mardi 13 août 2024

Le sport à l'école primaire a un effet positif sur la réussite scolaire selon une étude

Selon une étude, on peut établir des liens entre la pratique d’un sport entre 6 et 10 ans et la réussite scolaire au secondaire, jusqu’à l’âge de 17 ans.


L’activité physique chez les jeunes n’est pas seulement bénéfique pour leur santé. La pratique d’un sport au primaire permet également de mieux réussir à l’école, et ce, jusqu’à la fin du secondaire, révèle une étude de l’Université de Montréal et du Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario, publiée cette semaine.

Prédire les chances de réussite scolaire grâce au sport

« Nous avons obtenu des résultats convaincants qui démontrent que la pratique d’un sport de la maternelle à la quatrième année a un effet positif sur tous les indicateurs de réussite scolaire jusqu’à la fin du secondaire », dit Linda Pagani, professeure de psychoéducation à l’Université de Montréal et coauteure de l’étude. L’équipe a suivi 746 filles et 721 garçons nés en 1997 ou 1998 en utilisant les données de l’Étude longitudinale du développement des enfants du Québec de l’Institut de la statistique du Québec. Ils ont ainsi pu établir des liens entre la pratique d’un sport entre 6 et 10 ans et la réussite scolaire au secondaire, jusqu’à l’âge de 17 ans. Et ce, tant chez les filles que chez les garçons.

Des adolescents plus engagés et motivés

Les chercheurs ne se sont pas contentés d’analyser l’effet du sport sur les résultats scolaires des jeunes. « On a pris en compte plusieurs indicateurs de réussite », dit Mme Pagani. Non seulement les enfants qui pratiquaient régulièrement un sport obtenaient de meilleures notes, mais ils étaient aussi moins susceptibles d’abandonner l’école en dernière année du secondaire par rapport à ceux qui faisaient peu ou pas de sport. De plus, ils attachaient davantage d’importance à leurs résultats scolaires, étaient plus engagés envers leur école et nourrissaient des aspirations plus élevées quant à la poursuite de leurs études au cégep et à l’université. D’autres études avaient d’ailleurs déjà démontré que la forme cardiorespiratoire et la force musculaire étaient associées à de meilleurs résultats scolaires chez les adolescents.


« [Le sport] vient également stimuler le cerveau, les fonctions exécutives, qui sont très importantes pour les performances scolaires et le désir de s’engager à l’école », explique Kianouch Harandian, coauteure de l’étude.

Les filles qui pratiquaient régulièrement un sport à l’école primaire avaient un risque de redoubler une classe à l’adolescence réduit de 21 % par rapport à celles qui ne pratiquaient pas de sport de manière régulière. Pour les garçons, ce risque était réduit de 16 %.

Un environnement stimulant

« Le sport, surtout avec un entraîneur, crée un environnement stimulant et des opportunités sociales que l’enfant conserve dans les années qui suivent. Ça vient également stimuler le cerveau, les fonctions exécutives, qui sont très importantes pour les performances académiques et le désir de s’engager à l’école », explique Kianoush Harandian, coauteure de l’étude et étudiante au doctorat en psychoéducation à l’Université de Montréal. Pour être considérés comme faisant partie du groupe sportif, les jeunes devaient pratiquer régulièrement une activité physique avec un entraîneur, comme la danse, les arts martiaux ou le soccer, et poursuivre cette activité de façon constante pendant plusieurs années.

Des avantages considérables

« On voit que les parents impliquent de plus en plus les filles dans les sports comme le soccer, la ringuette et le basketball, observe la professeure Linda Pagani. C’est intéressant parce qu’on est en train de donner autant d’occasions aux jeunes filles qu’aux garçons d’expérimenter les sports et leurs défis. » Les chercheurs ont également observé que les filles qui pratiquaient régulièrement des sports durant leur enfance bénéficiaient d’avantages considérables dans leurs moyennes en cours de langue, comme le français et l’anglais. Selon eux, non seulement l’engagement dans le sport pendant l’enfance contribue à la réussite scolaire à l’adolescence, mais il pourrait augmenter les chances de réussite économique et personnelle à l’âge adulte.

L'immigration explique-t-elle que les conservateurs fédéraux sont au coude à coude avec le Bloc québécois ?


Selon le dernier sondage Abacus, 25 % des Canadiens placent l’immigration parmi leurs trois principales préoccupations, ce qui est considérable compte tenu du large éventail de défis auxquels le pays est confronté.

Cette préoccupation est encore plus prononcée chez les partisans actuels du Parti conservateur, 36 % d’entre eux considérant l’immigration comme un problème majeur. Ceux qui sont prêts à voter pour les conservateurs sont également 16 points plus susceptibles de citer l’immigration comme un problème majeur que ceux qui ne sont pas prêts à voter pour les conservateurs.

