mardi 29 septembre 2015

France — 67 nouvelles écoles libres créées à la rentrée 2015

Communiqué de la Fondation pour l’école :

 Une fois encore, la rentrée démontre le grand dynamisme des écoles indépendantes avec un taux de croissance du nombre d’écoles de 9 %. 67 nouveaux établissements scolaires ont en effet ouvert en septembre, soit 16 de plus que l’année dernière. Malgré les difficultés financières et administratives auxquelles ils sont confrontés, les porteurs de projet continuent d’affluer vers Créer son école, à la recherche de conseils juridiques, et vers la Fondation pour l’école en vue d’un soutien financier.

Les profils d’écoles indépendantes sont toujours aussi variés : Montessori, bilingues et écoles écologiques tiennent le haut du podium. Les écoles confessionnelles restent une minorité. Aujourd’hui, en stock, sur un total de 793 écoles indépendantes en France, 2 sur 5 sont confessionnelles. Leur typologie est consultable sur l’annuaire en ligne www.ecoles-libres.fr. La spectaculaire progression de ces créations d’écoles indépendantes est, selon nous, due à deux principales raisons :
  • la prise de conscience générale, à la suite de la parution du rapport PISA notamment, du délitement de l’Éducation nationale qui laisse 40 % de ses élèves sur le bord de la route ;
  • la revendication, toujours plus forte, d’un vrai choix scolaire pour trouver une école adaptée à ses attentes éducatives et aux besoins pédagogiques de son enfant.

Anne Coffinier, directrice générale de la Fondation pour l’école, déclare :
La France est très en retard en matière d’innovation éducative. Nous sommes enfermés dans un système vieux de 60 ans qui n’est ni performant ni adapté aux nouveaux défis que nous devons relever. Il est temps de proposer, en plus des établissements scolaires publics ou privés existants, des écoles libres de leurs moyens, mais comptables de leurs résultats qui pourront accompagner les 40 % d’enfants mal à l’aise dans le système classique pour une raison ou une autre. Il en va de la justice sociale et de notre avenir collectif. Chaque enfant a droit à une instruction de qualité adaptée à ses besoins propres. L’Éducation nationale ne peut pas tout faire !

Québec — taux de diplomation en hausse grâce aux « qualifications »

Une nouvelle fois, cette année, le taux de diplomation est en hausse dans les écoles du Québec, a appris Le Journal de Québec. Mais cette hausse ne signifie pas nécessairement que les élèves sont plus nombreux à décrocher leur diplôme d’études secondaires (DES), souligne un expert.


Selon les plus récents chiffres du ministère de l’Éducation, la proportion d’élèves qui ont décroché un diplôme sept ans après leur entrée au secondaire est maintenant de 77,7 %, un chiffre en hausse constante au cours des dernières années. Un peu plus de 65 % d’entre eux ont obtenu leur diplôme en cinq ans.

Égide Royer, professeur en adaptation scolaire à l’Université Laval, refuse toutefois de se réjouir trop rapidement. Il rappelle que le taux de diplomation tel que calculé par le Ministère comprend le diplôme d’études secondaires (DES), mais aussi onze autres diplômes et qualifications pour lesquels il n’est pas nécessaire d’avoir terminé son cinquième secondaire. (Notons que ce cinquième secondaire correspondant à la troisième ou à la seconde en France puisque le bac équivaut au diplôme d’études collégiales conformément à l’article 2 de l’accord-cadre franco-québécois sur la reconnaissance des diplômes et la validation des études [accès au texte], signé le 20 février 1996. Les Français et les Belges présentent habituellement leur taux de diplomation pour l’équivalent de notre DEC.)

Pour deux des qualifications qui permettent de gonfler le taux de diplomation, il n’est même pas nécessaire d’avoir réussi la deuxième année du secondaire (âge habituel 13 ans) pour l’obtenir. Les élèves qui obtiennent ces qualifications sont souvent des garçons qui éprouvent de grandes difficultés scolaires. Il s’agit de nouveaux parcours mis en place au secondaire, comme le certificat de formation à un métier semi-spécialisé et le certificat de formation préparatoire au travail. Dans ces deux cas, il n’est pas nécessaire d’avoir réussi la deuxième année du secondaire pour y être admis.

