mercredi 4 novembre 2009

Remplacement de la transmission de la culture par des cours de droits de l'Homme et d'antiracisme

Le philosophe Alain Finkielkraut évoque, le 4 septembre 2009 sur France 2, les dérives de l'enseignement en France qui remplacerait la transmission de la culture par des cours de droits de l'Homme et d'antiracisme. Insistance qui, selon ce carnet, constitue un aveu tacite que l'immigration n'est pas qu'un uniquement enrichissement, mais également une cause de tensions sociales profondes en France.



Incidemment, il suffit de consulter le volet éthique des manuels d'ECR pour voir exactement le même phénomène à l'œuvre au Québec.






Soutenons les familles dans leurs combats juridiques (reçu fiscal pour tout don supérieur à 50 $)

Réunion d'information sur le cours ECR

Le samedi 7 novembre à 13 h 30

Conférenciers :
  • Mme Joëlle Quérin, doctorante en sociologie ;
  • M. Patrick Andries, maîtrise en sciences.

La conférence sera suivie d'un goûter (café, jus, biscuits) qui laissera place aux échanges informels.


Lieu :
5615, avenue Woodbury
Montréal
(Québec)

à quelques minutes à pied de l'Université de Montréal



Renseignements & Inscription :

Louise Deschênes
Tél : 450-585-7114
Courriel : Louise_piano<arrobe>hotmail.com

Cotisation : 10 $/couple 7 $/personne seule



Afficher Réunion ECR, 5615 avenue Woodbury sur une carte plus grande

Faut-il continuer à réprimer les propos qui peuvent exposer à la haine ou au mépris, des « pré-crimes » ?

Supplément éthique pour élèves soumis aux débats orientés trop prévisibles sur la lutte contre la haine dans les manuels ECR.

Échanges intéressants extraits du Hansard, le journal des débats du parlement fédéral, sur ce qu'il faut faire de la Loi canadienne sur les droits de la personne, et particulièrement de l’article 13 qui réprime pour l'instant les propos « susceptibles d’exposer à la haine ou au mépris des personnes appartenant à un groupe identifiable ». (Notons qu'on n'a pas l'impression en lisant les manuels ECR que le mépris envers les homophobes, les racistes, les misogynes et les autres « rétrogrades » soit vraiment une mauvaise chose.)

M. Ezra Levant — Je crois que la liberté d’expression, la primauté du droit et les freins et contrepoids prévus pour les tribunaux quasi judiciaires [des droits de la personne au Canada et dans les provinces] ne sont la propriété d’aucun parti ni d’aucune idéologie. Ils appartiennent à tous ceux qui croient à la valeur du débat et de la discussion. J’estime que la liberté d’expression fait partie des valeurs canadiennes.

Je voudrais donner lecture de quelques notes que j’ai préparées.

Le mois dernier, l’article 13 de la Loi canadienne sur les droits de la personne — la clause de censure — a été déclaré inconstitutionnel. Athanasios Hadjis, vice-président du Tribunal canadien des droits de la personne, a décidé que cet article enfreint la Charte. Il a jugé que la Commission canadienne des droits de la personne est devenue tyrannique et l’a qualifiée d’« agressive » et « militante ». En mars, un autre membre du tribunal, Edward Lustig, a décidé que le comportement de la commission était « troublant et décevant ». Il a dit qu’il suivrait M. Hadjis sur la question de la constitutionnalité de cette disposition. M. Hadjis a déjà été président d’une importante organisation multiculturelle montréalaise et avait été nommé au tribunal par le premier ministre Chrétien. M. Lustig avait été nommé par le premier ministre Harper.
Voilà donc où en sont les choses aujourd’hui. Les membres conservateurs et libéraux du tribunal sont d’accord pour dire que la commission échappe à tout contrôle. Le tribunal n’appliquera pas cette loi illégale. Il a jugé que la commission viole les droits de la personne tels que la liberté d’expression.

Comment en sommes-nous arrivés là? Pour comprendre ce que fait la commission, nous devons d’abord comprendre ce qu’elle ne fait pas. Elle n’aide pas les minorités. Elle n’aide ni les immigrants ni les homosexuels. En fait, à part deux cas, toutes les poursuites de censure intentées au cours de la dernière décennie sont le fait d’une seule et même personne, un avocat blanc et privilégié portant le nom de Richard Warman. C’était au départ un employé de la commission, qui a commencé à déposer des plaintes pendant qu’il y travaillait. Ses propres collègues enquêtaient sur ces plaintes. Il va sans dire qu’il a gagné tous ses procès et s’est donc fait attribuer des dizaines de milliers de dollars non imposables. Quand M. Warman a quitté la commission, il y a cinq ans, pour travailler au ministère de la Défense nationale, il a continué à déposer des plaintes. Bien qu’il ne travaille plus à la commission, celle-ci paie encore ses dépenses: déplacements, hôtels, stationnement, repas et même des honoraires. La commission ne paie personne d’autre au Canada pour déposer des plaintes. L’article 13 est en réalité la loi personnelle de Richard Warman. Sans lui, il n’y aurait pas de poursuites. Cela en soi soulève des questions de conflits d’intérêts, d’abus de pouvoir et de poursuites malveillantes.

