Extrait d’un texte de Réjean Parent dans le Journal de Québec :
Quand l’école n’est pas coupable de tout, elle devient responsable de tout. Il ne manque pas d’experts patentés, de chroniqueurs savants et de parents érudits autour de l’école pour la critiquer et vouloir lui imposer leurs façons de faire. Paradoxalement, quand la société s’emballe et que les politiciens sentent la marmite chaude, la tendance a toujours été d’ajouter des nouvelles responsabilités à l’école avec une telle improvisation que les problématiques visées perdurent et que la qualité de l’enseignement s’en trouve affectée.
Le ministre Sébastien Proulx ne se distingue pas de ses prédécesseurs dans l’art de l’improvisation, si ce n’est qu’il peut se montrer plus charmeur en déployant des actions pour faire taire la réprobation populaire et donner l’air de savoir où il s’en va. Passant outre ses engagements d’associer le milieu après les expériences pilotes menées relativement l’éducation à la sexualité dans les écoles, le ministre a voulu se mettre au goût du jour lors d’un forum sur le harcèlement sexuel en annonçant qu’elle deviendrait obligatoire, dès l’an prochain, dans toutes les écoles du Québec. Sans trop de précisions sur la façon de faire et guère éclairant dans ses entrevues médiatiques, le ministre a réaffirmé son entière confiance au milieu scolaire pour mettre en œuvre les meilleurs processus. Pourtant, depuis juin 2017, il disposait d’un rapport mitigé sur les expériences pilotes et un comité-conseil impliquant le milieu aurait dû être réuni rapidement, mais ce comité n’a jamais été convoqué. Il faut croire que la confiance du ministre est à géométrie variable en comptant sur le milieu pour mettre en œuvre ses bêtises tout en refusant qu’il les lui remette en pleine la face.
Le ministre avait agi de la même façon avec l’éducation financière au secondaire en faisant fi des difficultés soulignées par les représentants des enseignants, car il voulait répondre urgemment aux inquiétudes soulevées à propos de l’endettement des jeunes. Il sacrifiait ainsi un pan de l’éducation à la citoyenneté [note du carnet : peut-être pas une perte...] pour prétendument mieux armer les jeunes face au crédit sans autres contraintes sur les institutions financières et les entreprises commerciales qui vont les solliciter jusqu’aux portes des écoles et des cégeps. C’était une autre de ses actions pour bien paraitre sans véritablement s’attaquer aux sources du problème qui, dans le cas de l’endettement des jeunes, s’avère beaucoup plus de l’ordre sociétal que comptable.
Changer l’école à la pièce pour satisfaire les geignards du moment et sans plus de perspectives se révèle une entreprise hasardeuse qui génère immanquablement d’autres problèmes dans l’enseignement et qui éloigne l’école de ses missions fondamentales d’instruire, de socialiser [note du carnet : mission que c’est donné le gouvernement souvent utilisé pour faire passer toutes les modes politiquement correctes] et de qualifier. Malgré un grand exercice de consultation pour établir une politique nationale sur la réussite éducative, le ministre continue de naviguer à vue en espérant calmer grogne et tempête d’ici la prochaine échéance électorale. Or, il se comporte comme un des directeurs d’école secondaire, que j’ai connu dans mon passé professionnel. Celui-ci [adoptait] le point de vue de la dernière personne passée dans son bureau, même lorsqu’il était en contradiction avec la personne précédente ; c’était le moyen qu’il avait trouvé pour avoir la paix en donnant l’impression aux gens qu’il pensait comme eux.
Quand l’école n’est pas coupable de tout, elle devient responsable de tout. Il ne manque pas d’experts patentés, de chroniqueurs savants et de parents érudits autour de l’école pour la critiquer et vouloir lui imposer leurs façons de faire. Paradoxalement, quand la société s’emballe et que les politiciens sentent la marmite chaude, la tendance a toujours été d’ajouter des nouvelles responsabilités à l’école avec une telle improvisation que les problématiques visées perdurent et que la qualité de l’enseignement s’en trouve affectée.
Le ministre Sébastien Proulx ne se distingue pas de ses prédécesseurs dans l’art de l’improvisation, si ce n’est qu’il peut se montrer plus charmeur en déployant des actions pour faire taire la réprobation populaire et donner l’air de savoir où il s’en va. Passant outre ses engagements d’associer le milieu après les expériences pilotes menées relativement l’éducation à la sexualité dans les écoles, le ministre a voulu se mettre au goût du jour lors d’un forum sur le harcèlement sexuel en annonçant qu’elle deviendrait obligatoire, dès l’an prochain, dans toutes les écoles du Québec. Sans trop de précisions sur la façon de faire et guère éclairant dans ses entrevues médiatiques, le ministre a réaffirmé son entière confiance au milieu scolaire pour mettre en œuvre les meilleurs processus. Pourtant, depuis juin 2017, il disposait d’un rapport mitigé sur les expériences pilotes et un comité-conseil impliquant le milieu aurait dû être réuni rapidement, mais ce comité n’a jamais été convoqué. Il faut croire que la confiance du ministre est à géométrie variable en comptant sur le milieu pour mettre en œuvre ses bêtises tout en refusant qu’il les lui remette en pleine la face.
Le ministre avait agi de la même façon avec l’éducation financière au secondaire en faisant fi des difficultés soulignées par les représentants des enseignants, car il voulait répondre urgemment aux inquiétudes soulevées à propos de l’endettement des jeunes. Il sacrifiait ainsi un pan de l’éducation à la citoyenneté [note du carnet : peut-être pas une perte...] pour prétendument mieux armer les jeunes face au crédit sans autres contraintes sur les institutions financières et les entreprises commerciales qui vont les solliciter jusqu’aux portes des écoles et des cégeps. C’était une autre de ses actions pour bien paraitre sans véritablement s’attaquer aux sources du problème qui, dans le cas de l’endettement des jeunes, s’avère beaucoup plus de l’ordre sociétal que comptable.
Changer l’école à la pièce pour satisfaire les geignards du moment et sans plus de perspectives se révèle une entreprise hasardeuse qui génère immanquablement d’autres problèmes dans l’enseignement et qui éloigne l’école de ses missions fondamentales d’instruire, de socialiser [note du carnet : mission que c’est donné le gouvernement souvent utilisé pour faire passer toutes les modes politiquement correctes] et de qualifier. Malgré un grand exercice de consultation pour établir une politique nationale sur la réussite éducative, le ministre continue de naviguer à vue en espérant calmer grogne et tempête d’ici la prochaine échéance électorale. Or, il se comporte comme un des directeurs d’école secondaire, que j’ai connu dans mon passé professionnel. Celui-ci [adoptait] le point de vue de la dernière personne passée dans son bureau, même lorsqu’il était en contradiction avec la personne précédente ; c’était le moyen qu’il avait trouvé pour avoir la paix en donnant l’impression aux gens qu’il pensait comme eux.