the claim is made (by the Canadian Council of Law Deans) that a confessional school is no place for a recognized law program. How are we to understand such claims? What does it mean to teach ‘neutrally’? Are public institutions more likely to achieve objectivity, at least, than private or religious ones?

Saturday 5 October Loyola High School (Atrium)
 
9:30 am The Supreme Court of Canada on ‘Religious Law’: where we’ve been, where we are, where we’re going

Welcome: Fr Michael Murray
Address: Eugene Meehan
Respondent: Mary Anne Waldron

11:00 am Loyola v. Courchesne: What really is at stake?

Chair: Victor Muniz-Fraticelli
Panel: Paul Donovan, Daniel Weinstock, Mark Phillips
This case, currently before the SCC, brings together questions about the nature of religious freedom, the role of religious institutions in public education and their relation to the state, whether such entities can qualify as legal persons claiming rights and freedoms, and much more. What are the competing ideas of religious freedom in play in Loyola? How might the Court's decision affect religious education throughout the country?

12:30 pm Lunch

1:30 pm Does it still make sense to speak of religious freedom?

Address: Douglas Farrow
Respondent: Victor Muniz-Fraticelli

2:45 pm General Forum

samedi 21 septembre 2013

France — L'Étonnante école libre dans une banlieue immigrée

Rigueur scolaire, pédagogique et disciplinaire. Telles sont les caractéristiques du cours Alexandre-Dumas, une école non subventionnée qui accueille 85 élèves de « tous niveaux et toutes origines », à Montfermeil, une banlieue difficile au nord de Paris. Ces écoles non subventionnées bénéficient d'une grande liberté de programme, de pédagogie et d'embauche. Libertés inconnues au Québec.

Uniforme que les élèves doivent mériter, costume cravate pour les enseignants, vouvoiement de rigueur, accent mis sur la maîtrise de la langue française au primaire, 7 h 30 d'activités physiques par semaine. Nous sommes en Seine-Saint-Denis, à Montfermeil, qui fut en 2005 le théâtre d'affrontements urbains. Et si l'école privée Alexandre-Dumas a opté pour un uniforme façon banlieue — molletonné à capuche vert pour les garçons, bordeaux pour les filles —, il a aussi fait le choix de méthodes d'enseignement classiques.

L'école a ouvert ses portes en 2012, avec 6 élèves. Elle en compte 85 lors de cette rentrée. Une école pas comme les autres, « libre » ou « indépendante » suivant le vocable utilisé. Une école non subventionnée qui se veut une alternative au système scolaire publique, lancée « pour essayer d'apporter une réponse à l'échec scolaire de masse », explique le dossier de presse adressé aux journalistes.

Il faut dire que l'école Alexandre-Dumas a de quoi faire rêver. Ouverte aux élèves de « tous niveaux et de toutes origines », financièrement abordable (750 euros par an, avec possibilité de bourse), pédagogie sur mesure, rythmes scolaires adaptés, déjeuners partagés avec des professeurs disponibles de 7 h 45 à 19 h, lien étroit avec les parents, prévention des « conflits ethniques par structuration de l'école en groupes de solidarité interâges »... Le tableau est parfaitement idyllique selon le Figaro.

« Susciter le renouveau éducatif en France »

« Sa fréquentation reflète fidèlement la population de Clichy-Montfermeil », explique encore le dossier de présentation. Si l'école n'a pas d'étiquette confessionnelle et accueille, de fait, nombre de musulmans, les familles n'ignorent en rien son orientation catholique. Derrière cet établissement pilote, Anne Coffinier diplômée de l'École nationale d'administration et de l'École normale supérieure, catholique bien connue dans le milieu des écoles libres. Directrice générale de la Fondation pour l'école, elle mène depuis quelques année une croisade pour « susciter le renouveau éducatif en France ».

Le cours Alexandre-Dumas, qui compte actuellement sept professeurs, a puisé ses pédagogies dans des œuvres éducatives comme l'Eau vive, chez Baden Powel, fondateur du scoutisme, ou encore Don Bosco. Son directeur, Albéric de Serrant, a fait ses armes à la fondation d'Auteuil et chez les Frères Hospitaliers de Saint-Jean de Dieu.

L'initiative est financée par la Fondation Espérance banlieue, créée en 2012 pour soutenir la création d'écoles indépendantes en banlieue. Coût moyen par élève ? 3658 euros par an, contre 5730 dans le public à l'école primaire et 9670 au collège. « Chaque élève scolarisé à Alexandre Dumas fait économiser de l'argent à l'État et aux collectivités locales », explique le projet.

