mercredi 24 juillet 2024

L’Australie supprime son système de « visas dorés »

Le dispositif pour attirer les investissements étrangers est sans bénéfice réel pour l’économie.

Il ne suffira plus d’avoir un compte en banque bien garni pour s’installer en Australie. Le gouvernement vient de supprimer son visa pour «investisseur significatif », un titre de séjour communément appelé « visa doré ».

Introduit en 2012 pour faire fructifier l’économie et attirer les investissements étrangers, il permettait aux étrangers de s’installer sur l’île-continent et d’obtenir la nationalité australienne plus rapidement que par les canaux habituels.

Contrairement aux autres titres de séjour délivrés par l’Australie, ni limite d’âge ni test d’anglais n’étaient imposés. Il suffisait pour obtenir un visa doré de passer au moins 40 jours par an en Australie et d’y investir un minimum de 5 millions de dollars (environ 3 millions d’euros).



Mais, selon la ministre des Affaires intérieures, Clare O’Neil, qui a annoncé la suppression de ce dispositif il y a quelques jours, « il est évident depuis des années que ce visa n’apporte pas à notre pays et à notre économie ce dont nous avons besoin», il n’a pas «fourni les résultats économiques attendus ».

En 2022, l’institut Grattan, spécialiste des politiques publiques, s’était penché sur ce visa dans un rapport et avait recommandé sa suppression. «Les détenteurs de visa doré sont plus âgés, moins qualifiés et gagnent peu d’argent en Australie. Au cours de leur vie, ils coûtent en moyenne 120 000 dollars (73 000 euros) aux contribuables australiens, car ils ont un recours élevé aux services publics, bien supérieur au montant des impôts qu’ils paient. À l’inverse, un immigré qualifié typique génère un solde fiscal positif de 250 000 dollars (151 000 euros) », souligne ainsi Brendan Coates, le chef économiste du Grattan Institute, qui a dirigé ce rapport. Dans ses conclusions, il soulignait que la suppression de ce dispositif permettrait d’«accroître chaque année les rentrées fiscales générées par les cohortes de migrants au cours de leur vie de 3,7 milliards de dollars (2,2 milliards d’euros) ».

Selon les données les plus récentes (qui s’arrêtent à juin 2020) du ministère des Affaires intérieures, plus de 2300 visas dorés ont été délivrés depuis leur mise en place, en novembre 2012, et plus de 85% de ses détenteurs sont des ressortissants chinois. Parmi ces derniers, plus de 600 ont depuis obtenu la nationalité australienne. Cela n’a rien d’étonnant puisqu’ils étaient explicitement visés, ce visa portant d’ailleurs le numéro 888, un chiffre symbole de triple chance dans la numérologie chinoise.

Blanchiment et corruption

Sa suppression est saluée par Transparency International Australia, dont la présidente, Clancy Moore, a expliqué à la BBC que «pendant trop longtemps, des officiels corrompus et des kleptocrates ont utilisé ces visas dorés comme un moyen de placer leurs fonds illicites en Australie et probablement y cacher les fruits de leurs crimes ».

Le gouvernement australien lui-même, dans un rapport sur ces visas dorés paru en 2016, s’alarmait de leur « potentielle utilisation pour du blanchiment d’argent et d’autres activités malfaisantes ».

Le quotidien The Australian avait ainsi révélé qu’au moins 80 visas dorés avaient été délivrés à des Cambodgiens, parmi lesquels de nombreux hauts dignitaires du régime corrompu de Hun Sen. C’est ainsi le cas d’Aun Pornmoniroth, le ministre cambodgien des Finances, et de sa femme, qui possèdent plusieurs appartements luxueux à Sydney, où ils sont les voisins du major général Lau Vann et de sa femme, également propriétaires d’un logement dans l’un des quartiers les plus prisés de Melbourne.

L’Australie est ainsi le dernier pays occidental en date à supprimer ce type de dispositif, qui selon l’union européenne, «présente un risque en matière de sécurité, de blanchiment d’argent, de financement du terrorisme, de corruption et d’infiltration par le crime organisé ».

Si la Grèce, l’Italie et Malte proposent toujours ce type de visa, l’Espagne envisage de supprimer le sien, tandis que l’Irlande et le Portugal ont abrogé le leur l’an dernier.

