jeudi 3 septembre 2009

Décarie sur Maurais Live

Le porte-parole de la CLÉ, Richard Décarie, dialogue sur le cours d'éthique et de culture religieuse avec Dominic Maurais qui va de surprise en surprise.

Gilles Routhier : il y a débat quant à savoir si le cours ECR est relativiste

Dans un entretien donné le premier septembre 2009, Gilles Routhier le théologien qui appelle l'Église à vivre sa Pâques, sa mort, déclare qu'« il y a débat quant à savoir si le contenu cours [ECR] est relativiste. »

Gilles Routhier est ce théologien sur lequel le juge Dubois s'est longuement appuyé pour débouter en première instance les parents de Drummondville qui demandaient que leurs enfants soient exemptés du cours d'éthique et culture religieuse.

Mother to National Post: "Gross misrepresentation of my views"

Letter sent today to the editor of the National Post.
To the Editor National Post 1450 Don Mills Road, Suite 300 Don Mills, Ontario Canada M3B 3R5 Fax: 416-383-2305 Dear Sirs, It is somewhat with dismay that I read in your columns a description which radically misrepresents my views and the reasons I went to court so that my children could be exempted from the new Ethics and religious culture course recently imposed in Quebec. In the article “Students must learn about other religions: judge”, you let Sébastien Lebel-Grenier, a law professor at Université de Sherbrooke, characterize the grounds of my court challenge as “demanding […] the right to ignorance, the right to protect their children from being exposed to the existence of other religions”. This is obviously false and paints me unfairly as an obscurantist. I believe your readers need to hear what my grounds were as can be attested by my petition and testimony in front of the court. Obviously, my husband and I have no problem about our children knowing that other religions exist – they already know their existence and freely discuss about religious diversity. Neither have we any qualms about knowing facts about other religions, the Catholic religion course previously taught in public schools in Quebec did so; we did not object. Our grievances are elsewhere: we object to the fact that our youngest child, then aged 6, should be taught that all religions have the same value. I objected to the textbook my child had to use where all stories, be they Biblical (the Nativity), aboriginal (Big Hare) or animal tales (The Mice X-Mas), are told as tales of equal value and truth. It is important to note that the factual content taught in primary school is rudimentary; facts are not the real objective of the course. It is about instilling a pluralistic vision of religion: all are nice, more of them is better than one, all have truth in them, and none is therefore really true because they contradict each other. Learning basic facts about Islam, since you quoted me on that, does not need to start at 6 and last 11 years at school, it could easily be learned, as in other provinces, at the end of High school in a geography or history class. One paradoxical side-effect of this course is that, in secular schools today in Quebec, pupils must “dialogue” about their religious background or beliefs and be labeled, in the eyes of their peers, in denominational terms thus dividing them on religious or philosophical lines. As far as the Ethics component of the course is concerned, we decided to ask that our eldest son be exempted after he approached us and told us how he felt very ill at ease about “ethical” discussions and debates which dealt with sex in what he found to be an intrusive and indecent fashion. Again here, the teachers cannot state what is true or false and anything goes. We cannot see how this is a proper education and would rather our son took more useful and constructive courses. I trust you will inform your readers about our real grounds for asking our children to be exempt, we think this is an important matter and readers should have access to both sides of the story. Yours Sincerely, Suzanne Lavallée Drummondville

« On attaque notre culture, notre foi, et on ne dit rien ! »

Lettre ouverte contre l'imposition du cours d'ECR dans la Voix de l'Est.
On est quoi, nous les Québécois catholiques, pour le gouvernement, des ignorants sans culture ? Qui a fondé les institutions ? Qui nous a sortis de l'ignorance et de la pauvreté ? Qui a créé les premiers organismes de charité ? J'aime bien la devise du Québec « Je me souviens ». Je ne suis pas certaine que le gouvernement se souvient de sa culture ni de ses racines.

On chiale sur la religion catholique mais c'est grâce à elle que nous avons nos institutions. Dans le temps, si les religieux et religieuses ne s'étaient pas occupés d'ouvrir des orphelinats, des hôpitaux, des écoles et des organismes de charité, les gens seraient morts de faim, les bébés auraient été abandonnés pour mourir dans la rue et on n'aurait pas eu l'éducation que nous avons eue. Mais non, on ne voit que ce qu'on veut voir, et on oublie toutes les bonnes choses qui se sont passées grâce à l'Église qui, je sais très bien, n'était pas et n'est toujours pas parfaite. C'est bien plus facile de juger, mais pour ce qui est des reconnaissances, on repassera.