Le modèle a su convaincre Xavier Lemoine, maire centriste de Montfermeil, qui évoque une « petite école originale qui a parfaitement fait sa place dans le paysage éducatif ». Il pourrait être répliqué à Clichy-sous-Bois et Marseille. Mais s'il « n'obtient pas de financement publics, son développement sera malheureusement compromis », explique-t-on.

À ce jour, la galaxie des écoles hors contrat — des écoles Montessori aux écoles confessionnelles, — compte quelque 58.000 élèves, sur 12 millions au total (parmi lesquels deux millions dans le privé sous contrat, essentiellement catholique). Des structures qui, selon Anne Coffinier jouent un rôle de « laboratoire, d'incitation à l'audace pédagogie et au bon sens ».

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Bernard Drainville et l'État québécois censément neutre

 Chronique de Nathalie Elgrably-Lévy de l'Institut économique de Montréal :
 
« Sur le site du gouvernement du Québec consacré à la présentation du projet de charte des valeurs du Parti québécois, on peut voir une vidéo d’environ trois minutes dans laquelle le ministre Bernard Drainville déclare avec sérieux et conviction : « Au Québec, tous les Québécois doivent être traités également et équitablement par l’État. Peu importe notre niveau de revenu, notre condition sociale, notre origine. Peu importe nos convictions morales et religieuses, l’égalité et le traitement équitable doivent être la règle quand on fait affaire avec l’État. » M. Drainville a parfaitement raison et sa déclaration devrait être non seulement applaudie, mais aussi gravée sur les murs des édifices gouvernementaux. Malheureusement, si le principe est noble et inattaquable, il est loin d’être mis en application.



 
Traitement égal devant l'impôt, les subventions ?

La nature même du régime fiscal québécois est bien la preuve que l’État ne réserve pas le même traitement à tous les contribuables, indépendamment de leur niveau de revenu. Si c’était le cas, Québec aurait abandonné l’impôt progressif au profit d’un impôt à taux unique, comme c’est le cas dans un nombre croissant de pays à travers le monde. Il aurait aboli les milliers d’exemptions, de crédits et de traitements spéciaux contenus dans la Loi sur les impôts et il aurait supprimé tous les programmes de subventions dont certains bénéficient. Par exemple, peut-on parler d’équité quand Québec offre un crédit d’impôt supplémentaire à ceux qui choisissent le REÉR d’une centrale syndicale plutôt que tout autre REÉR ? Et quand Québec délie les cordons de sa bourse devant les doléances de quiconque se revendique « artiste » alors qu’il reste insensible aux difficultés d’autres industries ? Dans le même ordre d’idées, que penser des multiples programmes et subventions visant à augmenter la place des femmes dans les emplois traditionnellement masculins alors qu’il n’existe rien d’équivalent pour favoriser l’embauche des hommes dans les emplois traditionnellement féminins ? Sommes-nous donc réellement tous égaux ?

Neutralité dans les valeurs ?

Toujours dans la même vidéo, M. Drainville affirme que « l’État n’a pas à s’immiscer dans les convictions religieuses ou morales des Québécois. L’État doit être neutre ! » La déclaration du ministre est criante de vérité. Mais si ses propos sont sincères, si Québec ne cherche vraiment pas à influencer nos valeurs, comment expliquer la campagne publicitaire traitant de l’homophobie ? [et son plan interministériel de lutte contre l'« hétérosexisme »] Et celle sur la souveraineté alimentaire qui, dans les faits, n’est rien de plus qu’une forme de xénophobie économique ? Certes, Québec peut invoquer des raisons qu’il juge nobles pour justifier les traitements de faveur accordés à certains et les campagnes publicitaires qu’il finance. Ses choix ne sont peut-être pas teintés de considérations religieuses, mais pour choisir ceux qui passent à la caisse et ceux qui encaissent, pour identifier les causes qui méritent les fonds publics, l’État doit nécessairement s’appuyer sur une idéologie, un système de valeurs et une notion du bien et du mal qui lui est propre et dont rien ne prouve la supériorité. Dès lors, toute neutralité est impossible. En raison du rôle qu’il se donne, dans toutes ses actions, que ce soit au moment du prélèvement de l’impôt ou de sa redistribution, l’État est systématiquement et inéluctablement partial. Que Québec insiste sur la neutralité religieuse est une chose. Mais entendre M. Drainville se gargariser de neutralité, comme si c’était le modus operandi de l’État, est risible, presque [pitoyable]. »


