lundi 16 décembre 2019

Premier ministre Trudeau directement impliqué dans discrimination contre camps d'été confessionnels

Le Centre de justice pour les libertés constitutionnelles (JCCF.ca) a publié récemment de nouveaux documents mis au jour dans le cadre de ses procès contre Emplois d’été Canada. Ils montrent que le Premier ministre Trudeau a été directement impliqué dans la création de nouvelles règles utilisées pour empêcher les camps d’été confessionnels d’obtenir des subventions du programme Emplois d’été Canada (« EEC »).

Les documents (1, 2) révèlent que deux camps d’été chrétiens ont été jugés inadmissibles aux subventions du Programme emplois d’été du Canada (EEC) en raison de leurs croyances chrétiennes. Des documents obtenus par le Centre de justice indiquent comment les employés du gouvernement ont décrit les croyances des camps d’été comme « une doctrine religieuse controversée ainsi que des pratiques d’embauche discriminatoires fondées sur les croyances de l’Église », et ont rejeté les demandes des camps d’été, sans donner aux camps d’été la possibilité de répondre à ces accusations.

Comme l’expliquent les déclarations sous serment (1, 2), certains des postes dans les camps d’été nécessitaient une compréhension approfondie des croyances chrétiennes. Par conséquent, les camps d’été utilisaient des formulaires de demande d’emploi comportant une section demandant aux candidats leurs croyances chrétiennes, afin de permettre aux camps d’été « de déterminer le rôle qu’ils sont en mesure de remplir » dans les camps.

En juin, le Centre de justice a engagé des actions en justice contre le gouvernement fédéral au nom du Mill Stream Bible Camp, près de Peterborough, en Ontario, et du Mount Traber Bible Camp, près de Halifax, en Nouvelle-Écosse. Il s’agit de deux des nombreux camps de vacances confessionnels auxquels le gouvernement fédéral a refusé de subventionner des emplois d’été Canada en 2019. Selon un courriel interne du gouvernement reçu par le Centre de justice, la nouvelle règle de 2019 utilisée pour exclure ces camps du programme EEC a été créée sous les instructions précises du Premier ministre.

Une note interne « secrète » du 16 novembre 2018 adressée à la ministre fédérale du Travail, Patricia Hajdu, sur l’admissibilité (« la note d’admissibilité ») proposait deux options différentes qui pourraient servir de nouveaux « critères d’admissibilité » envers des organisations demandant des subventions. Option A : employeurs réputés non admissibles qui « discriminent sur la base de motifs interdits », y compris la religion, entre autres critères d’inadmissibilité. L’option B n’incluait pas la question de savoir si les employeurs « discriminaient » ; il s’agissait plutôt de se pencher sur la nature des projets et des activités proposés dans le dossier de candidature EEC.


La note d’admissibilité indiquait que le personnel gouvernemental allait prendre plus de temps « en rapport avec l’examen préalable et l’évaluation » des demandes de EEC, et craignait que l’option A rende inadmissibles « trop ​​d’organisations », plus particulièrement les « employeurs d’inspiration religieuse ». La note d’admissibilité indique que, dans le cadre de l’option A, « les employés régis par des organisations confessionnelles ou liés à des organisations confessionnelles seraient disproportionnellement jugés inadmissibles aux subventions, compte tenu des liens potentiels établis par le personnel du programme avec la doctrine plus large suivie par les organisations confessionnelles ». La note d’admissibilité mentionnait spécifiquement le risque accru pour « un employeur confessionnel qui organise un camp d’été ».

En réponse aux recommandations du mémorandum d’admissibilité adressées à la ministre Hajdu, le Premier ministre s’est directement impliqué dans l’élaboration des nouvelles règles. Un courriel du 12 novembre 2018 indique « Veuillez trouver ci-joint un libellé qui a été approuvé par le Premier ministre et le ministre. »

Le libellé approuvé par le Premier ministre Trudeau et le ministre Hajdu ajoutait expressément « restreindre l’accès à... un emploi » notamment en raison de la religion comme un des motifs pour refuser une subvention du EEC à un camp d’été.

Les employés du gouvernement fédéral ont utilisé cette règle pour refuser des subventions à des camps d’été confessionnels, en raison des demandes d’emploi utilisées par ces derniers pour embaucher du personnel.

« Il n’y a rien d’illégal ou de mal à ce que des camps de vacances chrétiens engagent des employés chrétiens », a commenté l’avocat du Centre de justice, Marty Moore.

« Interdire aux camps d’été les enfants défavorisés de participer au programme Emplois d’été Canada sur la base de leurs croyances religieuses n’est rien d’autre que du sectarisme antireligieux », a poursuivi M. Moore.

Surdiagnostics de dysphorie de genre chez des enfants : 35 psychologues démissionnent

Après l’alerte lancée par certains d’entre eux quant aux surdiagnostics d’enfants pour dysphorie de genre, 35 psychologues ont démissionné en 3 ans du London’s Gender Identity Development Service (GIDS) au sein du Tavistock and Portman NHS Foundation Trust en Angleterre.

