jeudi 28 août 2008

Pédagogisme et formation des maîtres en France

Petits extraits d'un reportage sur les I.U.F.M. (instituts universitaires de formation des maîtres en France).

« C'est comme le service militaire, ça sert à rien, mais il faut y passer. »

« Peu d'opposition à Québec »

Le Journal de Québec titrait ce matin « Peu d'opposition à Québec » en parlant du peu de demandes d'exemption au cours d'ECR reçues à Québec.

Ce sont deux choses différentes.

Il est normal que beaucoup de parents se soient abstenus de faire des demandes d'exemption quand on se rappelle :
  1. que la ministre Courchesne a dit dès le début que toutes ces demandes seraient refusées quitte à « écraser des orteils » (18 avril 2008 au Soleil) ;
  2. que les commissions scolaires et un professeur Rousseau hier encore à la tribune téléphonique de Radio One ont répété que l'absence au cours signifierait l'échec;
  3. qu'il ait fallu attendre la CBC hier pour forcer un directeur adjoint de commission scolaire à avouer que cela ne signifiait qu'échec en cette seule matière, mais que cela n'avait aucun impact sur le parcours scolaire de l'élève retiré du cours ou qui choisirait l'éducation physique en secondaire V : il ne redoublerait pas  (on notera au passage l'absence d'écho dans la presse francophone conformiste) ;
  4. que l'immense majorité des parents ne connaît pas le cours ;
  5. qu'ils ont surtout entendu au sujet de ce cours les envolées lyriques du Monopole de l'Éducation : enfin permettre de « vivre ensemble » dans un Québec de plus en plus divers, de discuter de justice sociale et de favoriser le dialogue, sans qu'ils aient accès aussi facilement aux critiques fondamentales présentées par la CLÉ ainsi que des universitaires ou des éducateurs comme ceux de l'école secondaire catholique Loyola (cette école et sa demande d'exemption en bloc il y a quelques mois n'ont d'ailleurs jamais été mentionnés dans la presse francophone à notre connaissance) ;
  6. que la presse a, par exemple, ouvert ses colonnes à une association de professeurs d'éthique et de culture religieuse (AQECR) pour qu'elle se livre à une attaque au vitriol contre la CLÉ (l'accusant de discours « mensonger », de « mauvaise foi », de « désinformation ») sans publier une réplique sereine de cette Coalition ; d'autres journaux, comme Le Devoir, ont très tôt avoué leur parti-pris en faveur du cours d'ECR et cela dans un éditorial, le Devoir n'a d'ailleurs publié récemment que très peu d'articles couvrant l'opposition à ce cours.

Il n'est donc pas étonnant étant donné ce manque de débats, l'annonce du refus systématique d'exemption et les menaces répétées de sanctions scolaires que les parents n'aient pas demandé en grand nombre l'exemption de ce cours. Ceci ne signifie pas qu'ils soient d'accord avec l'imposition de ce cours ou même ce cours qu'ils méconnaissent.

Enfin, rappelons que nous parlons ici de droit démocratique d'exemption en raison d'une objection de conscience. Ce droit ne dépend pas du nombre d'objecteurs assez courageux pour se lever contre le Monopole de l'Éducation qui brandit la menace de sanctions. Ce droit doit, par principe, être respecté dans une société qui chérit ses libertés de conscience et de religion, peu importe le nombre d'objecteurs de conscience et ceci alors que l'objection ne s'accompagne pas d'inconvénients indus envers le ministère (il peut continuer à prodiguer ce cours à ceux qui le veulent).

Il est ironique de voir la distance qui sépare la pratique (les sanctions, le refus de dialogue, du pluralisme) du discours des partisans du cours d'ECR (pour la non-violence, le dialogue, le pluralisme).