Source : Le Figaro

Thierry Lentz : « Pourquoi la gauche s’est toujours opposée à l’appel au peuple »

Extrait d'un texte de Thierry Lentz, historien et enseignant. Il a notamment publié Sur les bords de la Seine… Histoire et secrets du tombeau de Napoléon et Charles Bedaux le Magnifique (1886-1944), tous deux aux éditions Perrin.

[...]

Prise du palais des Tuileries, 10 août 1792, par Jacques Bertaux, 1793. L'Appel au peuple, selon la gauche.


l'arbitrage populaire par le biais du référendum ou de la voie électorale est une idée développée «à droite», à laquelle la «gauche» s'est toujours opposée, en lui substituant l'assurance de sa supériorité, exprimée par le cercle des «pensant bien» et au besoin dans la rue. Contrairement à une idée reçue, la revendication de « l'Appel au peuple » ne date pas de la chute du Second Empire, lorsque les bonapartistes contestaient la proclamation de la IIIe République, et encore moins de la Ve République, lorsque de Gaulle le mit en œuvre dans sa pratique constitutionnelle. Il plonge ses racines dans la doctrine monarchiste des débuts de la Révolution française. Parfois évoqué au moment de la rédaction des cahiers de doléance, où chaque sujet pouvait interpeller le souverain, c'est surtout au moment du procès du roi qu'il fit son entrée, par la droite, dans le débat politique. Les royalistes demandèrent alors que les électeurs soient saisis de la condamnation à mort de Louis XVI, ce qu'ils baptisèrent nommément « l'Appel au Peuple ». On ne saura jamais ce que les campagnes et bourgs français auraient décidé en cas de votation. Une décision magnanime effraya tellement les hommes au pouvoir, qu'ils refusèrent que l'on consulte les citoyens. Et pour se justifier, ils arguèrent que les campagnes n'étaient pas encore libérées de la féodalité. Qui plus est, pour eux, le véritable «Appel au peuple» avait déjà eu lieu, lors des émeutes d'août 1792, lorsque 30.000 personnes armées amenèrent la chute de la monarchie. Ils allèrent encore plus loin en prétendant que le peuple siégeait en permanence dans leurs clubs politiques, à la commune insurrectionnelle de Paris et au sein de l'aile avancée de la Convention (nom de l'assemblée nationale, de 1792 à 1795).

L'opposition gauche-droite concernant « l'Appel au Peuple » devint dès lors un facteur permanent de la vie politique française. En gros, la droite légitimiste le réclama en vain pendant la Révolution, sous la Restauration, pendant la monarchie de Juillet, sous la IIe République et au début du Second Empire, afin que soient tranchées les questions de régime et de légitimité. Les bonapartistes récupérèrent l'héritage pour imposer Napoléon IV et tentèrent de le faire fructifier jusqu'au début des années 1930 au profit de ses héritiers. Face à ces deux courants, la gauche - qui se présentait pourtant comme respectueuse de la volonté populaire - opposa avec constance les voies qui lui avaient réussi en 1793, en 1848 et en 1870 : celles des valeurs supérieures imposées par ses élites (essentiellement parisiennes) et de la vérité forcément ignorée de la populace. Au besoin, elle légitima les insurrections menées pour son compte.

Ces racines-là, récemment documentées par une thèse de doctorat soutenue dans une université du nord de la France, gardent, on l'aura compris, une grande actualité. Toutes choses égales par ailleurs, les temps n'ont guère changé, ce qui saute aux yeux depuis quelques semaines dans les suites données aux résultats électoraux par la gauche et la minorité présidentielle désorientée : rejet du suffrage universel, opposition Paris-Province et, au besoin, manipulation de la rue. Décidément, l'Histoire n'est pas que le passé.

« Comment la testostérone explique la différence entre les sexes »


La biologiste évolutionniste explique en quoi cette hormone détermine des comportements différents en matière de compétition, de sexe et de violence. Et elle raconte pourquoi elle a dû quitter Harvard où elle était persécutée par certains étudiants pour ses prises de position scientifiques jugées transphobes.


Carole Hooven vient de publier «Testostérone. Toute la vérité sur l’hormone qui nous définit et nous divise» (Fyp). Entretien de l'auteur dans le Figaro.

