mardi 28 octobre 2014

Les comptes d'épargne-études (ESAs) , le choix scolaire 2.0


Personne n’est plus responsable des enfants que leurs parents. C’est sur cette conviction forte que l’Arizona et la Floride ont décidé de mettre en place un dispositif innovant de financement public des dépenses éducatives privées au profit des familles en ayant a priori le plus besoin : ce sont les comptes d’épargne-études (ESAs).

Le mouvement en faveur du libre choix de l’école poursuit son développement aux États-Unis. Grâce à lui, le pouvoir de décision en matière scolaire a commencé à revenir vers les parents, après des décennies où il était concentré dans les mains de la puissance publique.

En 2014, on compte ainsi 41 programmes de financement public permettant d’accéder à une école privée dans 24 États et le District de Columbia. En 2011, l’Arizona a inventé un nouveau dispositif, les « Education Saving Accounts » (ESA) qui sont aussi appliqués en Floride depuis cette année. Cette initiative tire la leçon de l’échec des politiques éducatives de l’État fédéral américain qui consacre des milliards pour l’éducation sans arriver à mettre en place un système performant et juste. Aux tests PISA, les États-Unis ne sont qu’au milieu du classement et l’illettrisme est une réalité bien vivante aux États-Unis.

Les ESA donnent la possibilité aux parents de décider de l’usage de 90 % de l’argent qui aurait été dépensé par l’État pour l’éducation de leur enfant dans une école publique. Ils peuvent ainsi consacrer leurs dépenses aux besoins réels et parfois bien spécifiques de leur enfant. En Arizona, ils reçoivent ainsi 3 000 dollars par enfant et jusqu’à 26 000 dollars si l’enfant présente des handicaps.

Les ESA représentent un « Choix scolaire 2.0 » c’est-à-dire une manière radicalement nouvelle, innovante de concevoir la liberté scolaire. Ils sont distribués tous les trimestres et chargés sur une carte de crédit spéciale qui ne permet que de payer des dépenses éducatives telles que les cours de soutien privés, les frais de scolarité à l’école privée, le tutorat par un professeur, le matériel et les livres scolaires, des abonnements à des leçons en ligne… lls peuvent même capitaliser l’argent non dépensé sur un compte destiné à financer les dépenses éducatives ultérieures de leur enfant.

Le pouvoir de décision en matière éducative se trouve donc placé dans les mains des parents qui peuvent avoir un accès financier à une large palette de services éducatifs agréés par l’État grâce à ces financements publics qui leur sont donnés pour l’éducation de leur propre enfant.

Deux États sont pionniers. L’Arizona applique ce dispositif depuis 2011 sous le nom de compte pour bourse-autonomie (« Empowerment Scholarship Accounts ») pour souligner le fait qu’il donne le pouvoir aux parents de tailler sur mesure les services éducatifs dont bénéficieront leurs enfants. Le programme est très populaire : 72 % des personnes utilisant un compte d’épargne-études se déclarent satisfaits. Il concerne les enfants à besoins éducatifs spécifiques, les enfants issus de mauvaises écoles (qu’ils appellent « sous-performantes »), les enfants placés en famille d’accueil et les enfants dont un parent est un militaire en activité ou mort au combat. Les parents peuvent saisir l’occasion de bénéficier de ce programme ou bien rester dans le système éducatif public. À cette rentrée, la Floride a également mis en place ce dispositif sous le nom de « comptes pour bourse éducative personnelle ».

L’idée phare qui sous-tend cette réforme est que « Personne n’aura plus à cœur les intérêts des enfants que les parents ». Une conviction qui devrait animer davantage nos hommes politiques.




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