On pourrait ajouter aux exemples donnés par Nathalie Elgrably-Lévy l'école publique et son programme unique qui favorise une vision du monde (et défavorise donc certains parents opposés à celle-ci). Il en va de même des manuels scolaires qui sont passés au crible par le Bureau d'approbation du matériel didactique, au titre orwellien (on ne censure plus, on approuve). Ce bureau a pour fonction de s'assurer non pas tellement de l'exactitude scientifique des manuels, mais de leur respect de tous les codes de la rectitude politique la plus corsetée sur le terrain du féminisme, du multiculturalisme, de la lutte contre l'hétérosexisme, etc. Bref, il met de l'avant les valeurs d'une soi-disante « élite » qui pense pour nous, mais n'est en rien neutre. C'est encore une particularité québécoise (le « Québec en avance » n'en doutez pas, vils impies !) Même en France, l'État ne révise plus les manuels depuis près de 70 ans, Vichy ayant laissé de mauvais souvenirs sur ce sujet.

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École primaire chrétienne La Source à Sherbrooke

Extrait du numéro de septembre 2013 du magazine La Vie est belle (voir le site) :

« L’école La Source « rassemble toutes les personnes qui se disent chrétiennes », précise Samuel. On ne peut pas nier que la déconfessionnalisation des écoles, l’imposition du cours d’éthique et de culture religieuse (ECR) et la perte du droit des parents de choisir entre « religion » et « morale » ont poussé Samuel, ainsi que son épouse Véronic Perron, à fonder cette école chrétienne.

« Comme bien du monde, on a vu que la majorité des Québécois se dit croyante et n’a pas de problème avec la religion. Tous ces changements, c’est pour plaire à une minorité !

« La réalité, c’est que les chrétiens n’ont plus de place dans les écoles. C’est beau la laïcité, mais mon enfant, c’est un croyant, et on ne le respecte pas comme il est. C’est ce que bien des parents constatent ! »

Quand il était professeur dans une école secondaire publique, Samuel trouvait sa situation de chrétien difficile à vivre. « J’étais témoin du vécu des
élèves. Avec eux, je ne pouvais pas avoir un langage chrétien ou des énoncés de foi à propos de l’éducation, la personne, les relations humaines, la vision du monde, le sens de la vie. C’était interdit.

« Je ne pouvais jamais aller au bout de ce que je croyais. J’assistais, impuissant, aux résultats désastreux de l’éducation athée sur les jeunes…
À 15 ans, découragés de la vie, sans valeurs et sans espoir… Je n’étais plus capable de vivre ça ! Ce n’est pas neutre, une école [publique], c’est un lieu négatif pour les croyants.

« La foi, c’est comme l’écriture, les langues ou la santé, ça s’apprend dès l’enfance ; rendu vieux, c’est difficile. Notre école offre une approche entière de la personne : vivre la foi en Jésus, être trilingue et développer une santé globale.

« Au centre de notre école et de nos vies, on remet Jésus-Christ, un grand tabou ! Les parents choisissent notre école pour cette raison ; ils veulent que leurs enfants soient respectés et éduqués avec les valeurs de Jésus. « Même si chaque journée commence par le Notre Père chanté, l’école n’enseigne pas la religion et ne veut pas jouer dans les plates-bandes des parents. Les enfants vont à leur église avec leurs parents. Pour preuve, les ministres du culte ou autres pasteurs ne peuvent siéger au conseil d’administration. Seulement les parents. »

[...]

Professeur d’éducation physique et d’ECR à l’école secondaire Samuel de Champlain, à Beauport, Éric résume le problème simplement : tout en parlant « diversité » et « différence », on veut que tout le monde vive et pense pareil !

« Quand les jeunes arrivent au secondaire, ils ont leur idée toute faite au sujet de la religion : ça n’a pas de sens ! Ils pensent tous pareil et sont totalement indifférents. Pour moi, l’indifférence est pire que le mépris. Ils m’apostrophent : « Marcher sur les eaux ? Ben voyons ! » ; « Marie était vierge ? Ben voyons donc ! » ; « L’Église ? Vous êtes pour ça, vous, les pédophiles ? »

L’approche du cours d’ECR est plutôt anecdotique ; beaucoup de temps est consacré aux rituels, aux costumes et aux mets culinaires, mais rien d’important sur l’expérience humaine intérieure.