LE FIGARO. — Vous consacrez votre livre à une hormone, la testostérone, que vous qualifiez de «clé des mâles». En quoi est-ce une variable déterminante dans la différence entre les sexes ?

CAROLE HOOVEN. — Cette molécule joue un rôle crucial dans la formation des corps et des comportements masculins, en particulier dans notre espèce. La testostérone explique en grande partie pourquoi, en moyenne, les hommes et les femmes diffèrent de façon significative. Pourquoi les hommes sont généralement plus grands et plus poilus que les femmes, en raison de la forte testostérone pubertaire, et pourquoi les garçons s’adonnent plus souvent à des jeux brutaux, à cause de la testostérone fœtale. Cela ne concerne pas seulement les effets physiques. Nous partageons les mêmes gènes du désir sexuel, mais un taux élevé de testostérone, typique des mâles, modifie la psychologie sexuelle, augmentant considérablement le désir sexuel. Les femmes ayant un taux de testostérone élevé développent un désir sexuel plus proche de celui des hommes. Cela se voit clairement chez les hommes transgenres , qui augmentent leur taux de testostérone pour adopter un rôle sexuel masculin.

On peut également voir les effets de cette différence entre les sexes dans les niveaux précoces de testostérone chez les enfants. Les effets comportementaux sont visibles très tôt, avec des garçons qui sont plus actifs, qui prennent plus de risques et participent à des jeux plus brutaux que ne le font les filles. Chez les animaux, ce type de jeu lié à la testostérone sert de test pour se placer dans la hiérarchie sociale adulte. Comprendre comment naviguer dans cet environnement complexe est crucial pour le succès reproductif des mâles. Cela implique d'apprendre à coopérer et à rivaliser, parfois physiquement, et à comprendre ses propres forces et faiblesses. Soulignons que cela peut aussi apprendre aux mâles à contrôler leurs impulsions agressives. Les animaux mâles privés de ce type de jeu deviennent plus agressifs, échouent à coopérer, à se faire des amis et à trouver des partenaires. Leur reproduction en souffre et ils meurent même à des taux relativement élevés.

— Vous avez été confrontée à des théoriciens du genre au cours de votre carrière académique. Votre point de vue sur la biologie était-il minoritaire ?

— Oui, en tant que biologiste évolutionniste, j’ai été persécutée. J’ai été amenée à quitter Harvard en raison de la culture d’intolérance qui y règne. J’ai été accusée de transphobie parce que j’ai exprimé mes doutes sur l’emploi de termes tel que « personne enceinte » plutôt que « femme », et la disparition des mots « mâle » et « femelle » dans le vocabulaire des professeurs de médecine qui ne voulaient pas offenser des étudiants. D’ailleurs, j’ai été citée lors de l’audience de Claudine Gay , la présidente de Harvard, après les manifestations antisémites sur le campus. Le représentant Tim Walberg lui a demandé, lors de l’audience : «Carole Hooven, une biologiste évolutionniste, a été contrainte de démissionner parce qu’elle a affirmé que le sexe d’une personne est biologique et binaire. … et donc, madame la présidente, dans quel monde un appel à la violence contre les Juifs est-il un discours protégé, mais une croyance que le sexe est biologique et binaire ne l’est-il pas ?»


— On parle beaucoup de « masculinité toxique ». Pourtant, vous montrez dans votre livre que le taux d’agression physique est assez similaire entre conjoints. Comment expliquer alors que les femmes sont plus susceptibles de mourir entre les mains de leur mari que l’inverse ? En quoi l’agressivité masculine diffère-t-elle de l’agressivité féminine ?

— C’est une question importante et sensible que j’aborde dans mon livre. J’ai été surprise de découvrir, en approfondissant mes recherches, l’étendue de la violence conjugale perpétrée par les femmes. Les sexes ne diffèrent pas en termes de colère ; les femmes peuvent être tout aussi explosives que les hommes. Ce qui diffère, ce sont les risques physiques que chaque sexe est prêt à prendre et leur réaction face à l’escalade de la violence. Chez les humains et la plupart des autres mammifères, les femelles sont moins disposées à risquer leur sécurité physique, car leur succès reproductif dépend davantage d'une longue vie en bonne santé. Les mâles, quant à eux, peuvent obtenir des avantages reproductifs en prenant des risques pour augmenter leur statut social et acquérir des ressources et des partenaires ; l'équilibre coût-bénéfice est donc différent.