(...) Le cours d'Éthique et de Culture religieuse est un ramassis de toutes sortes de croyances que nos enfants auront à ingurgiter pendant onze ans et je dois laisser faire ce lavage de cerveau à ma fille. Non merci ! Elle est au secondaire et j'ai demandé si elle pouvait avoir un cours supplémentaire de mathématiques à la place ou aller à la bibliothèque faire ses devoirs en attendant l'autre cours, mais on m'a dit que je devais aller la chercher à l'école si je ne veux pas qu'elle assiste au cours et la ramener après le cours. Pourtant, il me semble que mes demandes ont été raisonnables. Bel accommodement, vous ne trouvez pas ?

Je devrai donc faire 20 minutes de voiture pour aller la chercher et la ramener une heure et quart plus tard. Je vais le faire avec plaisir parce que j'ai mes convictions, mais je trouve ça très regrettable qu'on accommode les minorités et non la majorité (car près de 80 % de la population est chrétienne). Peut-être pas nécessairement tous pratiquants mais on a été élevés avec des valeurs chrétiennes et c'est ce qui a fait notre culture.

Pourquoi ai-je besoin d'une exemption pour retirer ma fille d'un cours qui porte atteinte à ma culture et à ma foi ? Parce que le gouvernement a décidé à ma place que ma fille doit connaître les autres croyances. Dans ma religion, on apprend qu'il n'y a qu'un seul Dieu qui agit en tout. Ce cours est donc incompatible avec ce que j'enseigne à ma fille et cela brime sa liberté de croyance et de conscience, ainsi que mon autorité parentale face à ma fille. Pourquoi est-ce que je laisserais ma jeune fille se faire bourrer le crâne par d'autres croyances que la mienne ? Pour le mieux-vivre ensemble ? Pour moi, le mieux-vivre ensemble commence par le respect de soi puis le respect de l'autre. Si on ne se respecte pas dans notre propre culture, on ne peut pas respecter les autres.

(...) Moi, je pense que trop c'est trop et qu'il est le temps que le gens sortent de leur léthargie et de leurs maisons pour faire valoir leurs droits de liberté religieuse en matière d'éducation à l'école.

Jeannelle Cantin, Farnham

Éthique et culture religieuse: la décision d'aller en appel à l'étude

Extraits d'un article de la Tribune de Sherbrooke sur le sujet de la décision d'en appeler de la décision étonnante du juge Dubois :
« 

[...]

Le juge Dubois s'est prononcé sur la constitutionnalité du cours d'éthique et de culture religieuse alors que ce n'était pas la cible de notre attaque. Nous visions seulement la possibilité d'en être exempté. Nous nous en prenions au caractère obligatoire du cours ECR », a soutenu [rappelé en fait] mercredi Me Côté [un des avocats des parents] lors d'un entretien téléphonique avec La Tribune.

« En deuxième lieu, le jugement repose sur la doctrine catholique. Là-dessus, il y a deux détails importants à retenir. D'abord la Cour suprême a déjà statué qu'un tribunal civil n'a pas à jouer le rôle d'arbitre des religions, sinon il deviendrait un tribunal religieux.

« Ensuite, en marge du témoignage de l'expert en théologie, l'abbé Gilles Routhier, le juge Dubois a refusé d'admettre en preuve la Déclaration de Rome, un document signé du cardinal Zenon Grocholewski, préfet de la Congrégation de l'éducation catholique, qui traitait spécifiquement du rôle de l'école dans la formation catholique. Mais comme il était daté du 5 mai 2009, seulement quelques jours avant le début du procès, donc trop récent pour que la défense ait pu en prendre connaissance, le juge Dubois l'a écarté. Curieusement, dans une cause du même type, impliquant l'école privée Loyola High School de Montréal, dont le jugement est attendu prochainement, ce document important est admis comme élément de preuve ».

[Ajoutons que la doctrine catholique ne dit nulle part que l'éducation aux autres religions doit se faire dès six ans et de manière à traiter toutes ces religions comme d'une égale valeur.]

Selon l'avocat, ce document jette pourtant un éclairage pertinent. On y retrouve notamment une phrase percutante: « Il faut absolument assurer aux parents le droit de choisir une éducation conforme à leur foi ».

[Le journaliste a-t-il omis l'autre partie de la lettre de la Congrégation qui mentionne le risque de subjectivisme et de relativisme quand le cours est donné de manière neutre ?]


En dernier ressort, il appartiendra au clan Lavallée de décider d'aller en appel ou non. « Il faut leur donner le temps d'accuser le coup. Pour ma part, j'aurai à discuter avec mon collègue Jean-Pierre Bélisle afin d'évaluer la position juridique avant de faire une recommandation officielle à nos clients. Nous avons 30 jours pour prendre une décision d'aller ou non en appel », a indiqué Me Côté, qui précise qu'en deuxième instance les plaideurs s'expriment obligatoirement au moyen d'un mémoire et non pas oralement.

[...]

« Nous pourrions aider les parents à générer de l'argent pour contribuer aux frais qu'impose une cause portée en appel », a fait savoir Richard Décarie, porte-parole de la CLE.