mercredi 20 décembre 2017

Québec — Une école retire ses ateliers d'ouverture à l'homosexualité

Selon TVA Nouvelles, une centaine d’élèves de la Commission scolaire de la Région-de-Sherbrooke ont été privés de leurs ateliers sur « la sensibilisation aux stéréotypes et à l’homophobie » (comprendre pour l’ouverture à l’homosexualité), après qu’un père a déposé une plainte.

Le parent aurait rapporté que les enfants se seraient sentis humiliés puisque, durant le deuxième atelier, les intervenants de Prima Danse ont présenté des photographies tirées de la série « Les couples imaginaires » d’Olivier Ciappa. On y montre des personnalités publiques enlacées, qui incarnent un couple homosexuel.


« Ce sont des photos tirées d’Internet. Le but était de favoriser l’échange, provoquer le dialogue. On voulait outiller les jeunes afin qu’ils ne tombent pas dans le jugement si un jour ils se retrouvaient devant ce genre d’images », s’est expliquée la cofondatrice de Prima Danse, Katrine Journeau. Traduisons en langue de tous les jours, loin du jargon lénifiant des « pédagogues » : la cofondatrice voulait s’assurer que les enfants des autres trouvent normales les relations homosexuelles et que surtout ils n’osent pas exprimer leur dégoût ou désapprobation.

Toujours selon l’organisatrice de l’activité, le plaignant aurait aussi mentionné qu’on ne traite pas de l’homophobie de la même façon dans les grands centres qu’en région, comme à Sherbrooke. « J’en conviens que l’approche peut être différente, mais les besoins sont les mêmes, les jeunes ont les mêmes questionnements », a ajouté Katrina Journeau. Questionnements ? Vraiment. Pas une idée déjà bien établie qu’il s’agirait de combattre ? Opinion qu’on appelle un stéréotype ou un préjugé dès lors qu’on ne la partage pas).

La Commission scolaire de la Région-de-Sherbrooke (CSRS) a indiqué qu’elle réévaluera la pertinence de la collaboration entre Prima Danse et les écoles de la région. « Face à cette situation, la CSRS a recommandé à ses écoles de prendre le temps de voir à mieux concilier les objectifs pédagogiques de l’atelier offert par Prima Danse et les préoccupations des parents », précise-t-elle.

Prima Danse devait, selon le contrat octroyé, donner quatre ateliers d’ici la fin de l’année. Ceux qu’elle offre dans les régions de Lanaudière et de Québec ne sont pas compromis.

Réaction prévisible d’un lecteur publiée

La Tribune de Sherbrooke publie la réaction d’un lecteur féru de correctivisme politique qui n’hésite pas à se demander comment on peut donner à ces parents-là « un tel pouvoir » ? Imaginer des parents qui voudraient avoir leur mot à dire dans la formation morale de leurs enfants... Inouï ! Mais où va-t-on, je vous le demande... Alors que, et c’est pourtant de notoriété publique, les progressistes savent ce qui est bon pour les enfants des autres, surtout ceux des « homophobes » !

Je suis complètement sidérée et indignée que la CSRS ait cédé au chantage et aux pressions d’un parent borné et homophobe en retirant des ateliers de sensibilisation aux stéréotypes et sur l’homosexualité.

Pourquoi les enfants de Sherbrooke auraient-ils moins besoin de ces ateliers que ceux de Montréal ? C’est ridicule.

C’est le même genre de parents qui sont allés en cour pour empêcher les cours d’éthique et culture religieuse. Ce seront les mêmes qui vont contester les cours obligatoires d’éducation sexuelle.

Mais comment la CSRS peut-elle donner à ces gens un tel pouvoir ? N’y a-t-il personne à la CSRS capable de mettre ses culottes et dire non ? De quoi ont-ils peur ?

Nos enfants ont absolument besoin de ces ateliers, et les enfants de ces (...) homophobes sont justement ceux qui en ont le plus besoin, ce n’est pas à la maison qu’ils seront sensibilisés à ces enjeux !

Marie-Pierre Allard, Sherbrooke