Ainsi, si les femmes peuvent ressentir une colère aussi intense que les hommes, cela se traduit moins souvent par une violence extrême. Les femmes sont tout aussi susceptibles de s’engager dans une agression physique « de bas niveau » ; frapper, lancer des objets, donner des coups de pied, etc., mais moins d’en arriver à une violence sévère ou à un meurtre. Par conséquent, les hommes sont plus susceptibles de frapper violemment leurs partenaires intimes , voire de les tuer, mais les taux globaux d’agression sont à peu près égaux. Bien sûr, cela varie selon la géographie et la culture.

— Les femmes n’excellent-elles pas dans d’autres formes de compétition et d’agression ?

— Si. Alors que les garçons et les hommes sont plus enclins à se confronter directement, via des insultes ou des combats physiques, les filles et les femmes rivalisent de manière plus indirecte et ont plus de difficultés à résoudre les conflits. Les études montrent que les garçons et les hommes sont simplement meilleurs pour naviguer et résoudre les conflits, potentiellement parce qu'ils peuvent se fier à des signaux indiquant leur statut ; c'est une manière assez efficace de réduire la violence au sein des communautés (principalement masculines) qui doivent coopérer pour, par exemple, défendre un territoire ou leurs familles. Regarder trop longtemps dans les yeux d'un autre homme, draguer sa copine ou marcher vers lui avec le torse bombé sont, en un sens, des défis à son statut. Une confrontation directe, verbale ou physique, est une manière simple de déterminer qui est le chef et, une fois cela réglé, le conflit est résolu.

L’agression directe n’est évidemment pas idéale, et certains mâles peuvent ne pas avoir les capacités d’y participer et se retrouvent en bas de l’échelle sociale. Certains appellent cela la « masculinité toxique », mais je n’aime pas trop ce terme. Les filles et les femmes ont leurs propres méthodes de compétition, moins idéales, mais nous ne les qualifions pas de « toxiques ».

Les filles et les femmes sont plus susceptibles de rivaliser pour un statut de manière indirecte, comme par le commérage ou en dénigrant une rivale sur les réseaux sociaux. Cela rend plus difficile la résolution des conflits, souvent parce que l’identité de l’attaquante est inconnue. Cette forme de compétition permet aux femmes de rivaliser pour un statut ou pour une personne d’une manière qui réduit les risques de préjudice physique, mais elle peut être aussi très cruelle et nuire à la santé mentale.

— Mettre en avant la dimension biologique des différences entre les sexes, n’est-ce pas encourir le risque du fatalisme ? Cela signifie-t-il que nous ne pouvons rien changer à la violence masculine ?

— C’est une question extrêmement importante. Premièrement, il faut rappeler que les différences sexuelles existent selon une moyenne. Certaines femmes ont un fort désir sexuel et peuvent être violentes, tandis que certains hommes sont extrêmement pacifiques et n’aiment pas le sexe. Nous sommes tous des individus. Certaines personnes croient que, la biologie, c’est le destin. Que, si les hommes sont plus volages ou plus violents que les femmes, cela est dû à des différences évolutives et hormonales, et que nous devons donc l’accepter. Que les gens ne pourraient pas changer. C’est le concept de « déterminisme biologique », et il est faux. Il suffit de regarder comment les sexes se comportent dans votre culture, puis de comparer avec d’autres cultures à travers le monde.

Si vous avez beaucoup voyagé ou simplement suivi les actualités, vous savez que les hommes dans certaines cultures sont beaucoup plus violents entre eux ou que les agressions sexuelles y sont presque encouragées. Dans d’autres régions, vous pouvez laisser votre maison ouverte ou ne pas vous inquiéter si vous êtes une femme marchant seule en ville. Les standards sexuels varient également énormément. Dans certains endroits, il est accepté que les femmes aient de nombreux partenaires sexuels, tandis que, dans d’autres, elles peuvent être exécutées pour cela. Mais, ce qui n’existe pas, ce sont des cultures où les femmes ont une totale liberté sexuelle, avec de nombreux partenaires sexuels et où on attend des hommes qu’ils soient fidèles à une seule partenaire ; ou encore des cultures où les femmes violent et tuent et où les hommes restent à la maison avec les enfants. La direction de ces grandes différences sexuelles en matière de sexe et d’agression est presque toujours la même, mais la nature et l’ampleur de ces différences varient.

