mardi 14 décembre 2021

France — Depuis que les maths ont été sorties du tronc commun, de moins en moins d’élèves choisissent cette matière

Selon l’association des professeurs des classes préparatoires économiques et commerciales (Aphec), les effectifs ont chuté de 9 % en un an dans les prépas économiques et commerciales, qui préparent les candidats aux concours des grandes écoles de commerce comme HEC ou l’Essec. L’association a demandé aux lycées adhérents un état des lieux à la rentrée 2021. Ce chiffre est à manier avec précaution, car seuls 70 % des adhérents ont répondu, mais pas les prépas les plus cotées. Conséquence de ce phénomène, des classes ferment, comme au lycée Rodin à Paris. « Les prépas de proximité ont peiné à se remplir, analyse Christine Pires, vice-présidente de l’Aphec. Les grands lycées de centre-ville, eux, ont dû descendre dans les rangs des admis sur Parcoursup. » Face au phénomène, l’association réclame un moratoire national sur la fermeture des classes. Sans réponse du ministère à ce jour.


Pourquoi cette désaffection ? L’une des explications pointées par les enseignants se trouve du côté de la réforme du bac, menée en 2018 par Jean-Michel Blanquer. Depuis que les maths ont été sorties du tronc commun — la matière est désormais une spécialité —, de moins en moins d’élèves la choisissent. Selon une note du ministère de l’Éducation nationale de décembre 2021, seuls 37 % des élèves de terminale ont gardé les maths comme spécialité, contre 41,2 % l’an passé. Avoir sorti les maths du tronc commun laisse à penser aux lycéens que la matière n’est plus déterminante pour l’orientation, notamment en école de commerce. Ce qui est faux. « C’est une répercussion de la réforme dans toute la filière », regrette Christine Pires.

Dans le même temps, entre 2018 et 2020, les heures d’enseignement des mathématiques ont diminué de 20 % au lycée, toujours selon une note, publiée en novembre 2021. « Le dernier bac S remonte à 2019. Entre les filières S et ES, environ 330 000 élèves avaient les maths en tronc commun. Aujourd’hui, ils sont à peu près 150 000. », explique Denis Choimet, président de l’UPS (Union des professeurs de classes préparatoires scientifiques), qui observe, lui, une stabilité dans ses effectifs. Cette chute de l’enseignement en maths n’est pas rassurante sachant que le niveau des jeunes Français est en chute libre, selon le classement Timms de l’OCDE.

Concurrence des admissions parallèles

Évidemment, le Covid-19 n’a pas aidé. « Les lycées n’ont pas pu faire leur promotion, les salons et portes ouvertes étaient annulés », relève Denis Choimet.

Pourtant, sur Parcoursup en 2021, les prépas économiques et commerciales ont vu un afflux de candidatures inédit (+ 61 %). Mais cet engouement profite surtout aux prépas commerciales les plus réputées, les moins cotées ont du mal à remplir. Il faut dire qu’elles souffrent de la concurrence des admissions parallèles mises en place par les écoles de commerce pour intégrer à bac+3. Herbert Casteran, directeur général de l’EM Strasbourg avoue son inquiétude, même s’il reconnaît que « le phénomène n’est pas nouveau ». Et de préciser : « Les écoles de commerce ont beaucoup grossi, mais le vivier d’étudiants en classes préparatoires n’a pas évolué. »

« L’Aphec doit et va mener avec les écoles une réflexion sur la filière », conclut Christine Pires.

Source : Le Figaro

France — Malgré une forte demande, l’apprentissage du latin et du grec stagne dans les collèges et lycées

« L’étude du latin et du grec ancien est un complément indispensable à la formation de nos élèves pour en faire des citoyens éveillés, raisonnés et cultivés. » À 100 jours de la présidentielle, l’association de promotion des langues et cultures de l’Antiquité « Arrête ton char ! » interpelle les candidats sur l’avenir de l’enseignement des langues en France, après 2022.

« Dans cette drôle de campagne, on n’entend pas beaucoup parler d’éducation, et encore moins de latin et de grec, explique son président, Robert Delord, professeur de lettres classiques dans un collège de la Drôme. Pourtant la maîtrise des bases du latin permet d’asseoir la maîtrise de la langue française. »

Cible des attaques « woke »

« Je suis convaincu que nous devons à la fois proposer l’apprentissage des langues anciennes à davantage d’élèves et raffermir les liens entre cet enseignement et les autres disciplines », affirmait encore récemment le ministre de l’Éducation. Après avoir signé une déclaration avec ses homologues grec, italien et chypriote pour « promouvoir une Antiquité qui éclaire et nourrit le présent », Jean-Michel Blanquer annonçait le 15 novembre, dans une interview au Point, le développement des options latin et grec au collège et au lycée.

« Des lycéens canadiens ont brûlé L’Odyssée. Aux États-Unis, des universitaires rédigent des chartes pour décoloniser les auteurs antiques… Je trouve de telles interprétations absolument sidérantes », expliquait encore le ministre, alors que les cultures antiques sont aujourd’hui la cible des attaques woke.