« Saint Paul dit que c’est la lettre qui tue et l’esprit qui vivifie. De l’esprit, il n’y en a pas dans ce cours. La dimension humaine est évacuée. Le but du cours est d’amener à comprendre pour moins juger, mais la réalité c’est que, à la fin, les élèves arriveront tous à la même conclusion : la religion n’a pas de sens et il vaut mieux être athée. »

Éric voit de grandes différences par rapport à son jeune temps. À l’époque, le côté humain occupait une bonne place dans les écoles. Aujourd’hui, tout semble avoir disparu. « Avant, faisait-il remarquer, au secondaire, on avait le cours “Économie familiale”, où l’on apprenait à cuisiner, à faire son budget et même à coudre ! Il y avait aussi la pastorale, où l’on vivait plein de choses… »

Dans un autre article du même numéro (Et si l’éducation rendait libre ?), on note la même critique de la superficialité du cours ECR :
« Bien sûr, il y a le fameux cours d’ÉCR (Éthique et culture religieuse) qui explique froidement aux jeunes la mécanique de chaque religion. Mais, se désole Louis-André Richard [professeur de philosophie au cégep Sainte-Foy et à l’Université Laval], pas question d’aller voir à l’intérieur de ces religions : on ne lit pas le Coran ni la Bible. On se contente de parler de restrictions alimentaires et de styles vestimentaires.

Si seulement l’éthique et la culture pouvaient se réduire à des questions de bouffe et de guenilles, la vie serait drôlement plus simple, n’est-ce pas ?» »




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Québec — Près de la moitié des adultes ne sauraient pas lire de manière fonctionnelle

Près de la moitié, soit 49 %, des Québécois âgés de 16 à 65 ans sont incapables de lire la posologie d'un médicament, comprendre un article de journal ou décrypter les ingrédients inscrits sur une boîte de céréales. Devant ce constat alarmant, le Conseil supérieur de l'éducation demande au gouvernement d'inscrire la problématique du faible taux d'alphabétisation adulte au cœur de ses priorités.

« C'est énorme ! » s'exclame le président du Conseil, Claude Lessard. Selon lui, même si cette statistique provient de l'Enquête internationale sur l'alphabétisation et les compétences des adultes réalisée en 2003, elle est toujours juste et doit préoccuper la société au même titre que le décrochage scolaire.

Les causes du faible taux d'alphabétisation fonctionnelle adulte sont multiples. Selon l'avis de l'organisme rendu public aujourd'hui, l'école est en partie responsable. « Elle ne transmet pas des habitudes et un goût de la lecture qui perdurerait toute la vie », fait valoir M. Lessard, qui précise cependant que les étudiants fraîchement diplômés ne ressortent pas nécessairement des établissements scolaires illettrés. Le problème est plutôt qu'une partie de ceux-ci perdront leurs habiletés au fil des ans puisqu'ils n'auront pas stimulé « leur muscle de la lecture ».

Rappel : les dépenses par élève en hausse constante

En 2007-2008, la dépense globale d’éducation par rapport au produit intérieur brut (PIB) est estimée à 7,4 % au Québec ; par comparaison, ce taux est estimé à 6,8 % dans les provinces de l’Atlantique, à 6,3 % en Ontario et à 6,1 % dans les provinces de l’Ouest. Lorsque l’on considère cet indicateur, il apparaît que l’effort financier en éducation demeure plus important au Québec que dans la moyenne des autres provinces.

La dépense globale comprend la dépense de fonctionnement, la dépense d’immobilisation, la dépense pour la recherche (pour les universités) et les intérêts sur le service de la dette (mais pas les remboursements de capital), selon le concept retenu par Statistique Canada.

Entre 1998 et 2002, on a observé une augmentation de 26 % de la dépense par élève en dollars courants et de 16 % de la dépense par élève en dollars constants. Ces augmentations s’expliquent surtout par l’entente, intervenue en avril 2000 entre le gouvernement du Québec et les syndicats, qui établissait une nouvelle structure salariale pour le personnel enseignant.

Entre 2002 et 2004, il y a eu une relative stabilité de la dépense par élève en dollars constants. Cela s’explique en partie par un gel des salaires du personnel des commissions scolaires au cours de cette période.

Entre 2004 et 2007, la dépense par élève a augmenté de 21 % en dollars courants et de 14 % en dollars constants.

 
Dépense globale par élève des commissions scolaires québécoises en dollars courants et en dollars constants de 2007-2008




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vendredi 20 septembre 2013

« La réussite ne repose pas tant sur l’intelligence que sur la détermination »


Et si la clé de votre réussite n’avait rien à voir avec votre Q.I, votre talent ou vos prédispositions physiques et sociales ? Pour la psychologue Angela Lee Duckworth, le succès ne peut s’obtenir qu’à une condition bien précise: la détermination, la ténacité, le cran. Notre capacité à apprendre n’est pas fixée et elle peut évoluer avec de l’effort, de la détermination et de l’acharnement.

