dimanche 15 mai 2016

Pays-Bas— Une victime de viol obtient d'être euthanasiée pour mettre fin à son traumatisme

La jeune femme avait subi plusieurs abus sexuels durant son adolescence. En expliquant que le traumatisme était insurmontable, elle a obtenu d’être euthanasiée par l’État néerlandais.

La décision crée la polémique. La Commission néerlandaise à l’Euthanasie (CNE) a autorisé l’année dernière une jeune femme victime d’abus sexuels à mourir grâce à l’assistance de médecins. Ce cas vient seulement d’être rendu public par la commission, soulevant un vif débat quant à l’opportunité d’une telle décision. Les spécialistes ont estimé que son traumatisme était incurable, et que l’euthanasie serait pour elle une forme de libération.

Plusieurs abus sexuels pendant l’enfance

La jeune femme, âgée d’une vingtaine d’années, mais dont l’identité n’a pas été révélée, avait subi plusieurs abus sexuels alors qu’elle avait entre cinq et 15 ans. Selon plusieurs psychiatres, qui ont longuement examiné la jeune femme, son traumatisme était « insupportable » et « incurable » comme l’explique CBS News. La jeune femme souffrait d’anorexie, de dépression chronique, de tendances à l’automutilation, d’hallucinations et restait alitée en permanence.

Conformément au droit hollandais, qui a légalisé l’euthanasie en 2002, la jeune femme a donc reçu une dose létale de médicament. Selon les juristes de la CNE, lui refuser l’euthanasie aurait été illégal, la loi de 2002 autorisant l’euthanasie pour les personnes dont les souffrances sont jugées « sans solution ».

56 personnes en 2015

D’après les statistiques publiées par la Commission, cette jeune femme fait partie des 56 personnes dont l’euthanasie a été légalement autorisée en 2015 aux Pays-Bas. Un nombre qui comporte une proportion élevée de citoyens étrangers, venus spécialement dans le pays pour bénéficier d’une mort assistée.

Si aux Pays-Bas la nouvelle est passée quelque peu inaperçue, elle a relancé un débat difficile au Royaume-Uni ou les pro-euthanasie réclament une loi de longue date. Le député travailliste Robert Flello a balayé cette idée, en argumentant que ce cas était l’exemple type de ce qu’il refusait. Il a expliqué que c’était comme dire aux victimes de viol « vous devez être punie par la peine de mort ».


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