Mais ce n’est pas pour cela que M. Hadjis et M. Lustig ont rejeté l’article 13. Comme je l’ai mentionné, ils ont dit de la commission qu’elle était « troublante », « décevante », « agressive » et « militante ». Je vais vous donner des exemples de ce comportement. Je crois que vous en serez choqués.

J’avais moi-même peine à y croire au début. Je serai donc heureux de produire des preuves documentaires à l’appui de ce que j’avance. Presque tout ce que je dis vient de témoignages donnés sous serment par des employés de la commission. En voici quelques exemples. M. Warman fait une chose à laquelle les Canadiens ne s’attendent pas de la part d’un fonctionnaire fédéral. Depuis près de 10 ans, il est membre d’organisations néo-nazies telles que Stormfront, Vanguard et Canadian Heritage Alliance. Il a en fait rempli des formulaires d’adhésion, puis est allé sur leurs sites Web pour écrire des textes racistes et haineux, disant par exemple que les homosexuels sont un « cancer » de la société et que les agents de police devraient être loyaux envers « leur race », ou encore que les juifs tels que votre collègue, Irwin Cotler, sont « des ordures ».

Très sérieusement, il a fait tout cela pendant qu’il était employé de la commission. Il a écrit des centaines de messages racistes de ce genre et a persuadé d’autres membres du personnel de la commission d’en faire autant. Au moins sept employés sont membres d’organisations nazies. L’année dernière, un enquêteur de la commission, Dean Stacey, a reconnu sous serment qu’il était l’un d’entre eux et a désigné, parmi les autres, ses deux assistants ainsi que Sandy Kozak, Giacomo Vigna et leur gestionnaire, John Chamberlin. Ils ont tous accès à des comptes d’organisations néo-nazies.

Il y a quelques années, MM. Warman, Vigna et Stacey se sont assis ensemble devant un ordinateur de la commission et se sont branchés sur un compte leur appartenant dans un site néo-nazi. Pour brouiller les pistes, ils ont piraté le compte Internet sans fil d’une dénommée Nelly Hechme pour que leurs messages ne puissent pas être rattachés à la commission. Un agent de sécurité de Bell Canada a témoigné à cet effet, et la GRC a enquêté pendant des mois sur ce piratage de compte. Le dossier de cette enquête demeure officiellement « sans solution », mais la commission est le seul suspect.

Je pourrais poursuivre longtemps. Je pourrais mentionner l’absence d’un code d’éthique écrit ou signaler que Mme Kozak, de la commission, a été engagée après avoir été renvoyée par un service de police pour corruption, que la commission emprunte illégalement des éléments de preuve dans les casiers de la police sans obtenir un mandat de perquisition, que M. Stacey déclare à qui veut l’entendre que ce genre de comportement ne contrevient pas aux règles puisque la commission n’en a aucune. Et, au lieu de faire le ménage dans ce fouillis lamentable, la dirigeante de la commission nommée par les conservateurs, Jennifer Lynch, défend ces comportements et s’en prend à quiconque les critique.

L’article 13 n’a pas été rejeté pour la seule raison que la censure est contraire aux valeurs canadiennes, au libéralisme et à notre Charte. Il a été rejeté parce que la commission elle-même est devenue une menace aux droits de la personne et que les membres tant libéraux que conservateurs du tribunal refusent de maintenir cette situation une minute de plus. J’espère que tous les membres de votre comité ressentiront le même dégoût devant ce que je viens de signaler. Je peux parler de tout cela aux médias ou dans mon carnet Web. M. Steyn peut le faire aussi. Toutefois, seuls les membres du comité et les parlementaires peuvent mettre fin à ces agissements.

[...]

M. Mark Steyn — Je veux confirmer ce qu’Ezra Levant vient de dire. Il y a quelque chose qui ne va pas du tout dans la notion des droits de la personne de l’État canadien. Jusqu’au mois dernier, l’article 13 a donné lieu à 100 % de condamnations. Même Saddam Hussein et Kim Jong-il savaient qu’on ne peut pas maintenir un racket aussi évident.