Ancienne consultante en gestion, Angela décide d’abandonner ce métier à l’âge de 27 ans afin de devenir enseignante de mathématiques pour des élèves de secondaire I (7 années de scolarité) dans une école de New York. Durant cette période, elle fait un constat qui va changer sa vision de la réussite : « Ce qui m’a frappé, c’est que le Q.I n’était pas la seule différence entre mes meilleurs élèves et les moins bons », raconte-t-elle.




Alors quelle était cette différence selon elle ? La ténacité. Fermement convaincue que tous ses élèves sans exception pouvaient apprendre et assimiler le programme de mathématiques de cinquième, elle découvre que la clé du succès reposerait sur cette seule et unique notion.

Angela Lee Duckworth choisit alors de quitter l’enseignement pour passer un diplôme de psychologue. En étudiant aussi bien les adultes que les enfants, elle cherche à découvrir « qui réussit dans cette situation et pourquoi ? ». La réponse reste la même. « La ténacité, c’est la passion et la persévérance pour des objectifs à très long terme », affirme-t-elle.





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mercredi 18 septembre 2013

Audiences sur l'euthanasie : attendons quelques années avant de parler d'éliminer les déments

Mardi, en commission parlementaire sur le projet de loi 52 concernant les soins de fin de vie (euthanasie et soins palliatifs), la ministre déléguée aux Services sociaux, Véronique Hivon (PQ), a bien accueilli la proposition du Collège des médecins afin que les personnes affligées de démence puissent également avoir accès à l'aide médicale à mourir. Pour l'heure, le projet de loi ne prévoit pas cette possibilité. Seules les personnes aptes à prendre une telle décision auront droit à l'aide médicale à mourir.

Pour sa part, la critique en santé de la Coalition Avenir Québec, le Dr Hélène Danault, a souligné que les médecins voient de plus en plus, avec le vieillissement de la population, des cas de démence «qui occupent de plus en plus nos lits en CHSLD [centres d'hébergement de soins de longue durée]». Elle s'explique mal qu'on puisse refuser l'aide médicale à mourir à une personne dont la démence est à ses débuts.

Selon Campagne Québec Vie qui a assisté à la première séance de « consultation » :
À la question de la députée de Groulx, Hélène Danault, à savoir si l’on ne devait pas envisager l’euthanasie des personnes démentes (Alzheimer) en phase terminale, le président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec, Louis Godin, réplique que l’on a déjà fait un grand pas et qu’il faudra en rediscuter dans un an ou deux… probablement le temps nécessaire à la ministre Véronique Hivon (PQ) pour faire croire toujours qu’il n’y a pas de [dérive], mais [une] « évolution »…

À la question de l’ancien ministre de la Santé, Yves Bolduc, à savoir ce que l'on fera dans les régions où l’ampleur de l’objection de conscience du personnel infirmier ou médical ne permettra pas de répondre aux demandes d’euthanasie, le Dr Louis Godin a répondu de façon évasive, rappelant l’évolution de l’accessibilité de l’avortement partout au Québec.

Dans tous les commentaires et questions évoqués jusqu’à présent, on a pu remarquer une très belle complicité entre les députés de l’opposition, la ministre Véronique Hivon, et le président de la Fédération des médecins omnipraticiens.

La ministre Hivon a pu même affirmer, sans que personne ne vienne la contredire, que 51 % des Québécois ont actuellement accès à des soins palliatifs… lorsqu’on ajoute les soins à domicile, ce qui dans l’esprit de la ministre Hivon, est un soin palliatif. Curieusement, il n’y avait aucun médecin en soins palliatifs sur le plateau de la consultation…

En fait, après la mascarade de la Commission mourir dans la dignité, le gouvernement ajoute une petite touche finale dans cette première séance de « consultation » contrôlée où tous les intervenants, [...] favorables à l’euthanasie, semblaient [...] se réjouir de l’économie à venir dans le domaine de la santé...






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jeudi 12 septembre 2013

Djemila Benhabib : « Les prières en conseil municipal au Québec, une crispation identitaire »

Selon Djemila Benhabib, interrogée ce matin à l'antenne de Radio-Canada, il serait temps que le Québec se penche sur la question de la laïcité pour prévenir les dérives.