Égide Royer trouve le phénomène très préoccupant. « On vient consacrer la sous-scolarisation des garçons en difficulté », qui obtiennent en grande majorité ces certificats. Si l’on exclut ces nouvelles qualifications qui ne sont que de la « fausse représentation », le taux de décrochage au Québec fait du surplace, souligne cet expert.

« Comment peut-on accepter comme étant un indicateur de réussite au secondaire le fait que quelqu’un de 18 ans ait un niveau de lecture de 4e année ? C’est ça, la question », lance M. Royer.

L’an dernier, le taux de diplomation était de 75,8 %, un chiffre qui chute à 71 % lorsque l’on tient compte uniquement du diplôme d’études secondaires.

Ce sont d’ailleurs ces autres diplômes – que l’on appelle des qualifications – qui sont responsables de la hausse du taux de diplomation. C’est ce qui est écrit noir sur blanc dans un autre document du Ministère rendu public au début de l’été.

L’amélioration constatée au cours des dernières années est « attribuable à l’augmentation des qualifications décernées », peut-on y lire.



Certains élèves sont plus à risque de décrocher. Ceux et celles qui accusent un retard scolaire viennent en tête de liste. Les élèves issus de milieux défavorisés et ceux qui appartiennent à la première génération d’immigrants constituent aussi des élèves à risque, mais ce risque est moins élevé. Quant aux élèves autochtones, leur taux de décrochage est très élevé, mais ils comptent pour peu dans l’ensemble des décrocheurs.

Par ailleurs, selon les plus récents chiffres, l’écart persiste entre les garçons et les filles : 83 % d’entre elles ont décroché un diplôme (DES ou qualifications jugées équivalentes), comparé à 72,5 % chez les garçons, soit une différence semblable à celle de l’an dernier.

Les élèves anglophones réussissent toujours mieux que les francophones, mais l’écart qui était de 9,5 points est maintenant de 7,4 points.

Une majorité d’élèves qui décrochent en cinquième secondaire sont en échec en français. Il s’agit de la matière qui leur donne le plus de fil à retordre. Pendant ce temps, le nombre d’heures d’enseignement du français en en français a fortement diminué dans les écoles québécoises puisqu’on a dû faire une plus grande place à l’enseignement de l’anglais.

Les dix meilleures commissions scolaires par taux de diplomation

English-Montreal : 87,9 %
Lester-B.-Pearson : 87,3 %
Western Quebec : 87,3 %
Central Quebec : 86,8 %
Des Découvreurs : 86,5 %
Sir-Wilfrid-Laurier : 84,0 %
Riverside : 83,3 %
Des Patriotes : 81,5 %
Marguerite-Bourgeoys : 81,4 %
Des Phares : 80,8 %

Les dix pires commissions scolaires par taux de diplomation

Kativik : 25,9 %
Crie : 30,0 %
Du Lac-Abitibi : 61,6 %
Des Samares : 62,2 %
De l’Or-et-des-Bois : 63,0 %
Au Cœur-des-Vallées : 64,6 %
Des Hauts-Bois-de-l’Outaouais : 64,8 %
Du Fer : 65,0 %
De Sorel-Tracy : 66,0 %
Des Chic-Chocs : 66,0 %


Liste des diplômes et qualifications pris en compte pour le calcul du taux de diplomation

• DES : diplôme d’études secondaires (formation générale) ;
• DEP : diplôme d’études professionnelles ;
• ASP : attestation de spécialisation professionnelle.

• CFER : certificat de formation en entreprise de récupération ;
• CFMS : certificat de formation à un métier semi-spécialisé ;
• CFPT : certificat de formation préparatoire au marché du travail ;
• ISPJ : certificat en insertion socioprofessionnelle des jeunes ;
• AFP : attestation de formation professionnelle.

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