Le sophisme naturaliste conduit à la croyance que nous devrions accepter plus facilement ce qui est naturel que ce qui est culturel. Bien sûr, c’est une fausse dichotomie, car nature et culture contribuent tous deux au comportement.

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Royaume-Uni : pas de hausse notable des suicides depuis la restriction des bloqueurs de puberté

Selon un rapport indépendant rendu par le professeur de psychiatrie Louis Appleby, conseiller en prévention du suicide au département de la santé et des affaires sociales de l’université de Manchester, les affirmations selon lesquelles le taux de suicide chez les jeunes souffrant de dysphorie de genre a fortement augmenté depuis que le NHS a restreint l’accès aux bloqueurs de puberté sont fausses.

Le conseiller du Gouvernement a été chargé de mener cette étude par le secrétaire à la Santé suite aux allégations formulées par le Good Law Project. L’organisation contestait la décision de l’ancien ministre de la Santé de mettre fin à la prescription par les cliniques privées de médicaments bloquant la puberté d’enfants ou d’adolescents atteints de dysphorie de genre.

Les données issues du NHS England relatives aux jeunes suivis au Tavistock and Portman NHS Foundation Trust montrent un total de 12 suicides : 6 chez les moins de 18 ans, 6 chez les 18 ans et plus. Au cours des 3 années précédant 2020-21, 5 suicides ont été recensés, contre 7 au cours des 3 années suivantes. « Compte tenu des fluctuations attendues sur de petits nombres », ces écarts ne sont pas significatifs d’un point de vue statistique, explique Louis Appleby. De plus, parmi les jeunes décédés, certains souffraient de troubles mentaux ou avaient vécu des « expériences traumatisantes », des ruptures familiales. Certains avaient été pris en charge par les services de protection de l’enfance.

Louis Appleby souligne en outre que cette question a été discutée sur les réseaux sociaux « de manière insensible, inquiétante et dangereuse », à l’opposé de la façon dont il faudrait signaler les suicides. En effet, il existe un risque que « des adolescents déjà en détresse entendent le message selon lequel “des gens comme vous, confrontés à des problèmes similaires, se suicident”, ce qui les conduirait à imiter le suicide ou l’automutilation ».

 

Sources : Observatoire de la petite sirène (19/VII/2024) ; The Guardian, Denis Campbell (19/VII/2024) ; BBC (19/VII/2024) , via Généthique.

Association mondiale pour la santé des personnes transgenres « coupable » d’une « fraude scientifique majeure et inqualifiable »

Dans une tribune parue dans Le Point le 23 juillet, Dominique Crestinu, gynécologue-endocrinologue, Beryl Koener, pédopsychiatre, Céline Masson, professeur des universités en psychologie de l’enfant et de l’adolescent, et Jacques Robert, professeur émérite de cancérologie, PUPH, tous membres de l’Observatoire de la Petite Sirène (OPS), réagissent à la « fraude scientifique » entourant les protocoles médicaux prescrits par l’Association mondiale pour la santé des personnes transgenres (WPATH).

« Deux sexes et seulement deux »

Alors qu’une proposition de loi « visant à encadrer les pratiques médicales mises en œuvre dans le prise en charge des mineurs en questionnement de genre » a été adoptée par le Sénat français le 28 mai dernier, et qu’un rapport réalisé par le Dr Hilary Cass, ancienne présidente du Royal College of Paediatrics and Child Health a été rendu public le 10 avril, l’Observatoire de la Petite Sirène a organisé un congrès international les 28 et 29 juin, en partenariat avec la Society for Evidence-Based Gender Medicine (SEGM). Réunissant près de cinquante médecins, pédopsychiatres, psychologues et chercheurs de toutes disciplines et de différents pays, ce congrès avait pour objectif de faire le point et d’échanger des informations récentes sur le traitement des enfants et des adolescents souhaitant changer de genre (cf. Genre : 140 médecins et intellectuels appellent à informer les jeunes objectivement).