« Les lanceurs d’alerte ont affirmé que trop d’enfants étaient placés sous médicaments pour bloquer leur puberté », alors qu’ils n’auraient pas dû être diagnostiqués. D’anciens employés ont également avoué avoir été incapables d’évaluer correctement leurs patients, « de peur d’être étiquetés transphobes ». L’un des psychologues ayant démissionné témoigne : il craint avoir été « aux premières loges d’un scandale médical ».

Les chiffres montrent que le nombre d’enfants traités au sein du GIDS est passé de 77 à 2590 en dix ans. Les enfants sont âgés de moins de 18 ans, et même pour quelques-uns d’entre eux de 3 ans. Près de la moitié des patients suivis au GIDS reçoivent un traitement afin de bloquer leur développement hormonal et stopper leur puberté. Ce traitement, interférant avec leur production hormonale naturelle, peut causer des sautes d’humeur. S’il est arrêté, la puberté peut reprendre. L’étape ultérieure est la prescription d’une thérapie hormonale, « normalement non donnée avant 16 ans, car elle est irréversible et peut rendre les patients infertiles ». La chirurgie n’intervient qu’à partir de 18 ans.

Thomasin, après avoir passé la majorité de son adolescence identifiée comme un garçon, a choisi de redevenir une fille à l’âge de 19 ans après avoir été diagnostiquée à 17 ans par le Tavistock. Elle témoigne : « J’étais nourrie de cette idée que tu pouvais changer de sexe », et se dit heureuse de n’avoir jamais franchi d’étape irréversible pour devenir un garçon.

Sources : The Daily Telegraph, Laura Donnelly (12/12/2019)

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Les élèves québécois parmi les meilleurs au monde ?

Texte de Sarto Lelièvre, enseignant retraité, envoyé au Devoir.

Nombre d’observateurs ont réagi avec scepticisme au dévoilement du résultat exceptionnel obtenu par le Québec aux tests de classement des 79 pays participants au PISA (Programme international pour le suivi des acquis des élèves). Depuis les premières évaluations de l’organisme international qui ont été réalisées tous les trois ans depuis l’an 2000, nos élèves se sont toujours retrouvés dans le peloton de tête.

Pourtant on constate une double réalité dans les résultats obtenus du Québec à l’international avec ceux que nous projette la réalité quotidienne québécoise à tous les niveaux de notre système éducatif.

La réalité internationale


En 2016, dans l’une des conclusions du rapport PISA, on déplorait la faiblesse de la représentativité de l’échantillon québécois. En 2018, on nous assurait que les résultats avaient été pondérés pour tenir compte du public et du privé.

Le Québec a un système scolaire à trois vitesses : les écoles publiques ordinaires, les écoles publiques à projets particuliers en concurrence avec les écoles privées.

Qu’en est-il de l’échantillon québécois ? Nous savons qu’un nombre indéterminé d’écoles refusent de participer au PISA. Quels en sont le nombre et le pourcentage ainsi que leur répartition géographique ? Dès lors, le caractère aléatoire de l’échantillon le rend-il biaisé ? L’exercice de pondération prend-il en compte les trois sous-groupes de l’échantillon ? Le deuxième sous-groupe (projets particuliers) bénéficie-t-il du mécanisme de pondération ? Est-il surreprésenté dans l’échantillon des écoles publiques ? Une connaissance exhaustive de la méthode d’échantillonnage du Québec serait de nature à éclairer bien des questionnements.

La réalité québécoise

La performance exceptionnelle des élèves québécois à l’échelle internationale depuis 20 ans ne semble pas se refléter dans le plan populationnel, ni dans les réseaux scolaire, collégial ou universitaire. On observe dans la population québécoise une progression du taux d’analphabétisme fonctionnel, qui se situe actuellement à 53 %. À l’échelle canadienne, le Québec enregistre le pire taux de décrochage scolaire. Le résultat d’enquêtes récentes révèle que l’école ne parvient à diplômer que 40 % de ses élèves après sept ans.

Au collégial, seulement un tiers des finissants du secondaire franchissent la porte d’entrée du cégep et un certain nombre d’entre eux sont admis sans qu’ils détiennent un diplôme d’école secondaire (DES). Le taux de décrochage au collégial, qui était de 46 % dans les années 1970, a explosé dans les dernières décennies pour atteindre 70 % au Québec, selon les données les plus récentes recueillies par l’Association pour l’alphabétisme et un chercheur de la FTQ.

Pour sa part, l’université québécoise maintient toujours un écart historique de diplomation de 20 % avec l’Ontario.

Comment expliquer un tel fossé entre ces deux réalités ? Comment nos experts peuvent-ils concilier des résultats aussi contradictoires qui perdurent depuis 20 ans ? Ce sont là des questions qui restent malheureusement sans réponse.

Voir aussi

Québec et PISA 2018 — bons résultats en maths, baisse en sciences, immigrants à la traîne et fort taux de non-participation des écoles

PISA — analyse des résultats de la Finlande (en baisse) et de l’Estonie (1re en Occident)