Mais dans le même temps, la Rue de Grenelle, par un texte publié le 12 novembre, a mis fin au système de bonus dont pouvaient bénéficier les élèves présentant l’épreuve facultative de latin au bac. « Les élèves qui poursuivent l’option latin jusqu’au bac, soit six ans d’investissement dans cette option à des horaires souvent ingrats, vont perdre la bonification », résume le président de l’association « Arrête ton char ! », créée début 2015, juste avant que la réforme du collège de Najat Vallaud-Belkacem vienne porter un coup fatal au latin.

Mais Robert Delord, n’est pas surpris. Le fossé entre les grandes déclarations politiques en faveur des langues anciennes et la réalité de leur enseignement est un grand classique. « On fait porter le chapeau à Jean-Michel Blanquer, mais il faut regarder du côté de Bercy, glisse-t-il. La volonté de faire des économies sur le dos des langues anciennes remonte à loin. » En 1969, c’est sous le mandat de Georges Pompidou, agrégé de lettres classiques, que fut supprimé l’apprentissage pour tous du latin en 5. L’année précédente, il avait déjà disparu du programme de 6. Il deviendra ensuite une initiation obligatoire en 5, avant que le ministre Claude Allègre la rende facultative à partir de 1998.

Une variable d’ajustement

« Jusqu’aux années 1960, on apprenait le français à travers le latin. Au début du XXe siècle, il n’y avait d’ailleurs pas de matière appelée “français”, rappelle Robert Delord. Si les élèves d’aujourd’hui maîtrisaient les bases du latin — avec sa grammaire rigoureuse, mais pas compliquée —, ils n’arriveraient pas en 3e sans reconnaître un sujet ou un complément d’objet », poursuit le professeur, qui ne veut pas « faire le vieux réac » mais se souvient avec amertume de cet enseignement du latin décrit, à gauche, comme « poussiéreux » et « élitiste », au moment de la réforme du collège, sous le quinquennat Hollande. Une réforme qui a achevé de faire du latin une variable d’ajustement, en mettant fin au « fléchage » des heures et en laissant l’organisation des enseignements à la main des chefs d’établissement.

Par ailleurs, au lycée, la réforme du bac de 2019 a créé 13 « spécialités », parmi lesquelles « langues et cultures de l’Antiquité ». Mais celle-ci est faiblement proposée par les établissements, à part dans les lycées réputés.

Chaque année, 500 000 élèves étudient le latin de la 6e à la terminale. Un chiffre qui n’a pas évolué depuis quarante ans. « La démocratisation du latin s’est arrêtée, car il y a un numerus clausus établi, de fait, par les chefs d’établissement. Pourtant, la demande est là ! affirme Robert Delord. Parmi les collégiens qui veulent s’inscrire en option latin, certains restent parfois sur le carreau. On choisit les meilleurs élèves — ce qui est une véritable erreur — ou on tire au sort. »

« L’autonomie des collèges et des lycées ne saurait avoir pour conséquence la dégradation de l’enseignement du latin et du grec », a pour sa part martelé Jean-Michel Blanquer, le 15 novembre, en annonçant, pour la rentrée prochaine, la mise en place dans chaque académie de missions chargées de veiller à cela.

Source : Le Figaro

Questionnements de genre chez les enfants : un colloque pour éclairer parents et professionnels


Le 20 novembre 2021, l’association Juristes pour l’enfance organisait un colloque en partenariat avec Famille et Liberté sur les « questionnements de genre chez les enfants et les adolescents ». Un colloque destiné à répondre à « une attente importante des parents et des professionnels engagés auprès des enfants, d’être informés et éclairés pour adopter une attitude constructive auprès des jeunes confrontés à une souffrance, un mal-être lié à leur genre ». Sans les laisser croire qu’un garçon pourrait être fille et vice versa.

Maires transgenres, artistes, athlètes, miss… La question transgenre semble être apparue brusquement pour envahir la scène médiatique. Sans épargner les enfants (cf. Entre pronom « iel » et télé transgenre pour les 9/12 ans).

Avant les années 2010, la question du transsexualisme était marginale, rappelle Olivia Sarton, directrice scientifique de Juristes pour l’enfance (JPE). Elle touchait cinq à six fois plus souvent les garçons. Après une mue vers le concept de genre et de transidentité, l’approche désormais « trans affirmative » exclut toute approche psychique ou psychiatrique pour soutenir qu’il s’agit d’un ressenti intime légitime qui doit déboucher sur un « choix autodéterminé » de chacun.

Le résultat : la première consultation pour mineurs a ouvert ses portes en France en 2013 et, à présent, environ 700 enfants sont suivis dans ces consultations spécialisées, rien qu’en Île-de-France, précise Olivia Sarton. En très grande majorité des filles. Au Royaume-Uni, le nombre d’enfants pris en charge a augmenté de 3264 % entre 2009 et 2019. Aux États-Unis, quand une étudiante sur 2000 se déclarait « trans » il y a quelques années, elles sont maintenant une sur 20 à le faire.

En 1959, une classe de catéchisme dans une école primaire au Québec