« Je vois au Québec des phénomènes inquiétants, comme l'intégrisme religieux. Des conférenciers qui viennent déverser leur haine, leur rhétorique méprisante à l'égard des femmes, on ne voyait pas ça il y a quelques années. Cette manifestation de l'intégrisme musulman a donné naissance à une nouvelle forme d'intolérance chez les catholiques. Par exemple, les prières dans les conseils municipaux. Il y a quelques années, on ne sentait pas cette crispation identitaire. À une identité, je t'envoie une autre identité. Il faut apprendre à vivre ensemble », conclut-elle.

Mme Benhabib était en France quand elle a proféré ces paroles. Il est également vrai qu'elle est une immigrante récente. Mais quand on veut donner des leçons, il faudrait quand même savoir que ces prières n'ont rien de nouveau, existent depuis des décennies, voire des siècles, au Québec et se pratiquaient très largement sans que cela ne suscite la moindre crispation.

Sauf peut-être chez les laïcards.

Car enfin l'affaire de la prière en conseil municipal est née d'une crispation laïciste, le fait de rares militants que cette courte prière horripilait. On retrouvera ici un historique de la croisade du Mouvement laïque Québec en la matière contre la ville de Saguenay et celle de Laval. On remarquera que le MLQ ne s'en prend qu'à la religion catholique apparemment.

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France — « L'école malade de la gauche »

Pour l'hebdomadaire Valeurs actuelles, la gauche a mis l’école au service de son projet de « transformation sociale ». Elle s’attache à ruiner la transmission des savoirs alors que la qualité de l'enseignement semble se dégrader.

Échec de l'école d'État

« Au terme de la scolarité dite obligatoire, et quels que soient leurs parcours, collégiens et lycéens maîtrisent souvent mal et trop souvent pas du tout les savoirs de base », constatait déjà Roger Fauroux dans son rapport sur l’école en 1996 !

« La présence des élèves en difficulté, les écarts qui se creusent suffiraient à ôter toutes les illusions sur le collège unique, écrivait trois ans plus tard le sociologue François Dubet. Mais on pourrait au moins souligner que ce collège ouvre les élèves les plus fragiles à la culture, les stimule et les motive. Or, bien des enseignants observent l’inverse. Non seulement les élèves les plus faibles échouent, mais ils se retirent du jeu, ils finissent par osciller entre la violence et l’apathie. »

Plus récemment, le Haut Conseil de l’éducation soulignait que 200 000 élèves avaient des “acquis fragiles” en entrant au collège. Et 100.000 des “difficultés sévères” : « Lexique très limité, difficultés de compréhension, repères méthodologiques et culturels très insuffisants. Ces lacunes rendent impossibles aussi bien un réel parcours scolaire de collège qu’une formation qualifiante » (Rapport sur l’école primaire, août 2007).

Un constat alarmant, mais incontestable, car fondé sur de nombreuses enquêtes. En 1995, des collégiens avaient repassé les épreuves du certificat d’études de 1925. Ils commettaient 2,5 fois plus de fautes que leurs grands-parents et réussissaient beaucoup moins bien les problèmes mathématiques. En 2005, 3.000 élèves refaisaient une dictée proposée à leurs aînés en 1987 (un court passage de Fénelon composé de quatre phrases et de 83 mots). En moyenne, plus de 13 fautes lourdes en 2005 au lieu de 8 en 1987.

Un vrai problème pour ces adolescents, mais à terme, également, pour les entreprises. Beaucoup soumettent désormais leurs salariés à des tests d’orthographe. C’est ce qu’a fait la compagnie d’assurances April au mois de mai : une centaine de volontaires ont passé la certification Voltaire, qui mesure le niveau d’orthographe à la manière du TOEFL anglais. « La relation de confiance avec nos clients passe d’abord par des courriers impeccables », explique l’un des dirigeants d’April.

Ces lacunes en français se ressentent évidemment dans les autres matières. En juin, l’Éducation nationale publiait une nouvelle étude portant sur les connaissances en histoire-géographie. Le même test a été réalisé à six ans d’écart. Les collégiens avaient su répondre à 58% des questions en 2006, à 54 % seulement en 2012. La baisse est générale, mais plus prononcée dans les établissements scolarisant des enfants issus d’un milieu modeste. Les élèves les plus faibles ont du mal à « traiter et interpréter des informations auxquelles [ils ne peuvent] le plus souvent donner sens ».

