lundi 30 mai 2011

Belgique — Près de la moitié des enfants à l'école primaire communale sont musulmans

Près de la moitié des élèves de l'école primaire publique « communale » d'Anvers (Flandre) sont musulmans. C'est une augmentation d'un peu moins de douze pour cent par rapport à l'année scolaire 2007-2008. Le réseau d'éducation de la Communauté flamande vit le même phénomène. L'éducation publique en Flandres est composée de trois réseaux différents : le communal, le provincial et le communautaire. Il existe des écoles primaires ou secondaires communales sous la supervision d'une commune, comme il en existe des provinciales régies par une province et des écoles communautaires qui relèvent de la communauté flamande au complet. En outre, il existe un réseau d'écoles libres qui peuvent être confessionnelles ou non.

Le nombre d'élèves qui suivent des leçons de religion musulmane est en hausse constante. C'est ce que démontrent les chiffres fournis par l'échevin anversois responsable de l'Éducation, Robert Voorhamme (SP.A, socialiste).

Les écoles communales offrent des cours de religion catholique, protestante, orthodoxe, anglicane, israélite, musulmane et de morale non confessionnelle. Les parents peuvent choisir parmi ces sept options le cours de formation spirituelle et morale qui les satisfait.

Des 10 743 élèves dans les écoles primaires municipales d'Anvers, 4 890 ont choisi de suivre les cours de religion musulmane cette année, soit 45,5 pour cent. Il s'agit d'une augmentation de près de douze pour cent par rapport à l'année scolaire 2007-2008.

« Ces chiffres reflètent tout simplement l'évolution démographique » d'expliquer l'échevin Voorhamme. « Je ne trouve pas cela étonnant ou inquiétant. Les gens doivent comprendre que de nombreux nouveaux Anversois sont musulmans. D'ailleurs, que comptez-vous y faire ? Vous opposez à la liberté de conscience ? »

Le chef du Vlaams Belang, parti d'opposition à Anvers fort de ses 33 %, Filip De Winter, a suggéré que les écoles à concentration (les écoles présentant une forte concentration d’élèves issus de milieux défavorisés ou de l'immigration) servent à promouvoir l'assimilation. Dans plusieurs écoles du quartier anversois de Borgerhout, plus de 90 pour cent des élèves sont musulmans. Selon De Winter, ces écoles doivent se concentrer sur le transfert des valeurs européennes et du néerlandais. Si les élèves musulmans ne coopèrent pas, un retour au pays d'origine est alors à l'ordre du jour.

Chrétiens polonais, manque d'enseignants musulmans

Le réseau de la Communauté flamande connaît une évolution similaire. « Je ne peux vous fournir les chiffres exacts à l'instant, mais le nombre total d'élèves musulmans doit également tourner dans notre réseau aux alentours de 50 pour cent », a déclaré Marc Driesen, directeur de l'enseignement primaire pour le réseau de la Communauté flamande (GO!).

Dans l'enseignement libre catholique, le nombre de musulmans est plus difficile à mesurer parce que ce réseau n'offre qu'un seul choix en matière de cours sur la religion : le catholicisme.

Selon Driessen et Voorhamme, le catholicisme gagne toutefois aussi en popularité grâce à l'immigration. De nombreux migrants proviennent, en effet, de Pologne.

Néanmoins, le nombre de musulmans augmente également année après année dans le réseau communal secondaire. La morale laïque y demeure l'option privilégiée, mais près de 34 % des élèves choisissent  désormais l'islam. Une augmentation de 10 pour cent par rapport à 2007-2008. Ainsi, un total de 7 463 étudiants suivent les cours de religion musulmane sur un total de 18 334 élèves dans le réseau communal, primaire et secondaire confondus.

« La communauté musulmane se développe à Anvers, c'est tout simplement la réalité », a déclaré Frank Noten, directeur général de l'éducation communale d'Anvers. « Mais nous ne vivons pas des problèmes et nous ne nous attendons pas à ce qu'il y en ait. Même l'interdiction du voile islamique s'applique sans difficulté. Le seul problème est le manque d'enseignants de religion musulmane. » De Standaard mentionne qu'il n'y en aurait que 69 pour l'ensemble d'Anvers.


Sources : De Standaard





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Espagne — La « loi de l'égalité » permettra de discriminer contre les écoles non mixtes

Leire Pajín
Le Cabinet espagnol a approuvé la semaine passée le projet de Loi sur l'égalité de traitement, qui vise à supprimer les subventions aux écoles dont les élèves sont séparés par sexe. Le ministre socialiste de la santé et la politique sociale, Leire Pajín (ci-contre) a déclaré à cette occasion que  le Conseil d'État a jugé que la suppression des subsides dans les écoles « ne viole pas le droit des parents de choisir l'éducation de leurs enfants  », ni à la création de nouvelles écoles.

