mardi 26 mai 2009

Réal Gaudreault — Rétrospective et Dictature du progrès

Capsule 31 — Rétrospective



Résumé de Réal Gaudreault :
« Dans cette 31e capsule, je vous propose de revoir l’ensemble de la problématique que pose le cours ÉCR et son implantation forcée dans les écoles québécoises. D’un seul coup d’œil, cette capsule vous permet de suivre l’historique des modifications légales et de prendre connaissance des motivations idéologiques qui se cachent dans ce cours de religion imposé par l’État québécois. »
Capsule 32 — Dictature du progrès


« Les deux personnes chargées de l’implantation du cours ÉCR dans les écoles québécoises, M. Watters et M. Pettigrew, ont des intérêts financiers privés dans cette affaire. Rien d’illégal, sans doute. Mais est-ce que cette situation ne les place pas dans une situation délicate sur les plans moral et éthique ? De plus, le Québec subit l’assaut d’une dictature, celle du progrès à tout prix. Or, en regardant la condition de notre système scolaire actuel, pouvons-nous réellement affirmer qu’il progresse ? »
Article de Pierre-André Taguieff : Le Progressisme entre illusion et imposture

Citation de Taguieff :
« Le progressisme, c’est la foi dans le progrès sans l’esprit critique ni le sens de la tolérance, avec la conviction dogmatique de posséder la vérité et d’être installé dans le Bien. Les plus terribles simplificateurs sont ceux qui croient savoir comment l’humanité doit agir parce qu’ils imaginent savoir où elle va. Ils en déduisent qu’ils sont autorisés à rééduquer ou à mettre à l’écart ».

Sondage Léger-Marketing : 76 % des Québécois pour la liberté de choix en matière d'éducation morale et religieuse

Comme le rappelait la Gazette la semaine passée, la population québécoise est très polarisée sur le cours d'ECR. Près d'un an après son introduction, la moitié de la population québécoise y est toujours opposée.

Le seul consensus sur ce sujet, et de plus affirmé, c'est celui de la liberté de choix comme l'indique un nouveau sondage Léger-Marketing commandé par la Coalition pour la liberté en éducation. Dans l’ensemble, 1 008 Québécois ont été interrogés entre le 13 et le 17 mai 2009. Un échantillon probabiliste de cette taille comporterait une marge d’erreur maximale de 3,1 %, et ce, 19 fois sur 20.

Nous reprenons ici les grands enseignements de ce sondage.



La vaste majorité des Québécois (76 %) sont d’accord pour que les parents aient le choix entre l’enseignement religieux confessionnel et le cours d’éthique et de culture religieuse (une hausse de 7 points par rapport à octobre 2008), alors que 20 % sont en désaccord et que 4 % n’ont pas d’opinion sur cette question ou refuse d’y répondre.

C’est parmi les Québécois âgés entre 35 et 44 ans que nous retrouvons la plus forte proportion de personnes en accord avec le fait que les parents aient le choix entre les deux types d’enseignement (85 %), mais aussi parmi les femmes (81 %), les parents (80 %) et les personnes ayant complétées des études secondaires ou collégiales (81 %). Inversement, ce sont les hommes qui sont significativement plus opposés à ce que les parents aient le choix entre les deux types d’enseignements (25 %), ainsi que les personnes de plus de 65 ans et plus (27 %).



Près des trois quarts des personnes interrogées (73 %) estiment que le choix du type de formation morale, philosophique ou religieuse que les enfants reçoivent à l'école publique ou privée devrait revenir aux parents de ces enfants, alors que 22 % estiment que ce choix devrait plutôt revenir au ministère de l’Éducation.

Parmi les personnes qui sont significativement plus en faveur de laisser aux parents le choix du type d’enseignement que reçoive leurs enfants, il y a notamment les parents avec des enfants de moins de 18 ans (81 % par rapport à 69 % pour les personnes sans enfants de moins de 18 ans). Parmi les personnes les plus opposées à laisser les parents choisir, on retrouve les Québécois de plus de 65 ans (seulement 63 % pour que les parents déterminent le type d'éducation morale, religieuse ou philosophique).