Les disciplines scientifiques ne sont pas épargnées. En 2011, Luc Chatel a dû lancer un plan pour lutter contre l’innumérisme, « qui est à la maîtrise des nombres, du raisonnement et du calcul ce qu’est l’illettrisme à la maîtrise de la langue ». Un objectif que justifiaient les résultats très décevants des jeunes Français dans les enquêtes internationales et la désaffection pour les études scientifiques : une baisse de 40 % en dix ans des inscriptions en première année universitaire.

Les rapports s’empilent, le diagnostic est établi depuis longtemps, mais qu’a-t-on fait pour remédier à ces problèmes ? Des moyens ? On en a mis beaucoup depuis trente ans. Toujours plus, à la demande des syndicats. C’est encore ce que fait Vincent Peillon pour satisfaire les promesses de François Hollande : 60.000 postes seront créés au cours du quinquennat, malgré les difficultés à recruter. Sur les 11.000 postes proposés cette année, plus de 1.500 n’ont pas été pourvus, faute de candidats en nombre suffisant ou dont le niveau soit assez bon.



L’Éducation nationale française dispose en 2013 d’un budget de 88 milliards de dollars (64 milliards d’euros). Une augmentation de presque 3 % par rapport à 2012, qui se poursuivra jusqu’à la fin du quinquennat. C’est le premier budget de la nation : un cinquième des dépenses de l’État (sans tenir compte de l’enseignement supérieur), loin devant celui des armées. Les moyens consacrés à l’école ont plus que doublé en un quart de siècle. La première administration de France est le neuvième employeur mondial, derrière l’armée chinoise ou McDonald. Elle emploie 1.043.200 personnes, dont 841.700 enseignants.

En 2010, le Parlement a même découvert 20.000 fonctionnaires ignorés des services du ministère des Finances… En juin, la fondation IFRAP a dénombré les professeurs qu’elle juge « sous-employés » : 125.000, gérés par les ministères de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur bien qu’ils n’y travaillent pas, car ils sont soit détachés, soit en congé parental ou de fin d’activité, par exemple.

Les pédagogistes contre les méthodes « contraignantes »

C’est aussi parce qu’ils les jugeaient trop contraignantes que les “pédagogistes” ont obtenu l’abandon de méthodes éprouvées (comme la méthode syllabique en lecture) et de disciplines comme la grammaire, aujourd’hui réduite à la portion congrue. « Il ne faut pas que les élèves s’ennuient, ni qu’ils fassent trop d’effort », résume, désabusée, Claire, professeur d’histoire.

Les enseignants militants de gauche contents

Professeur des écoles, Alain Refalo est le chef de file de ceux qui s’appelaient eux-mêmes, sous le précédent quinquennat, celui du président centriste Sarkozy, les “désobéisseurs” : des enseignants qui refusaient d’appliquer les réformes de la droite. « Les premières annonces du ministre de l’Éducation nationale [Vincent Peillon] vont dans le bon sens», écrivait-il sur son carnet, dès le 22 mai 2012 à peine Hollande élu donc. Et d’énumérer la suppression des évaluations nationales à l’école, symboles du « management par le stress », l’abandon des programmes de 2008,« rétrogrades et trop lourds », et la remise en cause de la semaine de quatre jours, qu’il jugeait « épuisante pour les élèves ». Moins de cours, moins de connaissances scientifiques, plus d'idéologie et une plus longue présence loin des familles en s'amusant grâce à l'État nounou.

Activités périscolaires

Pour former les futurs « citoyens » (Vincent Peillon pense que la Révolution n'est pas terminée...), le ministre Peillon mise sur les trois heures d’activités périscolaires hebdomadaires mises en place avec les collectivités locales dans le cadre de sa réforme. À Paris, 800 ateliers sont proposés par autant d’associations. (Dûment subventionnées et clientes de l'État.)

Certaines écoles se contentent des activités classiques : jeux de société, sport ou chorale. D’autres ont été plus inspirées. Les enfants pourront ainsi choisir d’assister à un atelier mangas, suivre un cours de déguisement, participer à des activités de détente et de relaxation ou à des ateliers de tri (écologiste) sélectif. Alors que les CP [1re année du primaire] seront amenés à s’interroger sur les stéréotypes traditionnels sur les filles et les garçons, les CM2 [5e année du primaire¸] apprendront le bon usage des réseaux sociaux. Des priorités visiblement quand tant d'enfants lisent mal... Nouvel enjeu, nouveaux outils…

Abroger la souplesse et le retour aux fondamentaux

Les internats d’excellence offraient aux enfants méritants des quartiers défavorisés un cadre propice à l’étude ? Supprimés ! La loi Ciotti autorisait la suspension des allocations familiales en cas d’absences répétées ?? Abrogée ?! L’assouplissement de la carte scolaire [un peu plus de liberté dans le choix de l'école] ? Supprimé ! Supprimés aussi les dispositifs en faveur de la formation en alternance dès 14 ans, tout comme l’aide personnalisée aux élèves en difficulté et les évaluations nationales en CE1 [2e année] et CM2 [5e année du primaire] (en revanche, la prime de 400 euros versée aux enseignants chargés de les faire passer est maintenue...)



