mercredi 12 juin 2013

Accueil mitigé au projet de loi sur l'euthanasie

Radio-Canada au sujet du projet de loi sur l'euthanasie titre en grand « Le projet de loi sur les soins de fin de vie bien accueilli. »

La SRC rappelle d'abord le soutien « des [deux] élus de Québec solidaire [qui] ont de leur côté salué l'initiative péquiste et ont même félicité la ministre Hivon pour avoir donné suite aux travaux de la commission « Mourir dans la dignité » en déposant un projet de loi axé sur les soins de fin de vie. »

Ensuite, la SRC annonce l'appui d'organisations déjà acquises à cette cause : « Le projet de loi péquiste sur les soins de fin de vie a aussi été bien accueilli par les [sic, plutôt que "des"] intervenants du milieu, comme le Collège des médecins et le Regroupement provincial des comités des usagers (RPCU) du réseau de la santé et des services sociaux. »

Suivent ensuite les félicitations de tous les intervenants qui ont participé à l'élaboration de ce projet gouvernemental (on n'est jamais aussi bien servi que par soi-même!) notamment le Barreau du Québec (qui prétend que l'euthanasie est un soin de santé).

Ce n'est que vers la fin que l'article mentionne l'opposition de regroupements de médecins (travaillant souvent dans les services palliatifs).

Nous recopions ci-dessous le communiqué d'un de ces regroupements :


Projet de loi no 52 - Un projet de loi dangereux et discriminatoire

MONTRÉAL, le 12 juin 2013 /CNW Telbec/ - Le Collectif de médecins du Refus médical de l'euthanasie et le réseau citoyen Vivre dans la Dignité (VDD) dénoncent avec force le projet de loi déposé aujourd'hui par le Gouvernement Marois qui, sous l'influence de groupes de pression petits mais tenaces, entraîne le Québec sur une voie dangereuse en créant un soi-disant « droit de mourir ».

L'expérience des trois pays et des quatre états américains qui ont déjà légalisé l'euthanasie ou le suicide assisté devrait pourtant nous servir de mise en garde contre un tel projet d'« aide médicale à mourir ». Il en va de même avec les propos du Dr Yves Robert, secrétaire du Collège des médecins du Québec, rapportés dans la revue L'actualité médicale du 29 janvier 2013 : « Appelons un chat un chat. De l'aide médicale à mourir, c'est de l'euthanasie. »

Puisque l'euthanasie consiste à tuer volontairement et directement une personne par fausse compassion, le Collectif de médecins et VDD encouragent les citoyens et citoyennes opposés à une telle pratique à contacter leurs députés et à faire connaître leur point de vue aussi aux médias. Tuer n'est jamais un soin.

Pour Me Michel Racicot, avocat à la retraite présent au point de presse et membre de Vivre dans la dignité, il est important de se rappeler « que les Québécois et Québécoises ont déjà le droit de refuser ou de faire interrompre un traitement. Ils ont déjà le droit de dire « non » à l'acharnement thérapeutique et de bénéficier de médicaments antidouleur efficaces, et même de sédation si nécessaire pour atténuer leur douleur. Ces gestes n'ont rien à voir avec l'euthanasie. »

Ce projet de loi n'est pas nécessaire, a ajouté le Dr Marc Beauchamp du Collectif de médecins : « Il est dangereux, discriminatoire et contraire à la justice sociale. Alors que le Québec s'inquiète à juste titre de la maltraitance des aînés, il serait bien naïf de croire que la maltraitance ultime que constitue l'euthanasie ne deviendra pas une menace grandissante pour les plus vulnérables. »

Le Collectif de médecins du Refus médical de l'euthanasie et le réseau citoyen Vivre dans la Dignité luttent pour la sécurité absolue de tous les malades dans les hôpitaux et contestent donc vivement le dépôt d'une loi qui rend possible la mise à mort de citoyens fragilisés par la maladie dans le système public de santé du Québec. La médecine est puissante et elle peut efficacement servir les malades : il faut obtenir de bons soins palliatifs pour tous et partout sur le territoire. Les demandes de mort sont des appels à l'aide qui exigent des mains tendues et non des euthanasies irrévocables.

Tuer n'a pas sa place à l'hôpital, ni ailleurs au Québec. Le processus qui nous a menés à cette loi n'est ni juste ni crédible. Ceux qui côtoient la mort de près, les soignants, savent bien l'immense tort que cette loi va faire aux malades, aux familles, aux soignants. Le respect du temps d'évolution de l'autre, même si ce temps est court, est une valeur fondamentale de nos sociétés, inscrite dans nos Chartes fondatrices.

