lundi 14 décembre 2015

Les femmes auraient peu d'enfants au Japon car elles se marient de moins en moins

La politique familiale a fait son grand retour au Japon au point de devenir l’une des priorités gouvernementales, la quatrième « flèche » des Abenomics. Le sujet était jusqu’alors persona non grata : le natalisme qui avait accompagné la préparation de la Seconde Guerre mondiale avait très mauvaise réputation. Mais alors que le « taux de fécondité » est tombé à 1,42 enfant par femme, très loin de la barre des 2,1 nécessaires pour assurer le renouvellement de la population, Shinzo Abe, le premier ministre, n’a pas hésité, en septembre 2015, à fixer un objectif chiffré. Une première. De même que la Banque du Japon et la BCE se donnent un objectif d’inflation de 2 %, il s’agit donc de retrouver un taux de fécondité de 1,8.
Une entreprise japonaise propose désormais
des « mariages en solo »
quand le prince charmant tarde trop

On croyait tout savoir sur les raisons de la dénatalité nippone, qui a commencé à la fin des années 1970, faisant du Japon un précurseur mondial à cet égard. La densité démographique considérable de l’Archipel, l’exiguïté des appartements, la cherté des études, la difficulté à concilier vie familiale et professionnelle pour les femmes... On avait tendance à oublier la plus essentielle : le mariage est un statut en voie de raréfaction.

Mme Yuriko Koike, représentante à la Diète nippone, le dit sans ambages. « Dans les sondages interrogeant les jeunes Japonais sur le nombre d’enfants qu’ils souhaiteraient avoir, ils répondent 2,02 en moyenne. [Le nombre d’enfants désiré dans nos pays occidentaux est systématiquement supérieur à la descendance réelle.] On s’est donc demandé pourquoi la natalité reste si basse. Après enquêtes et analyses, on a constaté que la principale raison est qu’il n’y a pas assez de lieux de rencontres et que, de ce fait, les hommes et les femmes se marient de moins en moins. Dans les années 1970, il y avait un million de mariages chaque année ; on ne compte aujourd’hui plus que 600 000 nouveaux couples par an. » Or le mariage reste une institution quasi obligée au pays du Soleil-Levant pour fonder une famille. On est aux antipodes de la France, où plus d’un enfant sur deux naît « hors mariage », comme disent les démographes (57,4 % en 2014 selon l’Ined). Au Québec la natalité est basse (1,6 enfant/femme) et la proportion de naissances issues de parents non mariés y est de 63 % en 2014.

Les raisons de ce dépérissement ne sont pas banales. Yuriko Koike en avance deux : « Autrefois, il y avait dans les quartiers des villes des marieuses, des faiseuses de mariages, qui connaissaient les familles et arrangeaient les rencontres. Or, cette pratique a disparu. De même, dans la vie professionnelle, des courtières d’assurances démarchaient les entreprises et allaient de bureau en bureau faisant la connaissance des gens et découvrant des affinités dont elles faisaient part aux intéressés. Or, désormais, les salariés souscrivent de plus en plus leurs polices par Internet. Ces liens personnels ont disparu. » Et de s’étonner que parmi les plus de 50 ans, un homme sur cinq ne se soit jamais marié.

Cette question revêt un tel caractère d’urgence que Yuriko Koike préside, au sein du Parti libéral-démocrate, actuellement au pouvoir, une « association pour encourager le mariage ». Mais pourquoi les gouvernements n’ont-ils pris conscience que tout récemment du problème de dénatalité alors que son déclin date de 1977 ? « Quand on fait chauffer l’eau très progressivement, la grenouille ne s’en aperçoit pas et finit par cuire, alors qu’elle aurait sursauté si on l’avait directement plongée dans l’eau bouillante. »

Pour sa part, le vieillissement ultrarapide (à peine un quart de siècle pour que les plus de 65 ans passent de 15 % à 25 % de la population) a suscité une réponse rapide des pouvoirs publics. Au point que les crédits budgétaires [pour les anciens] sont environ cent fois supérieurs aux aides à la famille : « Les personnes âgées sont de fidèles électeurs ! » ajoute la sémillante représentante du 10e district électoral de Tokyo.

Place aux jeunes : le Parlement discute en ce moment de l’abaissement du droit de vote, qui pourrait être ramené de 20 à 18 ans en juillet 2016, à l’occasion des élections sénatoriales. Autre ardente obligation politique : « marions-les ». Mme Koike n’en démord pas : « Il est certes important d’aider les couples, en construisant des crèches et des écoles, mais pour cela il faut faire augmenter le nombre des mariages. » Elle est une farouche partisane des mesures fiscales actuellement en discussion à la Diète. « Les frais d’accouchement, mais également les frais de mariage, pourraient être déduits des droits de succession à concurrence de 3 millions de yens (23 000 euros), » suggère-t-elle. Tout comme les « entreprises de rencontre » , qu'elles soient réelles ou sur Internet, doivent être encouragées.

Curieusement, la société japonaise rêve du mariage. Une entreprise de Kyoto, l'ancienne ville impériale aux mille jardins, vient d'inventer le mariage en solo : pendant un ou deux jours, les femmes de tout âge peuvent vivre une cérémonie radieuse, en kimono traditionnel ou en robe de mariée occidentale. Les clientes ont en général entre 35 et 60 ans, et pas forcément célibataires : certaines regrettent de ne pas avoir vécu une telle cérémonie lors de leur mariage, faute d'argent ou de temps. Ces simulacres ne sont évidemment pas du goût de Yuriko Koike, dont la devise pourrait être « Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants ».

Source : extraits du Figaro, édité

New York — Pas de Noël à l'école...

Cette année, les enfants de l’école 169 du quartier de Brooklyn à New York ne fêteront pas Noël et ne décoreront pas de sapin : à la place, ils participeront à la « fête de la récolte » et aux « festivités hivernales ». La nouvelle directrice Eujin Jaela Kim (ci-contre) est à l’origine de cette décision.

Près de 1 600 enfants étudient dans cette école, dont 95 % sont issus de familles originaires d’Asie et d’Amérique latine. Les enseignants qualifient cette nouveauté de « marque excessive de rectitude politique ».

« Il nous est absolument interdit de prononcer le mot “Noël” ou “Père Noël”. Aucune décoration de sapin sous la forme d’anges ou d’étoiles n’est autorisée, car, figurez-vous, ils représentent un système religieux comme l’étoile de David », a révélé à la presse Mimi Ferrer, présidente de l’Association de parents d’élèves de Brooklyn.

La directrice de l’école n’a pas répondu aux appels des journaux new-yorkais. Par contre, on sait que son adjoint Jose Chaparro avait rédigé il y a un mois des notes de service destinées aux enseignants et aux élèves leur recommandant de dire « fête de la récolte » au lieu de « Action de grâces », et « festivités hivernales » au lieu de Noël.

Jose Chaparro préconisait aussi aux enseignants de « faire preuve de délicatesse envers la diversité et la particularité des familles des élèves ». « Tous les enfants ne célèbrent pas les mêmes fêtes », expliquait-il.

Dans sa dernière directive, le département de l’éducation de Brooklyn a toutefois autorisé d’installer dans les écoles des symboles religieux tels que le sapin de Noël [ce n’est pas un symbole religieux chrétien...], les chandeliers judaïques menora et des étoiles islamiques avec un croissant. Cependant, les images des divinités, des guides spirituels ou des écritures sont interdites.


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