Selon une étude comparative de 50 pays publiée mardi, la capacité de lecture des enfants âgés de 9 à 10 ans a diminué aux États-Unis, au Canada, en France et dans plusieurs autres pays développés.
Dix pays ont enregistré des résultats inférieurs à ceux d’il y a cinq ans dans l’évaluation PIRLS (Programme de recherche en lecture scolaire) des élèves en quatrième année de scolarité, à savoir la Belgique, le Canada, le Danemark, la France, l’Iran, Israël, Malte, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis.
Dix-huit pays, y compris l’Angleterre, la Russie et le Qatar ont apporté des améliorations.
Les notes moyennes en lecture sont présentées sur l’échelle du PIRLS qui s’étend de 0 à 1000. La moyenne internationale est établie à 500, avec un écart-type de 100. Cette moyenne a été établie en 2001. Ce repère demeure le même d’une année à l’autre.
La Russie et Singapour sont respectivement en tête avec 581 et 576 points dans l’étude portant sur la capacité de compréhension de l’écrit par 319 000 enfants. La région moscovite a également participé à l’épreuve à titre autonome, comme le Québec le fait au sein du Canada. Les jeunes élèves de Moscou ont obtenu les meilleurs résultats de toutes les entités participantes.
Les élèves de 4e année du Canada affichent en lecture un score de 543 points, nettement supérieur à la médiane internationale de 500. Il s’agit toutefois d’une baisse de 5 points par rapport à 2011, une différence statistiquement significative. Le résultat des élèves du Québec sont en hausse passant de 538 à 547. L’ennui c’est que le Québec n’a pas satisfait les critères de participation (voir ci-dessous) ce qui tend à rendre ces résultats suspects.
L’Égypte a obtenu 330 points, tandis que l’Afrique du Sud a terminé au dernier rang avec 320 points.
Les filles ont surpassé les garçons dans 48 pays, avec une différence moyenne de 19 points, et ont obtenu le même résultat dans deux pays : le Portugal et Macao.
L’aptitude à la compréhension de l’écrit des garçons était particulièrement en retard sur celles des filles dans les pays à majorité musulmane tels que l’Arabie Saoudite, Oman et l’Iran, mais l’écart était également important dans l’Afrique du Sud laïque.
L’enquête PIRLS réalisée par l’IEA, un organisme sans but lucratif situé aux Pays-Bas, est la quatrième du genre depuis 2001.
Il contient des informations comparatives sur le temps et les ressources consacrés à l’enseignement de la lecture, mais ne tire pas de conclusions ou ne fait pas de suggestions sur la façon dont les pays pourraient s’améliorer.
Parmi les résultats de l’étude :
Les résultats du Québec et le faible taux de participation de ses écoles
Les élèves québécois ont donc obtenu un résultat légèrement plus élevé en 2016 qu’aux enquêtes précédentes et se classent au 20e rang parmi les 59 participants.
Les bons résultats du Québec sont, toutefois, grevés de faiblesses dans l’échantillonnage et d’une très faible participation des écoles : seules 36 % des écoles choisies au hasard ont participé à l’enquête, ce taux monte après le remplacement (aléatoire) de ces écoles dont le directeur refusait de participer à l’enquête PIRLS. Ce faible taux de participation aux enquêtes internationales n’est pas neuf au Québec. C’est ainsi que le taux de participation au Québec a toujours été inférieur aux critères à l’enquête PISA (qui avoisine autour de 85 % de participation) : 74 % en 2006, 69 % en 2009, 75,6 % en 2012, 52 % en 2015. L’effondrement de la participation ces dernières années s’explique en partie par le boycottage du PISA par plusieurs écoles publiques. Leur absence a eu pour effet d’augmenter la proportion d’élèves du privé, qui ont gonflé les résultats avec leurs meilleures notes. Ce boycottage a été lancé par la Fédération québécoise des directeurs d’établissement pour protester contre le gouvernement Couillard dans leur bataille salariale.
Mais les directeurs d’école ne sont pas les seuls à mettre les bâtons dans les roues de ces enquêtes. Si, année après année, le taux de participation du Québec aux enquêtes internationales est si bas, c’est qu’il faut un consentement parental pour que les jeunes puissent participer. Personne ne fait ça ailleurs. Selon l’éditorialiste Alain Dubuc : « Ce sont le plus souvent les parents moins éduqués, plus méfiants du système, qui refusent que leurs enfants participent, comme pour le recensement. »
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Les résultats des élèves au PISA remis en question
TIMSS 2015 : le Québec s’en sort bien en maths, les garçons encore mieux mais faible participation québécoise
PISA 2015 — Les bonnes notes du Québec remises en question pour cause de faible participation
Dix pays ont enregistré des résultats inférieurs à ceux d’il y a cinq ans dans l’évaluation PIRLS (Programme de recherche en lecture scolaire) des élèves en quatrième année de scolarité, à savoir la Belgique, le Canada, le Danemark, la France, l’Iran, Israël, Malte, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis.
Dix-huit pays, y compris l’Angleterre, la Russie et le Qatar ont apporté des améliorations.
Les notes moyennes en lecture sont présentées sur l’échelle du PIRLS qui s’étend de 0 à 1000. La moyenne internationale est établie à 500, avec un écart-type de 100. Cette moyenne a été établie en 2001. Ce repère demeure le même d’une année à l’autre.