« Il ne s'agit pas de faire disparaître, mais de ne plus financer ce type d'école », a déclaré Mme Pajín. La ministre socialiste a prétendu que cette décision « ne viole en aucune façon le droit des parents à ce que leurs enfants reçoivent un enseignement religieux ou moral conforme à leurs convictions, ne porte en aucune façon atteinte à la liberté de l'éducation ». Cette loi n'empêcherait pas plus la création de nouvelles écoles.

Les arguments du ministre pourraient évidemment être utilisés pour éliminer tout subside aux écoles privées en Espagne et accroître ainsi l'emprise de l'État au détriment du choix des parents qui sont imposés et taxés par l'État, mais privés en pratique de choix vu le coût des écoles privées non subventionnées.

Le centre-droit catalan s'oppose

La porte-parole du parti de centre-droit catalan CiU à la Commission pour l'égalité du Congrès, Merce Pigem, a déclaré que la suppression des subventions aux écoles non mixtes qui fait partie du projet de Loi sur l'égalité approuvé par le Conseil des ministres, viole les compétences régionales et qu'elle est « discriminatoire » puisqu'elle limite l'accès à ce type d'éducation aux familles aisées tout en empêchant ce même choix d'éducation pour les classes moyennes et populaires. Le gouvernement socialiste est à la tête d'un gouvernement minoritaire (169 sièges sur 350). Le Parti populaire (PP) de droite s'oppose à  ce projet, ils disposent de 154 sièges au Congrès espagnol. Les deux principaux tiers partis sont les partis nationalistes basque (PNV, 6 sièges) et catalan (CiU, 10 sièges). Si le CiU et PNV s'opposent à la loi, elle ne pourra être approuvée par le Congrès.

Rejet des écoles catholiques

En novembre dernier, le directeur des Services juridiques des écoles catholiques (FERE-CECA), Luis Centeno, s'était déjà prononcé contre l'initiative proposée par le gouvernement dans l'avant-projet de Loi sur l'Égalité de traitement, faisant valoir qu'« elle viole la liberté d'enseignement », car elle limite les options pour les parents lors du choix du type d'éducation qu'ils souhaitent pour leurs enfants, parce que, comme indiqué, sans soutien financier seules les personnes ayant un certain pouvoir d'achat pourraient choisir les écoles non mixtes.

Centeno avait alors déclaré : «C'est le piège. Si l'éducation non mixte est légale, pourquoi ne pas la soutenir par des fonds publics et, si c'est illégal, pourquoi ne pas interdire qu'elle soit subventionnée concertée ou non ? » Selon M. Centeno, l'éducation non mixte ne pourra jamais être déclarée discriminatoire si elle satisfait aux exigences de la Convention de l'UNESCO sur le sujet, à savoir l'exigence que le programme soit le même pour les garçons et les filles, que les enseignants aient la même formation,  que les diplômes aient la même valeur et que les installations et équipements soient semblables.

Pendant ce temps au Canada...

Pour Le Devoir, une (1!) nouvelle étude ontarienne sur les classes non mixtes viendrait dissiper les illusions qu'on avait sur la création d'écoles non mixtes. Ainsi, selon ce journal qui cite sans contradiction ce seul rapport, « séparer les garçons et les filles à l'école ne garantirait en rien la performance des premiers. Pire, laisser les jeunes messieurs entre eux les rendrait plus agressifs, voire misogynes. » Rien que cela.

Il n'est cependant pas évident que la conclusion de cette étude qui pointe vers des causes « d'ordre socioéconomique et racial » (racial?) pour expliquer l'échec des garçons plaisent beaucoup plus aux personnes opposés aux écoles non mixtes.

Écoles non mixtes : meilleurs résultats scolaires, moins de grossesses, meilleures relations ?

Rappelons que plusieurs études tendent à montrer que les garçons ne sont pas les seuls à bénéficier des écoles non mixtes, selon une étude britannique de 2009, les filles qui allaient à des écoles pour filles avaient de meilleurs résultats aux examens finaux du secondaire et progressaient le plus depuis leur sortie du primaire que les filles dans les écoles mixtes. Une étude néo-zélandaise fait ressortir des résultats similaires pour les garçons et les filles, même en éliminant des facteurs comme l'environnement familial, le comportement scolaire, etc.

Selon le Dr. Leonard Sax, les filles qui fréquentent des écoles non mixtes ont également nettement moins de grossesses non désirées que celles des écoles mixtes. Et pas parce que les garçons et les filles de ces enfants ne sortent pas ensemble hors des heures de cours. En fait, ce serait plutôt le contraire : ils sortiraient plus à deux que les adolescents des écoles mixtes qui ont plutôt tendance à faire du « hooking up », à draguer en groupe. Pour Sax, cette drague consiste à sortir en groupe, la fille la plus populaire se devant d'être physiquement intime avec le garçon le plus populaire. Ces relations sont plus instables que celles des adolescents fréquentant des écoles séparées. (Plus de détails ici.)

Voir aussi

« Les garçons se font punir pour affirmer leur virilité »

Adapter l'école québécoise aux garçons ?

Le dogme de la mixité remis en question

Le décrochage massif des garçons, une particularité québécoise




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