Vincent Peillon : la religion catholique doit disparaître,
il faut inventer une religion « républicaine », c'est la laïcité

Le ministre socialiste Peillon veut aussi réécrire les programmes du primaire, que son prédécesseur centriste Xavier Darcos avait recentrés sur les disciplines fondamentales (lecture, calcul, orthographe…), car « il faut cesser, disait ce dernier, de distraire les élèves de l’essentiel ». Un discours condamné par la plupart des syndicats, qui le jugeaient passéiste.

Pour Valeurs actuelles, il y a longtemps que la gauche, sous l’influence de sociologues marxisants, ne fait plus de la transmission des savoirs la mission première de l’Éducation nationale. Pierre Bourdieu, par exemple, présentait l’école comme un outil de« reproduction sociale» chargé de pérenniser la domination d’une élite illégitime en inculquant aux élèves une culture présumée “bourgeoise”. La transformation sociale passait donc par la transformation de l’école, de ses programmes et de ses méthodes.

Cette analyse révolutionnaire a fait le bonheur des chercheurs en sciences de l’éducation, de pseudopédagogues qui gèrent la formation des maîtres et soutiennent que l’enfant est seul responsable de ses apprentissages. Le résultat était prévisible : l’Éducation nationale n’a cessé de réduire la place faite aux apprentissages fondamentaux comme à la culture française.

Idéologie d'abord, théorie de mauvais genre

« La théorie du genre n’existe pas. » Ce ne serait qu’une invention de la droite, un épouvantail destiné à dresser les familles contre le gouvernement. C’est ce que répète Najat Vallaud-Belkacem depuis trois mois. La porte-parole du gouvernement a la mémoire courte. Le 31 août 2011, alors secrétaire nationale du Parti socialiste français chargée des questions de société, elle défendait ardemment cette idéologie dans le quotidien 20 minutes : « La théorie du genre, qui explique l’“identité sexuelle” des individus autant par le contexte socioculturel que par la biologie, a pour vertu, disait-elle, d’aborder la question des inadmissibles inégalités persistantes entre les hommes et les femmes ou encore de l’homosexualité. »

Sous couvert de lutte contre les préjugés et les discriminations, le gouvernement a donc confié à l’école la mission de faire la promotion de cette théorie, qui tend à nier l’altérité sexuelle et sert de fondement intellectuel à la loi sur le mariage dit “pour tous”.

Considérant que « les stratégies des élèves sont largement influencées par leur appartenance de genre», l’inspection générale de l’Éducation nationale déplore que les programmes et les manuels n’évoquent pas suffisamment ce délicat sujet. Ses auteurs préconisent que « les stéréotypes de genre soient déconstruits » dès le plus jeune âge.



La théorie du genre remise en question en Norvège : le paradoxe de l'égalité


C’est dans ce but que Najat Vallaud-Belkacem a mis en place un programme intitulé les “ABCD de l’égalité” dans 500 écoles primaires. Cette expérimentation devrait être généralisée après évaluation au printemps prochain. Un autre rapport officiel, sur les discriminations « liées à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre », va dans le même sens. Son auteur, Michel Teychenné, avait auparavant préfacé les actes d’un colloque sur l’homophobie organisé par le SNUIPP, le principal syndicat du primaire. Où l’on pouvait lire qu’il fallait « déconstruire la complémentarité des sexes » — au risque de brouiller l’un des principaux repères des enfants : la différence entre homme et femme, père et mère.

Ces initiatives sont d’autant plus inquiétantes que Vincent Peillon n’a jamais caché qu’il voulait « arracher [les élèves] à tous les déterminismes familial, ethnique, social, intellectuel », en clair, les soustraire à leur famille pour « changer les mentalités et transformer la société ». L’école, a-t-il écrit, a pour mission de « dépouiller » l’enfant de « toutes ses attaches pré-républicaines » et de l’élever « jusqu’à devenir le citoyen, sujet autonome »… pourvu qu’il adhère aux dogmes progressistes à la mode au Parti socialiste.

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