Rappelant qu’il « existe deux sexes et seulement deux », mâle et femelle, les membres du Bureau de l’OPS expliquent qu’« on ne peut parler de “sexe assigné à la naissance” » car « ce n’est pas une question d’appréciation » (cf. Théorie du genre : un ancien transgenre dénonce « un prosélytisme général »). « Taille des gamètes, chromosomes, caractères sexuels primaires et secondaires visibles ou non, il est impossible de se tromper dans l’immense majorité des cas » précisent-ils. Ainsi, « l’idée que véhiculent certaines associations que “le sexe est un spectre” ou que les enfants peuvent “choisir le sexe qui leur convient” relève de la pure idéologie ».

Des « traitements irréversibles et dangereux »


Cependant, à l’approche de l’adolescence, certains jeunes souffrent de dysphorie de genre, autrement appelée « angoisse de sexuation pubertaire ». Il s’agit d’un trouble caractérisé par le sentiment d’appartenir à l’autre sexe. Alors que certains pays ont développé des structures spécialisées comme la clinique Tavistock en Angleterre, des organismes nationaux et internationaux, comme la WPATH (World Professional Association for Trangender Health) ou la Society for Evidence-Based Gender Medicine (SGEM), ont été mis en place pour coordonner ce type de traitement et élaborer des directives a priori consensuelles afin de faire bénéficier les adolescents de tous les pays des meilleures approches disponibles.

Mais, la WPATH et d’autres associations professionnelles recommandent d’appliquer le « Dutch protocol », mis en place par une équipe néerlandaise, dans une situation qui n’est pas celle pour laquelle il a été élaboré. La WPATH recommande la prescription de « bloqueurs de puberté » et d’« hormones sexuelles “inversées” » alors qu’il s’agit de traitements « irréversibles et potentiellement dangereux » (cf. « La transition de genre est devenue incontrôlable » : l’alerte d’une psychiatre « pionnière » dans ce domaine). En effet, l’utilisation des bloqueurs de puberté n’a pas reçu d’autorisation de mise sur le marché de l’Agence nationale de la santé et du médicament (ANSM) et présente des risques qui n’ont pas été évalués (cf. Bloqueurs de puberté : des données « insuffisantes »). Concernant les hormones du sexe opposé, « il existe des risques à long terme dont l’incidence dans la population des adolescents est à l’heure actuelle inconnue faute d’un recul suffisant ».

Une « fraude scientifique majeure et inqualifiable »

L’Observatoire s’est alarmé « des risques que faisait courir aux enfants et adolescents la prescription de traitements non validés ». Il reproche à la WPATH d’être « coupable » d’une « fraude scientifique majeure et inqualifiable » après avoir exigé « d’un collège d’experts indépendants qu’elle avait missionné, tous chercheurs de la Johns Hopkins University à Baltimore, de faire état de ses conclusions avant de réaliser les études qu’elle lui avait commandées ».

Comme l’incite le rapport d’Hilary Cass, il faudrait « ne prendre en charge ces adolescents que sous l’angle de la psychologie ou de la pédopsychiatrie » car « nous ne disposons pas du moindre argument scientifique permettant de justifier la prise en charge de ces adolescents par des “bloqueurs de puberté” et/ou des hormones “inversées” ». « L’objectif de l’OPS est exclusivement la protection des adolescents contre la mise en place de traitements non validés dont la sécurité n’est pas assurée, cette protection dût-elle s’exercer contre les adolescents eux-mêmes », expliquent les quatre auteurs de la tribune. « Les devoirs des parents vis-à-vis des enfants sont tout aussi primordiaux que les droits des enfants (…). A nous de faire en sorte qu’ils ne nous reprochent pas de leur avoir laissé la liberté d’asservir leur corps en cédant trop vite à un désir souvent transitoire » concluent-ils.

 


Source : Le Point, tribune de quatre membres de l’Observatoire La Petite Sirène (23/VII/2024), via Généthique

Canada n’arrive pas à créer assez d’emplois pour tous les gens qui décident d'y venir

« L’augmentation du taux de chômage est plutôt attribuable au fait que le Canada n’arrive tout simplement pas à créer assez d’emplois pour toutes les personnes qu’il accueille », explique Marie-Ève Fournier dans la Presse de Montréal.

Depuis une quinzaine de mois, le taux de chômage grimpe constamment. Petit à petit, il est ainsi passé de 5 % à 6,4 %, au pays.