En vertu de l’article 13, des citoyens sont soumis à vie à une interdiction de parler, non pas en Union soviétique ou en Arabie saoudite, mais au Canada. L’article 13 permet d’intenter des poursuites non pour des crimes, mais pour des « pré-crimes », c’est-à-dire des crimes qui n’ont pas encore été commis. Soit dit en passant, le mot « pré-crime » est tiré du roman contre-utopique de science-fiction écrit en 1956 par Philip K. Dick. Un demi-siècle plus tard, voilà que, dans l’une des sociétés démocratiques les plus anciennes et les plus stables de la planète, c’est devenu une réalité. Jusqu’à l’intervention de la revue Maclean’s et la mienne, l’année dernière, le procès intenté en vertu de l’article 13 de Marc Lemire devait avoir lieu à huis clos. Oui, des procès secrets, non à Beijing ou à Téhéran, mais ici même à Ottawa. Il ne revient pas à Maclean’s ou à moi-même d’exiger que, dans ce pays, les procès n’aient pas lieu en secret. Cela vous incombe à vous, à vos collègues et au Parlement du Canada.

L’article 13 contraste avec l’ensemble du patrimoine juridique du pays, qui remonte aussi loin que la Magna Carta. À cette époque, vous vous en souviendrez, en 1215, les droits de la personne voulaient dire que les agissements du roi pouvaient être restreints par ses sujets. Huit siècles plus tard, les pseudo-apparatchiks canadiens des droits de la personne ont complètement retourné cette notion. Aujourd’hui, les droits de la personne signifient que les sujets sont restreints par la Couronne au nom de prétendus droits collectifs ne pouvant être réglementés que par l’État.

Permettez-moi de citer un éminent expert de ce domaine :
... des droits collectifs sans droits individuels aboutissent à la tyrannie. De plus, l’inflation des droits — tendance à définir tout ce qu’on souhaite comme un droit — finit par saper la légitimité d’un ensemble défendable de droits.

... le droit à la liberté d’expression n’est pas... un luxe bourgeois lapidaire, c’est la condition préalable à l’obtention de n’importe quel autre droit.
Ces paroles sont celles qu’a écrites le chef du Parti libéral du Canada, Michael Ignatieff, dans son livre Human Rights as Politics and Idolatry. Je suis entièrement d’accord avec lui que la liberté d’expression est le fondement sur lequel reposent tous les autres droits. Je rejette les attaques lancées contre elle par la Commission canadienne des droits de la personne.

L’article 13 est profondément destructif. Le Canada compte quelque 33 millions d’habitants. Pourtant, comme l’a signalé Ezra, une seule personne est responsable de la totalité des poursuites intentées en vertu de l’article 13 depuis 2002. Je suis sûr que certains d’entre vous connaissent Matthew Hopkins qui, en 1645, s’était érigé en chasseur en chef de sorcières de l’Angleterre et avait fait le tour du pays pour les capturer et les livrer en contrepartie d’une livre par sorcière. En 2002, Richard Warman s’est érigé en censeur en chef du Canada et a fait le tour d’Internet à la recherche de prétendus fauteurs de haine pour les convertir en lucratives primes non imposables totalisant des milliers de dollars. Le chasseur de haine Richard Warman et ses alliés de la commission ont abusé de l’approbation constitutionnelle extrêmement étroite que la Cour suprême a donnée à l’article 13 dans l’arrêt Taylor pour instituer une espèce d’inquisition personnelle pour lui-même et ses amis.

Si vous abrogez l’article 13, absolument rien ne changera au Canada, sauf pour Richard Warman, Dean Stacey et d’autres fonctionnaires malhonnêtes, qui devront écrire leurs textes antisémites, homophobes et racistes à leur propre compte.

Permettez-moi de citer le plus récent exemple de condamnation en vertu de l’article 13. Le seul chef d’accusation pour lequel Marc Lemire a été jugé coupable il y a un mois était d’avoir fait paraître sur son site Web un texte écrit par quelqu’un d’autre. Le texte a été lu au total par huit personnes du Canada, ce qui représente 0,8 personne par province ou 0,6153 Canadien si on tient compte aussi des territoires. En fait, la quasi-totalité de cette fraction de Canadien qui a consulté ce site Web et a lu ce texte était représentée par Richard Warman et sa clique de néo-nazis de la Commission des droits de la personne, qui devaient saliver à la perspective de livrer une autre sorcière pouvant rapporter une prime.

En d’autres termes, personne au Canada n’a vu ce texte sur Internet. Personne au Canada ne l’a lu. Rien n’était moins susceptible d’exposer quelqu’un à la haine ou au mépris qu’un texte non lu affiché sur un site Web sans public. Pourtant, les contribuables canadiens ont payé pour que Jennifer Lynch et les fétichistes nazis de la commission enquêtent pendant six ans sur ce texte non lu qui ne représentait rien du tout.