Nul doute que ce projet de loi ouvre toute grande la porte à d'éventuelles contestations juridiques, tant de la part de groupes québécois que de la part du gouvernement fédéral.

SOURCE : Collectif de médecins du refus médical de l'euthanasie
Renseignements :

Suivez-nous sur Twitter au @collectifmed et @vivredignite

Source : Le Collectif de médecins du Refus médical de l'euthanasie et le réseau citoyen Vivre dans la Dignité





Résultat mitigé du sondage en ligne (non scientifique) sur le site de la CBC (résultat le 12 juin à 21 h 12) à la question Should medically assisted suicide be legal? (Le suicide assisté devrait-il être légalisé ?)







Soutenons les familles dans leurs combats juridiques (reçu fiscal pour tout don supérieur à 50 $)

Théorie du genre — Finkielkraut dénonce « une révolution culturelle en train de transformer notre démocratie en maison de redressement des vivants et des morts »

Alain Finkielkraut répond à la question : qu’est-ce que la théorie du genre ? Après l’avoir définie, il émet la critique suivante : dans sa version radicale, il y voit un nouveau marcionisme (du nom de ce théologien qui voulait rompre totalement avec l’Ancien Testament), une dérive déjà vécue à la Révolution française et dont nous étions revenus avec le courant romantique. Il dénonce la confusion entre traditions et stéréotypes (la galanterie française est une tradition mais pas un stéréotype), la négation des différences, une rééducation des enfants, un danger pour la neutralité de l’école, un rejet de toute la civilisation et notamment de la littérature et de la philosophie. Il fait un parallèle avec un autre délire du progressisme contemporain : le débat sur les prétendus droits des animaux (autre forme de marcionisme, qui aboutirait à traiter tout le monde de barbares, puisque carnivores).  Alain Finkielkraut s'oppose aussi à la lutte à l'homophobie dans les écoles, certainement au primaire. Il note aussi que c'est précisément alors que l'homophobie véritable diminue dans la société que des groupuscules désirent imposer la lutte de l'homophobie à l'école en incluant dans cette homophobie la simple notion que l'hétérosexualité comme norme dans nos sociétés ou d'aborder la complémentarité homme-femme.



Extrait :

« Je voudrais commencer par dire que, s’il ne s’agissait dans le mariage pour tous, que de légaliser, d’officialiser, de normaliser les unions des couples homosexuels, nous n’aurions affaire qu’à une réforme sociétale. Nous pourrions l’approuver, ou au contraire lui trouver des défauts, mais ce serait finalement une histoire mineure. Il ne s’agit pas de cela. Un mouvement s’est mis en marche : une révolution culturelle, qui est en train de transformer notre démocratie en maison de redressement des vivants et des morts. La théorie du genre. Un fait a été mis en lumière par les sciences de l’homme : il n’est aucune humanité, aucune société, qui n’appartienne à une culture. Toutes nos manières de sentir et de percevoir témoignent d’une compréhension du monde préalable. Une tradition imprègne nos mœurs, anime nos manières de voir, de travailler, de sentir. Les théoriciens du genre s’appuient sur cette découverte des sciences humaines, pour radicaliser la proposition. Pour ces théoriciens et théoriciennes, il faut réduire la part du biologique. Tout est culturel. Le sexe est genre de part en part. Tout est culturel. En effet.  
Alors, je disais les sciences de l’homme. Mais les sciences de l’homme ont été précédées dans cette découverte par un grand mouvement de pensée, au début du XIXe siècle, en réaction à la Révolution française. Le romantisme qui a dit : il y a des traditions historiques, on ne peut pas, sauf à tomber dans les plus grands périls, vouloir construire un homme nouveau, nous venons de quelque part. Mais, précisément, le romantisme disait : ce qui est historique doit être respecté. Les théoriciens du genre disent : ce qui est historique doit être déconstruit, pour être remodelé. La théorie du genre nous précipite dans une sorte de constructivisme généralisé. Nous devons savoir que notre identité prétendument sexuelle (donc naturelle) est une identité culturelle. Dès lors elle est critiquable, elle est remédiable, elle est remodelable, et nous pouvons choisir l’identité que nous voulons. Être plus ou moins homme, plus ou moins femme, parce que les caractères qu’on attribue à l’un et à l’autre, précisément, sont arbitraires en tant qu’ils sont culturels… »




Page 10 du cahier d'activités d'ECR Voyage vers les valeurs pour la 2e année du 1er cycle du secondaire des éditions École nouvelle