Les entreprises qui effectuent des licenciements collectifs parce que leurs activités roulent au ralenti sont peu nombreuses. Les fermetures et les faillites aussi. D’ailleurs, les économistes de Desjardins qualifient la baisse nette du nombre d’emplois en juin de « goutte d’eau » par rapport aux gains de la dernière année, dans une nouvelle étude qui décortique ce qui se passe dans le marché du travail.

L’augmentation du taux de chômage est plutôt attribuable au fait que le Canada n’arrive tout simplement pas à créer assez d’emplois pour la masse immense d'immigrants que le gouvernement Trudeau laisse entrer.

« L’augmentation record du nombre d’immigrants a fait en sorte que le rythme de croissance de l’emploi au cours de la dernière année, malgré sa vigueur, n’a pas suffi à maintenir le taux de chômage à un niveau stable », explique Royce Mendes, directeur général et chef de la stratégie macroéconomique de Desjardins. Dans les trois premiers mois de l’année, 121 800 immigrants se sont installés ici. Ils s’ajoutent aux 472 000 de l’an dernier.

Face à ce flot, il faudrait créer des emplois à un rythme bien plus soutenu pour que la proportion de chômeurs demeure stable. Même si on y arrivait, ce ne serait pas magique, car une adéquation parfaite entre les besoins des employeurs de chaque région et les compétences des personnes qui s’y établissent serait nécessaire.

On se retrouve donc avec un taux de chômage élevé, à 12,5 %, parmi les personnes arrivées au pays depuis moins de cinq ans, ce qui se compare à 9,1 % il y a six mois. Si l'on ignore la période pandémique, il s’agit du taux le plus élevé depuis 2015, note Desjardins. Pendant ce temps, le taux de chômage chez les travailleurs nés au Canada et ceux ayant immigré il y a plus de 10 ans demeure « très bas ».

Autrement dit, deux réalités en apparence contradictoires coexistent : le marché du travail est « assez favorable » pour ceux qui ont déjà un emploi, mais « extrêmement difficile » pour ceux qui en cherchent un. La probabilité qu’une personne rentre dans le marché du travail, ce qu’on appelle le taux de sortie de chômage, « tourne autour des niveaux observés pendant la crise financière » de 2009.

Les jeunes sont aussi touchés par cette concurrence de l'immigration

Évidemment, ce phénomène particulier ne touche pas que les immigrants. Les nouveaux diplômés se retrouvent exactement dans le même bateau. Le taux de chômage de cette cohorte est d’ailleurs en progressions « constante ».

La nouvelle réalité a aussi frappé les jeunes du secondaire qui voulaient travailler cet été. Ces dernières années, les entreprises apostrophaient pratiquement les adolescents en pleine rue pour les supplier d’accepter un boulot. Le rapport de force s’est renversé à une vitesse que personne n’avait imaginée.

Début mai, j’avais d’ailleurs échangé avec des parents qui étaient tombés en bas de leur chaise en constatant que leur adolescent n’arrivait pas à se trouver un emploi d’été, alors qu’ils entendent constamment parler de pénurie de main-d’œuvre1. Eh oui, les commerces, les restaurants et les camps de jour avaient recommencé à faire passer des entrevues et se montraient très sélectifs.

D’ailleurs, en juin, le taux d’emploi des élèves et des étudiants de 15 à 24 ans qui retourneront aux études à la fin de l’été s’est établi à 46,8 %, ce qui représente le taux le plus faible depuis juin 1998, si on exclut la période pandémique.

Au Québec

Au Québec, le taux de chômage en juin a augmenté de 0,6 point de pourcentage pour atteindre 5,7 %.

Il y avait 4514 600 personnes en emploi, en recul de 0,4 % par rapport au mois précédent. Cela se traduit par une perte de 3200 emplois à temps plein et de 14 500 emplois à temps partiel.

Les plus importants reculs au Québec ont été enregistrés dans les services publics (-5,2 %), les transports et l’entreposage (-1,8 %) et le commerce de gros et de détail (-1,5 %).

PIB/habitant en baisse

Rappelons que le PIB par habitant du Canada baisse constamment depuis près de 2 ans, « malgré » la forte immigration. En d'autres mots, chaque habitant du Canada devient plus pauvre (et consomme d'ailleurs moins).



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