Selon une étude, on peut établir des liens entre la pratique d’un sport entre 6 et 10 ans et la réussite scolaire au secondaire, jusqu’à l’âge de 17 ans.
L’activité physique chez les jeunes n’est pas seulement bénéfique pour leur santé. La pratique d’un sport au primaire permet également de mieux réussir à l’école, et ce, jusqu’à la fin du secondaire, révèle une étude de l’Université de Montréal et du Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario, publiée cette semaine.
Prédire les chances de réussite scolaire grâce au sport
« Nous avons obtenu des résultats convaincants qui démontrent que la pratique d’un sport de la maternelle à la quatrième année a un effet positif sur tous les indicateurs de réussite scolaire jusqu’à la fin du secondaire », dit Linda Pagani, professeure de psychoéducation à l’Université de Montréal et coauteure de l’étude. L’équipe a suivi 746 filles et 721 garçons nés en 1997 ou 1998 en utilisant les données de l’Étude longitudinale du développement des enfants du Québec de l’Institut de la statistique du Québec. Ils ont ainsi pu établir des liens entre la pratique d’un sport entre 6 et 10 ans et la réussite scolaire au secondaire, jusqu’à l’âge de 17 ans. Et ce, tant chez les filles que chez les garçons.
Des adolescents plus engagés et motivés
Les chercheurs ne se sont pas contentés d’analyser l’effet du sport sur les résultats scolaires des jeunes. « On a pris en compte plusieurs indicateurs de réussite », dit Mme Pagani. Non seulement les enfants qui pratiquaient régulièrement un sport obtenaient de meilleures notes, mais ils étaient aussi moins susceptibles d’abandonner l’école en dernière année du secondaire par rapport à ceux qui faisaient peu ou pas de sport. De plus, ils attachaient davantage d’importance à leurs résultats scolaires, étaient plus engagés envers leur école et nourrissaient des aspirations plus élevées quant à la poursuite de leurs études au cégep et à l’université. D’autres études avaient d’ailleurs déjà démontré que la forme cardiorespiratoire et la force musculaire étaient associées à de meilleurs résultats scolaires chez les adolescents.
« [Le sport] vient également stimuler le cerveau, les fonctions exécutives, qui sont très importantes pour les performances scolaires et le désir de s’engager à l’école », explique Kianouch Harandian, coauteure de l’étude.
Les filles qui pratiquaient régulièrement un sport à l’école primaire avaient un risque de redoubler une classe à l’adolescence réduit de 21 % par rapport à celles qui ne pratiquaient pas de sport de manière régulière. Pour les garçons, ce risque était réduit de 16 %.
Un environnement stimulant
« Le sport, surtout avec un entraîneur, crée un environnement stimulant et des opportunités sociales que l’enfant conserve dans les années qui suivent. Ça vient également stimuler le cerveau, les fonctions exécutives, qui sont très importantes pour les performances académiques et le désir de s’engager à l’école », explique Kianoush Harandian, coauteure de l’étude et étudiante au doctorat en psychoéducation à l’Université de Montréal. Pour être considérés comme faisant partie du groupe sportif, les jeunes devaient pratiquer régulièrement une activité physique avec un entraîneur, comme la danse, les arts martiaux ou le soccer, et poursuivre cette activité de façon constante pendant plusieurs années.
Des avantages considérables
« On voit que les parents impliquent de plus en plus les filles dans les sports comme le soccer, la ringuette et le basketball, observe la professeure Linda Pagani. C’est intéressant parce qu’on est en train de donner autant d’occasions aux jeunes filles qu’aux garçons d’expérimenter les sports et leurs défis. » Les chercheurs ont également observé que les filles qui pratiquaient régulièrement des sports durant leur enfance bénéficiaient d’avantages considérables dans leurs moyennes en cours de langue, comme le français et l’anglais. Selon eux, non seulement l’engagement dans le sport pendant l’enfance contribue à la réussite scolaire à l’adolescence, mais il pourrait augmenter les chances de réussite économique et personnelle à l’âge adulte.