Consensus social autour du libre choix

Dans un communiqué de presse, Mme Marie-Josée Croteau, présidente de la CLÉ, a déclaré au sujet de ce sondage : « Un tel résultat démontre une fois de plus que ce qui unit le Québec est l'ouverture d'esprit et le bon sens de la vaste majorité des Québécois. Le "consensus social" n'en est pas un d'appui à l'imposition du cours, comme le prétendait récemment le premier ministre Jean Charest, mais plutôt d'appui au droit fondamental de libre choix. Les parents sont les premiers éducateurs de leurs enfants depuis toujours. »

Sondage de Léger-Marketing au complet

Les écoles privées en Ontario : des communautés bienveillantes qui favorisent l'épanouissement des enfants

Les parents qui assument les coûts élevés d'une école privée sont généralement convaincus que leurs enfants seront mieux instruits que s'ils fréquentaient une école du réseau public.

Une nouvelle étude en Ontario vient identifier les éléments d'une éducation privée les mieux appréciés des parents.

Et selon les responsables de l'étude, les décideurs devraient s'inspirer de leurs recherches pour améliorer le système public.

L'étude a été réalisée à partir d'un sondage de parents dont les enfants fréquentent une école privée en Ontario.

Deani Neven van Pelt, professeur adjointe à la Faculté d'éducation de Redeemer University College (Ancaster, Ontario); Derek Allison, professeur adjoint à la Faculté d'éducation au University of Western Ontario; et Patricia Allison, chargée de cours à Western, ont ensuite analysé les résultats de ce sondage.

Selon Mme Neven Van Pelt, environ six pour cent des élèves aux niveaux primaire et secondaire en Ontario fréquentent une école privée. Ces écoles sont créées soit pour des raisons religieuses, soit pour des raisons académiques.

Parce qu'elles ne reçoivent aucun financement de la part du gouvernement provincial, ces écoles coûtent cher aux parents qui décident d'y envoyer leurs enfants. Ceci est particulièrement vrai, affirme-t-elle, pour les parents qui choisissent une école privée pour des raisons de religion.

Les chercheurs ont voulu savoir ce qui motivait une famille à assumer de tels coûts.

La Dre Neven van Pelt dit que le programme d'enseignement, la qualité de l'instruction et des professeurs dévoués ont tous leur importance. Mais selon elle, le plus surprenant a été l'importance accordée à la communauté scolaire
elle-même.

Les parents ont souvent raconté comment ils se sont sentis bien entourés par la communauté scolaire, qui leur a offert un soutien à toute épreuve - et ce dans plusieurs aspects de leurs vies. Ils rapportent avoir trouvé dans cette communauté en sentiment de compassion pour les enfants et pour la famille.

Selon les parents, cette communauté bienveillante a permis à leurs enfants de s'épanouir.

« Ça m'a fait tout un choc que de lire des histoires semblables les unes après les autres. » affirme la Dre Neven van Pelt. « Pourquoi ne trouve-t-on pas ça dans le système public ? »

« Voilà 30 ans que nous savons ce qu'il faut pour créer une école efficace, » poursuit-elle, en expliquant qu'une école efficace doit être une communauté où tout le monde travaille en fonction du bien-être de l'élève.

Mmevan Pelt dit que les écoles privées, parce qu'elles sont indépendantes, sont plus souples et donc plus en mesure de faire en sorte que l'administration et les enseignants travaillent ensemble vers un but commun.

Cette façon de faire ne s'impose pas de l'extérieur, continue-t-elle : pour être efficace, une école doit puiser dans ses propres ressources et créer sa propre communauté. Et voilà ce qui explique le succès des écoles privées.

Elle dit que les décideurs devraient s'inspirer de ces principes pour améliorer le réseau public.