Mais les chiffres les plus frappants proviennent du Québec, où 35 % des personnes interrogées considèrent l’immigration comme une priorité absolue. Cela fait du Québec la région la plus préoccupée par l’immigration, dépassant même les bastions typiquement conservateurs de l’Ouest canadien.
    
En revanche, seuls 20 % des répondants du Canada atlantique et 21 % des Britanno-Colombiens considèrent l’immigration comme une question urgente, ce qui souligne les disparités régionales dans la manière dont ce sujet est perçu à travers le pays.

Au-delà de l’importance de la question, ceux qui s’intéressent à la question pensent majoritairement que les conservateurs s’en occuperaient le mieux. 54 % d’entre eux pensent que le PCC serait le meilleur, suivi par le CPP (10 %), le PLC (7 %) et le NPD (4 %). 19 % sont incertains.


L’impact politique au Québec

Mais ce qui est fascinant et pourquoi j’attire l’attention sur cette question, c’est que les données des sondages révèlent un contraste frappant dans les intentions de vote entre les Québécois qui accordent la priorité à l’immigration et ceux qui ne l’accordent pas.

Parmi les 35 % de Québécois qui considèrent l’immigration comme une question prioritaire, 47 % expriment leur soutien au PCC, suivi par 27 % pour le Bloc Québécois (BQ) et 18 % pour le Parti libéral du Canada (PLC).

Il s’agit d’une grande différence par rapport au reste de l’électorat québécois (qui n’accorde pas la priorité à l’immigration), où le BQ mène avec 32 %, le PLC suit avec 27 %, et le PCC est en queue de peloton avec 22 %. Il s’agit d’un écart de 25 points pour les conservateurs et d’une indication claire que les opinions sur l’immigration peuvent avoir un impact sur le soutien au Québec.
    
Cela suggère que la position des conservateurs sur l’immigration résonne fortement avec un segment substantiel des électeurs québécois et c’est la raison pour laquelle Pierre Poilièvre a de nouveau soulevé la question la semaine dernière. Les données indiquent que l’immigration n’est pas seulement une question secondaire, mais une force motrice potentielle derrière le réalignement politique au Québec.

Voici un aperçu de la couverture médiatique des déclarations des conservateurs sur l’immigration au cours de l’année écoulée :
Il s’agit de promesses et de promesses récentes, rappelons que Poilièvre n’avait aucune objection aux taux faramineux d’immigration il y a deux ans Pierre Poilièvre ne s’opposait pas en 2022 à l’augmentation de l’immigration annuelle à plus de 400 000 par an. Enthousiasme qui s’est amoindri publiquement depuis un an voir Chute de 5 % dans les intentions de vote pour Poilièvre, forte augmentation des gens opposés à l’immigration de masse alors que l’inflation diminue (son message anti-inflation est depuis moins porteur).

Pourquoi l’immigration résonne au Québec

L’importance de la question de l’immigration au Québec n’est pas tout à fait surprenante. Le Québec possède une identité culturelle et linguistique distincte, et les préoccupations liées à la préservation de cette identité ont longtemps influencé sa politique. Les changements démographiques de la province, associés aux débats sur la laïcité et l’intégration, ont fait de l’immigration une question particulièrement sensible et à fort enjeu.

Le parti conservateur a exploité ces préoccupations, se positionnant comme le défenseur de l’identité unique du Québec contre les menaces perçues d’une immigration accrue. Ce message semble gagner du terrain, d’autant plus que les autres partis s’efforcent de répondre à ces préoccupations d’une manière qui trouve un écho auprès des électeurs québécois.
    
Conclusion

Selon David Coletto d’Abacus Data, si l’immigration continue d’être une question prioritaire pour les Québécois, les conservateurs pourraient voir leur soutien augmenter de manière significative dans la province, même si leur position sur d’autres questions pourrait rebuter les Québécois.

Cela marquerait un changement notable dans le paysage politique du Québec, où le PCC a toujours eu du mal à s’implanter. Cependant, cela suggère également un électorat plus polarisé, où l’immigration devient un sujet de discorde qui pourrait aggraver les divisions non seulement au Québec, mais aussi dans tout le Canada.

À l’approche des prochaines élections fédérales, selon David Coletto sera crucial d’observer comment l’immigration est débattue et comment elle influence le comportement des électeurs. Pour les conservateurs, l’immigration pourrait être la question qui leur permet de percer au Québec, surtout lorsqu’ils tentent de se distinguer du Bloc Québécois et de faire valoir qu’un gouvernement conservateur peut réellement mettre en œuvre une politique alors que le BQ ne peut que l’influencer.

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Canada — le taux de chômage des immigrants récents à 12,6 % en juillet 2024 (6,4 % pour la population générale), le taux du chômage des jeunes grimpe également rapidement