mardi 12 février 2008

Quelle surprise !

Selon la dépêche ci-dessous, le Conseil supérieur de l'éducation serait partisan du cours relativiste et pluraliste d'éthique et de culture religieuse.
QUEBEC - Le Conseil supérieur de l'éducation est favorable à l'implantation à l'école de la matière obligatoire intitulée « éthique et culture religieuse » en remplacement de la matière obligatoire « enseignement moral » ou « enseignement moral et religieux, catholique ou protestant ».
Donc de remplacer un choix par une absence de choix.
Le Conseil appuie sa décision sur des valeurs qu'il dit véhiculer, notamment de rappeler la mission de l'État de droit de protéger les libertés de conscience et favoriser l'éducation à la citoyenneté et l'appropriation d'une culture commune avec les valeurs qui s'y rattachent.
Euh, voilà bien deux choses différentes et peut-être même contradictoires : protéger les libertés de conscience et favoriser l'appropriation d'une culture commune avec les valeurs qui s'y rattachent...

De quelle culture commune imposée parle-t-on au juste ?

Cette culture hédoniste, pro-avortement, pro-mariage homosexuel et relativiste qui heurte profondément les valeurs religieuses de tant de croyants ou même de conservateurs agnostiques ou athées ? À ce titre, les immigrés sont d'ailleurs plus conservateurs que la soi-disant élite québécoise qui désire imposer ce cours. Conservatisme des immigrants qui explique sans doute l'imposition de ce cours... Il ne s'agit nullement de s'« enrichir » grâce à la diversité des immigrants, mais de juguler la peur d'un conservatisme ressurgissant par le fait de cette l'immigration féconde.
L'organisme rappelle aussi la diversité croissante de la société québécoise qui se manifeste notamment par les valeurs, les religions, les modes de vie, les aspirations et les rapports sociaux ainsi que par le pluralisme des origines culturelles de ses citoyens.
Oui ? Et c'est en prétextant de cette « diversité », résultat d'une immigration imposée par des gouvernements successifs[1], sans que ce ne soit jamais vraiment un enjeu électoral, qu’on voudrait supprimer tout choix et imposer une vision et une culture chères aux experts habituels et aux conseils cooptés ? L'immigration a bon dos pour mettre à mal les libertés de conscience et imposer le même correctivisme politique et relativisme moral à tous.

Soulignons également l'ironie dans ces communiqués à la langue de bois qui nous rabâchent les oreilles avec la merveilleuse diversité de la société québécoise et qui, du même souffle, nous parlent de supprimer cette diversité en imposant une culture commune. À moins que la seule diversité que veulent préserver ces gens soit d'ordre folklorique, racial et gastronomique, mais certainement pas ce qui fait l'essence et l'unicité supérieures de l'Homme : sa culture, ses valeurs et sa foi.

Et ces gens se disent tolérants !
En 2005, le Conseil recommandait d'adopter un programme d'enseignement non confessionnel de la religion destiné à l'ensemble des élèves, en y élaborant une dimension éthique forte pour franchir la dernière étape de la déconfessionnalisation complète de l'école québécoise. Le programme d'éthique et culture religieuse répond donc à l'attente formulée par le Conseil à cet égard.
Bref, il ne s'agit en rien d'une surprise.

Asinus asinum fricat.



[1] Ces gouvernements n'ont jamais voulu d'une véritable politique franchement nataliste, le PQ a d'ailleurs remplacé l'allocation de naissance universelle par un programme nettement plus coûteux non universel qui visait surtout à faire travailler les femmes après la naissance d'un enfant. À comparer avec une hausse de 8,3 % de la natalité en Russie en une seule année, pays qui n'a pas peur de mettre en œuvre une politique nataliste franche et universelle. La hausse continue en Russie : +12,7 % en janvier 2008.