Implanté massivement dans les écoles du Québec sous le gouvernement Charest, le tableau blanc interactif (TBI) est bien loin de livrer la marchandise. Les données préliminaires d’une étude de l’Université de Montréal brossent un portrait dévastateur de cette nouvelle technologie, a appris Le Devoir.
Avec son équipe, Thierry Karsenti, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les technologies de l’information et de la communication (TIC) en éducation, a interrogé 800 enseignants, mais aussi plus de 10 000 élèves du primaire et du secondaire de partout au Québec. Résultat : 86 % des enseignants ont trouvé des désavantages au tableau blanc interactif.
Premier constat : le TBI n’est pas utilisé à la hauteur de son potentiel. La plupart du temps, le tableau sert d’écran de télévision ou d’écran de projection. « C’est triste », concède le chercheur, qui constate néanmoins que certains enseignants poussent plus l’exploitation de l’outil. « Mais ça reste un faible pourcentage. »
Il voudrait voir davantage d’enseignants faire interagir les élèves avec le TBI, ce que réclament ces derniers, d’ailleurs. « Les élèves nous le disent, ce qu’ils aiment le plus, c’est d’être sollicités, d’aller manipuler le TBI », souligne M. Karsenti, faisant remarquer que le modèle du « cours magistral » est encore celui qui prédomine.
Autre critique des élèves : le tableau blanc est bien trop petit, surtout dans les grandes classes des écoles secondaires. « Il y a des jeunes qui me disent qu’ils ont des télés bien plus grandes à la maison que le TBI dans la classe. Alors quel est l’intérêt pour eux ? », demande le chercheur, qui n’en est pas à sa première recherche dans le domaine des TIC. « Quand tu as une classe faite sur le long, l’étudiant tout en arrière ne voit rien de ce que l’enseignant écrit au tableau », fait-il remarquer, soulignant qu’un TBI standard fait 3 x 4 pieds.
Source : Le Devoir
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