samedi 28 mars 2009

L'appropriation étatique du concept de culture publique commune au Québec

Début d'un article du sociologue Gary Caldwell dans la revue Égards.

L’APPROPRIATION ÉTATIQUE DU CONCEPT DE CULTURE PUBLIQUE COMMUNE AU QUÉBEC :

L’EXEMPLE DE LA COMMISSION BOUCHARD-TAYLOR ET DU COURS ÉCR


par Gary Caldwell, ÉGARDS, 21 mars 2009


Récemment, le concept de « culture publique commune » est réapparu au sein du discours public dans deux contextes particuliers : celui de la Commission Bouchard-Taylor (CBT) et celui du cours d’Éthique et culture religieuse (ÉCR), maintenant obligatoire dans toutes les écoles primaires et secondaires tant privées que publiques du Québec. Notre propos est ici de nous interroger sur la signification de la ré-émergence du concept, initialement apparu en 1986, réaffirmé en 1993-1994, finalement présenté sous forme de livre en 2001, mais largement négligé par la suite. Voir le concept invoqué avec tant d’aplomb par deux émanations de l’État est pour le moins intrigant. Dans son document préliminaire de consultation – en préparation des audiences publiques –, la CBT en parle même comme d’une expression courante, une affirmation plutôt surprenante ! Il se peut que dans des milieux spécialisés (universités, ministère de l’Éducation...) on ait parlé de culture publique commune depuis quelque temps déjà, mais affirmer que ces termes étaient une « expression courante » est nettement exagéré. De leur côté, les concepteurs et promoteurs du cours ÉCR parlent de la nécessité de créer une « véritable culture publique commune ». Rappelons que la CBT, dans son rapport, a réclamé la mise en œuvre du cours d’ÉCR. Pourquoi cet engouement soudain, et pourquoi de la part de l’État plutôt que d’un penseur individuel ou d’un universitaire ? Étant moi-même celui qui ai mis de l’avant le concept et défendu sa pertinence en 1988 et qui en ai proposé un contenu explicite provisoire dans mon livre de 2001, La culture publique commune : Les règles du jeu de la vie publique au Québec et les fondements de ces règles, je crois qu’il est légitime de ma part de vouloir commenter ce regain d’intérêt inattendu et le rôle qu’y joue l’État qui, en quelque sorte, mène le bal.

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Lisez la suite dans le numéro 23 d'Égards.