La Russie et Singapour sont respectivement en tête avec 581 et 576 points dans l’étude portant sur la capacité de compréhension de l’écrit par 319 000 enfants. La région moscovite a également participé à l’épreuve à titre autonome, comme le Québec le fait au sein du Canada. Les jeunes élèves de Moscou ont obtenu les meilleurs résultats de toutes les entités participantes.
Les élèves de 4e année du Canada affichent en lecture un score de 543 points, nettement supérieur à la médiane internationale de 500. Il s’agit toutefois d’une baisse de 5 points par rapport à 2011, une différence statistiquement significative. Le résultat des élèves du Québec sont en hausse passant de 538 à 547. L’ennui c’est que le Québec n’a pas satisfait les critères de participation (voir ci-dessous) ce qui tend à rendre ces résultats suspects.
L’Égypte a obtenu 330 points, tandis que l’Afrique du Sud a terminé au dernier rang avec 320 points.
Les filles ont surpassé les garçons dans 48 pays, avec une différence moyenne de 19 points, et ont obtenu le même résultat dans deux pays : le Portugal et Macao.
L’aptitude à la compréhension de l’écrit des garçons était particulièrement en retard sur celles des filles dans les pays à majorité musulmane tels que l’Arabie Saoudite, Oman et l’Iran, mais l’écart était également important dans l’Afrique du Sud laïque.
L’enquête PIRLS réalisée par l’IEA, un organisme sans but lucratif situé aux Pays-Bas, est la quatrième du genre depuis 2001.
Il contient des informations comparatives sur le temps et les ressources consacrés à l’enseignement de la lecture, mais ne tire pas de conclusions ou ne fait pas de suggestions sur la façon dont les pays pourraient s’améliorer.
Parmi les résultats de l’étude :
- Le niveau de lecture chez les élèves français de quatrième année — qui ont obtenu 511 points dans l’étude 2016 pour prendre la 34e place sur 50, derrière le Kazakhstan — diminue régulièrement depuis la première étude PIRLS en 2001.
- Les capacités de lecture des jeunes francophones de Belgique ont régressé au cours des cinq dernières années, plaçant la Fédération Wallonie-Bruxelles en dernière place de l’Union européenne et des pays développés, selon les résultats du Programme international d’évaluation des compétences en lecture (PIRLS 2016).
- Le Maroc a obtenu une note de 358, se plaçant ainsi à l’antépénultième place dans le classement.
- En Afrique du Sud, qui était le seul pays subsaharien à participer, les filles ont gagné six points entre 2011 et 2016, alors que les garçons ont perdu 12 points.
- En Iran, les niveaux de lecture entre les deux sexes ont fortement augmenté entre 2006 et 2011 pour chuter au cours des cinq dernières années. La note moyenne des garçons a chuté de 41 points entre 2011 et 2016, comparativement à 15 points pour les filles.
- Aux États-Unis, 98 % des étudiants avaient accès à une bibliothèque scolaire alors que seuls 14 % des élèves de 4e année en Égypte y avaient accès.
(Le chiffre entre parenthèses est l’erreur type) |
Les résultats du Québec et le faible taux de participation de ses écoles
Année | Québec Résultat | Québec Résultats selon le sexe | Canada Résultat | Québec Rang parmi les pays participants | |
---|---|---|---|---|---|
Filles | Garçons | ||||
2001 | 537 | 544 | 530 | S/O | 11e rang sur 35 pays participants |
2006 | 533 | 539 | 527 | S/O | 18e rang sur 40 pays participants |
2011 | 538 | 544 | 531 | 548 | 20e rang sur 45 pays participants |
2016 | 547 | 543 | 20e rang sur 59 participants |
Les élèves québécois ont donc obtenu un résultat légèrement plus élevé en 2016 qu’aux enquêtes précédentes et se classent au 20e rang parmi les 59 participants.
Les bons résultats du Québec sont, toutefois, grevés de faiblesses dans l’échantillonnage et d’une très faible participation des écoles : seules 36 % des écoles choisies au hasard ont participé à l’enquête, ce taux monte après le remplacement (aléatoire) de ces écoles dont le directeur refusait de participer à l’enquête PIRLS. Ce faible taux de participation aux enquêtes internationales n’est pas neuf au Québec. C’est ainsi que le taux de participation au Québec a toujours été inférieur aux critères à l’enquête PISA (qui avoisine autour de 85 % de participation) : 74 % en 2006, 69 % en 2009, 75,6 % en 2012, 52 % en 2015. L’effondrement de la participation ces dernières années s’explique en partie par le boycottage du PISA par plusieurs écoles publiques. Leur absence a eu pour effet d’augmenter la proportion d’élèves du privé, qui ont gonflé les résultats avec leurs meilleures notes. Ce boycottage a été lancé par la Fédération québécoise des directeurs d’établissement pour protester contre le gouvernement Couillard dans leur bataille salariale.
Mais les directeurs d’école ne sont pas les seuls à mettre les bâtons dans les roues de ces enquêtes. Si, année après année, le taux de participation du Québec aux enquêtes internationales est si bas, c’est qu’il faut un consentement parental pour que les jeunes puissent participer. Personne ne fait ça ailleurs. Selon l’éditorialiste Alain Dubuc : « Ce sont le plus souvent les parents moins éduqués, plus méfiants du système, qui refusent que leurs enfants participent, comme pour le recensement. »
Voir aussi
Les résultats des élèves au PISA remis en question
TIMSS 2015 : le Québec s’en sort bien en maths, les garçons encore mieux mais faible participation québécoise
PISA 2015 — Les bonnes notes du Québec remises en question pour cause de faible participation