Pour obtenir cette condamnation, ces employés psychologiquement perturbés de la Commission des droits de la personne ont écrit et distribué bien plus de textes haineux de leur cru. Comme l’ont confirmé les récentes décisions des juges Lustig et Hadjis, il n’y a aucune justification pour ce que Richard Warman et la CCDP ont fait.

Voilà la triste vérité concernant la situation de cet organisme dégoûtant au début du XXIe siècle. Il y aurait moins de messages haineux au Canada — je dis bien moins — si les contribuables n’avaient pas à payer des employés de la CCDP pour écrire et diffuser ces messages.

Il arrive que des institutions fassent des choses tellement abominables qu’elles ne sont plus susceptibles de rédemption. Il ne reste plus alors qu’à leur enlever leurs pouvoirs, comme cela s’est fait dans le cas de la GRC pour les questions de renseignement, ou à les faire disparaître purement et simplement, comme on l’a fait il n’y a pas si longtemps dans le cas d’un régiment canadien. La Commission canadienne des droits de la personne ne devrait pas plus échapper à la responsabilité de ses actes que la Gendarmerie royale du Canada ou les Forces canadiennes.

J’exhorte le Parlement à affirmer son rôle de surveillance et à ordonner une enquête complète sur la commission, ses enquêteurs, leur appartenance à des sites Web nazis, leurs conflits d’intérêts, leur contamination des preuves et leurs relations avec Richard Warman.

Les principes sur lesquels se fonde l’article 13 sont incompatibles avec une société libre. Ses effets n’ont rien à voir avec la paix de la Reine. Son utilisation par les agents de la Commission canadienne des droits de la personne a été corrompue au-delà de toute rédemption. Il est temps pour les représentants du peuple à la Chambre des communes de défendre les vrais droits de la personne et de mettre fin à ce spectacle grotesque.

[...]

Le député M. Joe Comartin — Je dois dire, monsieur Levant, que vos arguments semblent raisonnables en théorie, mais qu’en réalité, la publication et la diffusion dans le monde de Mein Kampf n’a donné aucun résultat. Elles n’ont pas empêché Hitler de prendre le pouvoir. Elles n’ont pas empêché l’Holocauste.

Il y a bien sûr des arguments contraires. Comme M. Steyn l’a dit plus tôt, il peut être avantageux de laisser sortir ces idées et d’en permettre la discussion. Cela peut aboutir à l’effet recherché. N’empêche que cela a aussi pour conséquence de perpétuer ces propos haineux, méchants et scandaleux.

M. Mark Steyn — Cette analyse paraît raisonnable : certaines choses sont si terribles qu’il vaut mieux ne pas les laisser sortir en public. Le problème de ce point de vue, c’est que la République de Weimar, l’Allemagne, a eu, pendant 12 ans avant l’arrivée des nazis au pouvoir, sa propre version de l’article 13. C’était très semblable aux dispositions législatives canadiennes contre les messages haineux.

Quelque 200 procès ont été faits au Parti nazi pour ses discours antisémites. À un moment donné, la Bavière a émis une ordonnance interdisant à Hitler de prononcer des discours en public. Le seul résultat, comme l’a dit Ezra, a été de lui donner du prestige et d’en faire un héros: « Que dit-il de si dangereux que l’État veut lui interdire de parler? » Si Hitler reparaissait en public aujourd’hui — je ne sais pas où il serait, il aurait 128 ans et vivrait quelque part dans la jungle sud-américaine —, il mourrait de rire en voyant les lois adoptées en Europe contre les gens qui nient l’Holocauste parce que cela lui donnerait la preuve que ses idées demeurent puissantes et dangereuses.

La leçon à tirer de l’expérience allemande, c’est que pendant 12 ans, avant l’arrivée au pouvoir d’Hitler, l’Allemagne avait toutes les lois et tous les articles 13 du monde contre les messages de haine, mais que cela n’a rien fait d’autre que de donner du prestige à Adolf Hitler et aux nazis et de favoriser leur arrivée au pouvoir.

[...]

M. Ezra Levant — Je suis moi-même juif. Je pense et je me lie comme un juif. De toute évidence, l’Holocauste est un sujet très délicat pour les juifs et d’autres. Pourtant, je suis d’accord avec la communauté juive de Berlin qui, le mois dernier, a déclaré être en faveur de la publication de Mein Kampf. Pourquoi la communauté juive berlinoise appuierait-elle la publication de Mein Kampf ? Pour apprendre aux gens l’horreur que représentait l’Holocauste.


La transcription au complet.

Voir aussi : « Extirper l'hérésie et le blasphème » ?