mardi 19 janvier 2010

L'école québécoise selon Joseph Facal

Richard Martineau consacre un billet au dernier livre de Joseph Facal.
Joseph Facal, dont je regrette le retrait — momentané, j’espère — de la politique active, vient de sortit un important ouvrage sur le Québec.

Quelque chose comme un grand peuple, publié chez Boréal, jette un regard lucide et sans compromis sur les forces et les faiblesses du Québec.

Tout y passe : l’école, la famille, l’immigration, le système de santé, la confusion identitaire, les accommodements…

La culture du quotidien

Faire le tour d’un tel livre en une entrée est impossible. Je vais donc me concentrer sur un thème qui me touche particulièrement à cœur et dont j’ai souvent traité dans ma chronique : l’école.

La mission première de l’école, dit Facal, est d’instruire, c’est-à-dire d’arracher l’enfant à son petit monde pour « l’élever au-dessus du quotidien », « le faire accéder à une culture qui n’est pas sa culture coutumière », lui faire découvrir les auteurs classiques, l’histoire — bref, montrer à l’élève « en quoi le présent est issu de la trajectoire d’une civilisation ».

Or, qu’affirme le ministère de l’Éducation dans son magnifique Programme de formation de l’école québécoise ? Que « l’école doit d’abord considérer la culture immédiate ». Pour Facal, c’est une dérive majeure.

« On comprend ce que cela signifie, écrit-il : tout doit désormais partir du vécu du jeune, de sa réalité, de ses goûts télévisuels, musicaux, de ses amis, etc. »

Le petit catéchisme

Autre faiblesse importante de notre système d’éducation, selon Joseph Facal : on n’utilise pas l’école pour instruire les jeunes, mais pour faire d’eux « des bons petits enfants ouverts, inclusifs, tolérants et pluralistes… »

Comme il dit : « (Nos enfants) ne comprendront jamais bien la différence entre la guerre de Sécession et la guerre de Sept Ans, mais l’essentiel est qu’ils ne se chamaillent pas dans la cour avec Kevin-Alexis, qu’ils ne manquent jamais de respect à Sarah-Andréanne et qu’ils trouvent full cool le kirpan du petit Guptar. »

Comprenez bien : Facal n’est pas contre l’ouverture et le respect ! Qui pourrait être contre cela ?

Mais, comme la sociologue Joëlle Quérin (qui a publié une étude affirmant que le cours d’éthique et de culture religieuse est un outil de propagande destiné à vendre les vertus du multiculturalisme à la Trudeau), il souhaite que les jeunes québécois accèdent « à l’universalité véritable, celle de l’humanisme et de la raison, et non à cet universalisme de pacotille qu’est le citoyen-du-monde dans le version qu’en propose le catéchisme contemporain de la rectitude politique : gentil et généreux, mais inculte, apatride, enchaîné au quotidien et historiquement autiste. »

Bref, il est contre l’école gnan-gnan !

Encore un effort !

« Je ne vois pas de chantier plus urgent, plus important, plus impérieux pour l’avenir de notre peuple que le redressement de l’école publique québécoise », écrit Joseph Facal.

Mais pour remettre notre école sur les rails, affirme le chroniqueur, il faudra cesser d’ériger la médiocrité en système, retirer l’école des mains des apprentis-sorciers qui accouchent de réformes bidon et, surtout, cesser de tolérer l’ignorance et de protéger nos pôvres petits bout de choux des affres de l’échec.

« Le progrès authentique de l’esprit est dans la capacité intellectuelle de voir loin parce qu’on aura réussi à se hisser sur les épaules de nos plus grands esprits », dit Facal.

Et non seulement sur celles de Bono.




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